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16 juin 2022

mon recueil de poésies gothiques

ana

Voilà un livre dont je suis particulièrement fier. Je suis heureux d'avoir enfin publié ma poésie. J'écris de la poésie depuis mon adolescence, j'ai toujours secrètement espéré publier un recueil. C'est à la fois intime et impersonnel. Quand on ne me connaît pas, les poèmes peuvent sembler absurdes, mais quand on me connaît , alors on comprend le sens des mots couverts que j'emploie.


Je suis fier d'avoir publié cet ouvrage, parce qu'il aurait pu ne jamais voir le jour. J'en avais écrit la plus grande partie il y a un an et demi. Je l'ai envoyé, il a été refusé. Ensuite, mon ordinateur a planté, le manuscrit était perdu. Puis, j'ai eu l'idée de demander à la maison d'édition si elle pouvait me renvoyer le manuscrit. Et là, on me dit : "vous avez de la chance, d'habitude on détruit les manuscrits refusés, mais celui-là n' a pas été détruit à temps." Bingo, j'ai donc pu retrouver le manuscrit, que j'ai été obligé de remanier à cause des fautes typographiques dûes au format envoyé. J'ai passé des jours à retaper correctement les phrases, à changer les "J 0IHJJ56ai" en "j'ai". Les apostrophes et accents étaient remplacés par des chiffres bizarres. Bref, ça m'a pris du temps de tout remettre dans l'ordre, puis j'ai ajouté d'autres poèmes au fil des mois, selon mon inspiration.


Ce sont des poésies gothiques. J'ai d'ailleurs fait en sorte que la couverture reflète cet état d'esprit. L'image sort entièrement de ma tête, c'est une projection mentale de mon moi poète, très inspiré par le 19e siècle, en particulier le symbolisme. En fait, le mouvement gothique romantique d'aujourd'hui est le descendant direct du mouvement symboliste avec ses obsessions de la mort, de la folie, des ténèbres, de la solitude, de sa quête désespérée de rédemption. Ces thèmes m'ont toujours fasciné. Parfois je me dis que je ne suis pas né dans le bon siècle, car MON siècle c'est le 19e. Le romantisme noir fait partie intégrante de ma personnalité. C'est un mélange de nuit et de lumière. Sur la couverture, j'ai mis des éléments caractéristiques du gothique : le crâne, le corbeau, la nuit, l'hiver. C'est toute une atmosphère. Le crâne est là, non pas pour faire morbide, mais pour rappeller la mortalité de l'homme. La nuit, porteuse de drames, de larmes, d'espoirs, de silences, d'apaisements, elle camoufle les plaies et revèle la magie. L'hiver dans toute sa beauté nue, sobre, sa mélancolie tragique et sublime. Quant au corbeau, même si les cultures populaires en ont fait un oiseau de malheur, il est à mes yeux le symbole de ce que je suis. Voilà pourquoi j'ai un corbeau tatoué dans le dos, ses ailes sur mes omoplates, comme si nous ne faisions qu'un pour voler. L'homme, avec sa plume dans la main et son gilet de dandy, est un peu celui que j'aurais aimé être. Je me suis beaucoup inspiré du dandysme pour écrire mes poésies. Cette indifférence apparente qui reflète en réalité une hypersensibilité.


Je me souviens encore du commentaire du comité de lecture : "nous avons beaucoup aimé le fond, même si nous n'avons pas trop compris que certains poèmes soient écrits au masculin et d'autres au féminin : est-ce volontaire ?" Pour dire la vérité, quand j'ai écrit mon recueil, je ne me suis pas rendu compte que je passais du masculin au féminin, c'est mon côté bigenre qui s'est exprimé inconsciemment...Voilà pourquoi sur la couverture j'ai ajouté une pleine lune au visage de femme. C'est un dialogue entre mon moi homme et mon moi femme.


J'ai appelé l'ouvrage "l'anachorète", c'est un clin d'oeil à la rédemption du gothique qui est en moi. Il y a à la fois de l'humour noir et une sorte d'obsession chrétienne, une recherche entre l'enfer et le paradis. D'ailleurs, pour renforcer ce trait de caractère, j'ai écrit une préface sur l'historique du mouvement gothique, en citant baudelaire. En effet, charles baudelaire était un gothique avant l'heure, avec son apparente incohérence. Pour moi, écrire de la poésie gothique revient à rechercher le Beau dans l'étrange.
Pour écrire ce livre, j'ai été beaucoup inspiré par arthur rimbaud. Mes poèsies sont un peu comme des chansons, d'une certaine manière.


"C'est avant tout une autonomie de l'art qui place l'individu au-delà du réel pour ne pas l'assujettir au sordide. Il y a là le désir farouche, sauvage, d'écarter la conscience de l'empreinte réaliste. La gothique permet de rêver, d'imaginer, dans un monde qui ne s'émerveille plus de rien. C'est à la fois grotesque, dramatique, irrationnel et cynique. Dans ces poèmes se mêlent une inspiration paienne, source de sorcellerie, et une inspiration chrétienne quant à la quête de rédemption, de salut. Le résultat qui en découle relève de l'étrangeté, du fantastique. La noirceur des mots utilisés et des scènes décrites sont là pour susciter chez le lecteur un effroi, voire une terreur intime dans le but de briser les barrières qui enchaînent l'esprit formaté. "


"Ces poésies sont à lire comme des scènes de théâtre. Plus exactement, à écouter. Car elles possèdent une musicalité propre au mouvement symboliste qui en défait les règles académiques, scolaires. La liberté de ton et de rimes en fait une provocation de dandy. D'ailleurs, les personnages incarnés sont libres d'être imaginés par le lecteur, ils ne sont pas imposés. Notons seulement un dialogue entre le féminin et le masculin qui rend certains passages parfois obscurs : c'est volontaire. En effet, l'androgynie fait partie intégrante de cette folie incarnée et désincarnée du mouvement gothique, à la fois érotique et venimeuse, amoureux transi et écoeuré."


Les parchemins ont murmuré leurs secrets

Que nous n'avons pas voulu écouter.
De la sagesse que nous avons piétinée,

Des lettres que nous avons condamnées

Au silence emmuré

De ceux à qui l'on refuse toute vanité.
Des écrits d'un autre temps,
Presque nonchalant,

Sont ceux d'un intrépide amant,
Ténébreux intervenant.

Les épines avec lesquelles tu portes ces mots

Sur tes lèvres

Est une amphore de maux
Ensevelis sous la poussière
Des rêves d'autrefois.

Des sanglots, des misères ; j'ai si froid,

En me contemplant dans le lac des rancunes.
Malade, je suis fiévreux d'amertumes.

Des vers trépassés,

Sur des visages sans beauté.


Cruelle fut la désillusion du désamour.
Solitude inachevée,

Trempée dans le feu brûlant d'une folie façonnée
Comme un esthète qui clame toujours

En songeant amèrement, à jamais.
Les mots ne sont plus simples désormais,
J'ai le coeur qui cogne contre la porte des aberrations.

Des scandales dans les yeux, poisons

Dont je me déleste afin de sucer les sens
Qui en mon âme font incohérence

Avec ce qui, jadis, faisait la naiveté de mes errances.
ô muse de mes instables décadences,

Je jure que je trahirai encore une fois les mensonges

Ehontés sur lesquels tu as fait le serment

De me voler les songes.
ô vilénie est la vérité dont je mens

Chaque psaume qui me semble dégoût.
Chaque verset me paraît révolte,
Ingratitude et pensée sans le sou.

C'est une boîte qui déraille de la manière la plus sotte.

 

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