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gay
3 octobre 2022

le pantaloon

panta

En tant qu'enfant de stylistes, on m'a toujours dit que le vêtement que l'on porte en dit long sur notre personnalité. C'est d'autant plus vrai pour le pantalon, qui reflète à la fois la montée du féminisme et celle du saphisme. Ce livre m'a toutefois mis par moments un peu mal à l'aise à cause de certains portraits extrêmes de quelques féministes radicales. J'ai retenu surtout les cas de madeleine pelletier et violette morris, très proches des transgenres actuels : la première doctoresse en ethnologie, anarchiste, qui se travestissait en homme tout en détestant les femmes, et la seconde, championne de sport, qui s'est fait retirer les seins, est devenue nazie et a fini assassinée.

Ce livre permet de connaître l'histoire houleuse du féminisme au travers le port du pantalon, qui était considéré comme un travestissement menant à la confusion des sexes, l'invertion sexuelle. Il était seulement admis pour les femmes pendant la période du carnaval et pour des cas exceptionnels de santé, sur autorisation de la police. Cet ouvrage aborde donc à la fois le féminisme et l'évolution du genre. Il m'a permis d'ailleurs de découvrir des ouvrages intéressants sur l'homosexualité.

J'ai été passionné par tous les chapitres de ce livre, surtout les 18e et 19e siècles, mais j'ai décroché à partir des années 1960. Tout simplement parce que, même s'il est nécessaire de comprendre la force symbolique du pantalon, il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui il est synonyme de grande vulgarité. L'unique argument pour vendre ces pantalons moulants se résume en deux mots : "être sexy". Bien que le pantalon ait été synonyme, jusqu'à Chanel, d'affranchissemt des femmes considérées comme des escalaves, désormais le pantalon est tellement moulant que ça fait des silhouettes dégueulasses, en plus d'attirer les pervers. A mes yeux, le pantalon actuel est un avilissement des femmes et jeunes filles, qui sont par ailleurs de plus en plus non binaires (pas de seins, pas de ventre, pas de hanches, pas de cheveux, aucune coquetterie). Je respecte davantage les femmes qui mettent des jupes correctes, décentes, droites ; il n'y a rien de passéiste à revendiquer un retour à la pudeur des femmes, ce qui ne signifie pas du tout les enfermer dans un carcan. La vraie prison des femmes aujourd'hui, c'est ce pantalon sexy qui les humilie bien davantage que les jupes longues.

Notons que le terme "pantalon" dérive à l'origine du personnage de commedia dell'arte nommé "pantaleone", comme si finalement le pantaloon était une mauvaise blague...

Je suis très mitigé à l'égard du féminisme. D'un côté,je suis entièrement pour, parce que c'est un droit humain au même titre que le droit des enfants, celui des animaux, celui des gens de couleur, celui des handicapés, celui des homosexuels... Mais d'un autre, ayant grandi avec une mère qui, au prétexte de se dire féministe et moderne, refusait de s'occupait de son foyer, ne parlait pas à ses enfants, ne cuisinait pas, ne faisait pas les courses, détestait les garçons, passait son temps à regarder la télé, à fumer des clopes, à parler mal, à se plaindre d'être "condamnée" par sa maternité à rester à la maison, je ne vois pas comment je peux respecter ces nanas-là qui sont la majorité des femmes d'aujourd'hui. Quand votre propre mère vous dit, à 12 ans, au nom d'un prétenu féminisme : "avec ton père je ne voulais pas d'enfant, j'aurais préféré avoir une fille, je ne t'ai jamais donné le sein ça me dégoûtait"...

 

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26 août 2022

désir d'amitié

Etant donné que mon mari et ma fille sont partis trois semaines à montréal, j'en ai profité pour renouer des liens perdus de vue depuis longtemps. Tout d'abord, mon fils et sa mère, venus de florence pendant le grand week-end du 15 aout. Cela m'a fait un bien fou de les revoir, mon fils est un beau gosse maintenant, hehe, il ravit le coeur des filles à ce que je vois ! Quant à monica, je la trouve toujours aussi canon. Même si elle a grossi après ses deux grossesses, elle a un charme qui m'enveloppe toujours un peu plus chaque fois que je la vois. Elle a clairement ce je-ne-sais-quoi de dolce vita propre à certaines italiennes. C'est sa façon de rire, de me regarder, de bouger les cheveux, de se déhancher... Et, évidemment, à chaque fois que je la revois je tombe dans ses bras. Ou elle tombe dans les miens, je ne sais pas. Mon fils est habitué à cette situation, il a compris depuis longtemps que sa mère, malgré son mariage avec un homme d'affaires, est toujours amoureuse de moi et que je suis encore amoureux d'elle. D'ailleurs, on ne sait même pas si sa petite soeur anna donna est de moi ou de ce type qu'elle a épousé. Avec monica, j'ai toujours eu un lien d'amitié ambigue. On couche ensemble même si on n'est pas un couple.Mais c'est plus que passer un bon moment ensemble, elle m'a vraiment attrapé dans ses filets. Elle est la seule et unique femme que j'aurais, peut-être, aimé épouser.


Ensuite, toujours dans l'ordre de l'amitié ambigue, il y a eu manu. Manu, c'était mon meilleur ami quand j'étais jeune. Nous avions 8 ans quand nous nous sommes rencontrés à l'école de danse. J'en suis devenu fou amoureux dès mes 13 ans, mais ce n'était pas vraiment réciproque. Nous sommes sortis ensemble pendant 3 mois quand j'avais 15 ans, puis il a arrêté car il n'était pas prêt pour assumer son homosexualité. Nous sommes donc restés amis, et j'ai eu mon premier gros chagrin d'amour. Ensuite, nous avons pris de la drogue, c'est lui qui me refilait de la cocaine. Je n'ai jamais compris pourquoi il prenait de la drogue, il n'avait pas une famille pourrie comme moi qui le harcelait, il ne subissait pas de violences homophobes. Parfois, je ne le voyais pas pendant plusieurs semaines, il disparaissait. Puis je suis parti vivre au québec et je n'ai plus eu de nouvelles de lui.

C'est l'an passé, pendant la représentation de mon spectacle en province, que je l'ai revu. Il est venu me voir pour me féliciter du spectacle, sans savoir que c'était moi le directeur artistique-danseur puisque j'utilise un nom d'artiste, je me désaltérais quand il est venu me parler. ça été un choc de nous reconnaître. Il m'a donné son adresse, mon mari et moi sommes venus, ça s'est bien passé, puis on s'est téléphonés de temps à autre cette année. Mais j'ai réalisé qu'il m'avait terriblement manqué quand je vivais au canada, alors je suis allé seul chez lui, dans sa maison de banlieue parisienne. Il l'a achetée il y a plusieurs années, avant que son conjoint ne décède d'un accident de la route. C'est un havre de paix, clos de mur, le jardin est agréable, c'est calme, il n'y a aucun vis-à-vis avec les voisins. Pendant une semaine, je suis allé chez lui, comme nous le faisions avant. J'ai fait des allers-retours en moto, je partais en fin d'aprem après le boulot, je passais la nuit chez lui, le matin j'allais à l'entrainement du spectacle, puis rebelote. Nous avons beaucoup discuté, beaucoup fait l'amour, beaucoup ri. Avec moi, l'amitié avec un homme est toujours ambigue, ça se finit généralement au lit. Mais avec manu, c'est assez différent, parce que je ne veux plus d'amants qui me sont inconnus. J'ai passé ma vie à baiser des inconnus, je ne les supporte plus, ils ont fini par me dégoûter du sexe. Avec manu, c'est bien, c'est agréable. Il est normal, il est doux avec moi. Après, on s'endort tranquillement, dans les bras l'un de l'autre ( sauf quand il me réveille avec sa manie de me caresser les cheveux et ça me décoiffe !!).

Manu sait tout de moi, il a été là quand je me suis pété le genou à 13 ans et que je n'ai pas pu continuer à l'opéra de paris, il savait pourquoi parfois j'avais un oeil au beurre noir, il savait que j'étais le bouc émissaire à l'école, il savait ce qui se passait avec ma mère qui m'insultait sans cesse, il connaissait mon besoin vital d'oublier ma vie au travers la drogue, il savait que je n'aimais pas être mannequin tandis que tout le monde autour de moi faisait une fixation là-dessus en me faisant passer pour un éphèbe, il connaissait ma passion dévorante pour la lecture, il connaissait ma colère, ma honte. Par contre, je n'ai jamais réussi à lui parler des viols que j'ai endurés. Pendant la semaine où on s'est vus, je lui en ai parlé. Evidemment, des larmes ont coulé. Je n'arrive pas à en parler en détails à voix haute sans avoir envie de vomir, je me contente du minimum. Il m'a juste regardé avec un air triste, il a mis une main amicale sur mon bras et m'a fait un bisou sur les lèvres en me disant qu'il était désolé que cela me soit arrivé. C'est étrange mais... jamais personne (excepté mon mari) ne m'a dit ça. C'est pourtant une phrase toute simple, mais même mes propres parents n'ont jamais eu ce genre de gentillesse, de compassion à mon égard quand je leur ai parlés de ces agressions sexuelles.


ça m'a été un vrai soulagement de lui raconter certaines choses, de faire l'amour avec lui. De le retrouver enfin après toutes ces années d'absence. Surtout le dimanche, assis entre ses jambes sur le canapé devant scoobidoo, son bras autour de mon cou, ma tête sur son épaule, exactement comme quand nous avions 14 ans.

12 août 2022

mon livre est en promotion

 

Mon livre "le requiem du danseur" est en promotion, 3 euros au lieu de 8 euros.
J'ignore si je dois m'en vexer ou m'en réjouir, mais  c'est une bonne nouvelle pour les lecteurs, donc n'hésitez pas !

Pour ceux qui ne savent pas de quoi il retourne, je résume. Ce roman est une double histoire : celle de camille, un jeune homme qui vit plutôt mal son homosexualité et tombe dans la drogue pour oublier ses amants violents ; d'autre part géraldine, une très jeune fille qui se destine au patinage artistique de haut niveau, mais son identité féminine la complexe beaucoup. Ce roman parle de la transidentité et de l'homophobie. Je l'ai mis dans la catégorie "érotique", mais il s'agit davantage de sensualité que de vulgarité. J'ai tenté d'aborder, en me fiant à mon propre vécu, le sujet du viol et de l'identité trouble. J'ai écrit ce texte pour les jeunes qui ont du mal à accepter l'homosexualité, mon objectif est de sensibiliser sur la dérive du communautarisme gay (drogue, viol, orgies, suicide)  tout en souhaitant m'adresser à un public large afin de mettre en lumière le mal-être qui existe encore chez beaucoup de jeunes homosexuels.

Le requiem du danseur - Alex N.

2003, Paris. Camille est un jeune homme gay en quête d'amour et d'identité. Nous suivons ses tribulations extrêmes au travers d'un texte érotique et noir, avide de poésie désespérée et de sensations émoustillantes, qui oscille entre drames humains et scènes de sexe. Cet ouvrage aborde les suj...

https://www.decitre.fr

10 août 2022

torchwood

J'adore cette série. Dès que je rentre après le boulot, hop je me mets devant torchwood.
C'est la suite de la série anglaise "the doctor who", j'adore son humour décalé, à froid. J'aime torchwood, parce que les dialogues sont savoureux, irrévérencieux et intelligents. Je suis surtout fan de john barrowman,  l'acteur qui incarne le capitaine jack harkness. Il a quelque chose de terriblement sexy, attirant. Cet acteur est d ailleurs ouvertement homosexuel et lutte pour les droits lgbt. Il me fascine. J aime aussi que l'acteur ne soit pas un gamin, il a 40 ans à l'époque du tournage.
Un jour, j'ai entendu asia argento dire que réaliser un film, c'est tomber amoureux des personnages. Avec cette série, c est vrai : j'aime jack harkness. Savoir qu'il est réellement gay rend son personnage encore plus crédible. Pour un peu, je crois que je banderais dès qu'il parle.
Cette série fantastique aborde l'homosexualité  sur un ton badin, c'est toute sa force et son originalité, selon moi.

J'ai toujours eu besoin de m'identifier à des personnages de série, afin de m'affirmer. Comme si les personnages de tv m'aidaient à développer mon identité homosexuelle. Barrrowman est un de ces gays provocateurs qui m'ont jadis aidé à assumer ma différence. Il a écrit son autobiographie "anything goes", j'aimerais bien la lire un de ces jours. En attendant, je savoure les photos...

   Joyeux… John Barrowman | Roijoyeuxhttps://www.rostercon.com/wp-content/uploads/2017/08/John-Barrowman-convention-36.jpgJohn Barrowman and Scott Gill - Accueil | FacebookSunday with John Barrowman: 'We have a cocktail or two at 5pm in the pool' | Sunday with… | The GuardianDavid Tennant Tom Felton John Barrowman et Jennifer Morrison, la journée des panels ! - nokinstars.overblog.comFACTS Pride Story : John Barrowman soutient un cosplayer dévoiléBilletterie et concerts de John Barrowman en 2022 2023 | Wegow France

 

 

John Barrowman Official Website

LIVE APPEARANCES John will be at Tampa Bay Comic Con this weekend, 29-31 July. Colorado Springs will host their Comic Con at the Broadmoor World Arena in August. John will be there on 20-21 August.

https://johnbarrowman.com

 

8 août 2022

Guillaume

Je rêve régulièrement de ce gars. Pourtant, cela fait bien longtemps que nous avons perdu le contact. Dans mes rêves, il est comme dans mes souvenirs, il n'a pas veilli.
Nous nous sommes connus à la sorbonne. Il avait un côté gentleman, toujours bien habillé, il parlait posément, était très intéressant, il lisait énormémement. Il nous arrivait de nous asseoir sur les marches du "perron" de la cour pavée, et de discuter pendant deux heures d'affilée. On fumait clope sur clope, on riait beaucoup. Puis on filait dans un bar continuer notre discussion. Je le trouvais adorable. J'avais bien deviné que je lui plaisais, il y avait souvent de l'excitation dans son regard quand je le fixais dans les yeux. Je ne le provoquais pas, nous étions amis. Et comme de son côté il n'a pas osé me faire d'avance ou faire le moindre geste , par galanterie je suppose, on en est restés là. Puis un jour, il a commencé à merder.


Il m'avait invité à un spectacle de soral. Comme un con, j'ignorais qui c'était, j'avais accepté l'invitation. Mais je me suis dessisté quand j'ai su que soral était un type d'extrême droite qui utilisait le théâtre comme propagande. Guillaume avait été élevé par sa grand-mère, ses parents étaient trop égoistes pour l'aimer. Son père était kabyle, mais guillaume semblait renier son origine orientale, il voulait "être plus français que les français". Il prenait de la drogue, beaucoup. Du speed, de la coke, de l'héroine, du lsd, de l'ecta...Il a failli être viré du logement étudiant tant il foutait le bordel. Il ne savait même pas cuisiner un oeuf au plat. Il est complètement parti dans ses délires, il avait des attitudes maniaques, il ne supportait pas de déplacer une bouteille d'eau à tel endroit par exemple. Il a été hospitalisé, il pensait avoir un cancer.Comme il n'avait pas de mutuelle étudiante, il a dû payer 3000 euros. Il devenait aussi créationniste.


Un jour, on s'était donnés rendez-vous, mais comme à l'époque j'étais du genre vélléitaire, je posais souvent des lapins. Je ne suis pas venu au rdv avec guillaume, il a complètement psychoté, il a été voir les flics en disant que j'avais été kidnappé. Une autre fois, j'ai reçu de lui un email aberrant où il me disait qu'il s'était enfui d'un hôpital psychiatrique, qu'il voulait venir me voir pour jouer au tennis avec moi.
Guillaume, c'est le genre de gars qui a mal fini à cause de la drogue dure. Il est devenu un "légume". Mes amis de fac étaient tous ainsi. On se droguait beaucoup. Je ne fréquentais que des parias.


Si je rêve souvent de lui, c'est probablement parce qu'il me manque. Il était le seul à prendre de me nouvelles. On avait été ensemble à un concert de marylin manson. Il me plaisait bien. C'était un homosexuel refoulé, qui n'assumait pas ses attirances sexuelles ni ses origines ethniques. En plus, il était antisémite, il a fini par devenir néo-nazi. Le jour où j'ai appris qu'il mattait des vidéos sur internet représentant des juifs squelettiques dans les camps de concentration pour "le plaisir", j'ai manqué de perdre connaissance. Heureusement qu'il y avait eu un pilier derrière moi, sinon j'aurais défailli. En rentrant chez moi, j'ai pleuré.


Souvent, ma soeur m'a dit et repété que mes "amis" de l'époque n'étaient que des paumés. C'était vrai. Des paumés, et malgré tout des gens vrais. Des gens avec qui je pouvais discuter, éclater de rire. Mais ils ont descendu la pente raide vers l'enfer. Tandis que moi j'ai survécu à la drogue dure. Je suis parti vivre au québec pour fuir cette zone de paris, mais au fil des ans je me suis rendu compte que je n'arrive pas me voir comme quelqu'un de bien. D'ailleurs, les gens "bien" ne m'aiment pas, je ne suis jamais assez intéressant ni assez cultivé, ni assez poli, ni assez sérieux ni assez pertinent ni assez respectueux pour eux . J'ai essayé de modifier mon comportement, devenir un mec bien, responsable et tout le tralala. Mais une part de moi est toujours restée paria, zonard. Je n'étais pas comme ça quand j'étais enfant, j'étais sérieux, gentil, serviable, obéissant. Mais maintenant j'ai docteur jekyll et mister hyde en moi. Un côté qui picole, qui aimerait reprendre de la coke s'il en trouvait, et en même temps un côté qui voudrait rentrer dans les rangs pour être respecté.


Je crois dans le fond que ces parias me manquent cruellement. Je me sentais libre avec eux, ils ne me jugeaient pas, parce qu'ils savaient quelle peine ça faisait d'être sans cesse montrés du doigt par les autres.
ça veut dire quoi être quelqu'un de bien, normal ? Je me vois toujours comme le vilain petit canard, celui qui ne sera jamais qu'un type boiteux et souffreteux. Comme cet étudiant qui s'est enfoncé une pique dans le pied au cimetière du père lachaise, la nuit, parce qu'il marchait pieds nus sur le sol complètement défoncé au lsd. Comme ce type qui marchait la nuit dans les rues de paris, rencontrant des prostitués qui l'abordaient, défoncé tous les jours au canabis, les dents jaunes pourries. Comme guillaume. Est-ce la psychiatrie qui m'attend ?

 

 

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3 août 2022

mes romans gays

J'ai décidé de proposer mon roman "le requiem du danseur" au prix du roman gay 2022. Non que j'espére détenir ce prix littéraire, mais c'est le meilleur moyen d'être lu. Je vais envoyer ce même ouvrage ,ainsi que "la destinée du cygne noir", à la bibliothèque du centre LGBT de paris. Je me suis rendu compte que beaucoup de bibliothèques et librairies généralistes sont frileuses quant à avoir des romans gays dans leurs rayons. Est-ce justifié ou de la discrimination ? Pour ma part, j'ai voulu publier des romans qui abordent l'homophobie et ne ciblent pas exclusivement un public gay. Il y a des scènes de sexe, oui, mais mon but n'a jamais été d'être vulgaire. Comme je ne veux plus mettre les pieds à la gay pride qui, à mes yeux, est devenue un lupanar géant, je préfére militer à ma manière, c'est à dire en écrivant. J'espère que mes deux romans sauront trouver des lecteurs ouverts. Je sais qu'il y a déjà eu des ventes, mais mon objectif n'a jamais été de publier des "livres vendeurs", au contraire je mise plutôt sur une certaine sensibilité, voire un humanisme, pour tenter, dans une moindre mesure, de faire avancer les mentalités au sujet de l'homosexualité. D'ailleurs, j'ai écrit en pensant être lu par des jeunes. Mon rêve, c'est d'être lu, tout simplement. Lu, compris, entendu, aimé si possible. Et, dans l'idéal, devenir un roman de référence sur le thème de la transidentité et du viol d'homme. Comme on ne m'écoute pas quand je parle de cela, j'ai décidé de témoigner en écrivant.
C'est un honneur que mes ouvrages se retrouvent à Beaubourg.

destinée du cygne noir alexandre nolet sur www.edilivre.com

16 juillet 2022

Soldes de non binaire

Cela fait plusieurs mois que je n'ai pas abordé ma non binéarité. Qu'en dire, aujourd'hui ? Cette sitation n'évolue ni dans un sens ou un autre, disons que j'ai des phases, des périodes pendant lesquelles je me sens homme et d'autres femme. J'ai acquis la conviction que ça ne partira jamais de moi, faut que je fasse avec. J'essaye de ne plus me rendre malade avec ce ressenti bigenre si étrange. Je m'étais même acheté des instruments bouddhistes pour équilibrer l'aspect masculin et l'aspect féminin de mon moi. En tout cas, pendant plusieurs mois je me suis senti homme. Du moins, je refoulais mes phases femme. Le problème, c'est que quand je refoule cet état de schizophrénie, ça ressort d'un coup, sans crier gare. C'est ce qui s'est passé avec les soldes. Rien de grave, mais c'est à ce genre de détails qu'on voit que je suis bigenre.

Depuis la crise du covid, j'ai la manie de changer de déco chez nous. Je redécore... tout. Même les wc lol. J'ai trouvé un siège de wc en velours qui permet de ne pas avoir mal dans le bassin quand on s'y assied. Eh oui, on n'y pense pas toujours mais moi qui ai des douleurs fréquentes dans le bas du dos, je peux dire que mes fesses apprécient la douceur du velours ... Sans parler du tapis épais et doux spécial "contour wc" pour poser avec soulagement ses pieds nus...J'ai aussi trouvé des robes de chaises. D'habitude, je vois ou des coussins moches de chaises, ou des housses qui camouflent seulement le dos. Or là, j'ai trouvé des housses longues bordeaux qui donnent un renouveau aux chaises un peu abîmées en les couvrant entièrement . Je rajoute un coussin, et hop, que du moelleux !En plus ça donne un style baroque que j'adore.


Je me suis aussi trouvé des équipements sportifs, en bénéficiant d'énormes promotions, 70 et 80 pour cent. Ce sont des petites choses en apparence anodines, mais qui en fait renforcent la musculature. Avec l'entraînement de danse ressortent mes anciennes douleurs au genou, aux chevilles et au bassin. J'ai donc opté pour un renforcement musculaire à base de gym. J'ai acheté un ballon de pilates de 75 cm de diamètre, qui me permet de retrouver ma souplesse. Je m'assieds dessus, roule de façon à ce que mon dos colle complètement au ballon tout en gardant les pieds au sol, ce qui assouplit les chevilles. Je reste ainsi 3 ou 4 secondes, les bras étendus sur le côté et me relève en croisant les bras. Ensuite, je me mets debout, roule en avant de manière à ce que mon ventre colle complètement sur le ballon, mes pieds sont déroulés, je reste une seconde maxi et reprends ma position debout très vite en gardant les jambes droites. C'est un formidable exercice d'équilibre et de concentration. ça paraît facile, mais une fois j'ai entendu un bruit, j'ai été déconcentré une seconde et ça a suffi pour que je glisse du balllon et tombe sur les genoux.Je me suis aussi trouvé un step. Je fais des mouvements basiques, mais c'est excellent pour là encore assouplir les chevilles. D'ailleurs, les danseurs se servent du step pour apprendre certains pas de danse comme le twist, le charleston ou les pas de liaison en danse classique. A tout ça, j'ai ajouté une petite haie qui me permet de faire rapidement les pas de côté, en me déhanchant sans me faire mal.


Pendant les soldes, j'ai eu également un gros, très gros, coup de coeur pour des pantalons faits par une créatrice, dans son atelier en alsace. L'un est effet cachemire avec motif fleuri, l'autre en tissu punto di roma, vert, très confortable et original. Vraiment, je ne supporte plus du tout de m'habiller comme tout le monde.


Bref, bref, voilà, avec toute cette gym, cette déco et ce tissu, bah je me sens pas toujours homme, hein ! Remarque, c'est l'avantage quand on est homosexuel , on peut se permettre d'avoir des activités et coups de coeur féminins, on trouve ça normal, "pour un pédé" !

15 mai 2022

sex toy lapin

is2

En ce moment, mon homme me trouve particulièrement sexy. Pourtant, je ne fais pas grand-chose de plus qu'à l'ordinaire. Je pense que c'est surtout dû à un fabuleux aphrodisiaque qu'il prend depuis quelques semaines : du bois bandé. Ah oui, ça ne s'invente pas lol ! Ce "bois bandé" est utilisé depuis des siècles par les peuples d'amazonie pour stimuler le désir.
Depuis l'année dernière, mon cher et tendre mari a peur que je le quitte un jour pour prendre un amant plus jeune. Or, malgré tous mes défauts, je tiens mes promesses. J'ai fait un serment de fidélité l'an passé, à la saint-valentin, et je m'y tiens. Ce n'est pas très tès facile pour moi dans la mesure où je suis nymphomane depuis longtemps, mais après tout, je peux bien me passer de plans à trois... Ok, c'est excitant, mais de toute façon j'ai toujours préféré le corps, les mains et la bouche de mon homme. Parce qu'il y a de l'amour avec lui, contrairement aux amants chauds lapin que j'ai eus.
Dernièrement, je me suis acheté un vibromasseur. Je l'ai trouvé, non sur un site porno mais dans un catalogue... pour personnes âgées !! Ce qui m'a incité à l'acheter, c'est la façon très saine dont il a été présenté." Le sexe est aussi une manière de prendre soin de sa santé", j'ai adoré le slongan. J'ai pris le plus perfectionné avec 7 programmes plaisir, évidemment lol. ça pimente nos relations. En solo, c'est pas mal non plus.
J'en ai parlé à ma belle-mère, qui a été sexologue. Je n'ai absolument aucune gêne à lui parler de sexualité, c'est d'ailleurs grâce à elle que j'ai accepté mon homosexualité, grâce à elle que je ne me suis plus senti pute ni sale. Elle a fait énormément pour moi.Elle a un véritable don pour cerner les problèmes. Pour moi, elle est comme ma mère adoptive et une amie très chère. Elle me manque tellement, depuis que nous avons quitté le canada...Quoiqu'il en soit, via skype, on parle de sexualité ouvertement et sainement. Parfois, j'ai comme une aura de magie rouge qui

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attire tous les regards. Elle a été la seule à me croire, à ne pas me traiter de vaniteux ni de narcissique quand je lui en ai parlée. "Le sexe est une magie puissante" m'a-t-elle dit un jour, et elle a amplement raison. En tout cas, en ce moment, c'est mon homme qui en profite grandement. Il adore toucher ma peau, mes fesses n'en parlons même pas, mes lèvres. Il trouve que je dégage beaucoup de chaleur. Pourtant, d'habitude,c'est lui qui est un vrai radiateur. Il me trouve terriblement sensuel dans tous mes gestes. Ah mais je ne vais pas le contredire, j'ai envie de ses caresses !!

 

 

 

 

7 avril 2022

sans amis

L'amitié a toujours été une chose difficile pour moi. C'est un des drames de ma vie, un qui ne se referme pas.

Quand j'étais enfant, j'avais une "meilleure amie". On avait très peu d'écart en âge et, comme nos mères étaient amies, on se disait naturellement frère et soeur. Mais elle habitait dans le sud de la france, moi à paris, on se voyait peu. On s'écrivait des lettres. Puis, à l'adolescence, elles ont commencé à s'espacer parce que nos personnalités avaient changé. Elle avait sa troupe de potes dans son lycée, tandis que moi je me faisais agresser dans le mien. Je pense qu'elle avait honte de moi. La dernière fois que je l'ai vue, je venais d'atteindre mes 18 ans .Elle est passée en coup de vent, elle était avec son mec, qui l'attendait dans la voiture. Elle m'a dit : "surtout ne fais pas comme moi". Elle est partie, sans un au revoir, comme si on n'avait jamais été amis. Intuitivement, j'ai su que je ne la reverrais jamais. Je lui ai écrit un long poème et l'ai glissé dans un tiroir de sa chambre. Je n'ai jamais su si elle l'a lu. Je lui disais adieu. C'est à ce moment -là que ma personnalité a nettement changé. Elle me manquait tellement que j'ai fait une sorte de transfert de personnalité : j'ai développé des attirances que cette fille avait et que je n'avais pas auparavant. J'ai commencé à boire de l'alcool, comme elle, à avoir des tas d'amants, comme elle, à fumer du canabis, comme elle, à avoir de mauvaises fréquentations, comme elle. Elle ne faisait plus partie de ma vie, et pourtant son ombre me possédait complètement. Quelques mois plus tard, je me suis fait violer. C'était l'été. Une fête entre copains. Un gars me fixait sur la terrasse, j'étais ivre. J'étais assis sur une chaise, il n'y avait que nous. Il s'est approché de moi sans un mot, a sorti sa bite et m'a dit de le sucer. Je n'en avais pas envie, j'avais surtout envie de dégueuler. Il m'a pris par les cheveux, m'a forcé à le faire. Il s'est retiré, m'a levé de la chaise, m'a poussé dans un coin de la terrasse, a baissé mon pantalon, m'a plaqué contre le mur et m'a pénétré en me faisant mal. Il m'a plaqué la main contre la bouche pour que je ne crie pas. J'étais tellement bourré que je me rendais à moitié compte de ce qui se passait, j'avais un voile dans les yeux, une pauvre vélléité de rébellion. Ensuite, j'ai vomi. Le reste, je ne m'en souviens plus. Ce dont je me souviens parfaitement, c'est de l'immense, l'intense et effroyable sentiment de solitude, d'isolement et de froid, qui fut le mien durant les semaines qui ont suivi. Je n'avais personne à qui en parler. Personne. J'ai fui ce froid glacial intérieur grâce à la drogue qui me réchauffait.


J'avais un ami gay, à l'époque. Manu. On s'est connus à l'école de danse. Curieusement, je n'ai jamais réussi à lui parler de ce viol, ni des autres. Il me filait de la cocaine. On s'est perdus de vue quand je suis parti au canada.
L'appelation "sans amis" me colle à la peau depuis l'adolescence. Aujourd'hui aussi, j'ai l'impression d'etre encore ce pauvre type que les autres n'aiment pas. D'ailleurs, ce n'est pas une impression : les gens ne m'aiment pas. Peut-etre parce que je suis trop direct, je ne sais pas. Avant mes 15 ans, je réussissais quand meme à voir quelques amis, mais après mes 15 ans, il y a eu une rupture dans ma vie. J'étais exténué par les engueulades violentes et malsaines entre mes parents. Mon père était alcoolique, un jour il m'a pris à la gorge et m'a soulevé de terre avec une haine viscérale dans la voix. J'ai découvert la haine, les insultes, la violence à ce moment. A l'école, on se moquait de moi parce que j'avais de gros cernes sous les yeux, que j'avais du mal à parler et que j'avais des trous de mémoire. Je suis devenu le bouc émissaire des élèves. Ensuite, pour me venger de leur mépris, je me suis forcé à devenir un pédé éfféminé pour me foutre de leur gueule, mais cela n'a fait qu'intensifier leur haine contre moi.
Si je raconte ça, c'est parce que depuis quelque temps je fais une dépression nerveuse à cause de ce sentiment de solitude qui refait surface. Meme si j'ai la chance d'avoir un mari protecteur et aimant, ainsi qu'une fille adorable, j'ai l'impression d'etre redevenu l'adolescent mal dans sa peau que j'étais. L'enfant seul. Cette enfance solitaire, j'en ai parlée dans mon roman "la destinée du cygne noir", les souvenirs ont ressurgi comme autant de bulles de savon. Je me suis souvenu de la violence de ma mère, des agressions au collège. De cette colère qui a débuté à ce moment de ma vie. Du premier pédophile avec qui j'ai eu des rapports sexuels tellement je me sentais seul. C'est comme ça que j'ai commencé à coucher avec n'importe qui : pour ne pas me sentir seul. Le sexe était un palliatif au mal-être. Comme je n'arrivais pas à me faire des amis, je donnais mon corps à qui en voulait, en espérant du respect et de l'affection en retour. Ce que je n'ai jamais eu.


J'ai eu beaucoup d'amants, mais extrêmement peu d'amis dans ma vie. Le seul vrai ami que j'ai, c'est mon mari. Mais, par moments, j'ai l'impression d'etre un poids pour lui. Alors j'ai cherché à me faire d'autres amis, via internet. ça n'a pas marché. ça se finit toujours comme avec ma "meilleure amie", c'est à dire dans l'indifférence, le silence, le rejet. Comme si je n'avais jamais existé pour quiconque. Souvent, on me trouve superficiel, formidablement égocentrique et désagréable. En vérité, je ne le suis pas plus que ça, mais je cache ma souffrance, mon hypersensibilité derrière un masque de légèreté, d'égo surdimentionné. Un faux moi qui cache le vrai moi pour ne pas souffrir. Mais la souffrace reste quand meme là, comme un prédateur tapi dans un coin sombre. Je n'arrive pas à me faire de vrais amis sur le long terme. Je ne veux pas de relations de potes, mais de vrais amis avec qui partager, échanger, réfléchir, douter, aimer, se disputer puis se réconcilier. Mais il y a des gens qui ne sont pas faits pour êtres aimés, qui ne sont pas faits pour avoir de véritables amis sur qui compter. Comme moi. J'ai l'impression de mendier des amitiés qui ne viendront jamais. Mais j'aurais tellement aimé retrouver un ami avec qui pouvoir parler de ces douleurs qui me hantent encore 20 ans après. Un ami, un seul.

5 avril 2022

marre du web

Mon mari est resté avec moi aujourd'hui. Hier soir, j'ai eu la tête en feu, une poussée de fièvre. Ce matin, j'avais des vertiges sans arrêt. Comme il est protecteur envers moi, il a préféré ne pas aller travailler plutot que de me laisser dans cet état. Il soupçonne une anémie, vu que je mange peu depuis quelque temps. En vérité, j'ai surtout été en état de choc, hier. Tout ça à cause d'un blogueur.


Pendant plus d'un an, j'ai lu et commenté avec beaucoup de plaisir ses notes. J'ai été plus que ravi de découvrir enfin un gay qui ne paraissait pas malsain. J'aimais ses reflexions. Ses posts m'ont été une sorte de délivrance, elles m'ont permis de dire mes pensées et mon ressenti. J'ai raconté des choses très personnelles dans mes commentaires. Je pensais que l'on aurait pu être amis, surtout qu'il m'avait demandé si jamais un compte facebook et m'avait dit qu'on aurait pu se rencontrer en vrai. J'ai cru qu'il voulait faire ma connaissance. Et puis, la semaine dernière, j'ai donné un avis assez sec sur un livre féministe qu'il avait lu. Quand il a écrit "la pseudo libération de la femme",j'ai bondi. Oui, j'ai été désagréable, parce que je trouvais cela très grave et très misogyne de parler de "pseudo libération" alors que les femmes se battent pour leur dignité. 6 jours plus tard, il en avait encore après moi. Il supprimait mes commentaires, c'était une façon de me bloquer, de me considérer comme un indésirable. Evidemment, il m'a accusé d'être égocentrique, de tout ramener à mon histoire personnelle. Quand je donne un avis sur un livre, je parle à chaque fois de mon vécu, oui, parce que pour moi un livre a forcément un écho dans notre intimité, nos sentiments, nos pensées. Pour moi, lire un livre ne reste pas extérieur à nous, c'est un acte personnel qui nous transperce afin de nous faire évoluer. Pour moi, vécu du lecteur et récit de l'auteur de font qu'un. Ce blogueur ne l'a pas compris, il a préféré me mépriser.


Hier, je me suis senti extremement blessé par son propos et son attitude d'indifférence. Cela m'a beaucoup humilié. Du coup, j'ai réalisé que je ne supporte plus du tout les internautes. A chaque fois que je crois rencontrer quelqu'un de gentil sur le web, on trahit ma confiance. Je ne suis pas parfait, j'ai mauvais caractère, je suis coléreux, mais je n'oublie jamais les humiliations, j'ai ma fierté. Me dire que le monde tourne et tournera sans moi est méchant. Selon lui, j'ai comme sali ses notes avec mon linge sale, avec mon ego traumatisé. Je me prends pour le centre du monde. Son mec aussi m'avait fait une sorte d'embrouille l'an passé, parce qu'il n'avait pas apprécié la franchise de mon commentaire. Vraiment, je me passe de ce genre d'embrouilles inutiles. Je me passe d'internet à vrai dire, j'ai besoin de revenir à une vie loin de cette connerie.

20 février 2022

lgbt et détresse

Ma fille trouve que je fais ma crise de la quarantaine. Probablement, oui. Quarante ans, c'est l'âge des bilans. Et les miens ne sont pas fameux.
Depuis l'an dernier, je m'éloigne considérablement des lgbt. Aujourd'hui, j'en suis au point de ne plus supporter de voir des photos de mecs ensemble, sauf s'il s'agit de tendresse. Mais les images choc, provocatrices, me font l'effet d'un heurt. Je détourne les yeux car ça me rend malade. Cela a de quoi surprendre, moi qui ai passé plus de 20 ans à me définir comme gay provocateur. Alors, qu'est-ce qui se passe en ce moment ?

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Difficile de faire réellement le point, de trouver les termes exacts pour décrire ce que je ressens. C'est en réalité un amalgame de situations qui fait qu'aujourd'hui, à 39 ans, je rejette la communauté lgbt.


Ces derniers temps, mon moral est descendu un peu plus chaque mois, au point de toucher le fond ce mois-ci. ça ne va un peu mieux que depuis la saint-valentin.
Fin janvier, je suis allé boulevard magenta afin de voir une personne pour mon spectacle de danse. Ce quartier est assez pouilleux. Je ne sais pas comment je me suis démené, mais après mon rendez-vous je me suis perdu dans le coin des prostituées. Impossible de retrouver la route du métro, c'était peut-être dû à ma migraine. Je fais une fois, deux fois, trois fois le tour comme un con. Puis j'entends quelqu'un me parler. Je me retourne. Un type baragouine quelque chose que je ne comprends pas bien, il a un accent. Mais en quelques secondes, je finis par comprendre : il veut que je monte chez lui. Il regarde fixement mon cul, avidement même, trépigne comme un chien en rut quand il me dit "j'habite là, viens, viens chez moi" puis il redirige ses regards de vicelard sur mes fesses. J'ignore s'il était une pute ou s'il me prenait pour une pute. Je me suis tiré, mais j'ai gardé toute la journée la sensation d'être sali. Quand je suis rentré chez moi, je suis allé droit au dressing

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et me suis regardé dans la grande glace pendant un quart d'heure pour voir ce qui avait pu susciter chez ce taré tant d'envies juste en me voyant dans la rue. Ma bouche charnue qu'on imagine anus? Mes yeux verts où on y lit de la provocation sexuelle ? Qu'est-ce qu'il a mon cul de si spécial ? Parce que je n'ai pas le cul flasque, parce que j'ai un cul de danseur ? Ensuite je me suis douché. Douché, lavé du regard de l'autre. C'est le regard des autres, salissant, humiliant, qui m'a rendu maniaque.
Ce genre de rencontres gays, j'en ai vécues toute ma vie des semblables.
Je n'en parle plus car on me prend pour un menteur, genre " ce gars, il est tellement narcissique , il se croit tellement beau qu'il croit que tout le monde veut le baiser". Sans m'en rendre compte sur le moment, j'ai fait ce que toutes les victimes de viol font : j'ai culpabilisé. Au lieu de me dire que ce gars était un gros pervers, je me suis naturellement dit que c'était de ma faute. La faute au jean moulant que je portais ? La faute au manteau en peau retournée qui m'arrivait à la taille et laissait voir la forme ronde de mon cul ?


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Quand j'étais très jeune, je ne savais pas dire non. Et à ce genre de gars, je disais oui. Pas parce que j'en avais envie, mais parce que j'avais peur de leurs réactions. Cela me vient de ma mère, quand elle me frappait, elle a distillé en moi cette peur horrible qui me figeait, qui paralysait mon kit de survie. Alors on me baisait dans la rue, comme un chien, comme une pute.


Cette rencontre fin janvier fut le catalyseur d'une dépression nerveuse qui me pendait au nez depuis les confinements. Je sentais mon moral s'enfoncer chaque mois un peu plus, notamment à cause de déceptions-trahisons sentimentales, mais je me relevais. Puis j'ai commencé à pleurer de plus en plus souvent, à voir ma phobie sociale s'accentuer, à picoler de trop pour oublier(sans succès), à penser tous les jours au suicide. Je ne réussissais à me lever que pour continuer en visio le spectacle de danse. L'ambiance était un peu tendue à la maison, la classe de ma fille était fermée à cause du covid, elle était donc ici à suivre ses cours sur tablette, mon homme donnait ses séances de psychologue sur ordinateur. Pour ne pas être un poids, je me suis replié dans ma coquille, dans mon coin. Je me suis isolé, principalement dans la chambre, à lire, manger une connerie de temps en temps, choyer ma miss conneries qui a eu quatre morsures à l'arrière-train et à la queue suite à une bagarre. Je m'allongeais, je regardais le plafond, je me souvenais, je réfléchissais et je pleurais. J'ai réalisé alors que les gens m'avaient tué. Que fréquenter la communauté lgbt a été la plus grosse erreur de ma vie, parce qu'elle m'a poussé à paraître ce que je ne suis pas, ce que je n'ai jamais été, qu'elle a généré en moi énormément de détresse. J'ai toujours voulu être quelqu'un de bien, quelqu'un de sérieux, un intello. J'ai une licence en

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philosophie, mais tout le monde s'en fiche. Je lis beaucoup, mais on s'en fout. J'aime visiter les musées, les châteaux, aller à des conférences, des expositions, mais on s'en fiche. On s'en fiche parce que ce alex là est solitaire, pas très marrant. Moins marrant en tout cas que le alex gay à moitié pute qui se shootait pour sembler cool aux autres. Moins drôle que le alex non binaire avec ses fringues de nana.
Ce alex-là, je n'en veux plus jamais. Il me fait trop honte. Ce alex-là est un faux moi qui ne m'a apporté que de graves problèmes.
Que sont mes derniers souvenirs de la gay pride ? Un gars qui danse sur un abribus, en montrant bien en évidence au public son cul dans son pantalon moulant; une nana sur le char qui retire son t-shirt, laisse voir les seins nus, des gamines lesbiennes qui hurlent de désir sexuel refoulé en la mattant; 5 gars d'environ 18-20 ans qui font semblant de faire une orgie en disant à voix haute : "on s'encule, et on s'encule !!"; deux nanas hyper agressives qui m'ont à moitié insulté parce que j'ai osé leur demander où étaient les drapeaux arc-en-ciel. Les drapeaux arc-en-ciel, parlons-en, tiens, pas de quoi être fier. Les couleurs ne renvoient à aucune fierté mais à ce qu'il y a de plus pervers, de plus écoeurant : dans les années 70 ans, des bandanas de différentes couleurs (noir, rouge, jaune, bleu....) étaient portés par des gays qui spéficiaient chacun leur trip sexuel : telle couleur pour les scatos (ceux qui aiment les excréments), telle couleur pour les uros (ceux qui aiment l'urine), telle couleur pour les SM (ceux qui aiment se faire frapper), telle couleur pour ceux qui cherchent juste de la sodomie, telle couleur pour ceux qui voulaient juste du sexe oral... Et nous, on porte ce drapeau multicolore en parlant de "marche des FIERTES" ??? Mais où est la fierté?!

J'en suis à un point aujourd'hui, je ne suppporte plus qu'un mec me touche, me regarde, me parle, autrement que s'il s'agit d'un contact purement professionnel. Le seul

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gay à quoi j'autorise tout ça, c'est mon mari. Lui non plus n'a jamais aimé la communauté lgbt, il s'est aussi rendu compte de tout le mal (involontaire) qu'elle produit chez les jeunes homosexuels. On nous incite à prendre du poppers, c'est presque un rite d'initiation, cette drogue qui dilate l'anus afin de se faire sodomiser à fond comme dans un film porno. C'est ça, se sentir fier d'etre gay ? ...


J'ai écrit deux livres sur l'homophobie, je ne suis donc pas contre l'homosexualité. Mais la communauté lgbt ne veut pas entendre parler des viols de mecs perpétrés par des gays, le dénoncer est pour elle une façon de renforcer l'homophobie. Or c'est une réalité. Et une réalité d'autant plus douloureuse qu'elle n'est écoutée par personne. J'ai regardé des associations gays sur internet, mais aucune ne dénonce les violences entre gays.J'aurais aimé tenir d'autres propos moins sinistres sur les lgbt, mais je ne peux pas faire comme si je n'avais pas fait de mauvaises rencontres. La seule personne qui m'empêche de sombrer définitivement dans le cynisme, c'est mon homme. Lui pour qui sa bisexualité n'a jamais été un souci, lui dont la mère a été sexologue, n'a jamais été aussi vulgaire que bien des gays que j'ai rencontrés !
Le jour de la saint-valentin, j'ai beaucoup pleuré. J'ai éclaté en sanglots dans ses bras tellement je culpabilisais de l'avoir trompé aussi souvent. J'ai réalisé que le couple libre est une vraie connerie, au même titre que la communauté lgbt est une illusion pour s'épanouir individuellement. On m'a toujours poussé à collectionner les amants. On me disait : "regarde comme tu es canon, tu ne vas pas gâcher ton corps d'éphèbe avec un seul mec !" Et moi, je suis tombé dans le panneau. L'égocentrisme m'a fait me noyer dans la mare qui me renvoyait mon reflet, comme Narcisse. J'ai perdu mon énergie et mon temps avec des mecs dont j'ai à peine le souvenir alors que j'avais le bonheur chez moi, dans mon couple. Je m'en veux terriblement. Matthew est la seule personne qui me respecte comme je suis, il ne m'a jamais forcé à paraître plus pute que je ne le suis en réalité. Et aujourd'hui, je comprends que je ne peux pas vivre sans lui. S'il venait à mourir, je serai incapable de survivre à son absence. Avoir pleuré, et pleuré, dans ses bras le jour de la saint-valentin, m'a fait du bien. J'avais besoin de le toucher, qu'il me touche, je me suis senti vivant entre ses bras. Il est bien le seul à savoir me redonner le sourire.
J'aimerais tellement dire qu'il y a des valeurs homosexuelles, mais j'ai bien peur de me tromper. Les gays ne parlent que de cul : sucer, enculer. On dirait des putes, je ne veux plus être associé à eux. Je ne veux même plus qu'on me parle d'homosexualité. Je veux redevenir l'homme que j'aurais dû être si je n'avais jamais mis les pieds dans cette foutue et illusoire communauté. Puis aussi, j'ai beaucoup de mal à oublier cette relation destructrice que j'ai eue pendant deux ans avec un trans. Il a profondément bafoué ma confiance, sali la notion d'amitié. J'ai naivement cru que c'était une bonne personne, je ne le jugeais pas du tout sur sa transidentité. Et un jour j'ai compris la triste réalité de son comportement bizarre : il s'est servi de moi pour obtenir son changement d'état civil. Tout le temps qu'a duré la démarche administrative, il a fait semblant de m'apprécier, d'être mon ami, voire d'être amoureux de moi. J'y ai cru. J'ai envoyé mon témoignage au tribunal de justice, ce qui a pesé lourd dans son dossier et la décision judiciaire. Dès que la réponse a été positive, il a cessé le contact avec moi du jour au lendemain. Il n'avait plus besoin de moi. Il m'a complètement manipulé, il me faisait croire qu'il avait besoin de tendresse, d'humanité alors qu'en fait ce type est totalement sado-maso, qu'il se faisait tatouer le corps parce que l'aiguille l'excitait.. La fois où on a couché ensemble, on avait pas mal bu. Il m'a dit au lit : "vas-y, fais-moi mal". Je lui avais parlé des viols que j'avais endurés, il prétendait avoir de la compassion alors qu'en réalité ce que je lui racontais le faisait fantasmer. Il me demandait des détails sur ce qui s'était passé. Je suis écoeuré. Quand j'ai appris cet automne qu'il s'était fait agresser dans la rue par deux ados, je n'ai pas cillé. Lui aussi fait partie de ces salopards qui m'ont éloigné des lgbt. C'est bien triste à dire, mais je pense qu'il est représentatif des lgbt : violent, faux, pervers, prétentieux.


La seule chose qui m'aide à reprendre goût au quotidien, c'est qu'aurore soit venu me voir pour me dire qu'elle m'aimait et que j'étais un père pour elle. Je l'ai prise dans mes bras, embrassée sur les cheveux et j'ai pleuré. De joie,cette fois-ci. Je pense que mon homme a dû lui dire que je me sentais très mal, qu'aurore devait être plus gentille avec moi, mais son geste n'était pas emprunté ni superficiel. Merci ma aurore. ça ne doit pas être facile tous les jours pour elle de vivre avec deux pères...


humeur : triste

16 novembre 2021

désir d'enfant

Pour la toussaint, nous avons été voir mon frère pour enfin fêter la naissance de son fils. Je dis "enfin", parce que le petit charles est né... fin juin. Je ne pouvais pas venir à cause de mon spectacle de danse, ensuite nous sommes partis en vacances chacun de notre côté, puis il y a eu la rentrée... Pas facile de trouver un moment pour se voir.

Mon frère et sa nana habitent un bled, en province. C'est charmant. La nuit, il n'y a personne dans les rues.Juste un chat de temps en temps. Nous nous promenions vers 20 heures pour découvrir les alentours. ça m'a fait du bien aux nerfs, tout ce calme. J'ai même eu droit à un splendide coucher de soleil en sortant du bain !

Voilà donc, je suis oncle pour la 3e fois (ma soeur a deux filles). M'occuper de ce bébé a ravivé mon désir d'enfant. Cela fait envion deux ans que j'ai en tête d'adopter un autre enfant. Mais j'ignore si en tant que couple homosexuel on a le droit d'adopter. Puis je vais avoir 39 ans, c'est un âge qui paraît un peu "vieux". C'est vrai que c'est du boulot de s'occuper d'un gosse, l'emmener à l'école, voir les profs, le nourrir, l'emmener chez le médecin, supporter les crises de larmes à cause des genoux qui grandissent. Il faut mettre un budget de côté. Mais j'ai à coeur de sauver un enfant du malheur. Adopter un bébé, c'est l'emmener loin de la misère à laquelle il est destiné dans les familles d'accueil.

A l'adolescence, j'ai eu pour amie une fille qui me racontait ses problèmes à cause des familles d'accueil dans lesquelles elle "vivait". Elle me disait que ces gens s'en foutaient. Elle me disait souvent : "pourquoi est-ce que mes parents ne voulaient pas de moi ? pourquoi est-ce que personne ne m'a adoptée ? est-ce que je suis mauvaise ?" Elle s'appelait soraya, je ne l'ai jamais oubliée. Elle avait une grande colère qui lui donnait une fougue et un courage immenses. Elle ne comprenait pas que je ne m'entende pas avec mes parents. Elle ne rêvait que d'avoir une famille aimante, mais moi aussi.

Mon mari et moi n'avons jamais eu de problème avec la génétique. C'est vrai, on ne connait pas l'ascendance de l'enfant adopté, s'il est le fruit d'un viol, d'un inceste, s'il a une malaie héréditaire... Mais quand je vois notre aurore, je me dis que ça n'a aucune incidence sur  la bonne personne qu'elle devient. J'aimerais renouveler cette sensation d'être utile à quelqu'un, de lui apporter les forces nécessaires pour ne pas l'enfermer dans le carcan du rejet social.

 

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8 novembre 2021

dessin

Il y a environ 6 ans, j'ai fait cet auto-portrait. Je ne suis pas ce qu'on appelle doué en dessin, mais j'aime dessiner. Cela me détend et ,surtout, me permet de projeter sur alexxorpapier un trop-plein d'émotions. Avec ce portrait, j'ai essayé d'y transposer la façon dont je me perçois.
Avoir écrit des livres m'a fait beaucoup de bien, surtout "la destinée du cygne noir". Je me suis souvenu de l'enfant que j'étais avant d'être traumatisé. Je me suis souvenu de ce que représentait pour moi, dans la naiveté de l'enfance, l'homosexualité.
Pour moi, c'était une sorte de cadeau. Je me sentais fier d'être homosexuel. Même si on me tapait dessus, même si on m'insultait à l'école, je voyais dans mon attirance pour les garçons autre chose qu'un simple désir sexuel. C'était toute une sensualité.
J'ai toujours été quelqu'un de charnel, de tactile. J'ai besoin de toucher, de me sentir aimé, d'aimer, même si c'est éphémère. Je suis d'une nature romantique. Hélas, fréquenter les gays m'a beaucoup changé. Quand j'étais enfant, les gens autour de moi savaient que les homosexuels étaient efféminés, ça allait de soi. Puis plus tard les gays ont changé, ils sont devenus caricaturaux : des mecs bien musclés, tatoués, sexuellement hyperactifs. De quoi est-ce que j'avais l'air, moi, avec mon air efféminé, maniéré, précieux ? J'étais TROP DOUX pour les gays que je rencontrais. Alors on m'a poussé à devenir ce que je n'ai jamais aimé être : provocateur et vulgaire.
A mes yeux d'enfant, l'homosexualité était un trésor qui me permettait de ne pas être aussi grossier et sale que les mecs que je voyais à l'école. J'avais horreur des bagarres, du sang. Je préférais lire, faire de la danse.
Pendant des années, cette image vulgaire que j'avais développée m'a collé à la peau. Mais arrivé le long de cette année, je me suis heurté à moi-même. Mes souvenirs me donnaient la nausée. Quelque chose semblait terriblement usé en moi, cassé. Avoir écrit ce roman sur l'homophobie m'a permis de me remémorer la fierté que je ressentais à l'idée d'être homosexuel. La fierté, pas la honte.
C'est con à dire, mais je ne supporte plus le mot "gay". Je l'ai associé au porno et à la gay pride où j'ai vu nombre de gars dégueulasses. Je riais, faisais semblant d'apprécier ce que je voyais, mais dans le fond ces gars me faisaient peur. J'ai réalisé combien j'étais mal à l'aise avec les "gays" qui montrent leur cul à tout-va. Et il y a en a beaucoup. Comme si être gay aujourd'hui était devenu une sorte de jeu malsain.
Je suis fier, et impressionné, par mon évolution. Fier de m'être marié avec un homme qui est pour moi un modèle, fier d'être papa malgré tout. Je ne sais pas dans quel sens mon ressenti va partir à l'avenir, mais je suis content d'avoir fait un retour en arrière pour me rendre compte combien je suis loin, bien loin, de la personne vulgaire qu'on m'a forcé à devenir.
Ce que je trouve néanmoins très grave (et dont on ne parle pas assez),c'est que j'ai vécu une sorte d'homophobie "à l'envers", en ce que ce sont les gays qui ont été violents envers moi, les gays qui m'ont fait croire que l'humiliation sexuelle était une chose normale. Je voulais juste être aimé, voilà pourquoi je faisais tout ça. Mais j'ai fini par me déstester, me hair. "Alex la salope, la pute", voilà comment on m'appelait. Je n'ai pas les mots pour décrire ce que ça a fait en moi. Explosion. Massacre.
Je me sens délesté d'un poids énorme.
Sur ce dessin, donc, je me projette comme je me vois : sensuel, nu, vulnérable, je me raccroche aux autres, féminin. Et non, je n'ai pas honte

8 octobre 2021

moi, trop dur ?

On me reproche souvent d'être une personne dure. Est-ce vrai ou faux ? Je ne pense pas être quelqu'un de dur dans le sens de malveillant,en revanche je peux être très dur en certaines circonstances, surtout quand je me mets en colère. Avec les années, je suis devenu moins colérique car je suis moins orgueilleux. A 20 ans, j'étais le summum de l'arrogance. Désormais je vois les choses avec plus de simplicité, plus de recul. Mais s'il y a une chose que je ne supporte pas du tout, c'est la méchanceté et la fourberie. J'ai moi meme tendance à mentir, je l'avoue, mais pas par cruauté. Je taquine, oui, je joue. Mais je ne me fous pas de la gueule des autres. Je suis très Curry_Timdirect, par contre, ce qui dérange très souvent les autres. Du coup, quand je dis ouvertement ce que je pense et ressens, on me trouve dur. Ce que les gens ne comprennent pas très bien, c'est que j'ai été obligé de m'endurcir pour survivre à mes traumatismes. Ne serait-ce que d'un point de vue professionnel, j'ai été obligé d'être moins naif. Gagner en maturité, c'est devenir dur. Mais c'est vrai que parfois, cette dureté me bouffe dans mes relations sociales. Je dis les choses abruptement, surtout quand il s'agit de réalités ordurières comme le viol ou la maltraitance. Parce que, quand on subit des évènements traumatisants, humiliants, violents, on ne peut voir la réalité de ces choses
qu'avec dureté, avec vérité, avec froideur. On se dénude de sa sensibilité pour en parler parce que sinon on implose, on meurt. Il y a des gens qui préfèrent se taire par rapport à leurs traumatismes, moi j'ai décidé d'en parler ouvertement, radicalement, comme une mise à nu , d'une brûlure qui ne cicatrise pas.

 

Voilà pourquoi j'écris des romans sur l'homosexualité : pour dire au grand jour ce qui est toujours resté enfoui dans mon coeur, emprisonné dans le carcan de la honte. Avant, quand j'avais environ 20 ans, j'extirpais les traumatismes du viol et de la maltraitance par une sexualité exarcerbée. Pour cela, parce qu'on ne comprenait pas la portée de mes gestes ni mes intentions, on me traitait de pute. Il existe des hommes gays qui aiment se faire traiter de salope, de pute. Pas moi. Mais j'avais une douleur si intense, si brûlante en moi que le seul moyen qui s'avérait être à la hauteur des traumatismes était...la violence sexuelle consentie. C'est TRES compliqué à expliquer,cela m'a valu des séances chez le psy, donc ici résumer semble un peu illusoire... Ce que je veux dire (en espérant que cela intéresse quelqu'un), c'est que la dureté agit comme une sorte de bouclier contre la haine que l'on se porte à soi. Après avoir été violé la 1e fois à 18 ans, j'ai commencé à me sentir pute. Sentiment qui hélas n'a fait que s'amplifier au cours des années. L'unique moyen de me débaresser de cette violence intérieure était la violence volontairement acceptée sur mon corps. En gros, j'étais SM. Le vrai sado-masochisme ne consiste pas à mettre des menottes au lit pour déconner, c'est bien bien plus trash : ce sont des coups de couteau sur le corps, des brûlures...C'est horrible. Cela ne me dérangeait pas parce qu'à l'époque je me scarifiais le bras. C'est une chose que j'ai faite inconsciemment. Ce n'est que bien après que j'ai réalisé que je me punissais d'avoir été violé. Je me disais que c'était de ma faute. C'est justement la dureté de la lame sur mon bras, cette douleur physique qui anesthésiait la douleur émotionnelle.

 

A partir de là, j'ai fait entrer la dureté dans ma vie comme mode de vie. Je me souviens d'enzo, un gars qui avait 4 ans de moins que moi. Il était italien, disait qu'il était mafioso. Je l'ai cru, parce que moi meme ayant une origine sicilienne j'étais fasciné par la mafia, par les armes. Le sexe, pour
tsss1moi, se faisait avec des ciseaux, des couteaux. Oui, bon, j'imagine votre regard affolé en lisant cela, je ne vous en voudrais pas du tout. Mais je parle de la réalité du traumatisme et ses conséquences, son impact odieux et sans limite sur la conscience et le corps. Ce enzo, je l'ai rencontré sur le tchat wanadoo. Quand il m'a dit faire partie de la mafia, je l'ai cru parce que je n'avais pas envie de voir en lui un menteur, je n'avais pas envie de lui cracher à la figure en disant "oh t'es un mytho !". Bah oui, parfois on invente certaines choses pour régler des tourments intérieurs, c'est comme ça. On n'a pas à juger. Son père était veuf, il prenait son fils unique pour une pute, le sodomisait au lieu de se prendre une amante. Enzo cherchait donc le respect ailleurs que chez lui. Il était dealer, et prenait de la cocaine. On a discuté pendant deux ans, on riait beaucoup. On est tombés amoureux. La dernière fois qu'on s'est vus, il partait le lendemain pour l'italie, afin de fuir un réglement de compte. Nous avons fait symboliquement un "mariage rouge", c'est un lien esotérique réalisé avec un bracelet sur lequel on récite une formule de magie rouge (d'amour). Il m'a dit, en citant saint ignace de loyola : "tu m'as vu avec les yeux de l'âme". Ce gars était dur, surtout quand il me disait : "je te protègerai à condition que tu te soumettes à moi". J'ai accepté. J'étais si désespéré, je me sentais si seul, si abandonné, que j'ai consenti à son agressivité sexuelle parce qu'en retour il me protégeait de la haine et de la violence des autres personnes. J'avais besoin de sa dureté, de son machisme à l'italienne.


Alors quand on me dit que je suis dur, j'ai clairement envie de répondre : "vous ne savez pas ce que sont les gens réellement durs".
Comme a dit asia argento au sujet de son film "scarlet diva" : "ce n'est pas moi qui suis trash, mais c'est le monde qui l'est".

14 septembre 2021

bugs bunny in drag

Voilà un cartoon que je regardais étant enfant et qui désormais m'apparait sous un tout autre angle. En effet, dans les années 1930 les dessinateurs mettaient en scène des personnages queers.

"A cette époque, presque tous les studios, majeurs comme mineurs, semblent avoir produit des dessins animés avec des personnages queer. Pourtant, la majorité de l’industrie de la bande dessinée et de l’animation a été dominée dans la première moitié du XXe siècle par des hommes blancs et hétérosexuels, qui perpétuaient les mêmes clichés sur les homos, les femmes ou les Noirs... En réalité, beaucoup d’entre eux étaient aussi influencés par les spectacles de music-hall, très populaires à l’époque. Beaucoup de comédiens très connus s’y travestissaient, c’était devenu un gag récurrent. Les dessinateurs ont incorporé cet humour dans leurs œuvres. C’est pour cela que Bugs Bunny se travestit si souvent dans ses films ! Certains spectateurs se demandent même aujourd’hui s’il ne peut pas être considéré comme un véritable personnage transgenre !"

 

 

4 septembre 2021

confusion

En ce moment, dans mon coeur et ma tête, c'est la confusion. Tout un tas de pensées, de souvenirs se mêlent à des émotions négatives. Je suis à cran. Pour diverses raisons. Les énumérer me semble fastidieux, mais je vais essayer de le faire pour éclaircir les ténèbres qui sont les miens :


- l'émancipation de ma fille me pèse plus que je ne l'aurais cru. Son indépendance est normale, elle a 17 ans, mais je me sens un peu seul depuis qu'elle a son petit copain. L'an prochain, elle sera majeure, ira à l'université. Elle commence sa vie de jeune femme. Du coup, je me sens vieux. ça me tombe sur la gueule comme une crotte de pigeon.


- je ne supporte plus mon homosexualité. Je m'en sens la victime. Je la vis comme une sorte de folie, de maladie. Je me sens pute. Cet été, j'ai écrit un récit qui s'appelle "la grimace". Il fait partie intégrante de ma saga sur l'homophobie qui va bientôt être publiée. "La grimace" était le nom donné à une catégorie de mon premier blog, tenu sur 20 six, où j'y parlais de mon rapport difficile avec ma mère. La grimace, c'est elle. Quand j'ai écrit cet été, je me suis senti soulagé, parce que je me suis souvenu des débuts de mon homosexualité, avant que je ne me sente pute. Avant de me droguer. Avant d'être violé. En revanche, je me faisais déjà agresser à 12 ans à cause de mon aspect féminin. Tous ces souvenirs m'ont permis de me rendre compte que je ne supporte plus mon homosexualité, je la vis très mal malgré ma situation d'homme marié. Du coup, je tente de me redéfinir en tant qu'homosexuel, loin de l'image cradingue. Je ne sais plus où j'en suis, ni qui je suis.


-je suis dans une période binaire, depuis plusieurs mois. Dans ces moments-là, je ne supporte plus de voir mon reflet. Parce que je sais qu'un jour ou l'autre, je vais retomber dans une période non binaire. J'ai parfois l'impression d'être à moitié schizophrène. Parfois, il m'est arrivé d'avoir des trous de mémoire quant à certains gestes que je fais. Comme des absences. Cela ne m'arrive pas souvent, heueusement, mais je me pose des questions sur mon cerveau.


-je suis panier percé en ce moment, j'ai acheté beaucoup d'artisanat. J'achète pour éviter de chialer comme une madeleine, pour éviter de ressentir le mépris que j'ai pour moi.J'essaye de redorer un peu mon blason, de mettre un peu d'élégance dans ma vie. J'ai toujours voulu être comme mon homme. Il est flegmatique, calme, sociable. Pas perturbé comme moi. S'il ne m'avait pas demandé en mariage à 22 ans, je serais mort. Mort de honte, et mort tout court. J'avais prévu de me suicider. J'avais écrit une lettre à mon frère pour lui dire que je l'aimais. Quelques heures à peine plus tard, j'ai fait une crise d'épileptie à cause de la drogue. C'est ce qui m'a sauvé de la mort. Matthew a tant flippé à l'idée de me perdre qu'il a demandé ma main. J'ai dit oui, avec des larmes de joie aux yeux. Jamais je n'avais espéré devenir quelqu'un d'aussi important à ses yeux, ses beaux yeux bleus acier.


- je repense beaucoup à la cocaine. Peut-être ai-je l'envie d'en reprendre. Je ne le ferai pas, car avec l'anticoagulant que je suis obligé de prendre, je ferais direct une crise cardiaque ou un avc. Alors je me contente de me souvenir. Bien souvent, je me dis qu'on est un drogué à vie. Même quand on arrête physiquement, on ressent toujours une certaine dépendance émotionnelle. On a besoin de se défoncer d'une manière ou d'une autre, pour oublier. S'oublier, oublier les autres, oublier la société que je ne supporte plus. La modernité me fait peur.Je ne me sens pas à ma place. Les gens me mettent mal à l'aise, avec leurs obsessions. J'ai besoin de fuir, de vivre ailleurs mentalement. Voir les visages me cause des heurts, des blessures. Je ne vois plus des visages, des identités, mais des trognes patibulaires. On me dit que je suis fragile, perturbé. Je suis surtout fatigué. Et las d'être rejeté pour ce que je suis et ce que je ne suis pas.


-J'ai besoin de faire une pause. Mais une pause avec quoi ? qui ? Je n'ai plus 20 ans, je me sens terriblement las. Je ne veux plus lire de livres modernes, ils me donnent la nausée. Je n'aime ni les couvertures trop réelles, ni le ton provocateur idiot des phrases. Je n'y arrive plus, je suis arrivé à un point de non -retour. Avec le port du masque, j'ai pris l'habitude de ne plus faire semblant de sourire. Car avant le covid, je souriais constamment. Pour cacher mes véritables sentiments et réactions. Cacher mes peines, mes hontes, mes chocs, mes larmes. Sourire, pour éviter de pleurer et hurler de détresse. Faire une pause avec moi meme me semble irréalisable, comment faire sans tomber dans un abîme de paradoxes asphyxiants ? Comment rester cohérent si je suis dans le flou ? Envie de faire une pause avec tout.

- je songe très souvent à ma jeunesse, mon adolescence, comme si ça pouvait combler un manque. J'étouffe, j'aspire à retrouver une liberté que je ressens plus, je me sens coquille vide. Je repense à mes 17 ans exactement, l'âge de ma fille, et me dis que je n'étais qu'un sale con. Sale con mais libre. Aujourd'hui j'ai une vie d'époux, de père, je travaille, je paye les factures, je fais des spectacles de danse. Mais après, est-ce que je me sens épanoui pour autant ? Pourquoi est-ce que je me sentais plus libre avant ? Parce que je n'avais aucune responsabilité ? Pour moi, être libre signifie-t-il être dénué de toute responsabilité ? J'ai toujours eu une personnalité compliquée, complexe, à la fois grave et légère. D'une certaine manière, je suis en train de m'aduler au travers des souvenirs sûrement déformés par le temps. A l'époque, je n'étais pas heureux. A 38 ans, pas plus. Envie de tout envoyer valser, de partir vivre en roulotte, qu'on ne me fasse pas chier. Je bouillonne. Mais le remords, l'envie de retrouver mon homme est la plus forte. Besoin de stabilité, d'un foyer, d'un abri qu'on ne me refuse pas.


- je me sens comme un raté. Danser est pour moi l'unique issue qui me permet de respirer. Mais j'arrive à l'âge de la retraite. Avoir quitté ma vie à montréal, ma famille, mes amis, pour me retrouver ici à paris, dans un pays que je n'aime pas, me bousille intérieurement. J'ai le mal du pays, je ne me sens chez moi qu'au canada. Les français me sont étrangers. Danser me permet de m'évader, m'envoler, redonner un peu de classe à celui que je n'arrive pas à être. Un bien triste vilain petit canard.

25 août 2021

Me vider la tête, la nuit

Cette nuit, je suis sorti. Je me suis réveillé vers minuit, mon homme dormait. J'ai écrit un mot, que j'ai déposé sur la table de chevet : "ne t'inquiète pas de mon absence, je rentre ce matin". Finalement, je suis revenu vers 2h30. Je voulais réfléchir. J'ai juste déambulé, sans trop de me préoccuper de la direction.Juste le besoin de me vider la tête, mais aussi de retrouver un semblant de sensation qui était celle de mes 19-20 ans: la liberté. Je suis nocturne depuis très longtemps, par périodes. A chaque fois que je mène une vie diurne et rangée, je finis par étouffer et craquer. Ou alors je deviens super intolérant, comme si mes pensées et sentiments se bloquaient dans un tiroir hermétique.


J'ai beaucoup discuté avec ma belle-mère sur skype, ces derniers jours. C'est une femme que je respecte énormément. J'aime son bon-sens. Elle m'a aidé plus d'une fois à accepter mon homosexualité. Car dans le fond, malgré mes sourires, malgré mes provocations et mes extravagances, je n'aime pas être gay. J'ai trop associé l'homosexualité aux gens malsains que j'ai rencontrés.Et je n'arrive pas à défaire cette image négative de mon esprit. Ma belle-mère a été sexologue. Elle discerne vite les "noeuds" chez les autres. Le souci auquel je suis confronté, elle l'a deviné rapidement, après quelques phrases. Parce qu'elle me connaît.


Depuis quelque temps, je me tourne vers le judaisme traditionnel. J'écoute des cours. Seulement voilà, ces cours contiennent parfois des propos homophobes. Comme celui de l'autre jour, où la rabbanite décriait les lois civiles du gouvernement d'israel au sujet des mariages interdits. "Puis cette... G.pride...brrr, je ne veux même pas les nommer". Voilà, tout est dit : pour les juifs religieux, je suis inommable, abominable. La religion est très importante pour moi, j'en ai besoin. Mais ces propos méprisants sont pour moi comme une lance qu'on pointe vers moi pour m'empêcher d'entrer dans leur monde. Cela fait des années que je n'ai pas mis les pieds à la synagogue, parce que mon aspect efféminé m'a rendu suspect aux yeux des pratiquants. ça m'a fait mal. Seulement, je n'aime pas non plus les juifs libéraux. Ils sont censés être plus ouverts d'esprit, mais de ce que j'en ai vu, je ne les trouve pas plus bienveillants que les autres. Du coup, je me sens coincé entre mon désir de pratiquer une religion qui me parle, et celle d'être heureux en ménage.

Quand je suis rentré cette nuit, j'ai réalisé une évidence depuis 18 ans : je me sens bien avec mon homme, mon mari. Je me sens en sécurité avec lui. Je n'ai pas envie d'aller chercher ailleurs un bonheur que j'ai déjà chez moi. Je me suis couché, il a ouvert un oeil instinctivement, m'a souri. Je me suis pelotonné tout contre lui, lui ai pris la main. Nous nous sommes endormis ainsi, entrelacés. Peut-être qu'aux yeux des juifs religieux nous sommes un couple interdit et innommable, mais à mes yeux il est un trésor. J'ai besoin de l'amour de Dieu mais aussi de celui de matthew. J'espère juste que Dieu ne me voit pas comme une abomination.

 

 

4 mai 2021

dominé-dominant

Mon moral va mieux.

J'ai été dans un état lamentable, mais ce fut malgré tout l'occasion d'aller mieux. Bien mieux. Et cela, grâce à mon homme.Quand je lui ai avoué l'agression que j'avais subie ily a 4 ans, j'ai bien vu qu'il a été vexé, en colère, blessé de mon silence. Mais il a été ensuite aux petits soins envers moi. Puis surtout, surtout, notre relation a formidablement évolué depuis.

 

On a toujours eu une relation dominé/dominant, et ce depuis le début. Mais comme il est d'un caractère jaloux, il avait parfois la main un peu... leste, disons, quand il apprenait que j'avais des amants. Cela est arrivé deux-trois fois, maxi. J'ai toujours pensé que je l'avais mérité, j'avais tendance à faire n'importe quoi. Puis il a regretté ses gestes-là et n'a plus recommencé. Les années ont filé, nous sommes partis vivre au canada, nous nous sommes mariés, nous avons élevé notre fille, j'ai fait ma carrière de danseur, lui a changé de boulot (il était galeriste puis est devenu psy pour enfants).

Mon aveu récent a changé ce rapport dominé-dominant. Il a pris conscience de la force, de l'abnégation dont j'avais fait preuve durant1547 quatre années afin de paraitre heureux et normal. J'avais honte de ce qui s'est passé, je ne voulais pas lui imposer ce poids. Je ne voulais plus y songer, préférant continuer à vivre malgré des cauchemars. Il a pris conscience de ce que son autorité naturelle a tendance à me faire un peu peur, d'où ma manie de cacher mes soucis.

Matthew est la seule personne aux yeux de qui je suis quelqu'un de bien, un homme de valeur. Tout le monde voit en moi un gars perdu, fragile alors que lui voit mes forces.

Aujourd'hui, notre relation prend une tournure plus égalitaire. Cela me trouble un peu car je n'ai jamais eu droit à un lien égalitaire. Ma mère qui me frappait et m'insultait au moindre prétexte, les règles de la danse classique auxquelles je devais me soumettre sans rechigner sous peine d'etre viré de l'école, mes amants violents qui se croyaient tout permis. J'ai toujours eu, aux yeux des autres, un profil d'agressé, trop "féminin". Mais pour mon mari, je suis autre chose : je suis un être humain, avec sa valeur, ses valeurs.


Quand il m'a dit que j'étais le coeur de sa vie, j'ai pleuré... mais de joie intense,cette fois-ci. Cette nuit-là quand je l'ai senti se blottir contre mon torse, alors qu'on était allongés surle lit, j'ai senti mon coeur battre d'extrase. D'habitude, c'est moi qui me pelotonne entre ses bras, pour faire de lui un rempart entre le monde extérieur et moi. Là, matt perd un peu de sa superbe machiste, autoritaire, pour me montrer un visage plus doux. Déjà qu'il me plaisait énormément avant ce moment, mais alors là .. !


Mon moral se porte mieux, néanmoins je reste figé sur ma décision de ne plus fréquenter les hommes binaires, hétéros ou gays. Je ne peux plus du tout supporter leur arrongance, leur mépris, leur intolérance, la justification de leur vices, leur rigidité , leur méchanceté. Ils m'ont trop fait de mal. Il y a un moment où le corps crie "stop !". Quand on est à saturation, on ne peut plus faire semblant. Le seul homme que je tolère dans ma vie, c'est mon mari. Au moins, lui ne me réduit pas à un corps. Il a d'ailleurs été très touché du livre que j'ai publié (il a lu le manuscrit), il le trouve vrai, humain. Puis ça lui a rappelé des souvenirs.Ce roman (qui est désormais disponible à la vente) relate le contexte dans lequel a débuté notre histoire d'amour. Il est la flamme de ma vie. Je l'aime tant.

Sur ce, j'ai fini d'étudier en vidéo le texte "alé chour". Cela m'a fait du bien d'entendre des propos qui me conviennent, j'en ai assez de faire semblant de me sentir bien dans cette société matérialiste.

25 avril 2021

J'ai craqué nerveusement

Parfois, on craque à cause d'un incident stupide. C'est ce qui s'est passé dernièrement. J'ai eu un commentaire malheureux sur un blog que j'aimais lire, l'auteur m'a répondu. J'aimais lire ses articles ainsi que ceux de son conjoint, mais aujourd hui je suis mal à l'aise car je réalise que le feeling était loin d'etre réciproque. Ils s'en foutent complètement, de moi. Je regrette de leur avoir laissé des messages très persos sur mon passé douloureux, le "partage" était à sens unique. 

Je n'ai meme plus l'envie de regarder mes mails personnels.
C'est typiquement à cause de ce genre de mépris que je suis devenu phobique social.

J'ai donc craqué nerveusement. Je me suis senti très mal et finalement j'ai avoué... J'ai raconté à mon homme ce qui s'était passé il  y 040909_sp_wo_2a 4 ans. On vivait encore à montréal, j'étais drag queen. J'avais un admirateur dans la salle. Il m'avait plusieurs fois amené des fleurs, on avait discuté, je le trouvais sympa. Puis un soir, il m'attendait près de la sortie des artistes. Je ne me suis pas méfié, il m'a agressé.

Je n'ai rien dit à mon homme, parce que je ne voulais pas etre un fardeau. J'ai gardé ce énième viol pour moi. Je les ai comptés, ces putains de viols : dix, en tout. Je parle évidemment de ceux dont je me souviens.

Je ressens un immense sentiment de solitude. Et aussi le besoin de couper les ponts avec la société. Je ne peux plus supporter de ne pouvoir partager avec aucun LGBT ce que j'ai enduré. Quand j'en parle, je me heurte au déni, à l'indifférence, ça dérange. Toujours cette fichue loi du silence et ce culte du corps, du plaisir qui emprisonne, entrave toute tentative de denoncer le viol quand on est gay. C'est horrible. Comme si on n'avait pas le droit d'en parler, pas le droit de dire non, de ne pas consentir. 


clownMon homme m'en a un peu voulu d'avoir gardé le silence, mais il a pris soin de moi quand je pleurais.Trop de larmes sont sorties, désespérées. Je suis fatigué intérieurement, vraiment. J'essaye de ne pas sombrer dans la dépression, mais là ça commence à etre difficile. Je me raccroche à la lecture, ma seule vraie bouée de sauvetage.J'ai presque terminé le 3e tome de la série "sigrid et les mondes perdus", de brussolo. Un peu trash par rapport aux deux autres, mais ça me permet de m'évader mentalement. Je suis aussi en train d'écrire la 3e partie de mon roman. Le but est thérapeutique, les mots soignent les maux, surtout quand on se sent isolé.

 

1 avril 2021

le requiem du danseur : les dessous de mon livre

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Mon roman va sortir officiellement au public début mai, mais il est dès à présent en pré-commande. 


Je suis très fier de la couverture. Plus qu'une couverture graphique, c'est un avatar. Il dit beaucoup du roman. 
J'ai mis mon livre dans la catégorie "érotique" mais c'est avant tout une histoire humaine. 
C'est l'histoire de camille, un jeune homme perdu entre sa toxicomanie et ses désirs de volupté. Camille, c'est moi quand j'avais 20 ans. 

Je suis fier d'avoir publié un roman érotique. C'est une revanche. Ma mère, qui était clairement puritaine, me traitait de pervers parce que j'osais me donner du plaisir à 12 ans. Pour elle, c'était le vice incarné.  Ma mère, dont les gifles se transformaient trop en coups de poing me faisant éclater la lèvre inférieure.

Avec ce livre, j'essaye de parler des drames que j'ai connus : le viol, l' homophobie, la maltraitance, la transidentité qui en a découlé, la dépendance à la cocaine et au sexe. 
J'ai écrit ce roman pendant le 2e confinement, très vite, les mots sortaient spontanément. J'ai réussi à mettre en scène des souvenirs douloureux.

Le prologue n'a pas été inventé. C'est un moment vécu. Notre fille avait 13 ans, elle se faisait influencer par des potes homophobes, quand on habitait montréal. J'ai écrit ce livre pour elle, pour qu'elle ne me juge pas sur ma non-binéarité. Mais aussi pour mettre en garde bien des jeunes contre la drogue. Se droguer semble un jeu, mais les conséquences en sont extrêmement destructrices. J'en suis un survivant.

J'aime me représenter sous l'aspect d'un ange-danseur sado-maso. Les ailes font référence à mon tatouage dans le dos mais aussi à "l'envol noir" que créait en moi la cocaine. Les ficelles noires forment à la fois de la lingerie féminine sexy (bas avec jarretelles , slip et corset en cuir) et des fils de marionnette. Le personnage de camille est balancé d'un extrême à l'autre, comme un pantin. Puis la lumière rouge du feu qui détruit, purifie et illumine (qui fait aussi référence à une scène SM à la toute fin du livre).

Ecrire ce livre a été pour moi une délivrance. 
Ce n'est que la 1e partie.

L'équipe graphique a fait du bon boulot. Remarque, pour 150 euros, ça vaut mieux. En envoyant  le contrat, j'avais donné toutes mes indications graphiques. Une couverture personnelle qui en dit sur long sur moi, quand j'y pense.

Au-delà de la romance gay érotique, c'est avant tout une histoire humaine et une histoire d'amour. L'histoire de ma rencontre avec mon homme, celle qui a sauvé ma vie.

Camille est un jeune homme en quête d'identité et de sensations fortes, il s'aventure dans les ténèbres de la dépendance au sexe.

Romance mettant en scène un apprenti danseur et étudiant en philosophie, j'ai dénoncé l'hypersexualisation des gays.

C'est un ouvrage sur l'homophobie, qui aborde des sujets tabous tels que la drogue, les agressions, le suicide, les problèmes identitaires et met en lumière les valeurs humaines. J'ai tenté de militer pour dire que les gays ne sont pas à  chosifier, nous ne sommes pas des corps sans identité, sans visage, sans humanité.

Pour commander, c'est ici :

http://www.echo-editions.fr/librairie/livre?id=152&t=le-requiem-du-danseur

 

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