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25 avril 2022

les "fringues"

 DSC_0013 (2)La seule chose que mes parents m'ont apprise, c'est que les vêtements que l'on porte révèlent beaucoup de notre personnalité. Ils étaient tous deux stylistes. Ils voyageaient beaucoup pour leurs créations et leurs présentations. Notre vie a changé du tout au tout quand ils ont été embauchés par un grand couturier parisien. Avant, nous vivions en banlieue parisienne, dans une résidence pas top. Ils faisaient leur couture dans l'appartement, je m'amusais à jouer leur modèle vu qu'ils ne possédaient pas de mannequin en bois. Puis un jour, ce fut le loto. Bingo, pleins aux as du jour au lendemain, nous avons emménagé dans un superbe appartement avec vue sur les champs élysées. C'était un appartement de fonction, payé par le patron milliardaire. Ma soeur était ravie de jouer à la princesse dans ce nouveau monde, moi je m'ennuyais, j'étais quasiment tout le temps seul. Mes parents avaient leur propre atelier de couture, je ne servais plus à rien. Mais de cette époque, j'ai gardé un goût prononcé pour l'élégance vestimentaire, voire un certain dandysme. J'en vois parfois à paris, des jeunes hommes au style suranné avec gilet de costume, canne avec bec en argent, moustache pointue. Je les ai vus surtout dans le quartier latin.

Comme je ne m'entends pas du tout avec mes parents, j'ai boycotté pendant des années le "style galant", préférant le "style pd punk". Or depuis peu, je suis revenu à ce dandysme. J'ai toujours été un amoureux des beaux tissus, soie, popeline, satin, flanelle , velours ...C'est presque érotique, pour moi.Comme une passion charnelle entre le tissu et moi, une sorte de baiser.


Il suffit de regarder autour de soi dans la rue pour voir que très peu de gens ont encore du goût vestimentaire. Certains parisiens s'y attachent encore, oui, mais ailleurs ? En banlieue, c'est parka, jogging, jean, basket, sweat à capuche,legging. Beurk. Cette façon déplorable de s'habiller raconte beaucoup de l'absence de personnalité de tous ceux et celles qui les portent comme des clones. Je suis allergique à ce "street style", mon homme aussi. Mon mari a toujours aimé le genre rétro, veste en tweed, veste en cuir, pantalon en jersey, chemise en lin...Cela lui vient probablement de ce qu'il a été galeriste, l'art étant le coeur de sa personnalité. En ce qui me concerne, je peux dire que mon changement vestimentaire raconte mon changement intérieur. La crise du covid m'a fait beaucoup changer, j'ai l'impression ou d'être devenu quelqu'un d'autre ou alors d'être redevenu moi-même. Je suis binaire depuis plusieurs mois, de manière assez stable. En fait, je me force à ne pas céder à mon côté non-binaire quand il arrive. C'est une sorte de schizophrénie que je ne supporte plus. Je me force à rester homme. Et ma façon de m'habiller reflète cet état d'esprit. Mon côté homme aime les vêtements du passé, ce dandysme qui me distingue des autres. J'ai horreur du mot "fringue". La fringue, ça va pour ceux qui ne se respectent pas. Mais quand on se respecte, on s'habille de manière à garder son honneur.


Je ne me "fringue" pas pour rester cool et à la mode, mais pour rester moi-même. Qu'est- ce que cela veut dire de moi ? Mon choix de porter des habits au style passéiste dit que je rejette clairement la modernité. Plus précisément, la fausse modernité, c'est-à-dire les smartphone/iphones, le fastfood, les objets connectés, l'exhibitionnisme. Ce qui m'a poussé dans cette direction, c'est de voir combien les gens sont des clones, tous ils baissent la tête sur leurs écrans toute la journée. Moi , ça me fait peur de voir des gens comme ça. Des gens tellement obnubilés par internet qu'ils ne captent plus rien autour d'eux à part le wifi, des gens qui symboliquement préfèrent baisser la tête plutôt que de la relever avec fierté, des gosses qui ne font plus rien de leurs journées (même pas aller faire un tour en forêt avec leurs grands-parents) sauf traîner sur internet comme ils traînent dans la rue par désoeuvrement. Si c'est ça être "moderne", je préfère retourner vers le passé.

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