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19 avril 2021

papa rabat-joie

Rabat-joie. Vieille école.


C'est ce que me reproche ma fille depuis quelque temps. La connaissant, je sais ce que ce n'est pas méchant, mais j'ai préféré la remettre à sa place. Elle a un bon fond, mais a un peu trop tendance à me voir comme le "papa copain". 
Elle considère mon mari comme son père. Après tout, c'est lui qui l'a adoptée. Et il est plus âgé que moi de dix ans. Moi, j'aime aurore comme ma propre fille, tout autant que mon fils lorenzo, mais elle prend avec moi une liberté de ton qu'elle n'a pas avec matthew.

Je lui ai toujours permise d'être plus franche avec moi, j'ai toujours été moins sévère avec elle. Mais depuis qu'elle se forme comme future jeune femme, je suis un peu mal à l'aise parfois. Tant qu'elle était enfant, on lui enseignait certaines choses, on la cadrait. Maintenant, elle a son propre jugement, on ne peut plus l'éduquer de la même façon qu'à l'âge de 10 ans. Je n'ai jamais utilisé l'autoritarisme comme forme éducative , toutefois je ne veux pas être le "papa copain" trop permissif parce que sinon aurore va devenir capricieuse.

Ce qui me pose problème, c'est qu'elle voit bien comment je suis avec mon homme. Elle a compris que j'étais non binaire, que je n'avais pas hyper confiance en moi, que je suis soumis à mon homme. C'est lui qui décide dans notre foyer. Il n'est pas violent, mais a une autorité naturelle qui fait que je m'écrase assez facilement. Et aurore a un peu tendance à en profiter en venant me voir pour obtenir ce que mon homme lui refuse.ça a marché, remarque.

Mais depuis plusieurs mois, depuis la crise du covid en fait, je me replie sur moi meme, je rentre dans ma coquille. J'ai des périodes de phobie sociale plutot pénibles qui ont changé mon caractère par rapport à l'an passé. Je préfère rester dans mon coin, lire, écrire, étudier un texte. C'est ma "vraie" personnalité qui ressort, celle que je n'ai jamais aimée, celle que je me suis évertué à tuer pendant des années tant j'en ai honte.

Pourquoi j'ai si honte d'etre sérieux ? Parce que , quand j'étais à l'école, je me suis fait agresser à cause de ce sérieux. Pendant un an au collège, puis pendant un an au lycée, j'étais le bouc émissaire de la classe. Ce harcèlement m'a marqué profondément. Puis il y a eu une "amie" qui m'était chère et qui m'a largué comme une merde à 18 ans à cause de ce sérieux. Bref, j'ai perdu beaucoup à cause de ce coté intello. Voilà pourquoi j'ai tout fait pour devenir une autre personne, quitte à etre caricaturale dans mon homosexualité. Seul mon homme a vu au-delà de mes apparences trompeuses. Il aime la personne sérieuse que je suis, mais moi je ne m'aime pas.

Papa rabat-joie, c'est clair.

 

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1 avril 2021

le requiem du danseur : les dessous de mon livre

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Mon roman va sortir officiellement au public début mai, mais il est dès à présent en pré-commande. 


Je suis très fier de la couverture. Plus qu'une couverture graphique, c'est un avatar. Il dit beaucoup du roman. 
J'ai mis mon livre dans la catégorie "érotique" mais c'est avant tout une histoire humaine. 
C'est l'histoire de camille, un jeune homme perdu entre sa toxicomanie et ses désirs de volupté. Camille, c'est moi quand j'avais 20 ans. 

Je suis fier d'avoir publié un roman érotique. C'est une revanche. Ma mère, qui était clairement puritaine, me traitait de pervers parce que j'osais me donner du plaisir à 12 ans. Pour elle, c'était le vice incarné.  Ma mère, dont les gifles se transformaient trop en coups de poing me faisant éclater la lèvre inférieure.

Avec ce livre, j'essaye de parler des drames que j'ai connus : le viol, l' homophobie, la maltraitance, la transidentité qui en a découlé, la dépendance à la cocaine et au sexe. 
J'ai écrit ce roman pendant le 2e confinement, très vite, les mots sortaient spontanément. J'ai réussi à mettre en scène des souvenirs douloureux.

Le prologue n'a pas été inventé. C'est un moment vécu. Notre fille avait 13 ans, elle se faisait influencer par des potes homophobes, quand on habitait montréal. J'ai écrit ce livre pour elle, pour qu'elle ne me juge pas sur ma non-binéarité. Mais aussi pour mettre en garde bien des jeunes contre la drogue. Se droguer semble un jeu, mais les conséquences en sont extrêmement destructrices. J'en suis un survivant.

J'aime me représenter sous l'aspect d'un ange-danseur sado-maso. Les ailes font référence à mon tatouage dans le dos mais aussi à "l'envol noir" que créait en moi la cocaine. Les ficelles noires forment à la fois de la lingerie féminine sexy (bas avec jarretelles , slip et corset en cuir) et des fils de marionnette. Le personnage de camille est balancé d'un extrême à l'autre, comme un pantin. Puis la lumière rouge du feu qui détruit, purifie et illumine (qui fait aussi référence à une scène SM à la toute fin du livre).

Ecrire ce livre a été pour moi une délivrance. 
Ce n'est que la 1e partie.

L'équipe graphique a fait du bon boulot. Remarque, pour 150 euros, ça vaut mieux. En envoyant  le contrat, j'avais donné toutes mes indications graphiques. Une couverture personnelle qui en dit sur long sur moi, quand j'y pense.

Au-delà de la romance gay érotique, c'est avant tout une histoire humaine et une histoire d'amour. L'histoire de ma rencontre avec mon homme, celle qui a sauvé ma vie.

Camille est un jeune homme en quête d'identité et de sensations fortes, il s'aventure dans les ténèbres de la dépendance au sexe.

Romance mettant en scène un apprenti danseur et étudiant en philosophie, j'ai dénoncé l'hypersexualisation des gays.

C'est un ouvrage sur l'homophobie, qui aborde des sujets tabous tels que la drogue, les agressions, le suicide, les problèmes identitaires et met en lumière les valeurs humaines. J'ai tenté de militer pour dire que les gays ne sont pas à  chosifier, nous ne sommes pas des corps sans identité, sans visage, sans humanité.

Pour commander, c'est ici :

http://www.echo-editions.fr/librairie/livre?id=152&t=le-requiem-du-danseur

 

30 mars 2021

Poèmes lgbt

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J'ai lu le numéro 1 (le seul publié en fait) de bichefauve, un webzine féministe et lgbt. C'est un recueil de poèmes, pour l'essentiel. Je n'ai pas beaucoup aimé. J'ai trouvé les poésies insipides, voire sales, sans efforts littéraires.
Quelques textes ont pourtant retenu mon attention, un de chris bellabas sur la transidentité et un autre féministe intitulé "le pacte des innombrables". Mais celui que je préfère est celui d'un jeune (bastien godard) qui transcrit bien la honte de la non binéarité, un poème dans lequel hélas je me suis pas mal reconnu.

Sortirs
Des robes flanelles noires
Motif floral géométrique
Flottant sur mollet poilus
Parce que je vous emmerde
Et c'est ça qu'est bien
C'est ça qui redresse ma tête.
Je me projette
J'ai toujours rêvé d'avoir ce déhanché ravageur
Comme dans les films où tout explose sur le passage
Et que le regard des hommes n'est que fourmis.
Ça m'excite [...]
Ce n'est que le fard jaune
Et le sourire pétillant
Que j'oserai ouvrir cette bouche
Par honte toujours fermée
Une larme sur le blush
Le mascara étoilant mes cils qui coule
Parce que c'est si beau
D'être si éclatant
C'est tout ce que je vois
Sur mon portable
Sur les réseaux un petit homme qui n'est pas moi si heureux d'être si belle
Et dans le miroir, j'ai d'autres larmes qui suivent
Je bande si tristement ma robe se soulève
Ça m'excite et me terrorise.
Dehors
Depuis ce premier jour où
Lâchés mes cheveux longs je me suis senti belle
Pour l'unique fois de ma vie
Et dans mon lit, la nuit
Je roule dans mes draps en pauses sensuelles,
Seul.e.

15 mars 2021

"sucer c'est tromper ?"

Je me souviens des émissions à la ardisson que je n'aimais pas spécialement. Des sujets vulgaires étaient souvent abordés comme : "sucer c'est tromper ?"

Je m'en rappelle aujourd'hui parce que quand je suis avec mon "amie" trans,il y a toujours du désir entre nous. Des caresses osées, des bisous sur la bouche. Ce n'est pas comme avec mon mari,que j'aime éperdûment, mais cela me pose un petit souci de conscience étant donné que j'ai pris la décision de lui être fidèle. Seulement voilà...

Quand votre "amie" met volontairement des soutifs , strings et bas affriolants en sachant pertinemment que vous y êtes sensible, bah j'ai du mal à ne pas réagir. Et je me suis senti mal vis à vis de mon homme.Du coup j'ai dit stop et on a bu une tisane à la place lol.

Que dire de cette situation ? Que j'ai une bite à la place du cerveau ? Hum, peut-être.

12 mars 2021

disphorie

J'ai rarement des soucis de disphorie de genre , mais quand ça m'arrive c'est très puissant. Et en ce moment, je suis en plein dedans. Je n'aime pas être comme ça, parce que j'ignore combien de temps cet état va durer. J'ignore même comment ça arrive. ça m'arrive un jour, voilà tout. Je me sens un peu prisonnier de ma non-binéarité.

Ma disphorie a commencé à se manifester quand j'avais 19 ans. Depuis, les choses ont beaucoup évolué. Ce n'est pas quelque chose que j''assume, parce que c'est très troublant. Cela me provoque un dédoublement de personnalité. Moi qui d'ordinaire adore faire l'amour avec mon homme, quand je suis dans cette période je me renferme complètement sur moi et refuse qu'il me touche. Je lui dis que ça n'a rien à voir avec lui (et c'est vrai), j'ai simplement une hypersensibilité épidermique qui me rend le moindre toucher insupportable. Allez savoir pourquoi... 

Parfois je me dis que je devrais à nouveau voir un psy pour comprendre mon évolution de ce côté-là. ça me perturbe dans ma vie quotidienne, amoureuse, sociale. Seule ma vie professionnelle est préservée parce que la danse me fait utiliser ma sensibilité féminine exacerbée.

Pourtant, ces dernières années, j'avais cessé d'être hypersensible. C'est revenu progressivement depuis janvier, depuis le coup bas que m'a fait mon "amie" trans et qui a provoqué un état de choc chez moi. Ce qui s'est passé m'a vraiment chamboulé,en profondeur. ça a ravivé d'anciennes blessures psychologiques et émotionnelles qui ne me laissent plus tranquille. Dans ces moments là, je me sens mal, sur le fil du rasoir, au bord du gouffre. L'impression que je n'intéresse personne, que je ne sers à rien. La seule chose qui me retient de faire le saut de l'ange, c'est de me rappeler le vécu très amoureux que j'ai avec mon homme et que j'ai une fille à la maison.

Je parle peu de ma non-binéarité. Qu'y a t il à en dire, de toute façon ? Qu'intérieurement je me sens femme, sans trop réussir à expliquer pourquoi ? Qu'à l'exception de mon homme, je ne suis entouré que de gens transphobes pour qui cet état est une forme d'hérésie? ça fait mal d'entendre ces propos. Parfois j'ai l'impression qu'on me prend pour un animal de foire, sauvage et docile en même temps.

 

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20 février 2021

contacts humains

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Je ne sais pas ce qu'à mon homme, mais notre "remariage" lui fait l'effet de la maca ! En ce moment, je dors assez mal, alors quand je me réveille à minuit et que je n'arrive à me rendormir qu'à 4 heures parce que monsieur veut me monter et me labourer le cul...évidemment ça me réveille complètement ! 4 fois en une heure à 47 ans,  c'est pas mal 😉


J'ai revu mon amie trans. Ah que c'est compliqué avec elle...Une sorte de je t'aime moi non plus. Le plus étonnant, c'est que quand on se voit, on s'entend très bien. On rigole, on discute sans problème. Mais dès qu'on est sur internet, c'est clash sur clash. Probablement parce qu'on attend trop de réactions spontanées sur internet alors que ce n'est qu'une machine avec ses limites de machine. On ne peut pas vivre avec la même intensité qu'en vrai.


C'est quelqu'un qui pleure facilement et comme moi je suis une peste invétérée quand je m'y mets...forcément il y a des prises de tête. Enfin bon, on a pas mal marché dehors dans un parc puis je l'ai invitée chez moi. Je savais qu'on serait seuls vu que ma fille était avec ses amies. Humainement parlant, c'est parfois très difficile de garder le masque. Comme je suis d'une nature tactile de par mon origine italienne, je ne peux pas m'empêcher de toucher. Après avoir engouffré à nous deux, deux mega pizzas (norvégienne au saumon fumé et orientale au chorizo), on s'est affalés sur les coussins et on s'est fait un gros câlin tout mignon, on se prenait les mains et on se mettait la tête sur l'épaule, bisous sur la bouche. Moi qui fait la morale à ma fille au sujet du covid et du masque : "surtout, ce n'est pas le moment d'avoir un petit copain !". Je ne me sens pas malin, du coup...


Avec elle, c'est une amitié-amour. Mais j'ai décidé que je ne voulais plus de sexe en dehors de mon mari, ça pose trop de soucis inutiles. Je lui ai offert une rose orange pour me faire pardonner mes saloperies. Du coup j'ai réactivé mon twitter.

13 février 2021

exit twitter

J'ai supprimé mon compte twitter. A quoi bon le garder puisque je n'y ai pas particulièrement de bons souvenirs ? A qui la faute ? A mon "amie" trans. Celle-là, je ne peux pas la voir en peinture. Pour la faire chier, je lui ai dit qu'elle était comme tous les mecs : un enfoiré. C'est l'argument qui tue, pour une trans. Mais voilà, je ne peux plus supporter son hypocrisie. Tout était constamment de ma faute, c'est à cause de moi qu'elle se sent grosse merde quand je lui parle, je suis incohérent, elle n'a plus aucun sentiment pour moi, des engueulades à tout-va sur twitter en messages privés. Bref que du bonheur. Donc ce bonheur, je l'ai supprimé. Je l'avais rencontré sur un site de rencontres il y a 2 ans, pour une amitié avais-je bien spécifié. Bon feeling dès le départ. Soi-disant un coup de foudre de son côté. Mon cul, oui. Que des mensonges.

10 janvier 2021

"amitié-amour"

Finalement, mon "amie" et moi avons décidé d'un commun accord de faire une pause. Elle s'est excusée. De mon côté, j'ai vraiment été en pétard contre ce qu'elle m'a dit.


J'avais l'estomac tellement noué que je ne pouvais rien avaler ces derniers jours (sauf du vin lol). J'étais...léthargique. J'ai beaucoup pleuré. Il m'a fallu une cuite hier et 4 heures de sommeil pour retrouver forme humaine.
Mon homme et moi en avons profité pour parler du couple libre. Il m'a toujours mis en garde contre ce genre de relations. Evidemment, je n'en ai fait qu'à ma tête. Je n'ai jamais été très clair sur les frontières entre amitié et amour. J'avais un meilleur ami avant, qui était aussi un amant par intermittences...Je suis un séducteur, je le sais, je ne peux pas m'empecher de draguer.Probablement parce que j'ai grandi dans un gros manque affectif.  Et encore, je me suis calmé.


J'ignore si mon "amie" a les nerfs à vif à cause de sa vie ou à cause de son traitement hormonal.
J'ai revé de gorilles, hier, pendant ma cuite. Cela a un sens bien particulier, qui signifie ou la destruction d'une relation ou son renouvellement.
Du coup, je n'ai plus très envie de nouer des "amitiés" en ce moment. Préfère rester dans mon coin..

7 janvier 2021

je ne sais pas comment l'aider ...

On dit qu'il faut savoir s'exprimer. Parler pour éviter que les maux ne restent coincés dans la gorge et ne vous étouffent en gonflant comme une tumeur. Comme je suis dans l'incapacité de voir clair dans cette situation, je demande : qu'est-ce que vous feriez à ma place ?


J'ai une amie trans. Je l'ai vue cet été. On se connaît depuis quelque temps, on a couché une fois ensemble. Je sais que je lui plais. Elle a tenté de trouver quelqu'un sur un site de rencontres, hélas sans succès. Pendant le mois de décembre, je n'avais pas envie d'etre en visio ou de tchatter, alors on ne s'est pas parlés. Pour moi, il n'y avait aucun souci. Et puis, elle m'a avoué avoir le béguin pour moi, qu'elle n'arrivait pas à donner un sens à sa vie sans moi. Elle sait que je suis en couple. Je lui alors dit hier qu'il fallait peut-être faire une pause tous les deux, qu'on se voit moins pour qu'elle prenne du recul.


Ce matin, je reçois un colis. Pas par la poste. Juste un coup de sonnette et devant la porte un colis. Elle est venue en catimini, puis est partie sans me parler, sans me voir. C'étaient les cadeaux de mon anniversaire qu'elle avait achetés pour moi et qu'elle n'avait pas pu m'offrir en temps et en heure. Avec une lettre. Une lettre disant qu'elle avait voulu  mettre fin à ses jours le 31 décembre en avalant des pilules. Cette nuit, pas dormi. Aujourd'hui, pas mangé. Hier au soir, envie de se suicider parce qu'elle ne supporte pas que je m'éloigne un peu d'elle.


Je suis rentré plus tôt du boulot. Tant pis, je voulais lui parler. Sur internet. Peut-être aurais-je l'appeler ? On a discuté, ou plutôt on s'est engueulés pendant des heures. Elle, accusant mes silences, me disant qu'elle m'aime à en mourir. Moi, totalement perdu entre mon envie d'être là pour elle et celle de la fuir désormais.


Elle dit qu'on se fiche de sa vie. C'est faux, je tiens à elle mais dès que je veux mettre un holà, elle pète un câble. Elle a passé noel seule, sans famille, sans amis. Son seul "pote" s'est révélé être un vicieux. Je culpabilise, elle accuse mon caractère solitaire d'être responsable de sa solitude. La revoir ou la laisser tomber ? Comment peut-on être ami avec une personne si fragile psychologiquement, si portée constamment sur le suicide ?

Mon homme me dit qu'elle va se calmer, mais je n'en suis pas certain ...

16 décembre 2020

portrait symbolique

Dernièrement, j'ai demandé à ma fille de me dire comment elle me percevait, en utilisant soit l'image soit le texte. Le résultat est...fracassant.

Désormais, je crois que je ne peux plus faire comme si elle ne savait pas que j'étais queer ...
Quand j'ai vu l'image, mon coeur s'est gonflé d'amour car j'ai réalisé que ma fille n'est plus une enfant,qu'elle a son propre discernement maintenant.Il y a des détails qui prouvent qu'elle me connaît mieux que je ne le pensais. Elle me voit comme plus vieux que mon âge (quelques cheveux blancs), très croyant ( doigts croisés en prière), provocateur (doigt levé, bouche entr'ouverte)). En effet, je suis parfois fatigué dans mon coeur et ma tête ...ce que les gens en public ne voient pas ( ou refusent de voir). Merci ma aurore pour cette surprise pleine d'humanité 💙

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11 décembre 2020

"mi-ange mi-démon" 🎭


C'est une expression poétique pour désigner en fait "bipolaire", qui est un terme nettement plus rude, plus médical. Mais la réalité semble la même.


Depuis de longues années maintenant, je suis double. J'ai toujours été un peu lunatique, enfant, mais il y a eu une année fatidique durant laquelle ma personnalité s'est scindée en deux. A l'âge de 15 ans, j'ai tout simplement été victime de harcèlement scolaire, et cela m'a flingué. J'étais le bouc émissaire de ma classe à cause d'un gars qui n'assumait pas du tout son attirance pour moi et qui s'est vengé. Le truc classique, quoi, mais qui a eu un effet dévastateur sur mon caractère. Son homosexualité non assumée le rendait très méchant avec moi. Après, il a mêlé ses potes à sa haine contre moi. Tous les jours, c'étaient des insultes, des insinuations humiliantes. Je ne cachais pas être gay, mais je n'étais qu'un gosse avec sa fragilité de gosse. Tous les jours pendant un an j'ai été humilié. Plus des problèmes familiaux avec mes parents.

Au bout de quelques mois, j'ai craqué. Je n'ai pas fait de dépression nerveuse, mais plutôt ... je ne sais pas expliquer car à l'époque aller voir un psy n'était pas à la mode et je me suis retrouvé avec des parents indifférents à mon état psychologique. Disons que j'ai commencé à développer deux comportements opposés : il y avait moi, le gosse sérieux, bon élève, un peu solitaire mais pas trop, tranquille. Et puis l'autre aspect de moi, nettement plus sombre et fantaisiste, langue de vipère, excentrique, hypersensible. Les gens autour de moi ont commencé à dire que j'étais "bizarre", parce qu'on ne comprenait pas mes réactions. Je n'ai bénéficié d'aucune aide pour régler ce traumatisme. La seule chose que je pouvais faire, c'était oublier. Alors j'ai lu beaucoup, je m'évadais complètement dans les livres. Puis après je suis passé à la cocaine. J'avais 16 ans, la première fois. J'étais mannequin à mes heures perdues pour des magazines, là-bas la drogue coule à flots. Puis, à 18 ans, le  premier viol.

C'est à partir de là que j'ai clairement commencé à me dédoubler au niveau de la personnalité, donnant plus tard ma transidentité. Quand j'ai cessé la drogue, j'ai eu un moment l'impression de redevenir "un" mais je me suis rendu compte que ce dédoublement revenait dès que ma mémoire traumatique était ravivée. J'ai la chance d'être en couple avec un homme qui m'accepte comme je suis et ,qui plus est , a la finesse du psychologue. Mais cette dualité fait désormais partie de moi. Elle est ravivée pour un oui pour un non : quand j'ai écrit mon roman psychologique sur la drogue, par exemple, mais aussi quand j'ai lu "jolis jolis monstres". Je n'ai pas le choix, j'ai une personnalité divisée qui ne pourra jamais être réunifiée. Et puis, dans le fond, peut etre que je n'en ai pas l'envie. Parce que ses deux moi forment mon vécu, mes identités. ça devait m'arriver, puis voilà, même si ça fait mal.

3 décembre 2020

être soi

Besoin de rien. Envie de rien. Non que je sois triste, mais les confinements m'ont fait prendre conscience de mon essentiel. J'ai passé ma vie à acheter, désormais je veux mieux. Surtout je veux être moi-même et c'est difficile pour les gens qui, comme moi, sont non-binaires. On ignore qui on est, on a des caractères "fluctuants". Instables, quoi. Mon homme est binaire, physiquement il fait gentleman hétéro et moi je fais pédale hystéro 🤣. J'en plaisante mais il n'empêche que c'est difficile à vivre socialement. On a tout le temps l'impression de jouer un rôle avec soi.

Le livre "jolis jolis monstres" me trotte dans la tête. Cela fait longtemps que je n'ai pas été pénétré, percuté intimement par des mots qui réveillent quelque chose en moi. Je ne sais pas si c'est de bon augure.


J'ai plusieurs visages. Une vraie boule à facettes 😉 Parfois je me perds en moi tellement je suis caméléon. En public surtout. En privé je suis cadré par mon homme et ma fille. Cadré, pas étouffé hein. Je m'entends dire parfois que c'est étonnant que je sois marié et père. J'en ris jaune. Comme si les gens comme moi étaient forcément exclus du bonheur familial. C'est en partie vrai. Si je n'avais pas rencontré mon homme, je ne sais pas ce que je serais devenu.

24 novembre 2020

jolis jolis monstres

Un livre comme je les aime : franc-parler, anticonformiste, réel. C'est l'histoire vraie de celles qui ont fait le monde des drag queen à new york dans les années 80-90 jusqu'à aujourd'hui.

Ecriture cinématographique, scènes vivantes. On aime ou on déteste le ton direct dont la réalité brute, sans condescendance, met parfois mal à l'aise. J'ai adoré.

C'est la petite histoire de lady prudence dans la grande histoire des droits lgbt.

C'est un vibrant hommage à ces drag mortes du sida . 

C'est aussi une façon de (re)découvrir sa part de féminité. Je suis un monstre, c'est ainsi.

"Dans la hiérarchies des proies, les hommes nous situent entre la jeune fille 'qui l'a cherché' et la catin immigrée"

Ce livre a reçu le grand prix des blogueurs littéraires, ça prouve leur ouverture d'esprit.

Un coup de coeur, quoi. Et un livre contre l'oubli.

Jolis jolis monstres par Dufresne-Lamy

7 novembre 2020

clip pole dance

Heureusement que mon pote et moi avons réalisé la vidéo de pole dance juste avant le reconfinement... On s'était vus un matin, à 6h 30. Il  faisait frais quand même... Dès 5h30 j'avais commencé à me maquiller pour la circonstance. Il fallait que je me transforme en drag queen. Pendant plusieurs semaines, j'avais répété la chorégraphie. Elle ne dure que 3 minutes, ça va. Mais je suis perfectionniste, je voulais que le rendu soit top. Et au final, avec mon costume kitch à paillettes et les lumières led connectées multicouleurs... ça le fait ! Le temps que mon pote crée le clip en alliant images et son, et voilà la video mise en ligne sur le site de l'asso trans ! Il y a des commentaires de gens qui apprécient le danseur haha !!

Ma choré est à la fois sexy, sensuelle, provoc' et esthétique. Comme il s'agit avant tout d'un message contre la transphobie, il a fallu montrer de la beauté, de la poésie  .... et surtout être en tempo avec la musique electro-disco 😉

Merci jérôme pour ton initiative, c'était cool 🤗🤩

26 octobre 2020

Possédés

Il y a une expo que j'aimerais visiter mais elle est hélas trop loin de chez moi. En revanche j'adore le concept avant-gardiste de ces artistes qui ont exploré les divers aspects des corps sous l'éclairage trans, féministe... C'est une expo qui me parle car elle mêle plusieurs arts dans le but de faire réfléchir sur notre rapport au(x) corps(s)

 

Possédé·e·s

Déviance, performance, résistance. L'exposition Possédé·e·s rassemble plus de 25 artistes internationaux. Elle explore le rapport entre l'ésotérisme et l'art contemporain. En particulier, comment les corps exclus (les corps genrés, racisés, politisés) se réapproprient les identités féministes, queer ou décoloniales dans la nuit de l'occulte.

https://www.moco.art

 

25 octobre 2020

merde aux transphobes

Mon homme a invité un de ses potes à la maison hier soir. On ne peut pas se voir. Le couvre-feu m'a sauvé d'un massacre 🤣

Je ne le supporte pas depuis qu'il a été dire qu'il me trouvait "bizarre, barré, trash, toqué". Donc quand je le vois , je fais tout pour le mettre mal à l'aise. Comme il est transphobe, je me suis pointé devant lui ...en métalleuse : rouge à lèvres  noir, bracet-squelette, bagues tête de mort, bas résille, jupe cuir orange et corset, gel paupières cuivré et mes fameuses chaussures mauve  talons carrés transparents à fleurs achetées aux usa..

Mon chéri trouve que j'ai abusé quand je lui ai léché la joue ostensiblement en laissant une trace noire mais tant pis, j'aime pas les transphobes ! Plus on me trouve   étrange, plus je provoque ! Notre fille était morte de rire quand elle m'a vu(e) !! 

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22 octobre 2020

tract "non-binaire"

 

Collectif Non-binaire - Tract2019 - cosigné par Ædelphes Caen & Rennes

Ce tract a été réalisé en 2018 et co-signé par Ædelphes Caen puis actualisé en 2019 (modifications mineures) et co-signé également par Ædelphes Rennes. Il a été distribué à l'Existrans 2018, à la marche des fiertés de Paris 2019 ainsi qu'à l'ExisTransInter 2019 et l'ExisTransInter Ouest 2019.

https://www.nonbinaire.org

 Il y a une revendication qui me tient spécialement à coeur:

Le libre choix des parcours de transition (médecins, hormones et/ou chirurgie) sans obligation de suivi psychiatrique.

C'est ce qui m'a toujours rebuté. Comment ai-je su que j'étais non-binaire ? Parce que c'est un psychiatre qui me l'a dit, il y a longtemps. Suite à mes nombreuses prises de drogue dure, j'ai fait une crise d'épilepsie. A l'hôpital, on m'a (lourdement) proposé d'avoir momentanément un suivi psychiatrique pour tenter de comprendre la raison de ma toxicomanie. J'ai donc vu un psychiatre durant 4 mois, deux fois par semaine. Au fil des séances, il m'a fait parler de toutes mes agressions qui m'ont poussé dans la drogue et il s'est révélé que j'avais des troubles identitaires. Le plus dur face au(x) viol(s), c'est l'indifférence de l'entourage. Aussi, mon psychisme a trouvé regugé dans la non-binéarité.
Ma transidentité a toujours été modérée. C'est plus une "tendance" qu'un profond désir de changer d'état civil. 
Mes amies trans sont doubles : mecs qui prennent des oetrogènes mais gardent leur sexe masculin. Ils sont obligés d'avoir un suivi psychiatrique car c'est encore considéré comme un trouble relevant de la maladie mentale. 
Personnellement je n'arrive pas à me prononcer clairement là-dessus. J'ai moi-même du mal ne plus ressentir de honte, mais je sais que mon homme m'accepte comme je suis. Quant à ma fille, il y a quelques années, au canada, elle m'insultait clairement parce que ses potes homophobes lui avaient fait lire certaines de mes interviews où je ne cachais pas ma non-binéarité et cela l'a troublée. Je le comprends, mais je ne lui ferai jamais de mal. Ce n'est pas parce qu'on est non-binaire qu'on est malsain. 

20 octobre 2020

pole dance philo

Je lis un livre passionnant sur la pole dance:

9782414031191

J'aime le ton irrévérencieux. Pole danceuse, féministe radicale ? Ce livre parle du genre, au-delà du genre "femme". 

Art et philosophie, cet essai m'interpelle en tant qu'artiste et humain.

19 octobre 2020

week-end très sympa

rando

J'ai passé un excellent week-end en compagnie d'une amie. Elle m'a invité en solo à la crémaillère, elle a emménagé il y a peu. Son appart est très sympa, situé dans une rue calme, sans vis à vis. C'est une femme (trans) avec qui j'ai de très bonnes affinités. Elle est contente d'avoir déménagé car dans son ancien quartier elle s'était fait défoncée la gueule en bas de son immeuble par des tarés et suivre plusieurs fois . Elle vivait dans la peur. Là au moins, les gens la laissent tranquille.

On parle librement, sans tabous, ça fait du bien. Evidemment on parle de son traitement hormonal qu elle prend depuis 6 mois mais ce que j'aime chez elle, c'est qu'elle ne se détermine pas exclusivement comme transgenre. Elle est métalleuse, adore cuisiner asiatique. On s'est vraiment poilés devant de nanar "deathgasm", un film gore sur des metalleux péquenauds qui invoquent un démon dans leurs chansons. Le mieux, c'et quand ils combattent les monstres avec... des godemichés !! 🤣😂

Sinon, on a fait une promenade en forêt pour ramasser des châtaignes que j'ai cuisinées avec du saumon et j'ai joué avec son chat.

Mon homme est un peu jaloux car je plais à cette amie et comme il sait que je réagis vite sexuellement... C'est vrai qu'avec cette femme on a déjà couché ensemble, mais pour rien au monde je ne quitterais mon chéri et il le sait. Elle a besoin de confiance en elle, j'espère qu'elle réussira à être en couple, même si depuis quelques mois elle est sur un site de rencontres où elle se fait bloquer régulièrement par les femmes et agresser verbalement par les mecs qui voient en elle une pute. Trop souvent, et injustement, les femmes transgenre sont associés à la prostitution. Moi aussi j'ai un peu ce souci vu que je suis un peu queer sur les bords.

On s'est amusé(e)s à se maquiller façon drag queen, avec du fard à paupières pailleté de l'excellente marque younic.

Comme elle m'a donné la recette des samosas, j'en ai fait ce matin des traditionnels berbère (pâte de patates, crème fraiche, thon, ciboulette, sauce nems...mais comme je n'avais plus de thon, j'ai mis du maquereau ça passe aussi )

 

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15 octobre 2020

achats compulsifs

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J'ai 2 défauts qui ne m'ont jamais quitté, malgré les épreuves de la vie : la luxure et la dépense. Ce matin, crac 200 euros en cadeaux. J'adore offrir, du coup je ne me prive pas. Regret? Non. Je fais des achats coups de coeur et coup de tête quand je suis stresssé. En ce moment les effets professionnels et sociaux du covid me minent. 

Sinon, je continue d'écrire mon roman et je prépare une vidéo de pole dance pour un clip fait par un pote qui milite dans une asso trans. Costume et maquillage drag queen sur fond d'electro disco 🤩. Faudra la tourner la  nuit avec des lumières leds multicouleurs connectées, je vais me les cailler !

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