fenêtre secrète et la 9e porte

"Fenêtre secrète" et "La neuvième porte" sont deux films qui ont eu beaucoup d'importance pendant mon adolescence. Il me semble les avoir regardés une bonne dizaine de fois chacun. Je m'en imprégnais. Et pour cause, chacun à leur manière ils ont incarné une part de moi. "Fenêtre secrète" n'est pas en soi un film terrifiant, mais il a une réelle puissance psychologique car il aborde le thème de la schizophrénie. A l'époque, je pensais être fou. Je pensais être shizophrène à cause de la drogue que je prenais. J'avais parfois de gros trous de mémoire. J'avais très peur de commettre des actes affreux et de n'en garder aucun souvenir. J'ai développé cette peur après un incident la première année de fac : deux mecs à qui j'avais l'habitude de dire bonjour semblaient mal à l'aise en ma compagnie ; j'essayais de détendre l'atmosphère, de blaguer, mais aucun de deux ne se déridait ; je leur ai alors demandés si je leur avais dit quelque chose de mal, ils se sont regardés d'un air entendu et m'ont raconté un truc que je leur avais dit la fois précedente ; je n'en ai jamais eu le moindre souvenir, je me souviens juste avoir discuté avec eux et puis le blanc complet, perte de mémoire totale.

Quant à "La neuvième porte", c'est tout simplement LE film qui m'a donné une vrai fascination pour les livres anciens. A partir de ce moment, j'ai voulu travailler en librairie de bouquins rares, j'avais l'impression d'entrer dans un monde secret. Ce film m'a également poussé vers la démonologie. Avec le recul, je sais que j'étais trop jeune pour bien saisir les enjeux malsains d'une telle passion, mais à ce moment-ci j'ai été tellement impressionné par l'univers livresque de ce film que je ne faisais plus la différence d'avec la réalité. C'était d'autant plus envoûtant que ce livre de magie noire existe vraiment, écrit par aristide torchia en 1666 à venise.

En ce moment, je repense beaucoup aux films que je regardais pendant ma jeunesse, peut-être par besoin de retrouver certains de mes rêves. A l'époque, j'ai réalisé que mes seuls vrais amis étaient les livres. Aujourd'hui, ça n'a pas changé.