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ma vie et moi
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25 octobre 2022

où en suis-je ?

Depuis quelque temps, mon mari me dit souvent de ne plus avoir honte de moi. Pendant la crise du covid, j'ai pris conscience que j'avais du mal à accepter mon homosexualité. Pendant des années, j'ai été provocateur. Pour un peu, je me serais mis  à poil à la gay pride. On m'a toujours poussé à être impudique en public. Le souci, c'est qu'à l'origine j'ai une personnalité pudique, timide et sérieuse. Au fil de mon adolescence, j'ai développé une double personnalité mi ange mi démon. Un côté gentil, obéissant, discret et un autre qui est son exact opposé. Bien des gens ont dit de moi que j'avais un comportement schizophrène. En fait, j'ai surtout crée un masque pour me protéger de l'homophobie en "vomissant" mon corps, d'une certaine manière. J'ai joué au gars superficiel, impudent, au point que ça m'a collé à la peau et est clairement devenu une seconde nature.

Pendant les confinements, le port du masque m'a empêché de jouer ce rôle. Je ne pouvais plus sourire en public pour camoufler mon malaise, ma timidité. Voilà pourquoi j'ai été aussi mal en point pendant tout ce temps : j'ai été obligé de faire face à moi-même. Et ça a été dur, très dur de regarder en face ce qu'on est, ce qu'on n'est pas devenu. Alors, une idée a pointé le bout de son nez : et si je pratiquais plus assidûment le judaisme ? Mon mari m'a toujours poussé à renouer avec mes origines juives, mais j'ai été lâche, comme dans beaucoup de domaines, j'ai préféré fuir plutôt que de m'engager sur cette voie. Et puis, récemment, j'ai réalisé que j'en avais assez de vivre dans la honte. Toute ma vie, j'ai vécu dans la honte de ce que je suis, mon homosexualité, ma transidentité, mon ancienne toxicomanie, les agressions que j'ai subies. Tout le monde me disait que je n'avais pas le profil pour être un mari, encore moins un père, ce qui m'a fait perdre ma confiance en moi, en l'avenir. Récemment, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai contacté un rabbin isréalien pour lui demander si je pouvais aller étudier la Torah dans un kollel ( centre d'études juives pour les hommes mariés uniquement), malgré mon homosexualité. Je ne lui ai rien caché, ni que j'étais marié avec un homme non juif, ni que j'avais été "recalé" par des loubavitch il y a quelque temps, ni mon sentiment de honte, ni mon impudeur en public. Il m'a répondu gentiment et fermement : "Je pense que vous avez tout à fait raison.
Je connais plusieurs homosexuels orthodoxes, mais à ce que je sache en tout cas, eux n’ont pas eu de relation avec des hommes… mais ce n'est pas parce qu'ils ont cette tendance qu’ils doivent quitter la Torah.
Et même si donc vous continuez à faire à ce genre de péchés, ce n'est pas une raison pour ne rien faire.Je ne connais pas de Collel à Paris (je suis à Jérusalem), mais de toute façon ce n'est pas bien d'annoncer sur les toits que vous êtes homosexuel ; c'est une question qui vous concerne vous tout seul"

J'ai besoin d'être cadré par un rabbin. Je n'ai pas été éduqué par mes parents, ils se foutaient de moi, ils me disaient : "bah fais ce que tu veux, on s'en fiche". J'ai fait ce que j'ai voulu, cela ne m'a pas réussi du tout, j'ai sombré dans les ténèbres.

J'en ai vraiment assez d'entendre dire que les juifs religieux sont des sortes de monstres sectaires qui empêchent les autres de s'épanouir. Ils ont une logique différente de l'occident, voilà tout. Le judaisme développe l'idée d'une soumission à la religion, en ne cherchant pas à se différencier de son voisin pour ne pas l'humilier. Evidemment, c'est entièrement contraire aux moeurs occidentales qui poussent à la convoitise, l'apparence, le sexe effrené, la consommation, la compétition, l'orgueil. J'ai donc demandé au rav ron chaya de m'éclairer sur la façon dont je peux devenir plus pudique. Il m'a d'ailleurs dit qu'il m'aurait accepté très volontiers dans sa yéchiva à jérusalem. Je vais tenter de suivre ses conseils : ne pas parler de ce qui est sexuel (aie aie aie, moi qui parle souvent de cul), ne pas montrer sa chair en public et en privé (oups, j'ai une tendance nudiste au lit), ne pas dévoiler son corps trop longtemps dans la salle de bains ( ouille, ouille, moi qui adore me pavaner en me faisant des soins esthétiques). Je veux vraiment tenter de redevenir le gars simple et pudique que j'étais avant, ce côté -là n'a pas complètement disparu sous la couche de vernis (bah oui, je suis bigenre, hein) de provocation qui fut ma vie pendant si longtemps.

Je pense aussi que l'homosexualité n'est pas une raison pour abandonner l'étude du judaisme, j'aime fêter chabbat, j'aime la morale juive, j'ai aussi l'impression que je joue un rôle quand je suis dans la société non-juive, comme si je n'étais plus à ma place depuis quelque temps. Il y a des choses que je ne supporte plus du tout : les centres commerciaux, les réseaux sociaux, les bars, le shopping, le cinéma, les restos...C'est du vide. Je ne peux plus, j'ai besoin de tourner une page. Je ne sais pas si je vais y arriver, encore moins tenir ma résolution, mais je veux tenter le coup. Pour retrouver l'honneur qui m'a été enlevé à cause de cette impudeur forcée.

 

Concernant la tsniout chez les hommes...

Chalom Rav, Concernant la tsniout chez les homme, comment être en temps normale? Et en tant de prière ? Etude? J'ai vu que les hommes pouvaient s'habiller de la manière ou ils ont pas honte devant quelqu'un de pas respectable . Dans un de vos cours vous dite il faut cacher la clavicule ( [...]

https://myleava.fr

 


 Je joins un message reçu de l'association dvar torah, qui m'interpelle tout particulièrement suite à cette note :

"Il faut en effet savoir perdre lorsque l’on peut encore, à la grâce du Ciel, se redresser pour rebondir, au lieu de s’effondrer et abandonner."

Est-ce bien de dire : « Regretter, reconnaître et déclarer sans s’engager à ne plus recommencer serait finalement un encouragement à persister dans la faute » ? Doit-on le comprendre réellement ainsi ?

La Teshouva est un cheminement. Elle ne se réalise quasiment jamais complètement du jour au lendemain, mais plutôt par étapes. Prendre une décision de respecter une Mitzva est important et décisif. En s’engageant, de nouvelles énergies vont naître et, en définitive, HASHEM donnera l’envie, la force, puis la volonté d’accomplir encore une autre Mitzva. Celle-ci, à son tour, donnera l’envie, la force, puis la volonté d’accomplir encore une autre Mitzva, et ainsi de suite. Jusqu’à ce qu’on en vienne à se parfaire dans ce chemin de Teshouva. 

Il n’y a donc absolument pas lieu de désespérer et de se dire que c’est trop difficile de changer. D’autant qu’il y a des situations compliquées qui peuvent exiger bien des efforts et aussi du temps pour être résolues.

On se souvient de l’histoire d’un homme jeune qui avait suivi un séminaire de sensibilisation au judaïsme et qui, à la fin, a décidé de prendre sur lui d’accomplir une Mitzva. Il s’en ouvrit auprès du conférencier qui l’avait le plus impressionné. Celui-ci était perplexe et avait besoin à son tour d’être guidé par un grand en Torah. Il s’adressa à Rav Steinmann zatsal qui lui dit de s’engager à respecter la Mitzva de Kasherouth. Qu’il décide de manger strictement Kasher. Cela exige un engagement certain, qui implique la prise de dispositions claires. Mais si l’on est prêt à s’investir pour réaliser quelque chose de grand, il ne faut surtout pas hésiter. 

Or il s’avère, et c’est la raison pour laquelle de Rav Steinmann zatsal a indiqué d’accomplir cette Mitzva plutôt que toute autre, qu’en mangeant Kasher, tant pour la préparation des repas, la séparation des vaisselles pour le lait et pour la viande que des aliments permis, le cœur se libère. A contrario, manger « Treff » (non Kasher) « Metamtem Eth HaLev » = bouche le cœur, le rend imperméable, littéralement bouché à la compréhension de la Torah et empêche tout accès à notre patrimoine. De sorte que si le cœur est libéré, l’accès à la Torah est ouvert et la compréhension de ce qui est attendu de nous est accessible et fluide. Il est alors possible d’avancer à grands pas vers l’accomplissement de nouvelles Mitzvoth, une Teshouva mieux ancrée et plus complète, qui ne peut que nous rapprocher de notre Créateur. 

Alors c’est vrai que si l’on s’engage à ne plus fauter sans disposer des moyens de compréhension, mais aussi des forces et de la volonté pour y parvenir, on se trouve en porte à faux. Le moyen de s’en sortir et d’être cohérent est de s’engager à accomplir une Mitzva qui, comme on l’a vu, donnera l’envie, mais aussi des forces et la volonté d’en réaliser une autre, puis une autre, jusqu’à une Teshouva harmonieuse et digne de ce nom. Qu’on se rappelle de jamais se décourager, mai au contraire de n’offrir aucune prise à tout ce qui veut nous détourner et entamer notre détermination à progresser. Nous pouvons aussi demander, voire implorer, l’aide de HASHEM pour y parvenir. Nous ne pouvons que souhaiter Behatsla’ha Rabba ! Que chacun réussisse !

Rav Arié Benzaken m’a fait remarquer que ce qui précède ne concerne que « Ben Adam LaMakom », la relation entre l’homme et le Créateur, mais pas la relation « Ben Adam La’Havero », la relation entre l’homme et son prochain. Cela paraissait évident, mais mérite néanmoins d’être précisé.

Il est clair que si l’on commet le moindre tort ou préjudice à autrui, on a l’obligation de le réparer ou de le compenser pour obtenir son pardon. Il s’agit ici d’une relation très différente de celle qui lie l’homme à HASHEM Qui peut tout pardonner, notamment à Yom Kippour, voire à Shemini Atsérèth et, selon les ‘Hassidim, jusqu’à ‘Hanouka. Notons tout de même que « Ben Adam La’Havéro » dépend aussi de « Ben Adam LaMakom » puisque c’est une Mitzva de la Torah « VeAhavta LeRéakha Kamokha » d’aimer son prochain comme soi-même (Levitique 19,18).

 

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