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13 novembre 2021

errata

Image du produit : Errata - George Steiner - Livre

Que dire du livre "errata" de george steiner ? Qu'il est difficile de le résumer.Ce n'est ni un roman ni une autobiographie, mais une sorte d'essai qui concilie les souvenirs de l'auteur et ses pensées. Au fil des pages, les chapitres explorent ses réflexions personnelles diverses: le statut du juif, ses souvenirs avec gershom sholem, ses études de grec classique, ce qu'il pense de la musique. Tout cela avec le dénominateur commun du langage. Car ce livre traite avant tout du langage et ses implications dans la pensée et la construction de l'identité.


J'ai aimé cet ouvrage, je l'ai trouvé accessible malgré qu'il demande tout de même une bonne culture générale, particulièrement en philosophie. Cela m'a rappelé les discussions que j'avais avec certains étudiants de la Sorbonne, autrefois, nos charmantes "querelles" sur l'importance de l'étymologie.
Ce que j'ai aimé dans ce livre, c'est que l'auteur livre en patchwork cohérent ses pensées intellectuelles, prônant un certain élitisme non dénué de vagabondage. J'ai eu l'impression de louvoyer dans son esprit. Le message qui en ressort, selon moi, c'est que l'identité se forme et se transforme au fil du vécu. C'est une évidence, mais elle s'est perdue aujourd'hui à force de se "lisser" sur les réseaux sociaux. La société planétaire s'est américanisée, au point qu'on trouve "bizarre" toute personnalité qui diffère de cette norme. Et george steiner parle de ces personnes étranges qui ont forgé sa vie et son caractère. Ce livre a été écrit en 1997 mais je le trouve encore d'actualité. Il faudrait de nouveau des livres de cette trempe dans les libriairies.

Par contre, je n'ai pas aimé les propos athées. 


"Enfermé dans l'ingrate besogne quotidienne de la survie matérielle, dans la mise au monde et l'éducation des enfants, le commun des mortels prend ces choses, si tant est qu'il en ait un tant soit peu conscience, pour des jeux plus ou moins oiseux, qi relèvent notoirement du luxe, et sont trop souvent irresponsables ou diaboliques dans leurs conséquences. D'où les contre-icônes du savant fou, de l'artiste détraqué, du métaphysicien qui tombe dans le puits. Il demeure incontestable que, pour la presque totalité de l'homo sapiens sapiens, la religion universelle est aujourd'hui celle du football. Les thés dansants ou le rock exaltent, touchent, consolent des millions d'êtres humains pour qui une sonate de beethoven distillerait l'ennui. Organisons une consultation libre, et la majorité de mes frères humains choisira un feuilleton ou un jeu télévisé plutôt qu'eschyle , le bingo plutôt que les échecs. Et c'est précisément cette liberté de choix , alors même que les options sont préselectionnées et préconditionnées par la domination économique des médias et du marché de masse, qui est fondamentalement en harmonie avec les idéaux et les institutions de la démocratie."

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