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25 janvier 2024

pourquoi je suis parti au québec

Deux des raisons qui m'ont poussé à partir vivre au québec quand j'avais 22 ans sont :

1. mon matthew est originaire de montréal et je voulais connaître sa famille, là où il avait grandi.

2. rien ni personne ne me retenait en france.

C'est sur cette seconde raison que je vais m'attarder dans cette note. Même si elle n'intéresse personne, je tiens à dire ce que j'ai sur le coeur. Et ce n'est pas facile parce que je suis du genre à refouler mes sentiments, quitte à avoir un handicap émotionnel qui m'empêche de m'exprimer franchement sur des sujets qui me touchent profondément.

 

Quand j'étais enfant, on vivait en banlieue parisienne, dans une résidence pas top. Les voisins étaient très bruyants, le collège où j'allais était vu comme une zep. Puis mes parents ont trouvé un super boulot de stylistes pour un millardiaire parisien, et là notre vie a changé radicalement. Du jour au lendemain, on a emménagé dans un appartement de fonction superbe dans l'arrondissement le plus cher de la capitale. Le lycée où j'étudiais était un établissement privé, cher, catho, coincé. Du jour au lendemain j'ai dû modifier mon comportement pour m'adappter à cet environnement qui n'avait rien à voir avec celui plutôt punk dans lequel j'avais grandi. Mes parents ne pensaient qu'à leur travail,ils voyageaient beaucoup, je ne les voyais presque jamais, j'étais livré à moi-même. Par contre, côté cadeaux, j'avais tout ce que je voulais. J'ai assez vite eu la réputation d'être un gosse de riches infect, égocentrique, hautain, pute. On ne venait vers moi que pour l'argent que mes parents possédaient. Je ne pouvais être moi-même avec personne. On ne supportait pas mon homosexualité, qu'on qualifiait de zone, alors je suis devenu rebelle, j'ai fait ressortir ma personnalité punk de mon enfance. J'utilisais toute ma colère, mon chagrin. Voilà pourquoi j'ai pris l'habitude de me droguer et de baiser avec n'importe qui. Je donnais mon corps au premier venu, je m'oubliais avec la coke, parce que personne ne cherchait à me connaître réellement. Tout n'était qu'apparence. Je n'avais aucun véritable ami. On ne venait vers moi que parce que j'avais l'aspect d'un éphèbe. Pendant des années, j'ai agi ainsi. Puis je suis parti au québec où je me suis marié, j'ai lancé ma carrière de danseur, j'ai été papa, j'ai été heureux. Je ne voulais pas revenir en france, j'y avais trop de souvenirs douloureux. Mais quand j'ai été "obligé" de revenir sur paris il y a plus de 5 ans, ma psychologie a fait un revirement, j'ai eu de nouveau les mêmes angoisses qu'avant, les mêmes envies autodestructrices. Ici, je n'arrive pas à me faire d'amis. C'est une réalité qu'il est difficile d'admettre parce que ça renvoie à un énorme échec

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personnel, à une honte rendue d'autant plus culpabilisante que les autres s'en réjouissent. En revenant sur paris, j'ai revu cette mère qui m'est insupportable, je me suis de nouveau heurté à cette indifférence qui caractérise si désespérement les gens de ce pays. J'ai voulu sortir de moi-même pour ne pas redevenir ce vilain petit canard qu'on a toujours vu en moi, alors j'ai crée des spectacles de danse, j'ai publié des livres que j'espère intéressants, c'était ma façon de redorer mon blason, de retrouver mon honneur. Seulement, cet honneur a été encore une fois piétiné par des individus sans états d'âme, sans scrupules, qui m'ont accusé des mêmes torts que ce dont qui on m'accusait à l'adolescence. Comme si j'étais encore ce mec égocentrique, pourri gâté, prétentieux. J'ai simplement réalisé que ça ne finira jamais, par jalousie ou autre raison. Ici, j'ai toujours tous les défauts du monde, je me pose en victime, je suis bête et méchant, lâche, salope ...ect ect ect ect. Désormais, je ne supporte même plus le mot "amitié", ça me fait horreur. Je suis né pour être solitaire, c'est ma manière de fonctionner. Pourquoi se forcer à croire qu'il y a malgré tout des gens qui vont vous accepter comme vous êtes et vous aimer comme vous êtes ? C'est faux. Les gens ne vont que vers ceux qui leur ressemblent. J'ai toujours été un paria, malgré moi. Je n'ai pas un fond méchant, mais ma nature punk fait que j'ai une parole acerbe. Ces trois dernières années, j'ai voulu tuer ma transidentité en essayant de ressembler à un mec binaire qui n'avait aucun respect pour moi. J'ai été vraiment con de croire à mon propre rôle de théâtre. Je ne suis pas fait pour avoir des amis humains. Je préfère l'amitié des animaux qui, elle, se fait très naturellement et sainement. Je suis parti vivre au québec parce que je me sentais profondément rejeté en france. Aujourd'hui les autres continuent de voir en moi un cygne noir qui se prend pour le nombril du monde, superficiel, méchant, hautain, pute et j'en passe. Peut-être y a t-il un peu de vrai. Mais je me connais mieux que les autres ne prétendent me connaître, et je sais désormais que personne n'a envie de me connaître vraiment. Ma personnalité, les autres s'en tapent. Je n'ai jamais eu rien d'autre que mon corps.

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