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10 juin 2023

je suis alcoolique

Depuis que ma carrière de danseur a pris fin à cause de mes douleurs au genou et au bassin, je vais mal. Sur le conseil de mon homme, je suis une psychothérapie. Mais je passe le plus clair de mon temps à à mennuyer... et à boire. Tout est prétexte pour ouvrir une bouteille de vin. La gourmandise, l'anxiété, la déception...

Moi qui ai toujours su m'occuper, en lisant, en écrivant, en faisant du sport ...je n'arrive plus à rien.

Le pire, c'est que l'alcoolisme a toujours été ma hantise, car mon propre père était jadis alcoolique. Le plus dur, c'est de briser les chaînes de certaines tares familiales pour ne pas tomber dans les mêmes travers. Il est vrai que j'ai toujours eu le profil des personnes qui fuient la réalité en développant des addictions, mais j'ai toujours plus ou moins réussi à faire front. Tandis que maintenant, je n'arrive plus à voir la réalité en face. J'esquive. Je détourne. On ne voit plus de combats à mener.

Le plus dur, c'est d'admettre sa défaite. Dire : "oui, c'est vrai, j'ai un problème avec l'alcool." Au fond de soi, bien entendu, on le sait mais se l'entendre dire à voix haute constitue la première étape d'une guérison intérieure. C'est tout un ensemble de sentiments très négatifs qu'il faut sortir de soi, pas seulement l'envie de boire. Je ne pense pas être vraiment dépendant de l'alcool, mais je suis sur une pente raide...Et je ne veux pas gaspiller ce que j'ai mis tant d'années à construire.

L'alcool me rendait joyeux, au début. Maintenant, ça me rend flippé ; ça augmente mes angoisses, mon  chagrin. Au début, je prenais un verre juste pour me détendre ; maintenant,je finis systématiquement la bouteille de 75 cl, je bois à jeûn en pleine nuit parfois... Sauf que ce n'est pas du tout sans conséquences sur le cerveau. J'ai du mal à me concentrer, je m'énerve très facilement, je réponds à côté, je ne comprends pas toujours ce qu'on me dit, j'ai des trous de mémoire...Donc là, je dis stop. C'est difficile, parce que l'alcool rend vélléitaire, on n'a plus beaucoup de volonté, on prend l'habitude de se laisser aller. Quand je ne bois pas, je retrouve mon sourire et mon énergie, mais aussi un sentiment dérangeant de vide. Un vide que j'ai l'illusion de combler en picolant.

C'est évidemment le sentiment de honte qui revient le plus souvent le lendemain, quand j'ai la terrible migraine de la gueule de bois accompagnée de nausées. Le pire, c'est qu'on essaye d'en parler autour de soi comme d'une évidence marrante dans le but de dédramatiser cette culpabilité, mais ça ne fait qu'empirer son ressenti négatif quand les autres ne réagissent pas avec autant de légèreté qu'on le voudrait. Double honte...

L'alcool n'est vraiment pas la meilleure des solutions au quotidien pour combler un vide intérieur, un sentiment de solitude, un mal-être, une impression d'inutilité. C'est déroutant de se voir changer ainsi, devenir une sorte de loque. On gâche tout, tout en croyant passer une bonne journée en étant totalement ivre. On s'égare encore et encore. Mais malgré cette prise de conscience, il n'y a là qu'une simple première étape pour désamorcer cette chute qui peut s'avérer fatale.

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