Etre artiste
Quand on est artiste, est-on bon à autre chose qu'être soi-même ? Etre libre, de mes mouvements, de mes pensées, de mes paroles, voilà ce qui m'a toujours importé. Voilà pourquoi j'ai préféré devenir artiste plutôt que salarié dans une entreprise, je ne supporte pas qu'on m'impose une façon de vivre, de voir, de ressentir, de penser, de rêvasser. Mais, au final, je me sens si seul. C'est sûrement le prix à payer quand on veut vivre de son art comme unique argument pour rester en vie. C'est un sacrifice de soi. J'ai sacrifié la stabilité financière au chemin de la beauté sur lequel je me suis engagé il y a des années. Qu'il s'agisse de danser, de jouer de la musique, de faire des photographies ou d'écrire des livres, je me sens comme un paria en société, un de ces fabuleux parasites, un de ces cafards qui ont la tête dans les nuages pour mieux comprendre le sens des cieux. Vivre de son art, c'est mourir en société, mais c'est réussir à vivre une existence digne d'intérêt, pour soi et, peut-être, laisser une petite trace dans ce monde à venir.