J'ai beaucoup aimé ce film documentaire indien. L'histoire se passe de nos jours, mais dans l'inde traditionnelle.
Vanaja est une jeune fille de 15 ans de caste inférieure qui est embauchée comme domestique chez une patronne. Puis un membre de la famille de celle-ci vient d'amérique, il est politicien. Il viole vanaja, qui tombe enceinte et accouche d'un fils. La patronne décide alors de le faire passer pour son petit fils pour cacher la honte que cet enfant illégitime provoque dans l'entourage.
Ce film est très fort, très réaliste. On voit bien la condition des femmes dans une société régie par le système de castes. Cela m'a fait penser à un article que j'ai lu récemment (qui date de 2017) :
"L'un des plus grands défis sociaux en Inde aujourd'hui concerne la perception générale envers les femmes, en particulier les femmes célibataires. La constitution stipule que tous les hommes et les femmes sont égaux par droit, mais en pratique ils ne sont pas et n'ont jamais été égaux.
Notre société a évolué avec la conviction que l'existence d'une femme était principalement pour donner naissance à des enfants, les élever et fournir de la nourriture pour toute la famille. Au-delà de cela, il y avait peu d'attente ou de tolérance pour toute autre activité.
En Inde aujourd'hui, les femmes commencent de plus en plus à affirmer leur droit à l'égalité et à la liberté de choisir leur propre carrière. Cette affirmation fait face à une forte résistance de la part des parents, des membres de la famille et de la société en général, selon la communauté à laquelle elle appartient et d'où elle vient.
Les filles qui choisissent de ne pas se marier et de rester célibataires font face à des défis encore plus grands et elles restent rattrapées entre l'ambition, la perception et la réalité.Dans les zones rurales et semi-urbaines, les filles qui ont l'ambition d'étudier et de construire une carrière pour elles-mêmes sont découragées et même méprisées. Dès le plus jeune âge, ils doivent faire face à des barbes et des menaces que personne ne les épousera s'ils continuent à étudier ou à travailler.
C'est effectivement tout à fait vrai. Dans les villages et les petites villes, la plupart des jeunes hommes sont complètement analphabètes ou partiellement lettrés. Trouver des jeunes gens en âge de marier qui sont diplômés est un défi et donc, ils évitent une fille instruits, car elle est censée être indépendant et une menace à ses beaux-parents et l'autorité du mari. C'est pourquoi les parents des filles ont tendance à les éloigner de trop d'éducation.
Dans les zones urbaines et les métros, le simple coût de la vie force les hommes à encourager leurs femmes et leurs filles à travailler et à compléter le revenu familial. Mais les raisons sont l'illumination économique et non sociale sur l'égalité des sexes.
Dans cette toile de fond, pour une jeune fille de se lever et de dire qu'elle souhaite étudier, vivre et travailler dans la ville tout seul, est toujours un grand non-non. Si elle vient d'une région rurale, elle est considérée comme un marginalisé social qu'aucun homme du village ne voudrait se marier.
Si sa famille vit dans une zone urbaine alors il ya une plus grande chance d'acceptation par la famille, mais cette acceptation est soumis au montant qu'elle gagne. Une fille réussie et simple, travaillant est très bienvenue mais une fille simple, travaillant avec un revenu faible ou modéré a à faire face aux barbes de la famille.
La famille remet constamment en question sa décision «anormale» de rester célibataire et se sent embarrassée face à la famille et à la communauté pour son compte. Ils continuent à plaider et à la contraindre à se marier. L'ambition de poursuivre une carrière et de rester célibataires sont des choix où les femmes se retrouvent isolées.
Les filles et les femmes doivent avoir la liberté totale de choisir leur parcours de vie et de carrière. Mais ceux qui ont choisi de rester unique font face à toutes sortes d'obstacles dans la conduite d'une vie libre.
Une seule femme vivant seule dans une ville est vue avec une suspicion pure et simple. Derrière les discussions de retour discuter les raisons de son seul restant et centre autour de savoir si elle est disponible, immorale ou une lesbienne. Peu sont disposés à accepter qu'elle peut être aucun de ceux et est juste quelqu'un qui souhaite mener sa vie seul et de la manière qu'elle choisit. Mais c'est une pilule difficile à avaler pour beaucoup.
Comme elle se déplace dans sa localité ou même son lieu de travail, elle se trouve être le centre de l'attention de tous. Les hommes font les ricanements habituels tandis que les épouses restent suspectes de ses intentions.
Au-delà de la société et de la perception, c'est l'autre réalité avec laquelle les femmes célibataires doivent composer. Des choses simples comme les propriétaires de maison refusant de laisser sortir à des femmes célibataires peut être un véritable défi. Une autre réalité est l'absence de sécurité sociale. Les femmes qui décident de rester célibataires et indépendantes doivent prendre en compte les soins médicaux.
Contrairement aux États providence comme le Canada, qui se rendent seuls à l'hôpital ou en post-hospitalisation en Inde, les femmes seules peuvent faire face à de véritables défis. Si la maladie est prolongée, les femmes auront de la difficulté à survivre par elles-mêmes. Puis il ya la vieillesse à penser.
Dans le cas où une femme souhaite élever un enfant par elle-même, alors cela présente son propre ensemble de défis. Les femmes célibataires découvriront pendant les admissions scolaires que de nombreuses écoles semblent fuir les parents célibataires bien que personne ne l'admettra ouvertement. C'est juste un des nombreux facteurs que les femmes devront considérer comme ils décident de passer leur vie par eux-mêmes.
La solitude, surtout dans les âges plus âgés, est la pire situation pour se retrouver. Les femmes célibataires découvriront que tous leurs vieux amis et connaissances auront moins de temps à rencontrer car ils eux-mêmes traitent des problèmes de vieillesse et de problèmes familiaux."
Cette jeune vajana est jugée impertinente, et sa réputation de salope lui colle à la peau. J'ai beaucoup apprécié ce film-documentaire parce qu'on est très loin du style bollywood. Non seulement, il traite les sujets difficiles de la condition féminine et de la misère en inde, mais il montre aussi la danse kuchipudi que je trouve superbe et empreinte de mythologie / spiritualité hindouiste. Une merveille qui permet de découvrir les rites et la vie quotidienne en inde, loin des clichés.