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ma vie et moi
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25 octobre 2022

où en suis-je ?

Depuis quelque temps, mon mari me dit souvent de ne plus avoir honte de moi. Pendant la crise du covid, j'ai pris conscience que j'avais du mal à accepter mon homosexualité. Pendant des années, j'ai été provocateur. Pour un peu, je me serais mis  à poil à la gay pride. On m'a toujours poussé à être impudique en public. Le souci, c'est qu'à l'origine j'ai une personnalité pudique, timide et sérieuse. Au fil de mon adolescence, j'ai développé une double personnalité mi ange mi démon. Un côté gentil, obéissant, discret et un autre qui est son exact opposé. Bien des gens ont dit de moi que j'avais un comportement schizophrène. En fait, j'ai surtout crée un masque pour me protéger de l'homophobie en "vomissant" mon corps, d'une certaine manière. J'ai joué au gars superficiel, impudent, au point que ça m'a collé à la peau et est clairement devenu une seconde nature.

Pendant les confinements, le port du masque m'a empêché de jouer ce rôle. Je ne pouvais plus sourire en public pour camoufler mon malaise, ma timidité. Voilà pourquoi j'ai été aussi mal en point pendant tout ce temps : j'ai été obligé de faire face à moi-même. Et ça a été dur, très dur de regarder en face ce qu'on est, ce qu'on n'est pas devenu. Alors, une idée a pointé le bout de son nez : et si je pratiquais plus assidûment le judaisme ? Mon mari m'a toujours poussé à renouer avec mes origines juives, mais j'ai été lâche, comme dans beaucoup de domaines, j'ai préféré fuir plutôt que de m'engager sur cette voie. Et puis, récemment, j'ai réalisé que j'en avais assez de vivre dans la honte. Toute ma vie, j'ai vécu dans la honte de ce que je suis, mon homosexualité, ma transidentité, mon ancienne toxicomanie, les agressions que j'ai subies. Tout le monde me disait que je n'avais pas le profil pour être un mari, encore moins un père, ce qui m'a fait perdre ma confiance en moi, en l'avenir. Récemment, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai contacté un rabbin isréalien pour lui demander si je pouvais aller étudier la Torah dans un kollel ( centre d'études juives pour les hommes mariés uniquement), malgré mon homosexualité. Je ne lui ai rien caché, ni que j'étais marié avec un homme non juif, ni que j'avais été "recalé" par des loubavitch il y a quelque temps, ni mon sentiment de honte, ni mon impudeur en public. Il m'a répondu gentiment et fermement : "Je pense que vous avez tout à fait raison.
Je connais plusieurs homosexuels orthodoxes, mais à ce que je sache en tout cas, eux n’ont pas eu de relation avec des hommes… mais ce n'est pas parce qu'ils ont cette tendance qu’ils doivent quitter la Torah.
Et même si donc vous continuez à faire à ce genre de péchés, ce n'est pas une raison pour ne rien faire.Je ne connais pas de Collel à Paris (je suis à Jérusalem), mais de toute façon ce n'est pas bien d'annoncer sur les toits que vous êtes homosexuel ; c'est une question qui vous concerne vous tout seul"

J'ai besoin d'être cadré par un rabbin. Je n'ai pas été éduqué par mes parents, ils se foutaient de moi, ils me disaient : "bah fais ce que tu veux, on s'en fiche". J'ai fait ce que j'ai voulu, cela ne m'a pas réussi du tout, j'ai sombré dans les ténèbres.

J'en ai vraiment assez d'entendre dire que les juifs religieux sont des sortes de monstres sectaires qui empêchent les autres de s'épanouir. Ils ont une logique différente de l'occident, voilà tout. Le judaisme développe l'idée d'une soumission à la religion, en ne cherchant pas à se différencier de son voisin pour ne pas l'humilier. Evidemment, c'est entièrement contraire aux moeurs occidentales qui poussent à la convoitise, l'apparence, le sexe effrené, la consommation, la compétition, l'orgueil. J'ai donc demandé au rav ron chaya de m'éclairer sur la façon dont je peux devenir plus pudique. Il m'a d'ailleurs dit qu'il m'aurait accepté très volontiers dans sa yéchiva à jérusalem. Je vais tenter de suivre ses conseils : ne pas parler de ce qui est sexuel (aie aie aie, moi qui parle souvent de cul), ne pas montrer sa chair en public et en privé (oups, j'ai une tendance nudiste au lit), ne pas dévoiler son corps trop longtemps dans la salle de bains ( ouille, ouille, moi qui adore me pavaner en me faisant des soins esthétiques). Je veux vraiment tenter de redevenir le gars simple et pudique que j'étais avant, ce côté -là n'a pas complètement disparu sous la couche de vernis (bah oui, je suis bigenre, hein) de provocation qui fut ma vie pendant si longtemps.

Je pense aussi que l'homosexualité n'est pas une raison pour abandonner l'étude du judaisme, j'aime fêter chabbat, j'aime la morale juive, j'ai aussi l'impression que je joue un rôle quand je suis dans la société non-juive, comme si je n'étais plus à ma place depuis quelque temps. Il y a des choses que je ne supporte plus du tout : les centres commerciaux, les réseaux sociaux, les bars, le shopping, le cinéma, les restos...C'est du vide. Je ne peux plus, j'ai besoin de tourner une page. Je ne sais pas si je vais y arriver, encore moins tenir ma résolution, mais je veux tenter le coup. Pour retrouver l'honneur qui m'a été enlevé à cause de cette impudeur forcée.

 

Concernant la tsniout chez les hommes...

Chalom Rav, Concernant la tsniout chez les homme, comment être en temps normale? Et en tant de prière ? Etude? J'ai vu que les hommes pouvaient s'habiller de la manière ou ils ont pas honte devant quelqu'un de pas respectable . Dans un de vos cours vous dite il faut cacher la clavicule ( [...]

https://myleava.fr

 


 Je joins un message reçu de l'association dvar torah, qui m'interpelle tout particulièrement suite à cette note :

"Il faut en effet savoir perdre lorsque l’on peut encore, à la grâce du Ciel, se redresser pour rebondir, au lieu de s’effondrer et abandonner."

Est-ce bien de dire : « Regretter, reconnaître et déclarer sans s’engager à ne plus recommencer serait finalement un encouragement à persister dans la faute » ? Doit-on le comprendre réellement ainsi ?

La Teshouva est un cheminement. Elle ne se réalise quasiment jamais complètement du jour au lendemain, mais plutôt par étapes. Prendre une décision de respecter une Mitzva est important et décisif. En s’engageant, de nouvelles énergies vont naître et, en définitive, HASHEM donnera l’envie, la force, puis la volonté d’accomplir encore une autre Mitzva. Celle-ci, à son tour, donnera l’envie, la force, puis la volonté d’accomplir encore une autre Mitzva, et ainsi de suite. Jusqu’à ce qu’on en vienne à se parfaire dans ce chemin de Teshouva. 

Il n’y a donc absolument pas lieu de désespérer et de se dire que c’est trop difficile de changer. D’autant qu’il y a des situations compliquées qui peuvent exiger bien des efforts et aussi du temps pour être résolues.

On se souvient de l’histoire d’un homme jeune qui avait suivi un séminaire de sensibilisation au judaïsme et qui, à la fin, a décidé de prendre sur lui d’accomplir une Mitzva. Il s’en ouvrit auprès du conférencier qui l’avait le plus impressionné. Celui-ci était perplexe et avait besoin à son tour d’être guidé par un grand en Torah. Il s’adressa à Rav Steinmann zatsal qui lui dit de s’engager à respecter la Mitzva de Kasherouth. Qu’il décide de manger strictement Kasher. Cela exige un engagement certain, qui implique la prise de dispositions claires. Mais si l’on est prêt à s’investir pour réaliser quelque chose de grand, il ne faut surtout pas hésiter. 

Or il s’avère, et c’est la raison pour laquelle de Rav Steinmann zatsal a indiqué d’accomplir cette Mitzva plutôt que toute autre, qu’en mangeant Kasher, tant pour la préparation des repas, la séparation des vaisselles pour le lait et pour la viande que des aliments permis, le cœur se libère. A contrario, manger « Treff » (non Kasher) « Metamtem Eth HaLev » = bouche le cœur, le rend imperméable, littéralement bouché à la compréhension de la Torah et empêche tout accès à notre patrimoine. De sorte que si le cœur est libéré, l’accès à la Torah est ouvert et la compréhension de ce qui est attendu de nous est accessible et fluide. Il est alors possible d’avancer à grands pas vers l’accomplissement de nouvelles Mitzvoth, une Teshouva mieux ancrée et plus complète, qui ne peut que nous rapprocher de notre Créateur. 

Alors c’est vrai que si l’on s’engage à ne plus fauter sans disposer des moyens de compréhension, mais aussi des forces et de la volonté pour y parvenir, on se trouve en porte à faux. Le moyen de s’en sortir et d’être cohérent est de s’engager à accomplir une Mitzva qui, comme on l’a vu, donnera l’envie, mais aussi des forces et la volonté d’en réaliser une autre, puis une autre, jusqu’à une Teshouva harmonieuse et digne de ce nom. Qu’on se rappelle de jamais se décourager, mai au contraire de n’offrir aucune prise à tout ce qui veut nous détourner et entamer notre détermination à progresser. Nous pouvons aussi demander, voire implorer, l’aide de HASHEM pour y parvenir. Nous ne pouvons que souhaiter Behatsla’ha Rabba ! Que chacun réussisse !

Rav Arié Benzaken m’a fait remarquer que ce qui précède ne concerne que « Ben Adam LaMakom », la relation entre l’homme et le Créateur, mais pas la relation « Ben Adam La’Havero », la relation entre l’homme et son prochain. Cela paraissait évident, mais mérite néanmoins d’être précisé.

Il est clair que si l’on commet le moindre tort ou préjudice à autrui, on a l’obligation de le réparer ou de le compenser pour obtenir son pardon. Il s’agit ici d’une relation très différente de celle qui lie l’homme à HASHEM Qui peut tout pardonner, notamment à Yom Kippour, voire à Shemini Atsérèth et, selon les ‘Hassidim, jusqu’à ‘Hanouka. Notons tout de même que « Ben Adam La’Havéro » dépend aussi de « Ben Adam LaMakom » puisque c’est une Mitzva de la Torah « VeAhavta LeRéakha Kamokha » d’aimer son prochain comme soi-même (Levitique 19,18).

 

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21 octobre 2022

Amnésie criminelle, de stéphanie pluquin

couverture amnesie criminelle

C'est la première fois qu'un auteur me contacte personnellement pour écrire une chronique sur son roman. Je n'ai pas mis longtemps à accepter car le thème de l'agression a piqué ma curiosité.

C'est l'histoire de violette, qui tient un groupe de paroles dédié à des femmes infertiles en détresse psychologique. Un jour, elle se fait violer dans un parking. Peu après, voilà qu'un homme profondément accidenté est hospitalisé; il se réveille totalement amnésique et se fait appeler "john". Ensuite, divers incidents dramatiques se produisent à cause d'une psychopathe, et violette découvre qu'elle est enceinte. Une enquête est ouverte, laquelle piétine devant le manque d'éléments logiques de cette situation en apparence abracadabrante.

Moi qui ne suis pas trop fan des thrillers, j'avoue avoir été tenu en haleine jusqu'au bout, alors que c'est un gros livre (546 pages).
Même si le scénario est sombre, j'ai apprécié l'absence de vulgarités dans les dialogues. J'ai trouvé les personnages cohérents, l'histoire n'a rien de bancal, elle est même particulièrement bien ficelée. Le style d'écriture est cinématographique, on dirait un film policier.

Par contre, les paragraphes sont à mon goût trop compacts, j'aurais préféré qu'ils soient plus aérés, plus "digestes", moins en bloc. Cela donne une impression de longueurs. Il y a aussi des fautes d'inattention, mais cela ne gâche pas du tout la compréhension du texte.

J'ai aimé également le sens d'observation de l'auteure, les situations, les lieux et les réactions humaines y sont décrits minutieusement. Bien que le récit soit plutôt noir, stéphanie pluquin a su y intégrer des moments de légèreté agréables, notamment des instants culinaires qui m'ont mis en appétit !

En tant que lecteur, j'ai apprécié certaines reflexions concernant la psychologie de la personne agressée ainsi que le bonheur de la maternité, comme celles-ci :

"Chaque personne réagit différemment face à une agression, une maladie, un choc. Chacun développe des capacités surprenantes, mais aussi son contraire, des incapacités primaires qui semblaient pourtant acquises et bien encrées se dérobent parfois à leurs personnalités. Quand le corps humain se met en mode survie, il développe des stratagèmes incroyables pour préserver sa vie en faisant appel aux ressources insoupçonnées du moteur qu’est le cerveau. Tel un marionnettiste Quand le corps humain se met en mode survie, il développe des stratagèmes incroyables pour préserver sa vie en faisant appel aux ressources insoupçonnées du moteur qu’est le cerveau".

". Quelques flashs back la submergent, elle perd son souffle et sa respiration devient haletante et saccadée, elle panique, s’assied dans le bac de douche pour ne pas chuter. Repliée sur elle-même, ses genoux sur sa poitrine et ses bras cadenassés autour, elle se laisse pleurer. Elle qui pensait avoir pleuré tout ce qu’elle pouvait pendant ces derniers jours, apparemment son corps a encore des larmes à évacuer. Elle connait bien ce mécanisme d’auto-défense, ses patients lui ont décrit les moindres méandres de leurs esprits torturés et tout ce que cela impliquait, y compris les rouages corporels qui prennent le contrôle de tout. Toutes ces réactions sont normales et font partie du processus de reconstruction de la personnalité."

"Il faut être en pleine possession de ses moyens pour s’occuper d’un bébé, elle compte bien être au mieux de sa forme pour lui, toujours. Manger à nouveau normalement est une priorité absolue."

"C’est son bébé, le prolongement d’ellemême, qu’elle l’est mise au monde ou pas n’a aucune importance. Elle a eu la vie qu’elle a eu uniquement pour qu’elle soit prête à vivre cet instant, celui où son ange lui est apparu et lui a été confié. Vivre cette mission presque divine pour prouver à Dieu qu’elle est capable d’élever un enfant seule et d’en faire un homme et un citoyen épanoui, heureux et respectable aux yeux de la société. "

 

En résumé, stéphanie pluquin décrit des personnages d'écorchées vives, avec une certaine finesse psychologique qui nous évite l'ennui. "Amnésie criminelle" est un ouvrage autopublié qui a tous les éléments d'un bon thriller pour trouver son public. La fin est d'ailleurs surprenante.
Pour plus d'infos, j'ai posé quelques questions à stéphanie, qui m'a répondu avec gentillesse :

- Quand avez-vous écrit ce récit ?
** Le début de ce livre a été commencé il y a plus de 10 ans... Laissé dans un tiroir car à l'époque je n'écrivais que comme ça, pour le loisir...
Et puis en rangeant le grenier, mon mari a retrouvé ce texte il y a 2 ans. Une dizaine de pages à peine, juste un peu l'histoire de John, les autres personnages n'existaient pas encore. L'inspiration m'est venue en relisant ces quelques pages. Touchée par l'actualité, fière des femmes qui enfin dénoncent leurs bourreaux, mais aussi par le viol et agressions en règle général et surtout par la psychologie humaine face aux drames de la vie. Je suis friande de cinéma thriller et drame psychologique. J'avoue que le cerveau et ses mécanismes me fascinent !


- Avez-vous été influencée par le mouvement metoo ?
** mais oui bien sûr !! Toute femme est touchée par ce mouvement. La compassion est omniprésente dans ma vie. Je suis touchée également par le mouvement LGBT (prochain livre sur le sujet d'ailleurs, en pleine réflexion tout en écrivant la suite d'amnésie criminelle)
Je suis une fervente défenseuse des droits de l'homme en général et de la femme mais surtout de l'amour ! Pour moi hétéro, homos, trans... ce n'est que de l'amour, de soi d'abord ( chacun peut vivre sa vie comme il l'entend, tant qu'il est heureux moi ça me convient parfaitement ! ) et des autres.
Je hais les homophobes, les racistes et autres personnes intransigeantes et fermées.

- Est-ce basé sur une histoire vraie ou est-ce imaginaire ?
** c'est purement de la fiction, même si comme tout écrivain, certains traits de caractères des personnages m'impliquent moi ou des personnes qui me sont proches. Je l'ai écrit presque comme un film, en fait je me suis fait mon propre film mental et j'ai transcrit ce que j'aurais aimé voir à l'écran. D'ailleurs mes lecteurs me disent : tu devrais en faire un film. C'est que j'ai bien fait mon boulot et j'en suis contente !

- Quel est votre objectif en publiant cet ouvrage ?
** je n'ai pas la prétention de déclencher quoi que ce soit avec cet ouvrage. Mais si il peut servir un peu la cause féminine et surtout l'amour, j'en serai plus que honorée. L'amour est la seule chose vraie dans la vie et je plains sincèrement ceux qui n'ont jamais le bonheur ne serait-ce que d'y goûter.

Vous pouvez retrouver son livre sur sa boutique "doudou éditions" :

Livre Amnésie Criminelle

Amnésie Criminelle par Stéphanie Pluquin, édité par les Editions du Net Vous pouvez le commander sur le site de l'éditeur ainsi que sur Amazon, Cultura, Fnac.... Ou vous me passez commande, je l'achète pour vous et je vous le dédicace GRATUITEMENT !

https://www.doudouedition.fr



20 octobre 2022

l'artefact de mes plaisirs

 En feuillant le catalogue d'IDHommes, j'ai trouvé (innocemment) la page des plaisirs sexuels. Je me suis naturellement (et innocemment encore) arrêté sur le coin des godemichés et me suis rappelé (innocemment) mon tout premier sex toy fétiche, afin d'écrire ici un post tout sauf innocent.

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Quand j'étais jeune, personne ne me croyait quand je parlais de mon godemiché adoré. Il m'a été offert par un ami de mes parents quand j'avais 17 ans. Il était designer, on couchait parfois ensemble et il me ramenait souvent des états-unis des gadgets...émoustillants, qu'on essayait ensuite. L'un d'eux, c'est ce merveilleux sex toy haut de gamme qui avait coûté la peau des fesses (haha, jeu de mots pourri), environ 500 dollars à l'époque. D'habitude j'achetais mes gadgets plaisir dans les sex shop, la plupart des godemichés étaient manuels,parfois flexibles, mais celui-ci se collait au mur grâce à une ventouse et était mobile, ce qui permettait donc de prendre mieux ...position de la manette. Je me mettais à quatre pattes, dos au mur et hop, que du plaisir ! Je l'ai gardé 7 ans. J'ai eu de la peine quand il s'est cassé, parce que c'était vraiment le compagnon de mes plaisirs. Quand je ne sniffais pas de cocaine, me mettre ça dans les fesses calmait mes angoisses. L'effet était puissant, je me sentais partir, m'envoler vers des extases pas discrètes du tout. En général, je l'utilisais sans aucune pudeur quand mes parents n'étaient pas là. Je dis "sans pudeur", parce qu'à cette époque j'étais franchement borderline à cause de la drogue et je m'adonnais à un certain exhibitionnisme. Ma chambre donnait sur une étroite ruelle pavée et l'immeuble d'en face. Il y avait une petite fenêtre. Pendant plusieurs mois, il y a eu un locataire avec qui je m'adonnais à des jeux sexuels relevant clairement du voyeurisme. Il n'y avait pas de volets sur cette fenêtre de ma chambre, seulement un rideau que j'oubliais parfois de tirer. Un jour il m'a vu à quatre pattes sur ce godemiché en train de me faire plaisir, et cela l'a excité. Moi aussi. Du coup, après il venait se poster devant la vitre, et si j'étais à ce moment dans ma chambre, j'enlevais mon pantalon et lui offrais un spectacle de cul, à la fois totalement exhib' et voyeur. Il se masturbait ouvertement en me fixant quand je simulais en plus une fellation en suçant mon doigt, et jouissait sur la vitre. J'aimais cette impudeur, même si mon comportement borderline si extrême était probablement dû à la drogue que je prenais régulièrement. En plus de la coke, je mélangeais souvent alcool et cannabis, voire aussi le somnifère de ma mère que je piquais dans sa table de nuit. Si, à cette époque, j'avais eu un iphone, je me serais certainement filmé puis j'aurais tout publié sur youporn. Mon attitude était malsaine, je le sais aujourd'hui. Désormais, pour moi le sexe est chose privée.
Ma façon d'interagir avec mon corps allait au-delà de l'impudeur, ça frisait clairement la prostitution. Si le voisin m'avait donné de l'argent après mes "shows", je n'aurais pas dit non, même si je n'en avais pas besoin. J'étais dans un tel état de dépression, que je ne me rendais pas toujours compte de ce que je faisais, j'étais dans le flou à cause des substances ingérées.

Concernant mes enfants, j'ai toujours eu deux trouilles : qu'ils se droguent et qu'ils tombent dans le porno. Aujourd'hui, on voit plein de gamins qui regardent du porno cradingue sur internet dès l'âge de 12 ans. Ils ont envie de se sentir "grands", mais la vérité c'est qu'ils se salissent complètement. Voir des sites scatologiques aussi jeunes n'a vraiment rien d'épanouissant, bien au contraire !! J'en parle, parce que mon mari est psychologue pour enfants et il a parfois affaire à des patients qui ont ce problème d'addiction au porno, dès la puberté. Au bout d'un moment, ils se sentent "noirs à l'intérieur", pour reprendre leurs propres mots, à cause de tout ce qu'ils ont vu d'humiliant sur le web.


On a toujours dit à aurore qu'elle n'avait pas à avoir honte de son corps, le désir sexuel est une chose normale, humaine. Il ne devient malsain et diablement incontrôlable que si on le cadenasse par une trop grande honte qui le refoule comme objet. Le problème de ces gosses qui développent, comme moi, des addictions au porno, c'est qu'ils n'acceptent pas que la sexualité fasse d'eux des sujets, du coup ils deviennent les objets d'eux-mêmes. Pour ma part, je n'ai jamais voulu acheter d'accessoires sexuels sur des sites pornos, parce que ça favorise l'exploitation des gamins, ce nouvel esclavage. Il vaut mieux acheter légalement un godemiché comme celui que je présente, au moins on ne ressent pas de honte à l'idée de se donner du plaisir. Puis cet artefact est nettement plus pratique, disons-le, que ceux trop rigides où on est obligé de se contorsionner pour le garder en place bien au chaud dans son trou ...

18 octobre 2022

charlotte, la tsigane

Charlotte, c'était une fille qui était dans ma classe au lycée. Elle avait une origine arménienne, pratiquait l'occultisme. Elle disait parler à un fantôme de vieille femme qui, un jour, a dit quelque chose sur mon père (cela s'est révélé vrai). Elle tirait le tarot et m'avait dit que je faisais partie de "sept enfants magiques". J'y ai cru, puis je me suis ravisé en me forçant à penser qu'elle s'était foutue du moi.

Je refusais de croire que cette tsigane avait un pouvoir magique. Je refusais aussi de croire en mes propres origines tsiganes. J'ai toujours été complexé par cette ascendance, qui me paraissait étrange, suspecte, douteuse. Et pour cause, les tsiganes ont mauvaise réputation. Alors, pourquoi est-ce que je ressens l'ardent désir de me joindre à eux lorsque j'en croise sur les routes ? Pourquoi est-ce que je ressens cet attrait envers l'occulte ? Qu'est-ce que les gènes nous apportent : de la chance ou du poison ?


Charlotte, c'est une fille que j'ai voulu oublier et que j'ai pourtant imitée pendant des années, inconsciemment. J'ai toujours eu tendance à imiter les filles qui m'entouraient, comme si je voulais m'identifier à elles. Elle qui me semblait si inaccessible en vrai, me paraissait soudainement accessible, imitable, dès que je la revoyais en souvenir.
Charlotte a un enfant maintenant, elle qui buvait des bières tous les midis, fumait du cannabis et couchait avec n'importe quel amant après ses répétitions de danse. Elle me fascinait, elle et sa magie, elle et ses libertés.


Charlotte la tsigane, la magicienne, celle qui m'a fait prendre conscience de qui j'étais, malgré moi. Un tsigane, perdu entre monothéisme et magie, entre civilisation et nature, entre liberté excessive et honte de ce qu'il est.

16 octobre 2022

20 ans d'amour

Nous avions prévu de passer notre anniversaire de mariage à mers-les-bains, dans le même hôtel que celui où nous avons eu notre toute première escapade en amoureux. Mais avec la 8e vague de covid ainsi que la pénurie de carburant, nous nous sommes abstenus. Du coup, nous avons fait nettement plus simple : un repas chez le traiteur chinois. C'est un clin d'oeil à toute la bouffe chinoise qu'on mangeait à chaque fois que je l'invitais chez moi, au début de notre histoire, et qui remplaçait ce que j'avais laissé brûler dans le four...Avant, j'étais une vraie... quiche en cuisine lol. Maintenant ça va mieux, je suis capable de faire un repas de chef (quoique...) !


Cela fait donc vingt ans que nous sommes ensemble. Mariage, adoption d'enfant, travail, routines, sorties, prises de bec, câlins réconfortants, passion... Bref, tout ce qui fait un couple. Nous nous sommes mariés au québec, dans le jardin de notre maison, à une époque où le mariage gay était encore impensable en europe. Quand nous voyions tous ces militants contre le mariage homo, ça vous brisait le coeur, parce qu'ils ne comprenaient qu'il puisse tout simplement y avoir de l'amour entre deux personnes du même sexe. Les gays ont très souvent la réputation de vouloir uniquement s'amuser sexuellement, ce qui n'est pas faux, mais il ne faut pas oublier tous ceux qui désirent une vie tranquille, stable, aimante, heureuse. Et il y a aussi des gays croyants, qui aiment l'idée religieuse du mariage. Du moins, c'est notre cas à tous les deux. Même si on ne peut pas procréer, on a quand même tenu à construire un foyer, une vie de famille unie avec des principes moraux.

Pendant les confinements, j'ai réalisé combien je regrettais de l'avoir trompé à gauche à droite par le passé, j'ai gâché partiellement une histoire merveilleuse par peur de ne pas me sentir à la hauteur.

Mon matthew, c'est un homme élégant, qui s'habille un peu vintage, qui aime aider les jeunes à résoudre leurs problèmes psychologiques ; il est stable, équilibré, aime particulièrement être entouré de sa famille, manger, faire du sport ; il est passionné, un brin provocateur quand il s'y met, assez jaloux, patient, honnête, autoritaire aussi. Il m'a donné ce qui m'a toujours manqué : de l'amour et de la confiance en moi. Il me fait le plus beau des cadeaux quand il me dit qu'il est fier d'être mon mari. J'espère vieillir avec lui le plus longtemps possible, il est mon âme-soeur, je ne veux jamais être séparé de lui, même dans la mort.

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13 octobre 2022

Etre artiste

Quand on est artiste, est-on bon à autre chose qu'être soi-même ? Etre libre, de mes mouvements, de mes pensées, de mes paroles, voilà ce qui m'a toujours importé. Voilà pourquoi j'ai préféré devenir artiste plutôt que salarié dans une entreprise, je ne supporte pas qu'on m'impose une façon de vivre, de voir, de ressentir, de penser, de rêvasser. Mais, au final, je me sens si seul. C'est sûrement le prix à payer quand on veut vivre de son art comme unique argument pour rester en vie. C'est un sacrifice de soi. J'ai sacrifié la stabilité financière au chemin de la beauté sur lequel je me suis engagé il y a des années. Qu'il s'agisse de danser, de jouer de la musique, de faire des photographies ou d'écrire des livres, je me sens comme un paria en société, un de ces fabuleux parasites, un de ces cafards qui ont la tête dans les nuages pour mieux comprendre le sens des cieux. Vivre de son art, c'est mourir en société, mais c'est réussir à vivre une existence digne d'intérêt, pour soi et, peut-être, laisser une petite trace dans ce monde à venir.

8 octobre 2022

pôle emploi rayé de ma liste !


Je me suis désinscrit de pôle emploi. Enfin. Je pousse un ouf. Vraiment, je ne supportais plus. Mon expérience à pôle emploi fut assez déplaisante, j'ai passé mon temps à fuir ce qu'on me proposait. Je m'y étais inscrit l'an passé, pour faire face aux soucis financiers dûs au covid. Cette allocation nous a aidés. Heureusement que je me suis trouvé ilico presto une formation à distance pour empêcher la conseillère de me mettre dans un atelier bidon. Je me souviens encore de cette réunion collective idiote, début décembre, qui n'a servi à rien du tout, sauf à me faire chier pendant 4 heures en me sentant comme dans un CIO de lycée pour comprendre quelles étaient mes "compétences"...J'ai donc choisi en catstrophe une formation d'écrivain public au cned, puis la conseillère a repris le contact pour savoir si je voulais monter mon entreprise. Je lui ai dit oui pour qu'elle me foute la paix, mais elle avait en tête de me mettre pendant trois mois à l'atelier "créa projet".

Ce que je déteste à pole emploi, c'est que ça me semble hautement bidon, comme une sorte de piège qui se renferme sur les demandeurs d'emploi. Quoi que tu dises ou fasses, ça se retourne contre toi. Tu dis que tu as un souci de santé, on t'indique le chemin pour demander le statut d'handicapé ; tu dis que tu veux te mettre à ton compte en micro-entreprise, on te fout d'office dans un atelier de 3 mois ; tu dis que tu fais une formation à distance, on te répond que tu es quand même obligé d'assister aux prestations de pôle emploi ; tu poses par email une question d'ordre purement informatif, la conseillère t'envoie une convocation...Dès que tu touches de l'argent à pôle emploi, tu es catégorisé fainéant et surtout "redevable". Je n'ai pas du tout aimé l'incompétence des conseillers ni l'ambiance "centre social", je préfère abandonner l'allocation et revenir à mon travail de danseur qui n'est pas payé régulièrement. C'est juste que, tout est tellement plus cher depuis l'inflation, en particulier nos factures, y faire face demande certains sacrifices. Remarque, ce n'est pas plus mal, ça m'apprend à être plus responsable avec l'argent.

8 octobre 2022

voiture endommagée

 

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Du jour au lendemain, notre voiture nous a fait un coup bas : elle ne fonctionnait plus. Du coup, nous avons été obligés de la faire réparer, et cela nous vaut en ce moment un voiture de "courtoisie". Ce terme me fait marrrer... J'ai dit "bonjour, comment allez-vous ?" à a bagnole, par politesse, sinon elle se serait vexée...
Je n'ai jamais aimé conduire une voiture, ça me stresse, je préfère la moto, je me sens plus libre de mes mouvements. POur moi, la voiture est un outil de destruction massive, surtout depuis que j'ai failli avoir un gros accident il y a environ 6 ans. Je roulais tranquillement, puis un camion m'a dépassé, son moteur a perdu de l'huile sur la route. J'ai glissé, la voiture a dérapé sur le côté et elle a fait toutes sortes de va-et-vient très dangereux. Elle s'est soulevée sur les roues arrières, je me suis retrouvé en apesanteur sur le siège, puis j'ai manoeuvré comme un fou sur les vitesses pour que la voiture repique vers l'avant. La voiture a cogné sur les côtés. J'ai utilisé mon instinct de survie : au moment où la bagnole a regagné le sol brusquement, j'ai bombé le dos en bloquant ma respiration pour éviter un choc qui m'aurait détruit la colonne vertébrale. J'ai réussi à ralentir, la voiture de derrière m'est rentré dedans, c'est la conductrice qui (je l'ai vu dans le rétroviseur) a été secouée. J'étais avec aurore, à l'avant. Nous nous sommes pris dans les bras, heureux d'être encore en vie. Les autres conduteurs me regardaient, ahuris que j'aie réussi à m'en sortir. Plus tard, ma fille m'a dit, non sans humour noir : "tu devrais faire du rallye". Ouais,

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j'aimais beaucoup les auto-tamponneuses quand j'étais gosse, faut croire que ça m'a sauvé. Depuis, je suis toujours contracté au volant de la voiture.

3 octobre 2022

le pantaloon

panta

En tant qu'enfant de stylistes, on m'a toujours dit que le vêtement que l'on porte en dit long sur notre personnalité. C'est d'autant plus vrai pour le pantalon, qui reflète à la fois la montée du féminisme et celle du saphisme. Ce livre m'a toutefois mis par moments un peu mal à l'aise à cause de certains portraits extrêmes de quelques féministes radicales. J'ai retenu surtout les cas de madeleine pelletier et violette morris, très proches des transgenres actuels : la première doctoresse en ethnologie, anarchiste, qui se travestissait en homme tout en détestant les femmes, et la seconde, championne de sport, qui s'est fait retirer les seins, est devenue nazie et a fini assassinée.

Ce livre permet de connaître l'histoire houleuse du féminisme au travers le port du pantalon, qui était considéré comme un travestissement menant à la confusion des sexes, l'invertion sexuelle. Il était seulement admis pour les femmes pendant la période du carnaval et pour des cas exceptionnels de santé, sur autorisation de la police. Cet ouvrage aborde donc à la fois le féminisme et l'évolution du genre. Il m'a permis d'ailleurs de découvrir des ouvrages intéressants sur l'homosexualité.

J'ai été passionné par tous les chapitres de ce livre, surtout les 18e et 19e siècles, mais j'ai décroché à partir des années 1960. Tout simplement parce que, même s'il est nécessaire de comprendre la force symbolique du pantalon, il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui il est synonyme de grande vulgarité. L'unique argument pour vendre ces pantalons moulants se résume en deux mots : "être sexy". Bien que le pantalon ait été synonyme, jusqu'à Chanel, d'affranchissemt des femmes considérées comme des escalaves, désormais le pantalon est tellement moulant que ça fait des silhouettes dégueulasses, en plus d'attirer les pervers. A mes yeux, le pantalon actuel est un avilissement des femmes et jeunes filles, qui sont par ailleurs de plus en plus non binaires (pas de seins, pas de ventre, pas de hanches, pas de cheveux, aucune coquetterie). Je respecte davantage les femmes qui mettent des jupes correctes, décentes, droites ; il n'y a rien de passéiste à revendiquer un retour à la pudeur des femmes, ce qui ne signifie pas du tout les enfermer dans un carcan. La vraie prison des femmes aujourd'hui, c'est ce pantalon sexy qui les humilie bien davantage que les jupes longues.

Notons que le terme "pantalon" dérive à l'origine du personnage de commedia dell'arte nommé "pantaleone", comme si finalement le pantaloon était une mauvaise blague...

Je suis très mitigé à l'égard du féminisme. D'un côté,je suis entièrement pour, parce que c'est un droit humain au même titre que le droit des enfants, celui des animaux, celui des gens de couleur, celui des handicapés, celui des homosexuels... Mais d'un autre, ayant grandi avec une mère qui, au prétexte de se dire féministe et moderne, refusait de s'occupait de son foyer, ne parlait pas à ses enfants, ne cuisinait pas, ne faisait pas les courses, détestait les garçons, passait son temps à regarder la télé, à fumer des clopes, à parler mal, à se plaindre d'être "condamnée" par sa maternité à rester à la maison, je ne vois pas comment je peux respecter ces nanas-là qui sont la majorité des femmes d'aujourd'hui. Quand votre propre mère vous dit, à 12 ans, au nom d'un prétenu féminisme : "avec ton père je ne voulais pas d'enfant, j'aurais préféré avoir une fille, je ne t'ai jamais donné le sein ça me dégoûtait"...

 

3 octobre 2022

le danseur cassé

Les représentations du spectacle de danse se sont bien déroulées. Pas de tournée à l'étranger, nous sommes restés sur paris et sa région, nous produisant dans des théâtres modernes pour la plupart. Les critiques d'art sont positives, les morceaux de piano classiques ont plu au public, ainsi que nos chorégraphies. Nous avions des costumes volontairement très basiques : juste-au corps et collant gris, chaussons et boléros à paillettes pour renvoyer les lumières led disposées sur le bord des scènes. L'idée de ce spectacle était de danser un peu comme des ombres, sans faire ...ombrage à la pianiste. Comme si nous glissions sur scène, un peu comme une sorte de surplus. La simplicité du concept a plu, pareil pour nos chorés légères.
Une semaine après le début, j'ai eu peur de devoir arrêter. Je me suis coincé le dos en dormant, le réveil a été douloureux ! Heureusement que ça s'est produit dans la nuit d'un samedi au dimanche, sinon je n'aurais pas pu danser. Le lundi matin, la douleur était partie, notamment grâce aux massages que mon homme m'a fait dans le dos la veille. Pratiquement toute la journée, je suis resté allongé pour atténuer la souffrance qui se localisait dans l'omoplate droite et me handicapait le bras droit. Je n'ai pris aucun médicament, étant donné que sous anticoagulant je ne peux pas prendre d'anti-inflammatoire. Heureusement que mon mari a un talent de kiné ! C'est probablement à cause de mon anémie que j'ai eu ce claquage, on m'avait prévenu que le manque de vitamine D engendrait ce genre de problèmes.
 J'ai repris le spectacle en faisant bonne mine, malgré des gestes plus rigides qu'à l'accoutumée.
Parfois, je me demande pourquoi je m'évertue à danser, alors que je suis cassé de partout : aux chevilles, au genou, au bassin et maintenant au dos. J'approche non sans angoisses de mes 40 ans, âge de la retraite pour les danseurs. Cela fait déjà un an que je me cogne la tête contre les murs en me demandant ce que je vais faire de mon avenir. Rester dans la danse ou me former ailleurs ? Ma formation pour devenir écrivain public ne m'enchante pas, je m'ennuierais sec dans ce boulot. Je ne me vois carrément pas le cul sur une chaise tous les jours devant un ordi, enfermé dans une pièce aseptisée. J'ai besoin d'air, de mouvement, de créativité. Enseigner la danse ? Oui, pourquoi pas. Déjà essayer de proposer des cours particuliers, je verrai ensuite pour m'officialiser dans une école. Rester chorégraphe ? J'adore inventer des chorégraphies, mais tenir une troupe me fatigue les nerfs et le corps, déjà mis à rude épreuve depuis quelque temps.

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