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15 février 2024

la vie de marylin manson : mémoires de l'enfer

C'est la première fois que je suis aussi mitigé au sujet d'un livre. Marylin manson fait partie des trois artistes (avec mylène farmer et asia argento) qui ont

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profondément marqué ma jeunesse. J'écoutais en boucle son premier album "antéchrist superstar", après avoir été violé à 18 ans. Il est probablement l'artiste qui a été le plus diabolisé. C'est un vrai punk, au sens réel du terme. Il ne se donne pas le style rocker, C EST un punk, autrement dit un gars désespéré, haineux, malheureux. Son autobiographie a le mérite d'être très franche. L'artiste ne cache rien, ni les situations scabreuses ni les noms ni ses délires de drogue. Il y a deux parties : la première est la vie de brian warner, la seconde est celle de marylin manson. Brian warner est un gamin souffre-douleur qui n'a aucun ami, alors il se réfugie dans un monde imaginaire fait d'écriture de nouvelles, d'un fanzine à l'humour très potache. C'est un môme qui fait les 400 coups parce qu'il est entouré de cinglés, son grand-père pervers, des parents qui ne s'occupent pas de lui, une mère qui veut qu'il reste dépendant d'elle, une école religieuse où il découvre l'obsession maladive de l'antéchrist de la part d'une prof, les filles qui le rejettent, son initiation à la magie noire avec deux gars violents et toxicos. Après quoi, il connaît littéralement une vraie descente aux enfers, prenant trop de drogues dures (coke coupée avec verre pilé, LSD ...), obsédé par le nihilisme de Nietzsche, et son ordination comme ministre à l'eglise de satan par un fou à moitié nazi.


Franchement, ce livre m'a foutu les boules. J'ai eu l'impression de voir un personnage de stephen king, sauf que ce n'est pas du tout de la fiction. Cette autobiographie est avant tout un témoignage très fort sur la société américaine des années 70-80-90. Une société stupide et anesthésiée que marylin manson rejette en bloc. C'est à l'origine un artiste anticonformiste, défendant l'idée de liberté individuelle. Il veut simplement réfléchir par lui-même et pousser les gens à réfléchir par eux-mêmes. Mais ça ne marche pas, les gens restent complètement fermés à sa vision d'artiste décalé, à l'humour tranchant et théâtral. Car marylin manson est avant tout un personnage de scène, dont le maquilage est inspiré du chanteur Gene simmons du groupe Kiss, mélange entre marylin monroe et charles manson afin de montrer qu'on a tous une face lumineuse et une face ténébreuse. L'idée est excellente, seulement l'artiste s'est démoli à cause des drogues et s'est entièrement perverti, préférant la bible de satan, les orgies scatos et l'autodestruction à la réelle autonomie artistique. C'est un livre qui m'a mis mal à l'aise. Au début, il y a des passages très drôles, mais c'est en fait un récit extrêmement dur, trash et noir. Je comprends pourquoi il l'a intitulé "Mémoires de l'enfer". Ce livre m'a fait mal au coeur parce qu'on assiste, impuissant, à l'égarement le plus total de ce garçon créatif dont la rebellion saine s'est progressivement transformée en misanthropie impitoyable.

A mes yeux, marylin manson s'est perdu dans son rôle de clown triste, les drogues l'incitant à se croire l'incarnation de l'antéchrist. Il y a dans ce livre des poèmes, des nouvelles qu'il a écrites à l'adolescence. Car avant d'être musicien, c'est surtout un écrivain avec une sensibilité à fleur de peau, au sens le plus lugubre. Il y a quelque chose de terriblement sinistre dans tout ce qu'il a vécu, ce qu'il a vu. Il a connu des trucs hyper crades. Cette autobiographie a été publiée en 1998, l'artiste a peut-être changé maintenant. Je l'espère pour lui. A certains égards, je me suis beaucoup reconnu dans sa jeunesse, son isolement, son exclusion, sa détresse, sa scarification, ses nouvelles pornos. Quand on grandit entouré d'hypocrites et d'indifférents, la rebellion, la colère deviennent des nécessités. Comme lui, je suis un enragé. Mais il y a un moment où il faut arrêter, sinon on tombe dans le no limit, ce qui extrêmement dangereux pour soi et les autres. Même s'il faut replacer ce récit dans le contexte d'une époque où la transgression et la provocation étaient la norme des anticonformistes, je pense que cet artiste a hélas favorisé un essor de la violence gratuite dans le monde, car beaucoup de ses fans n'ont pas compris ses messages critiques à l'égard de la société de consommation, mais n'ont retenu que le satanisme.

D'un point de vue purement stylistique, je trouve ingénieuse sa façon d'avoir construit son bouquin, sur le modèle du premier tome (L'Enfer) de la Divine comédie de Dante Alighieri , sous forme de cercles de péchés de plus en plus graves.

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