Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ma vie et moi (gay, père, lecteur, danseur, écrivain)
Publicité
ma vie et moi (gay, père, lecteur, danseur, écrivain)
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 6 529
19 juillet 2022

ma famille

J'ai coupé les ponts avec mes parents. C'est probablement la meilleure décision que je pouvais prendre. La famille a toujours été un fardeau pour moi. A 14 ans, j'ai coupé les liens avec ma famille paternelle qui ne m'aimait pas. Mes parents ont pris la relève pour continuer ce mépris. Pendant longtemps, j'ai culpabilisé. Ce n'est qu'en partant vivre à montréal à 22 ans que j'ai pris de la distance et ai réalisé combien ils ne m'étaient pas chers du tout. Quand je suis parti, ils ont transformé ma chambre en bureau, en jetant par la même occasion mes livres. Le message était clair : "ne reviens pas, tu n'es pas le bienvenu". Ils ne sont même pas venus à mon mariage avec matthew. A défaut de pouvoir faire autrement, nous nous sommes revus quelques fois depuis que je suis de nouveau parisien, mais même s'il n'y a pas eu de grosses engueulades, il y a eu à chaque fois des prises de bec. On ne s'entend sur rien. Ils n'aiment rien chez moi, ni où j'habite, ni l'éducation que je donne à ma fille, ni ma façon de parler, ni mes fringues...


J'ai réalisé que le problème n'est pas seulement que je ne les supporte plus, mais qu'ils créent en moi une sorte de tremblement de terre intérieur. Ils ne savent pas faire autre chose que me rabaisser, m'humilier avec leurs sales réflexions, du coup quand je rentre chez moi je me sens complètement cassé, comme si le pilier sur lequel je m'appuyais vacillait. C'est tout mon être qui se sent brisé, mon courage, mes idées, mes projets. Mes parents n'ont jamais été des parents pour moi, mais des ados.

Beaucoup de gens m'ont jugé sur le fait que je me suis drogué, en me traitant d'irresponsable fini, mais la réalité était que je voulais oublier tout ce que les irresponsables me faisaient subir, qu'il s'agisse des violeurs ou de ces parents immatures et paresseux qui réagissent comme des gosses de 14 ans, toujours à insulter, mépriser, se croire mieux que tout le monde, ne s'intéresser à rien, ne parler que de leur nombril. J'ai perdu trop d'années à supporter leurs violences. C'est terminé. Je ne veux plus d'eux ni dans ma vie ni dans ma tête. Je veux être libre. Je suis contre le respect aveugle des parents, je pense qu'être parent est un titre qui se mérite. Avant, je ne voulais pas d'enfant car j'avais très peur de recommencer malgré moi ,avec eux, la chaîne violente et méprisante dont j'ai moi-même victime. Mes enfants, je les aime. Mon fils biologique, lorenzo, et ma fille adoptive, aurore. Ils sont très importants pour moi, mais pas non plus le point central de ma vie. Je pense qu'il ne faut pas s'attacher de trop à ses enfants, parce qu'ils prennent leur envol mentalement et physiquement. Mon seul pilier, c'est mon mari. Et je ne laisserai personne le démolir.

 

lorenzoMon fils m'a envoyé cette photo par webcam le mois dernier. Dix-huit ans déjà. Normalement, il va venir sur paris prochainement. J'ai hâte de le revoir,ça fait trois ans que je ne l'ai pas vu hors écran depuis le covid, je n'en peux plus d'attendre. On me dit souvent qu'il me ressemble beaucoup physiquement : même nez, même bouche, mêmes sourcils, mêmes oreilles, la même fossette au menton. Par contre, il a les yeux et les cheveux aussi foncés sur sa mère, ma bella monica. Et il n'est pas longiligne comme moi. Pour moi, ma famille se résume à mes enfants, mon mari, monica et mon frère. Plus d'une fois, on m'a accusé de n'avoir aucun esprit de famille : c'est faux. Quand je sais que je suis aimé et que j'aime aussi, je prends très facilement dans mes bras, je m'intéresse à la vie des miens, j'embrasse, je ris, je conseille, je discute longtemps, j'aime faire des activités avec eux (jardiner, promenades, cuisiner ...). La famille, c'est très important pour moi, depuis toujours. Je me sens béni d'avoir pu retrouver mes origines italiennes grâce à monica qui m'a donné mon très cher lorenzo. Dire que j'avais voulu qu'elle avorte, mon dieu, comme j'aurais eu tort de ne pas le connaître... Il ne semble pas attiré par la drogue. Il a une copine. Pareil pour aurore qui est en couple depuis plus d'un an, je suis heureux pour elle.La seule chose que je demande, c'est que mes enfants soient stables psychologiquement. Ils feront leurs erreurs, comprendront leurs leçons, je me mets en retrait mais je suis là s'ils ont besoin d'aide. Contrairement à mes propres parents, je ne laisserai jamais tomber mes enfants en ne me préoccupant que de ma gueule.

Publicité
Commentaires
M
Tu peux être indulgent (ne serait-ce que comprendre leurs propres difficultés) et choisir de ne pas les laisser continuer à te faire du mal aussi, donc tu fais bien. Il faut bien sûr penser à soi et à son équilibre mental et affectif !! :)
Répondre
M
C'est vraiment chouette d'avoir de bons contacts avec tes enfants. J'ai beaucoup d'indulgence pour mes parents, ce n'est pas facile les enfants non plus. :) Mais tu as raison d'avoir coupé les ponts si c'est ce qu'il te faut pour te sentir plus en paix avec toi-même. :)
Répondre
Publicité