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ma vie et moi

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30 novembre 2022

40 ans

 Le rabbi de loubavitch a dit que fêter son anniversaire était l'occasion de faire le bilan de sa vie, pour voir si on était sur le bon chemin. Pour lui, c'est une introspection, une prise de conscience. J'adhère à cet état d'esprit. Hélas, c'est aux antipodes de ce qu'on a l'habitude de faire pendant un "annif" : voir des potes, picoler, s'amuser, recevoir des tas de cadeaux. Moi, j'ai toujours vécu mes anniversaires comme des drames. Des parents qui n'avaient rien à me dire, des cadeaux impersonnels, des amis qui ne venaient pas. Je me sentais un peu comme le personnage de science fiction lex luthor, très seul, personne ne venait à ses anniversaires, un père qui ne lui manifestait aucun amour. Ces dernières années, mon mari m'a fêté dignement mes anniversaires, qui étaient très sympathiques. Mieux que sympas, c'étaient des moments personnels, ce que je n'avais jamais connu dans ma jeunesse.

Cette année, je vais avoir 40 ans. Un tournant dans une vie, semble-il. La jeunesse est derrière moi, ce n'est pas encore le moment de la veillesse : on appelle cela la maturité. Qu'ai-je à en dire ? Que je ne souhaite pas fêter mon anniversaire, cette fois-ci. J'ai comme l'envie irraisonnée de me fuir, me cacher, me terrer dans mon coin, n'être vu de personne. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, mais récemment je me suis à nouveau scarifié le bras. Je n'ai pas de douleur particulière, pas comme avant où mon bras était vraiment ankylosé, handicapé pendant une journée. Malgré mes tentatives pour cacher la plaie, mon mari s'en est aperçu. Je l'ai rarement vu pleurer, mais là il l'a fait. ça m'a bouleversé. Je me suis excusé, lui ai promis de ne plus recommencer. Pendant une heure, il m'a passé un savon, il m'a dit : "et après ce sera quoi ? Une tentative de suicide ?" Il s'était mis dans la tête qu'il n'avait pas réussi à me rendre heureux, alors qu'il est la seule et unique personne à me rendre heureux. Seulement parfois, je me dis que je n'arrive pas en profondeur à me sentir bien.

Quand je n'ai pas de soucis particuliers, une part de moi-même reste dans la noirceur. Je me suis scarifié sans raison apparente, j'avais juste bu du vin. Cela faisait vingt ans que je ne l'avais plus fait. Il y a de multiples raisons plus ou moins conscientes qui peuvent me pousser à cet acte, je ne saurais reconnaître laquelle. Peut-être une forme de lassitude, ou la peur de l'avenir, ou encore la haine de moi. Le dégoût. Je l'ignore.

Mon mari s'est tant inquiété pour moi que le lendemain il s'est mis en télétravail pour rester près de moi. Je ne cherche pas à me défendre de cet acte, j'ai eu tort de le faire, mais le pire c'est que je l'ai commis sans ressentir de chagrin violent. Comme si c'était normal de me donner ces coups de ciseaux. Quand je le fais, c'est exactement comme quand je me faisais vomir, le même dégoût de moi-même, le même tourment intérieur qui ne s'extirpe de moi que par quelque chose qui sort (du sang, du vomi).Mon mari aimerait que je suive une psychothérapie pendant un temps, un de ses collègues est prêt à me recevoir. Il pense que je devrais parler de mes parents, de cette rupture familiale avec eux qui me mine, de leurs propos qui traînent encore dans ma tête, comme des fantômes errants. De toutes ces 40 ans d'existence, je peux dire j'ai du mal à vivre. D'ailleurs, j'étais certain de mourir bien avant, du sida ou du suicide. Me scarifier est peut-être une façon d'exprimer une culpabilité enracinée en moi depuis très longtemps. J'ai commencé à me couper le bras à 18 ans, après le viol. Consciemment, je ne savais pas pourquoi je le faisais, je ressentais juste du mépris envers moi. Ce n'est que bien des années plus tard que j'ai enfin admis la raison qui me poussait à me faire mal. Cela ne finira-t-il donc jamais ? Est-ce un cercle vicieux ?

Je n'ai aucune envie qu'on me souhaite hypocritement un "bon anniversaire" qui va me laisser de marbre. L'âge n'est peut-être qu'un numéro, mais j'ai dans les yeux bien plus que 40 ans. J'ai perdu cet éclat dans le regard. Des souvenirs trop lourds à porter. Envie d'oublier. Me taire.

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29 novembre 2022

requiem , de gabriel fauré

J'adore ce morceau. Pour moi, il incarne le sommet de la magnificence. Presque une extase. C'est l'oeuvre la plus connue de gabriel fauré. Cela dure longtemps, 40 minutes, mais ça vaut le coup de le découvrir.

 

 

29 novembre 2022

aider leava

Hier soir, j'ai participé à une soirée "privée" sur zoom où le rav ron chaya exprimait sa necessité d'être aidé financièrement pour aider sa yechiva Leava, à jérusalem. Cela fait 30 ans qu'il aide les juifs : il leur apprend les lois du judaisme mais propose aussi des services de bonté gratuits pour ceux qui n'ont pas d'argent. C'est un homme simple qui sait s'attirer la sympathie du public, il n'a rien d'un "gourou". Nous avons regardé  une vidéo en avant-première, montrant tout le parcours de ce rabbin, ses efforts, mais aussi ce que ressentent les élèves de l'école. A l'origine, on était censé être contacté sur un groupe whatsapp spécifique, mais je prefère envoyer des mails ou en parler ici. Il y avait énormément de gens, du monde entier. Beaucoup de réactions sur le tchat public.
Suivre des cours sur son site leava permet de changer la vie de bien des personnes. J'en fais partie. Je sais combien ces cours en ligne permettent de se sentir plus en harmonie avec soi quand on se sent mal dans cette société. J'invite donc les personnes intéressées à donner un peu d'argent, selon leurs moyens, en carte ou en chèque, c'est important à mes yeux de soutenir une yechiva en difficulté, de la même manière que c'est important aussi de donner de la charité à noel.

 

Soutenez la diffusion de la Torah avec le Rav Ron Chaya - l'appel urgent du Rav

Le Rav Ron Chaya a besoin de chacun d'entre-nous Saurons-nous nous mobiliser pour la Torah et le Kirouv ? Il vous lance un appel aujourd'hui ? Lien sécurisé pour vous associer au rav Ron chaya : https://myleava.fr/dedicaces/ ✅ Cliquez sur le lien être en contact confidentiel WhatsApp avec le Rav Ron Chaya Pensez à préciser votre prénom et votre nom : https://wa.me/+972537082212?
Voici la vidéo que j'ai vue en visio :

 

27 novembre 2022

la charité de noel

Parfois, quand je parle autour de moi de la charité durant l'avent, j'ai l'impression de prêcher pour des convaincus. Je suis vraiment choqué quand j'entends parler de tous ceux qui revendent leurs cadeaux sur internet le 26 décembre, des commerçants qui tirent la gueule aux clients en ne souhaitant pas de bonnes fêtes de fin d'année, des jeunes qui traînent dans la rue le 25, des gens qui râlent parce qu'ils sont "obligés" d'acheter des cadeaux au dernier moment, des familles qui préfèrent regarder leurs iphones au lieu de se parler, des personnes âgées/malades/pauvres isolées ce jour-là ...

Certains disent que noel est une fumisterie parce qu'on sait aujourd'hui, preuve archéologique à l'appui, que jesus-christ serait né plutôt vers pâques en jordanie... Rien à voir, donc, avec le chérubin blondinet mis au monde par une Vierge. Ce jour a été inventé par l'Eglise pour contrer les croyances paiennes qui sévissaient après la mort de yehouda (vrai prénom de jésus). Même si le noel qu'on connaît tous n'a pas l'exactitude historique espérée, il n'empêche que cela reste un jour de bienveillance, de pardon, de charité.

Pendant l'avent, on voit beaucoup d'associations caritatives qui quémandent de l'argent. Pour ma part, c'est la période de l'année durant laquelle je tente d'améliorer mes traits de caractère. Oui, je donne un peu d'argent à des associations qui me semblent utiles. Récemment, j'ai participé à une vente organisée par la paroisse où je suis bénévole depuis quelques mois. J'avais pas mal de fringues à vendre, alors je les ai proposées symboliquement à un euro. Ensuite, j'ai reversé la somme totale à la paroisse. Non seulement je me dis que ça aide des personnes dans le besoin qui n'ont pas d'argent pour s'offrir des vêtements, et en plus je suis en phase avec l'idée de bienfaisance de Noel.

Noel, cela représente surtout les valeurs morales chrétiennes qui s'effondrent les unes après les autres dans un monde qui ne jure que par la consommation. Ne serait-ce qu' avoir le sourire , parler avec gentillesse aux autres, rendre service... c'est diffuser une attitude bienveillante dont on a franchement besoin. Tout ne se résume pas à la course au fric.

25 novembre 2022

air gay radio

On m'a gentiment crée une page artiste sur la radio air gay, affiliée à la maison d'édition québecoise homoromance  😀😀

 

Livres - ALEX.N

Air Gay Radio 256K The Station for the Gay Nation

https://www.airgayradio.net

 

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22 novembre 2022

chocos fondus

DSC00152

J'ai fait mes propres chocolats. Sur le moment, j'ai trouvé que c'était facile à réaliser : j'ai fait fondre du choco noir dessert, ai ajouté du beurre, de la crème fraîche, de la cannelle, de la poudre d'amande, du miel, du lait. J'ai mis le tout dans le congelo plusieurs heures. Le problème, c'est que... je n'avais pas prévu que ça allait fondre aussi vite !! J 'ignore si ça vient de l'absence de glaçage ou si j'ai mis trop de liquides, mais du coup ça a complètement fondu sur le pain d'épices sur lequel j'avais tout installé pour une jolie déco... J'ai beau cuisiner avec tout mon coeur, le résultat est parfois plus ou moins catastrophique ; soit ça brûle, soit à craque, soit ça fond, soit c'est carrément pas bon... Moi qui voulais faire la surprise à mon homme, il en a eu une quand il a vu combien mes personnages de noel avaient la gueule fondue !...Une gueule de bois au choco, quoi.

 

22 novembre 2022

bite-hérisson

Mon cher et tendre mari a , parfois, quelques soucis érectiles. Normal, vu qu'il approche des 50 ans. Seulement voilà, il a beau être psy, il a quand même sa fierté de mâle et n'accepte pas ses pannes sexuelles. Du coup, on cherche -et trouve- divers moyens pour attiser le désir et la jouissance. Les plantes naturelles comme la maca ou le bois tendu sont efficaces ... tant qu'il en prend. Mais l'effet se finit quand il cesse le traitement. D'ordinaire, mon mari ne se plaint jamais de mes excès d'imagination au lit, au contraire, mais en ce moment il ronchonne. Pourtant, avec lui j'ai les mains lestes et très baladeuses...

J'ai donc cherché un moyen plus high-tech que d'habitude et j'ai trouvé...

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C'est un extenseur de pénis. Alors... même si je trouve l'idée super, j'avoue que... que ça a la tronche d'une bite-hérisson. Même si j'avoue aimer certains trucs SM, avoir ces piques en plastoc dans le cul ou dans la bouche, vraiment... ça ne me donne pas envie. Remarque, c'est peut-être parce que ça pique que le pénis grossit, ça fait comme l'ortie !!!

22 novembre 2022

chabbat thérapeutique

Quand je dis que je fais le chabbat, évidemment j'ai droit à la sempiternelle remarque "on te fait un lavage de cerveau". Eh bien non, les juifs pratiquants ne me lavent pas le cerveau (avec de l'eau de javel ou du savon noir ?), je ne fais pas partie d'une secte. Fêter chabbat est simplement un choix personnel.

Ce qui dérange les autres autour de moi, c'est que je ne veuille plus sortir le samedi. ça déroute, ça semble très bizarre. Ce qui me semble bizarre, à moi, c'est d'être dans l'incapacité de faire le chabbat parce que "c'est trop dur de se reposer". On nous demande de respecter certains interdits, dont celui de ne pas travailler, ne pas cuisiner, ne pas acheter... A fortiori ne pas aller sur internet, couper son téléphone, ne pas regarder la télévision, ne pas fumer, ne pas faire de sport... c'est cela qui dérange les autres : ne pas pouvoir faire ce qu'on veut. Mais au-delà du caractère religieux, chabbat est avant tout un jour de repos. De VRAI repos, celui qui permet de ne pas devenir dépendant de la consommation ou au stress. On voit énormément de gens qui deviennent accros au boulot, à l'achat, assommés ensuite par des burn out qui durent des années. Fêter chabbat est une thérapie. J'ai entendu beaucoup, beaucoup, de juifs dire qu'il leur était impossible de faire le chabbat parce qu'il leur était impossible d'éteindre leur iphone une journée dans la semaine ! Du coup, ils se sentent forcés de faire chabbat, ils picolent comme des trous et s'engueulent entre eux, ce qui est très, mais alors très loin de la paix qui est demandée à chabbat. Ce jour-là est un jour de repos physique et psychologique.

Personnellement, c'est de fêter chabbat qui m'a sorti du burn out que j'ai fait il y a plusieurs mois. Couper les ponts une journée dans la semaine avec la technologie, retrouver le plaisir de discuter, de méditer, de lire, de dormir, de manger dans le calme et à table...eh ben purée ce que ça fait du bien à l'organisme !! Avant, on avait le dimanche où on pouvait se reposer. Les gens allaient à l'église, c'était le jour du Seigneur pour voir sa famille, bien manger, se promener, prier, ne pas travailler. Aujourd'hui on bosse le dimanche, on va au centre commercial, on passe son temps sur internet,on se remet (mal) de sa gueule de bois... Les psys disent bien qu'on ne sait plus se reposer, on vit dans notre bulle, on est incapable d'avoir les pieds sur terre, voilà pourquoi on craque comme des gosses en surtension qui ne savent pas lâcher du lest quand c'est nécessaire.

Autrement dit, je trouve que le chabbat est le moyen le plus sain pour rester en bonne forme physiquement et mentalement. C'est de la foutaise de dire que c'est "difficile" de faire chabbat, c'est au contraire un régal de se reposer, de s'abandonner au repos autrement qu'en étant l'esclave de la consommation.

22 novembre 2022

Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait

LES CHOSES QU'ON DIT, LES CHOSES QU'ON FAIT (2020) - Film - Cinoche.comJ'ai vraiment beaucoup aimé ce film, qui aborde le sujet du désir sexuel. Il y a une très grande finesse dans l'explication du mécanisme du désir, beaucoup d'élégance dans les personnages, absolument aucune vulgarité.C'est une sorte de vaudeville dramatique, un imbruglio de sentiments.

C'est l'histoire d'un homme parisien qui vient rendre visite à son cousin à la campagne. Il n'est pas là, c'est sa compagne qui lui ouvre. Peu à peu, ils se racontent le début de leurs histoires d'amour réciproques, livrant leur intimité. Il y est question de personnes qui n'osent pas tomber amoureuses, y préférant l'ardeur du désir. Il y a toute une réflexion profonde sur le désir. C'est bien entendu un thème qui me parle énormément, car le désir est le moteur même de ma vie. Il y a longtemps, j'avais souhaité faire une thèse sur la sexualité. J'avais flashé sur foucault et son "histoire de la sexualité". Le désir est un sujet qui définit toute créature vivante, c'est grâce à lui qu'on avance dans nos choix.

Ce film est un petit bijou de finesse psychologique, il aborde aussi l'art de la fausseté derrière lequel on cache notre désir refoulé, positif ou négatif comme le désir de mourir suite à une trahison, la peur de l'attachement, le coup de foudre. J'ai beaucoup aimé que les scènes soient théâtrales, aucun dialogue n'est inutile. Pas de temps mort, un rythme lent qui donne de l'intensité aux personnages. De plus, la musique classique en fond est un régal. Fabuleux. Le message final, c'est que le désir de l'infidélité est sans fin, qu'on doit choisir un chemin et s'y tenir.

6 novembre 2022

prix du roman érotique gay 2022

 

le-requiem-du-danseur

Lorsqu'on m'a annoncé, mi octobre, que j'avais reçu le prix du roman gay 2022 , dans la catégorie érotique, pour mon livre "le requiem du danseur", j'en ai été très étonné. Quand j'ai envoyé, à la dernière minute fin août, mon ouvrage, je voulais juste être lu par le jury. Evidemment, j'ai ressenti une grande fierté suite à cette bonne nouvelle, c'est super de recevoir un prix national pour mon tout premier ouvrage. Et pourtant, je ne suis pas venu le 5 novembre au centre lgbt de beaubourg pour recevoir ce prix. D'une part, parce que ça tombait un samedi et que je suis indiponible ces jours-là vu que je fête chabbat ; d'autre part, je ne recherche plus les honneurs ; enfin, si j'avais fait mon discours de remerciement en présentiel, j'aurais certainement pleuré comme un bébé, incapable de me retenir. Pendant les trois jours qui ont suivi l'annonce de ce prix, j'ai pleuré, pleuré chez moi. De soulagement. C'est un infini soulagement d'avoir reçu le prix du roman gay, parce que ça veut dire que mon roman a eu l'echo tant espéré.

Ce roman, je l'ai écrit très vite, pendant le premier confinement. Il n'est pas parfait. Mais je l'ai écrit avec tout mon être, mes souvenirs, mes émotions. J'avais la sensation que je DEVAIS l'écrire. Pour les derniers chapitres, j'ai écrit pendant sept heures d'affilée, cela m'a épuisé nerveusement mais rendu heureux. Je voulais que ce livre soit entendu, compris, et dans l'idéal aimé. Mon objectif semble avoir été atteint. Parler du viol d'homme dans la communauté gay était risqué, mais si le jury a aimé mon roman, cela prouve que la communauté est aujourd'hui plus ouverte sur ce drame qu'il y a 20 ans. Il y a 20 ans, on me riait au nez quand j'en parlais, on me disait que la sexualité entre hommes était "naturellement" plus féroce, plus violente. On me disait que, parce que je me droguais, je cherchais forcément les ennuis. Or, si je me droguais, c'était justement pour oublier ces abus. Celui qui m'a sorti de cet engrenage en me donnant toute sa douceur, c'est mon mari. Ce roman est pour lui rendre honneur, d'une certaine façon.

Avec ce livre, D.Ieu m'a accordé la guérison. J'ai écrit ce récit parce que personne ne voulait écouter mon alerte, mon message. On me jugeait trop égocentrique, trop nombriliste, alors qu'en réalité j'avais très mal. Ce qu'il y a de pire dans le viol, c'est l'indifférence des autres, quand personne ne vous prend au sérieux quand vous dites que vous avez été violé. C'est pire que tout, ça vous entraîne sur le chemin du suicide. Je me dis que, si mon livre a reçu ce prix, c'est qu'aujourd'hui la jeune génération est probablement plus prête à parler de ce problème qui est resté un tabou pendant trop lontemps.
Je me dis, enfin, que je n'ai pas souffert toutes ces années pour rien. Qu'il y avait une bonne raison pour que je revienne sur paris en plein covid, que j'affronte mes démons intérieurs. Toutes ces douleurs qui me donnaient envie de mourir, elles ont enfin eu un écho auprès d'un public. Peut-être que certaines personnes n'aimeront pas mon roman, possible, mais depuis que j'ai reçu ce prix je me sens plus en paix avec moi-même, moins en colère, parce que ce livre est la preuve que, malgré tout, on peut survivre au drame du viol. Ce que j'aimerais par-dessus tout, c'est que "le requiem du danseur" aide d'autres personnes à faire le deuil de ce corps qui leur a été volé.

Cela me rappelle une phrase d'asia argento, au tout début du mouvement metoo, elle venait de dénoncer weinstein et se faisait insulter de pute par les médias italiens, par les gens dans la rue, sur twitter ; un jour, elle a publié une vidéo sur instagram (aujourd'hui supprimée) où elle disait, en pleurant, que "tout le monde a besoin de reconnaissance". Ce prix, c'est la reconnaissance à laquelle j'aspirais tant. Asia argento a parlé, dans son film autobiographique "scarlet diva", de cette agression. Elle a été si sincère dans la réalisation des scènes, du scénario, que son message a touché beaucoup de jeunes qui l'interpellent encore aujourd'hui dans la rue, en lui disant que son film les a guéris. C'est ce qui s'est passé pour moi. Alors, j'espère de tout coeur que mon ouvrage aura le même effet : donner un vrai message d'espoir à tous ceux qui, comme moi, ont vu leur honneur piétiné, bafoué, humilié, volé.

Voici mon discours de remerciement, que l'organisateur du concours a accepté de lire en mon absence:

"Mesdames, Messieurs,
C'est avec un immense honneur que je reçois ce prix pour mon ouvrage "le requiem du danseur". J'ai voulu, à travers cette histoire parallèle de drogue et de transidentité, aborder le sujet douloureux ,et ô combien actuel, du viol. Personne n'est à l'abri de l'agression sexuelle, ce qui engendre des dégâts psychologiques considérables et une grande difficulté pour reconstruire sa personnalité. Grâce à ce livre, j'ai souhaité à la fois mettre en garde les jeunes contre la toxicomanie et l'hypersexualisation des gays au sein de la communauté. J'espère de tout coeur que cet ouvrage sera d'utilité publique et permettra à la jeune génération d'aller au-delà des peurs sur la transidentité en suscitant une réflexion sur leur rapport au corps. Ecrire un roman érotique va, selon moi, de pair avec un engagement contre l'homophobie, le viol et la toxicomanie. Merci du fond du coeur, Alex N."

J'aurais pu me faire représenter par mon mari ou par la maison d'edition, mais j'ai préféré utiliser mes propres mots car il faut avoir les pieds sur terre quand on reçoit un prix pour son travail artistique. J'en avais reçu un, il y a 8 ans, pour un rôle de danseur, cela m'avait farci la tête de rêves de gloriole. Maintenant, je suis plus mature, je garde la tête sur les épaules car, même si les ventes du livre vont exploser du fait qu'Hachette va envoyer mon ouvrage un peu partout en france, la réalité c'est que je ne suis pour le monde éditorial qu'une énième vache à lait. Je n'ai aucune envie de me prendre en selfie avec mon prix pour le poster sur instagram, je prefère y voir simplement un tremplin pour améliorer encore ma façon d'écrire et être à la hauteur de mes héros littéraires classiques dont je suis si friand.

3 novembre 2022

Halewyn

Depuis quelque temps, fêter hallloween m'insupporte. C'est devenu comme noel, autrement dit une fête commerciale à l'extrême, dénuée de son véritable sens. Bien entendu, c'est une fête "mignonne", je l'ai vécue plusieurs fois quand je vivais au canada, j'ai eu la chance de voir un défilé dans la petite ville portuaire de salem, où cette nuit est plutôt une commémoration, le long du cimetière, de la chasse aux sorcières pendant l'Inquisition, qui fait d'ailleurs écho à son musée que j'ai beaucoup aimé.

Des gosses qui demandent des bombecs, des masques effrayants, des soirées amusantes, des concerts...ok c'est cool. Mais il est bien aussi de se remémorer qu'il s'agit à l'origine d'une tradition irlandaise nommée "samain", une fête celtique de 7 jours qui honorait la mort de l'année précédente en la décapitant à l'occasion de repas rituels, un peu dans l'idée de la saint-sylvestre, pour faire venir la nouvelle année. Cette fête paienne n'est devenue chrétienne qu'au VIII e siècle, la Toussaint le 1e novembre et la fête des défunts le 2 novembre, sur ordre du pape Grégoire III.


Halloween dérive de la légende flamande d'halewyn, écrite anonymement.J'ai eu grand plaisir à lire ce très court récit écrit en vieux français du moyen-âge. C'est l'histoire du seigneur halewyn qui est fort cruel. Toutes les personnes qui entendaient son chant étaient ensuite tuées. Un jour, une jeune princesse, séduite par ce chant fatal, décide de rencontrer halewyn dans une sombre forêt peuplée de créatures ténébreuses. Le lecteur la croit naive, mais non ! en fait elle fomente une ruse qui lui permet de décapiter halewyn dans un moment d'inattention avant qu'il ne la tue. Elle retourne dans son château, évide la tête et en fait une lampe, ce qui fait évidemment penser aux têtes de citrouille évidées illuminées pendant halloween.
Cette fête est associée au surnaturel, faisant là encore écho au "sid" de la tradition celtique, le lieu où résidait les dieux et les morts.

25 octobre 2022

où en suis-je ?

Depuis quelque temps, mon mari me dit souvent de ne plus avoir honte de moi. Pendant la crise du covid, j'ai pris conscience que j'avais du mal à accepter mon homosexualité. Pendant des années, j'ai été provocateur. Pour un peu, je me serais mis  à poil à la gay pride. On m'a toujours poussé à être impudique en public. Le souci, c'est qu'à l'origine j'ai une personnalité pudique, timide et sérieuse. Au fil de mon adolescence, j'ai développé une double personnalité mi ange mi démon. Un côté gentil, obéissant, discret et un autre qui est son exact opposé. Bien des gens ont dit de moi que j'avais un comportement schizophrène. En fait, j'ai surtout crée un masque pour me protéger de l'homophobie en "vomissant" mon corps, d'une certaine manière. J'ai joué au gars superficiel, impudent, au point que ça m'a collé à la peau et est clairement devenu une seconde nature.

Pendant les confinements, le port du masque m'a empêché de jouer ce rôle. Je ne pouvais plus sourire en public pour camoufler mon malaise, ma timidité. Voilà pourquoi j'ai été aussi mal en point pendant tout ce temps : j'ai été obligé de faire face à moi-même. Et ça a été dur, très dur de regarder en face ce qu'on est, ce qu'on n'est pas devenu. Alors, une idée a pointé le bout de son nez : et si je pratiquais plus assidûment le judaisme ? Mon mari m'a toujours poussé à renouer avec mes origines juives, mais j'ai été lâche, comme dans beaucoup de domaines, j'ai préféré fuir plutôt que de m'engager sur cette voie. Et puis, récemment, j'ai réalisé que j'en avais assez de vivre dans la honte. Toute ma vie, j'ai vécu dans la honte de ce que je suis, mon homosexualité, ma transidentité, mon ancienne toxicomanie, les agressions que j'ai subies. Tout le monde me disait que je n'avais pas le profil pour être un mari, encore moins un père, ce qui m'a fait perdre ma confiance en moi, en l'avenir. Récemment, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai contacté un rabbin isréalien pour lui demander si je pouvais aller étudier la Torah dans un kollel ( centre d'études juives pour les hommes mariés uniquement), malgré mon homosexualité. Je ne lui ai rien caché, ni que j'étais marié avec un homme non juif, ni que j'avais été "recalé" par des loubavitch il y a quelque temps, ni mon sentiment de honte, ni mon impudeur en public. Il m'a répondu gentiment et fermement : "Je pense que vous avez tout à fait raison.
Je connais plusieurs homosexuels orthodoxes, mais à ce que je sache en tout cas, eux n’ont pas eu de relation avec des hommes… mais ce n'est pas parce qu'ils ont cette tendance qu’ils doivent quitter la Torah.
Et même si donc vous continuez à faire à ce genre de péchés, ce n'est pas une raison pour ne rien faire.Je ne connais pas de Collel à Paris (je suis à Jérusalem), mais de toute façon ce n'est pas bien d'annoncer sur les toits que vous êtes homosexuel ; c'est une question qui vous concerne vous tout seul"

J'ai besoin d'être cadré par un rabbin. Je n'ai pas été éduqué par mes parents, ils se foutaient de moi, ils me disaient : "bah fais ce que tu veux, on s'en fiche". J'ai fait ce que j'ai voulu, cela ne m'a pas réussi du tout, j'ai sombré dans les ténèbres.

J'en ai vraiment assez d'entendre dire que les juifs religieux sont des sortes de monstres sectaires qui empêchent les autres de s'épanouir. Ils ont une logique différente de l'occident, voilà tout. Le judaisme développe l'idée d'une soumission à la religion, en ne cherchant pas à se différencier de son voisin pour ne pas l'humilier. Evidemment, c'est entièrement contraire aux moeurs occidentales qui poussent à la convoitise, l'apparence, le sexe effrené, la consommation, la compétition, l'orgueil. J'ai donc demandé au rav ron chaya de m'éclairer sur la façon dont je peux devenir plus pudique. Il m'a d'ailleurs dit qu'il m'aurait accepté très volontiers dans sa yéchiva à jérusalem. Je vais tenter de suivre ses conseils : ne pas parler de ce qui est sexuel (aie aie aie, moi qui parle souvent de cul), ne pas montrer sa chair en public et en privé (oups, j'ai une tendance nudiste au lit), ne pas dévoiler son corps trop longtemps dans la salle de bains ( ouille, ouille, moi qui adore me pavaner en me faisant des soins esthétiques). Je veux vraiment tenter de redevenir le gars simple et pudique que j'étais avant, ce côté -là n'a pas complètement disparu sous la couche de vernis (bah oui, je suis bigenre, hein) de provocation qui fut ma vie pendant si longtemps.

Je pense aussi que l'homosexualité n'est pas une raison pour abandonner l'étude du judaisme, j'aime fêter chabbat, j'aime la morale juive, j'ai aussi l'impression que je joue un rôle quand je suis dans la société non-juive, comme si je n'étais plus à ma place depuis quelque temps. Il y a des choses que je ne supporte plus du tout : les centres commerciaux, les réseaux sociaux, les bars, le shopping, le cinéma, les restos...C'est du vide. Je ne peux plus, j'ai besoin de tourner une page. Je ne sais pas si je vais y arriver, encore moins tenir ma résolution, mais je veux tenter le coup. Pour retrouver l'honneur qui m'a été enlevé à cause de cette impudeur forcée.

 

Concernant la tsniout chez les hommes...

Chalom Rav, Concernant la tsniout chez les homme, comment être en temps normale? Et en tant de prière ? Etude? J'ai vu que les hommes pouvaient s'habiller de la manière ou ils ont pas honte devant quelqu'un de pas respectable . Dans un de vos cours vous dite il faut cacher la clavicule ( [...]

https://myleava.fr

 


 Je joins un message reçu de l'association dvar torah, qui m'interpelle tout particulièrement suite à cette note :

"Il faut en effet savoir perdre lorsque l’on peut encore, à la grâce du Ciel, se redresser pour rebondir, au lieu de s’effondrer et abandonner."

Est-ce bien de dire : « Regretter, reconnaître et déclarer sans s’engager à ne plus recommencer serait finalement un encouragement à persister dans la faute » ? Doit-on le comprendre réellement ainsi ?

La Teshouva est un cheminement. Elle ne se réalise quasiment jamais complètement du jour au lendemain, mais plutôt par étapes. Prendre une décision de respecter une Mitzva est important et décisif. En s’engageant, de nouvelles énergies vont naître et, en définitive, HASHEM donnera l’envie, la force, puis la volonté d’accomplir encore une autre Mitzva. Celle-ci, à son tour, donnera l’envie, la force, puis la volonté d’accomplir encore une autre Mitzva, et ainsi de suite. Jusqu’à ce qu’on en vienne à se parfaire dans ce chemin de Teshouva. 

Il n’y a donc absolument pas lieu de désespérer et de se dire que c’est trop difficile de changer. D’autant qu’il y a des situations compliquées qui peuvent exiger bien des efforts et aussi du temps pour être résolues.

On se souvient de l’histoire d’un homme jeune qui avait suivi un séminaire de sensibilisation au judaïsme et qui, à la fin, a décidé de prendre sur lui d’accomplir une Mitzva. Il s’en ouvrit auprès du conférencier qui l’avait le plus impressionné. Celui-ci était perplexe et avait besoin à son tour d’être guidé par un grand en Torah. Il s’adressa à Rav Steinmann zatsal qui lui dit de s’engager à respecter la Mitzva de Kasherouth. Qu’il décide de manger strictement Kasher. Cela exige un engagement certain, qui implique la prise de dispositions claires. Mais si l’on est prêt à s’investir pour réaliser quelque chose de grand, il ne faut surtout pas hésiter. 

Or il s’avère, et c’est la raison pour laquelle de Rav Steinmann zatsal a indiqué d’accomplir cette Mitzva plutôt que toute autre, qu’en mangeant Kasher, tant pour la préparation des repas, la séparation des vaisselles pour le lait et pour la viande que des aliments permis, le cœur se libère. A contrario, manger « Treff » (non Kasher) « Metamtem Eth HaLev » = bouche le cœur, le rend imperméable, littéralement bouché à la compréhension de la Torah et empêche tout accès à notre patrimoine. De sorte que si le cœur est libéré, l’accès à la Torah est ouvert et la compréhension de ce qui est attendu de nous est accessible et fluide. Il est alors possible d’avancer à grands pas vers l’accomplissement de nouvelles Mitzvoth, une Teshouva mieux ancrée et plus complète, qui ne peut que nous rapprocher de notre Créateur. 

Alors c’est vrai que si l’on s’engage à ne plus fauter sans disposer des moyens de compréhension, mais aussi des forces et de la volonté pour y parvenir, on se trouve en porte à faux. Le moyen de s’en sortir et d’être cohérent est de s’engager à accomplir une Mitzva qui, comme on l’a vu, donnera l’envie, mais aussi des forces et la volonté d’en réaliser une autre, puis une autre, jusqu’à une Teshouva harmonieuse et digne de ce nom. Qu’on se rappelle de jamais se décourager, mai au contraire de n’offrir aucune prise à tout ce qui veut nous détourner et entamer notre détermination à progresser. Nous pouvons aussi demander, voire implorer, l’aide de HASHEM pour y parvenir. Nous ne pouvons que souhaiter Behatsla’ha Rabba ! Que chacun réussisse !

Rav Arié Benzaken m’a fait remarquer que ce qui précède ne concerne que « Ben Adam LaMakom », la relation entre l’homme et le Créateur, mais pas la relation « Ben Adam La’Havero », la relation entre l’homme et son prochain. Cela paraissait évident, mais mérite néanmoins d’être précisé.

Il est clair que si l’on commet le moindre tort ou préjudice à autrui, on a l’obligation de le réparer ou de le compenser pour obtenir son pardon. Il s’agit ici d’une relation très différente de celle qui lie l’homme à HASHEM Qui peut tout pardonner, notamment à Yom Kippour, voire à Shemini Atsérèth et, selon les ‘Hassidim, jusqu’à ‘Hanouka. Notons tout de même que « Ben Adam La’Havéro » dépend aussi de « Ben Adam LaMakom » puisque c’est une Mitzva de la Torah « VeAhavta LeRéakha Kamokha » d’aimer son prochain comme soi-même (Levitique 19,18).

 

21 octobre 2022

Amnésie criminelle, de stéphanie pluquin

couverture amnesie criminelle

C'est la première fois qu'un auteur me contacte personnellement pour écrire une chronique sur son roman. Je n'ai pas mis longtemps à accepter car le thème de l'agression a piqué ma curiosité.

C'est l'histoire de violette, qui tient un groupe de paroles dédié à des femmes infertiles en détresse psychologique. Un jour, elle se fait violer dans un parking. Peu après, voilà qu'un homme profondément accidenté est hospitalisé; il se réveille totalement amnésique et se fait appeler "john". Ensuite, divers incidents dramatiques se produisent à cause d'une psychopathe, et violette découvre qu'elle est enceinte. Une enquête est ouverte, laquelle piétine devant le manque d'éléments logiques de cette situation en apparence abracadabrante.

Moi qui ne suis pas trop fan des thrillers, j'avoue avoir été tenu en haleine jusqu'au bout, alors que c'est un gros livre (546 pages).
Même si le scénario est sombre, j'ai apprécié l'absence de vulgarités dans les dialogues. J'ai trouvé les personnages cohérents, l'histoire n'a rien de bancal, elle est même particulièrement bien ficelée. Le style d'écriture est cinématographique, on dirait un film policier.

Par contre, les paragraphes sont à mon goût trop compacts, j'aurais préféré qu'ils soient plus aérés, plus "digestes", moins en bloc. Cela donne une impression de longueurs. Il y a aussi des fautes d'inattention, mais cela ne gâche pas du tout la compréhension du texte.

J'ai aimé également le sens d'observation de l'auteure, les situations, les lieux et les réactions humaines y sont décrits minutieusement. Bien que le récit soit plutôt noir, stéphanie pluquin a su y intégrer des moments de légèreté agréables, notamment des instants culinaires qui m'ont mis en appétit !

En tant que lecteur, j'ai apprécié certaines reflexions concernant la psychologie de la personne agressée ainsi que le bonheur de la maternité, comme celles-ci :

"Chaque personne réagit différemment face à une agression, une maladie, un choc. Chacun développe des capacités surprenantes, mais aussi son contraire, des incapacités primaires qui semblaient pourtant acquises et bien encrées se dérobent parfois à leurs personnalités. Quand le corps humain se met en mode survie, il développe des stratagèmes incroyables pour préserver sa vie en faisant appel aux ressources insoupçonnées du moteur qu’est le cerveau. Tel un marionnettiste Quand le corps humain se met en mode survie, il développe des stratagèmes incroyables pour préserver sa vie en faisant appel aux ressources insoupçonnées du moteur qu’est le cerveau".

". Quelques flashs back la submergent, elle perd son souffle et sa respiration devient haletante et saccadée, elle panique, s’assied dans le bac de douche pour ne pas chuter. Repliée sur elle-même, ses genoux sur sa poitrine et ses bras cadenassés autour, elle se laisse pleurer. Elle qui pensait avoir pleuré tout ce qu’elle pouvait pendant ces derniers jours, apparemment son corps a encore des larmes à évacuer. Elle connait bien ce mécanisme d’auto-défense, ses patients lui ont décrit les moindres méandres de leurs esprits torturés et tout ce que cela impliquait, y compris les rouages corporels qui prennent le contrôle de tout. Toutes ces réactions sont normales et font partie du processus de reconstruction de la personnalité."

"Il faut être en pleine possession de ses moyens pour s’occuper d’un bébé, elle compte bien être au mieux de sa forme pour lui, toujours. Manger à nouveau normalement est une priorité absolue."

"C’est son bébé, le prolongement d’ellemême, qu’elle l’est mise au monde ou pas n’a aucune importance. Elle a eu la vie qu’elle a eu uniquement pour qu’elle soit prête à vivre cet instant, celui où son ange lui est apparu et lui a été confié. Vivre cette mission presque divine pour prouver à Dieu qu’elle est capable d’élever un enfant seule et d’en faire un homme et un citoyen épanoui, heureux et respectable aux yeux de la société. "

 

En résumé, stéphanie pluquin décrit des personnages d'écorchées vives, avec une certaine finesse psychologique qui nous évite l'ennui. "Amnésie criminelle" est un ouvrage autopublié qui a tous les éléments d'un bon thriller pour trouver son public. La fin est d'ailleurs surprenante.
Pour plus d'infos, j'ai posé quelques questions à stéphanie, qui m'a répondu avec gentillesse :

- Quand avez-vous écrit ce récit ?
** Le début de ce livre a été commencé il y a plus de 10 ans... Laissé dans un tiroir car à l'époque je n'écrivais que comme ça, pour le loisir...
Et puis en rangeant le grenier, mon mari a retrouvé ce texte il y a 2 ans. Une dizaine de pages à peine, juste un peu l'histoire de John, les autres personnages n'existaient pas encore. L'inspiration m'est venue en relisant ces quelques pages. Touchée par l'actualité, fière des femmes qui enfin dénoncent leurs bourreaux, mais aussi par le viol et agressions en règle général et surtout par la psychologie humaine face aux drames de la vie. Je suis friande de cinéma thriller et drame psychologique. J'avoue que le cerveau et ses mécanismes me fascinent !


- Avez-vous été influencée par le mouvement metoo ?
** mais oui bien sûr !! Toute femme est touchée par ce mouvement. La compassion est omniprésente dans ma vie. Je suis touchée également par le mouvement LGBT (prochain livre sur le sujet d'ailleurs, en pleine réflexion tout en écrivant la suite d'amnésie criminelle)
Je suis une fervente défenseuse des droits de l'homme en général et de la femme mais surtout de l'amour ! Pour moi hétéro, homos, trans... ce n'est que de l'amour, de soi d'abord ( chacun peut vivre sa vie comme il l'entend, tant qu'il est heureux moi ça me convient parfaitement ! ) et des autres.
Je hais les homophobes, les racistes et autres personnes intransigeantes et fermées.

- Est-ce basé sur une histoire vraie ou est-ce imaginaire ?
** c'est purement de la fiction, même si comme tout écrivain, certains traits de caractères des personnages m'impliquent moi ou des personnes qui me sont proches. Je l'ai écrit presque comme un film, en fait je me suis fait mon propre film mental et j'ai transcrit ce que j'aurais aimé voir à l'écran. D'ailleurs mes lecteurs me disent : tu devrais en faire un film. C'est que j'ai bien fait mon boulot et j'en suis contente !

- Quel est votre objectif en publiant cet ouvrage ?
** je n'ai pas la prétention de déclencher quoi que ce soit avec cet ouvrage. Mais si il peut servir un peu la cause féminine et surtout l'amour, j'en serai plus que honorée. L'amour est la seule chose vraie dans la vie et je plains sincèrement ceux qui n'ont jamais le bonheur ne serait-ce que d'y goûter.

Vous pouvez retrouver son livre sur sa boutique "doudou éditions" :

Livre Amnésie Criminelle

Amnésie Criminelle par Stéphanie Pluquin, édité par les Editions du Net Vous pouvez le commander sur le site de l'éditeur ainsi que sur Amazon, Cultura, Fnac.... Ou vous me passez commande, je l'achète pour vous et je vous le dédicace GRATUITEMENT !

https://www.doudouedition.fr



20 octobre 2022

l'artefact de mes plaisirs

 En feuillant le catalogue d'IDHommes, j'ai trouvé (innocemment) la page des plaisirs sexuels. Je me suis naturellement (et innocemment encore) arrêté sur le coin des godemichés et me suis rappelé (innocemment) mon tout premier sex toy fétiche, afin d'écrire ici un post tout sauf innocent.

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Quand j'étais jeune, personne ne me croyait quand je parlais de mon godemiché adoré. Il m'a été offert par un ami de mes parents quand j'avais 17 ans. Il était designer, on couchait parfois ensemble et il me ramenait souvent des états-unis des gadgets...émoustillants, qu'on essayait ensuite. L'un d'eux, c'est ce merveilleux sex toy haut de gamme qui avait coûté la peau des fesses (haha, jeu de mots pourri), environ 500 dollars à l'époque. D'habitude j'achetais mes gadgets plaisir dans les sex shop, la plupart des godemichés étaient manuels,parfois flexibles, mais celui-ci se collait au mur grâce à une ventouse et était mobile, ce qui permettait donc de prendre mieux ...position de la manette. Je me mettais à quatre pattes, dos au mur et hop, que du plaisir ! Je l'ai gardé 7 ans. J'ai eu de la peine quand il s'est cassé, parce que c'était vraiment le compagnon de mes plaisirs. Quand je ne sniffais pas de cocaine, me mettre ça dans les fesses calmait mes angoisses. L'effet était puissant, je me sentais partir, m'envoler vers des extases pas discrètes du tout. En général, je l'utilisais sans aucune pudeur quand mes parents n'étaient pas là. Je dis "sans pudeur", parce qu'à cette époque j'étais franchement borderline à cause de la drogue et je m'adonnais à un certain exhibitionnisme. Ma chambre donnait sur une étroite ruelle pavée et l'immeuble d'en face. Il y avait une petite fenêtre. Pendant plusieurs mois, il y a eu un locataire avec qui je m'adonnais à des jeux sexuels relevant clairement du voyeurisme. Il n'y avait pas de volets sur cette fenêtre de ma chambre, seulement un rideau que j'oubliais parfois de tirer. Un jour il m'a vu à quatre pattes sur ce godemiché en train de me faire plaisir, et cela l'a excité. Moi aussi. Du coup, après il venait se poster devant la vitre, et si j'étais à ce moment dans ma chambre, j'enlevais mon pantalon et lui offrais un spectacle de cul, à la fois totalement exhib' et voyeur. Il se masturbait ouvertement en me fixant quand je simulais en plus une fellation en suçant mon doigt, et jouissait sur la vitre. J'aimais cette impudeur, même si mon comportement borderline si extrême était probablement dû à la drogue que je prenais régulièrement. En plus de la coke, je mélangeais souvent alcool et cannabis, voire aussi le somnifère de ma mère que je piquais dans sa table de nuit. Si, à cette époque, j'avais eu un iphone, je me serais certainement filmé puis j'aurais tout publié sur youporn. Mon attitude était malsaine, je le sais aujourd'hui. Désormais, pour moi le sexe est chose privée.
Ma façon d'interagir avec mon corps allait au-delà de l'impudeur, ça frisait clairement la prostitution. Si le voisin m'avait donné de l'argent après mes "shows", je n'aurais pas dit non, même si je n'en avais pas besoin. J'étais dans un tel état de dépression, que je ne me rendais pas toujours compte de ce que je faisais, j'étais dans le flou à cause des substances ingérées.

Concernant mes enfants, j'ai toujours eu deux trouilles : qu'ils se droguent et qu'ils tombent dans le porno. Aujourd'hui, on voit plein de gamins qui regardent du porno cradingue sur internet dès l'âge de 12 ans. Ils ont envie de se sentir "grands", mais la vérité c'est qu'ils se salissent complètement. Voir des sites scatologiques aussi jeunes n'a vraiment rien d'épanouissant, bien au contraire !! J'en parle, parce que mon mari est psychologue pour enfants et il a parfois affaire à des patients qui ont ce problème d'addiction au porno, dès la puberté. Au bout d'un moment, ils se sentent "noirs à l'intérieur", pour reprendre leurs propres mots, à cause de tout ce qu'ils ont vu d'humiliant sur le web.


On a toujours dit à aurore qu'elle n'avait pas à avoir honte de son corps, le désir sexuel est une chose normale, humaine. Il ne devient malsain et diablement incontrôlable que si on le cadenasse par une trop grande honte qui le refoule comme objet. Le problème de ces gosses qui développent, comme moi, des addictions au porno, c'est qu'ils n'acceptent pas que la sexualité fasse d'eux des sujets, du coup ils deviennent les objets d'eux-mêmes. Pour ma part, je n'ai jamais voulu acheter d'accessoires sexuels sur des sites pornos, parce que ça favorise l'exploitation des gamins, ce nouvel esclavage. Il vaut mieux acheter légalement un godemiché comme celui que je présente, au moins on ne ressent pas de honte à l'idée de se donner du plaisir. Puis cet artefact est nettement plus pratique, disons-le, que ceux trop rigides où on est obligé de se contorsionner pour le garder en place bien au chaud dans son trou ...

18 octobre 2022

charlotte, la tsigane

Charlotte, c'était une fille qui était dans ma classe au lycée. Elle avait une origine arménienne, pratiquait l'occultisme. Elle disait parler à un fantôme de vieille femme qui, un jour, a dit quelque chose sur mon père (cela s'est révélé vrai). Elle tirait le tarot et m'avait dit que je faisais partie de "sept enfants magiques". J'y ai cru, puis je me suis ravisé en me forçant à penser qu'elle s'était foutue du moi.

Je refusais de croire que cette tsigane avait un pouvoir magique. Je refusais aussi de croire en mes propres origines tsiganes. J'ai toujours été complexé par cette ascendance, qui me paraissait étrange, suspecte, douteuse. Et pour cause, les tsiganes ont mauvaise réputation. Alors, pourquoi est-ce que je ressens l'ardent désir de me joindre à eux lorsque j'en croise sur les routes ? Pourquoi est-ce que je ressens cet attrait envers l'occulte ? Qu'est-ce que les gènes nous apportent : de la chance ou du poison ?


Charlotte, c'est une fille que j'ai voulu oublier et que j'ai pourtant imitée pendant des années, inconsciemment. J'ai toujours eu tendance à imiter les filles qui m'entouraient, comme si je voulais m'identifier à elles. Elle qui me semblait si inaccessible en vrai, me paraissait soudainement accessible, imitable, dès que je la revoyais en souvenir.
Charlotte a un enfant maintenant, elle qui buvait des bières tous les midis, fumait du cannabis et couchait avec n'importe quel amant après ses répétitions de danse. Elle me fascinait, elle et sa magie, elle et ses libertés.


Charlotte la tsigane, la magicienne, celle qui m'a fait prendre conscience de qui j'étais, malgré moi. Un tsigane, perdu entre monothéisme et magie, entre civilisation et nature, entre liberté excessive et honte de ce qu'il est.

16 octobre 2022

20 ans d'amour

Nous avions prévu de passer notre anniversaire de mariage à mers-les-bains, dans le même hôtel que celui où nous avons eu notre toute première escapade en amoureux. Mais avec la 8e vague de covid ainsi que la pénurie de carburant, nous nous sommes abstenus. Du coup, nous avons fait nettement plus simple : un repas chez le traiteur chinois. C'est un clin d'oeil à toute la bouffe chinoise qu'on mangeait à chaque fois que je l'invitais chez moi, au début de notre histoire, et qui remplaçait ce que j'avais laissé brûler dans le four...Avant, j'étais une vraie... quiche en cuisine lol. Maintenant ça va mieux, je suis capable de faire un repas de chef (quoique...) !


Cela fait donc vingt ans que nous sommes ensemble. Mariage, adoption d'enfant, travail, routines, sorties, prises de bec, câlins réconfortants, passion... Bref, tout ce qui fait un couple. Nous nous sommes mariés au québec, dans le jardin de notre maison, à une époque où le mariage gay était encore impensable en europe. Quand nous voyions tous ces militants contre le mariage homo, ça vous brisait le coeur, parce qu'ils ne comprenaient qu'il puisse tout simplement y avoir de l'amour entre deux personnes du même sexe. Les gays ont très souvent la réputation de vouloir uniquement s'amuser sexuellement, ce qui n'est pas faux, mais il ne faut pas oublier tous ceux qui désirent une vie tranquille, stable, aimante, heureuse. Et il y a aussi des gays croyants, qui aiment l'idée religieuse du mariage. Du moins, c'est notre cas à tous les deux. Même si on ne peut pas procréer, on a quand même tenu à construire un foyer, une vie de famille unie avec des principes moraux.

Pendant les confinements, j'ai réalisé combien je regrettais de l'avoir trompé à gauche à droite par le passé, j'ai gâché partiellement une histoire merveilleuse par peur de ne pas me sentir à la hauteur.

Mon matthew, c'est un homme élégant, qui s'habille un peu vintage, qui aime aider les jeunes à résoudre leurs problèmes psychologiques ; il est stable, équilibré, aime particulièrement être entouré de sa famille, manger, faire du sport ; il est passionné, un brin provocateur quand il s'y met, assez jaloux, patient, honnête, autoritaire aussi. Il m'a donné ce qui m'a toujours manqué : de l'amour et de la confiance en moi. Il me fait le plus beau des cadeaux quand il me dit qu'il est fier d'être mon mari. J'espère vieillir avec lui le plus longtemps possible, il est mon âme-soeur, je ne veux jamais être séparé de lui, même dans la mort.

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13 octobre 2022

Etre artiste

Quand on est artiste, est-on bon à autre chose qu'être soi-même ? Etre libre, de mes mouvements, de mes pensées, de mes paroles, voilà ce qui m'a toujours importé. Voilà pourquoi j'ai préféré devenir artiste plutôt que salarié dans une entreprise, je ne supporte pas qu'on m'impose une façon de vivre, de voir, de ressentir, de penser, de rêvasser. Mais, au final, je me sens si seul. C'est sûrement le prix à payer quand on veut vivre de son art comme unique argument pour rester en vie. C'est un sacrifice de soi. J'ai sacrifié la stabilité financière au chemin de la beauté sur lequel je me suis engagé il y a des années. Qu'il s'agisse de danser, de jouer de la musique, de faire des photographies ou d'écrire des livres, je me sens comme un paria en société, un de ces fabuleux parasites, un de ces cafards qui ont la tête dans les nuages pour mieux comprendre le sens des cieux. Vivre de son art, c'est mourir en société, mais c'est réussir à vivre une existence digne d'intérêt, pour soi et, peut-être, laisser une petite trace dans ce monde à venir.

8 octobre 2022

pôle emploi rayé de ma liste !


Je me suis désinscrit de pôle emploi. Enfin. Je pousse un ouf. Vraiment, je ne supportais plus. Mon expérience à pôle emploi fut assez déplaisante, j'ai passé mon temps à fuir ce qu'on me proposait. Je m'y étais inscrit l'an passé, pour faire face aux soucis financiers dûs au covid. Cette allocation nous a aidés. Heureusement que je me suis trouvé ilico presto une formation à distance pour empêcher la conseillère de me mettre dans un atelier bidon. Je me souviens encore de cette réunion collective idiote, début décembre, qui n'a servi à rien du tout, sauf à me faire chier pendant 4 heures en me sentant comme dans un CIO de lycée pour comprendre quelles étaient mes "compétences"...J'ai donc choisi en catstrophe une formation d'écrivain public au cned, puis la conseillère a repris le contact pour savoir si je voulais monter mon entreprise. Je lui ai dit oui pour qu'elle me foute la paix, mais elle avait en tête de me mettre pendant trois mois à l'atelier "créa projet".

Ce que je déteste à pole emploi, c'est que ça me semble hautement bidon, comme une sorte de piège qui se renferme sur les demandeurs d'emploi. Quoi que tu dises ou fasses, ça se retourne contre toi. Tu dis que tu as un souci de santé, on t'indique le chemin pour demander le statut d'handicapé ; tu dis que tu veux te mettre à ton compte en micro-entreprise, on te fout d'office dans un atelier de 3 mois ; tu dis que tu fais une formation à distance, on te répond que tu es quand même obligé d'assister aux prestations de pôle emploi ; tu poses par email une question d'ordre purement informatif, la conseillère t'envoie une convocation...Dès que tu touches de l'argent à pôle emploi, tu es catégorisé fainéant et surtout "redevable". Je n'ai pas du tout aimé l'incompétence des conseillers ni l'ambiance "centre social", je préfère abandonner l'allocation et revenir à mon travail de danseur qui n'est pas payé régulièrement. C'est juste que, tout est tellement plus cher depuis l'inflation, en particulier nos factures, y faire face demande certains sacrifices. Remarque, ce n'est pas plus mal, ça m'apprend à être plus responsable avec l'argent.

8 octobre 2022

voiture endommagée

 

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Du jour au lendemain, notre voiture nous a fait un coup bas : elle ne fonctionnait plus. Du coup, nous avons été obligés de la faire réparer, et cela nous vaut en ce moment un voiture de "courtoisie". Ce terme me fait marrrer... J'ai dit "bonjour, comment allez-vous ?" à a bagnole, par politesse, sinon elle se serait vexée...
Je n'ai jamais aimé conduire une voiture, ça me stresse, je préfère la moto, je me sens plus libre de mes mouvements. POur moi, la voiture est un outil de destruction massive, surtout depuis que j'ai failli avoir un gros accident il y a environ 6 ans. Je roulais tranquillement, puis un camion m'a dépassé, son moteur a perdu de l'huile sur la route. J'ai glissé, la voiture a dérapé sur le côté et elle a fait toutes sortes de va-et-vient très dangereux. Elle s'est soulevée sur les roues arrières, je me suis retrouvé en apesanteur sur le siège, puis j'ai manoeuvré comme un fou sur les vitesses pour que la voiture repique vers l'avant. La voiture a cogné sur les côtés. J'ai utilisé mon instinct de survie : au moment où la bagnole a regagné le sol brusquement, j'ai bombé le dos en bloquant ma respiration pour éviter un choc qui m'aurait détruit la colonne vertébrale. J'ai réussi à ralentir, la voiture de derrière m'est rentré dedans, c'est la conductrice qui (je l'ai vu dans le rétroviseur) a été secouée. J'étais avec aurore, à l'avant. Nous nous sommes pris dans les bras, heureux d'être encore en vie. Les autres conduteurs me regardaient, ahuris que j'aie réussi à m'en sortir. Plus tard, ma fille m'a dit, non sans humour noir : "tu devrais faire du rallye". Ouais,

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j'aimais beaucoup les auto-tamponneuses quand j'étais gosse, faut croire que ça m'a sauvé. Depuis, je suis toujours contracté au volant de la voiture.

3 octobre 2022

le pantaloon

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En tant qu'enfant de stylistes, on m'a toujours dit que le vêtement que l'on porte en dit long sur notre personnalité. C'est d'autant plus vrai pour le pantalon, qui reflète à la fois la montée du féminisme et celle du saphisme. Ce livre m'a toutefois mis par moments un peu mal à l'aise à cause de certains portraits extrêmes de quelques féministes radicales. J'ai retenu surtout les cas de madeleine pelletier et violette morris, très proches des transgenres actuels : la première doctoresse en ethnologie, anarchiste, qui se travestissait en homme tout en détestant les femmes, et la seconde, championne de sport, qui s'est fait retirer les seins, est devenue nazie et a fini assassinée.

Ce livre permet de connaître l'histoire houleuse du féminisme au travers le port du pantalon, qui était considéré comme un travestissement menant à la confusion des sexes, l'invertion sexuelle. Il était seulement admis pour les femmes pendant la période du carnaval et pour des cas exceptionnels de santé, sur autorisation de la police. Cet ouvrage aborde donc à la fois le féminisme et l'évolution du genre. Il m'a permis d'ailleurs de découvrir des ouvrages intéressants sur l'homosexualité.

J'ai été passionné par tous les chapitres de ce livre, surtout les 18e et 19e siècles, mais j'ai décroché à partir des années 1960. Tout simplement parce que, même s'il est nécessaire de comprendre la force symbolique du pantalon, il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui il est synonyme de grande vulgarité. L'unique argument pour vendre ces pantalons moulants se résume en deux mots : "être sexy". Bien que le pantalon ait été synonyme, jusqu'à Chanel, d'affranchissemt des femmes considérées comme des escalaves, désormais le pantalon est tellement moulant que ça fait des silhouettes dégueulasses, en plus d'attirer les pervers. A mes yeux, le pantalon actuel est un avilissement des femmes et jeunes filles, qui sont par ailleurs de plus en plus non binaires (pas de seins, pas de ventre, pas de hanches, pas de cheveux, aucune coquetterie). Je respecte davantage les femmes qui mettent des jupes correctes, décentes, droites ; il n'y a rien de passéiste à revendiquer un retour à la pudeur des femmes, ce qui ne signifie pas du tout les enfermer dans un carcan. La vraie prison des femmes aujourd'hui, c'est ce pantalon sexy qui les humilie bien davantage que les jupes longues.

Notons que le terme "pantalon" dérive à l'origine du personnage de commedia dell'arte nommé "pantaleone", comme si finalement le pantaloon était une mauvaise blague...

Je suis très mitigé à l'égard du féminisme. D'un côté,je suis entièrement pour, parce que c'est un droit humain au même titre que le droit des enfants, celui des animaux, celui des gens de couleur, celui des handicapés, celui des homosexuels... Mais d'un autre, ayant grandi avec une mère qui, au prétexte de se dire féministe et moderne, refusait de s'occupait de son foyer, ne parlait pas à ses enfants, ne cuisinait pas, ne faisait pas les courses, détestait les garçons, passait son temps à regarder la télé, à fumer des clopes, à parler mal, à se plaindre d'être "condamnée" par sa maternité à rester à la maison, je ne vois pas comment je peux respecter ces nanas-là qui sont la majorité des femmes d'aujourd'hui. Quand votre propre mère vous dit, à 12 ans, au nom d'un prétenu féminisme : "avec ton père je ne voulais pas d'enfant, j'aurais préféré avoir une fille, je ne t'ai jamais donné le sein ça me dégoûtait"...

 

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