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ma vie et moi
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psychologie
30 août 2021

Où sont les amis ?

Hier, nous avons vu manu. Je ne voulais pas le voir seul, après 16 ans d'absence. Mon mari et ma fille m'ont accompagné. C'était une manière de montrer à manu que j'avais changé, que je n'étais plus le mec facile d'autrefois. Mais il n'a eu aucune parole déplacée. Il m'est apparu tout à fait clean. En 16 ans, il en parcouru du chemin : il a perdu son conjoint dans un accident de voiture il y a 4 ans, après 8 ans de vie commune. Ils étaient pacsés. Manu m'a parlé comme à un ami, non à l'amant que j'étais épistolairement pour lui, à l'époque. Je lui en suis reconnaissant, car je me suis senti plus en confiance. Je ne voulais pas qu'il y ait trop d'intimité entre nous, même si je n'avais qu'une envie : le prendre dans les bras et lui faire d'énormes bisous sur les joues. Il m'a tellement manqué quand je vivais au canada... Mais comme il avait l'habitude de pas donner de nouvelles pendant parfois plusieurs mois d'affilée, je ne me suis pas inquiété de son silence. Puis j'ai fini par l'oublier. Pas complètement du reste, car son amitié me manquait. On se connait depuis l'âge de 8 ans, à l'école de danse. Puis, à l'adolescence, il a été mon premier amour. Mon premier vrai chagrin, aussi, puisqu'il voulait qu'on reste seulement amis.



018J'ai passé une très agréable journée en sa compagnie, dans sa maison de banlieue parisienne. Il nous a emmenés chez un chocolatier. Les chocolats sont excellents, de vraies oeuvres d'art ! Par contre, dans la soirée, j'ai eu une très mauvaise surprise. Je me suis connecté sur twitter et j'ai contacté "l'amie trans" dont j'ai déjà parlé par le passé. Après la gentillesse de manu, je me suis heurté à la froideur de l'autre, son indifférence. Quand j'ai voulu comprendre son silence depuis 2 mois, il m'a donné un prétexte bidon qui m'a énervé. On s'est bloqués mutuellement. Voici comment se terminent deux ans de prétendue "amitié" avec cette personne. Je me suis rendu compte à quel point c'est quelqu'un de prétentieux, superficiel, violent, fourbe. Il est prêt à agresser ses propres parents parce qu'ils ne comprennent pas sa transidentité. Il est fou. Pourquoi parler avec quelqu'un régulièrement, pour au final se rendre compte qu'on est de parfaits étrangers qui n'ont rien à se dire ? L'hypocrisie me rebute au plus haut point.

De toute façon, je boycotte de plus en plus les réseaux sociaux. J'ai rencontré trop de gens qui veulent savoir si j'ai un compte instagram / facebook/twitter, non pour faire ma connaissance et savoir ce que j'ai dans la tête, mais pour matter ma vie, ma tête par voyeurisme. ça me gonfle grave, là. Je suis nostalgique de l'époque où internet n'était pas omniprésent dans nos vies. Je ne veux plus nouer d'amitié avec qui que ce soit jusqu'à nouvel ordre.


Du coup, je n'ai dormi que 3 heures. En plus, j'ai fait un cauchemar. Un mélange d'absurde et d'horreur. Je parlais aux animaux, et on entrait dans une cabane. Je leur demandais pourquoi j'attirais autant le malheur, la poisse. Un lapin se mettait alors à renifler l'air puis me disait : "ça ne vient pas de toi, mais de ceci", et il me montrait une tête de cerf empaillée au-dessus de moi. Il mettait sa patte à l'intérieur et quand il la retirait, elle était ensanglantée. "Il y a eu la mort ici, il faut jeter les autres". Alors je jetais les autres animaux empaillés. Je me suis réveillé avec une folle envie de devenir vegan...J'ai fait quelques recherches et il s'avère que quand on rêve d'un trophée de chasse empaillé (surtout un cerf), cela signifie une liaison décevante et conflictuelle, voire la disparition d'un ennemi hautain...

 

 

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25 août 2021

Me vider la tête, la nuit

Cette nuit, je suis sorti. Je me suis réveillé vers minuit, mon homme dormait. J'ai écrit un mot, que j'ai déposé sur la table de chevet : "ne t'inquiète pas de mon absence, je rentre ce matin". Finalement, je suis revenu vers 2h30. Je voulais réfléchir. J'ai juste déambulé, sans trop de me préoccuper de la direction.Juste le besoin de me vider la tête, mais aussi de retrouver un semblant de sensation qui était celle de mes 19-20 ans: la liberté. Je suis nocturne depuis très longtemps, par périodes. A chaque fois que je mène une vie diurne et rangée, je finis par étouffer et craquer. Ou alors je deviens super intolérant, comme si mes pensées et sentiments se bloquaient dans un tiroir hermétique.


J'ai beaucoup discuté avec ma belle-mère sur skype, ces derniers jours. C'est une femme que je respecte énormément. J'aime son bon-sens. Elle m'a aidé plus d'une fois à accepter mon homosexualité. Car dans le fond, malgré mes sourires, malgré mes provocations et mes extravagances, je n'aime pas être gay. J'ai trop associé l'homosexualité aux gens malsains que j'ai rencontrés.Et je n'arrive pas à défaire cette image négative de mon esprit. Ma belle-mère a été sexologue. Elle discerne vite les "noeuds" chez les autres. Le souci auquel je suis confronté, elle l'a deviné rapidement, après quelques phrases. Parce qu'elle me connaît.


Depuis quelque temps, je me tourne vers le judaisme traditionnel. J'écoute des cours. Seulement voilà, ces cours contiennent parfois des propos homophobes. Comme celui de l'autre jour, où la rabbanite décriait les lois civiles du gouvernement d'israel au sujet des mariages interdits. "Puis cette... G.pride...brrr, je ne veux même pas les nommer". Voilà, tout est dit : pour les juifs religieux, je suis inommable, abominable. La religion est très importante pour moi, j'en ai besoin. Mais ces propos méprisants sont pour moi comme une lance qu'on pointe vers moi pour m'empêcher d'entrer dans leur monde. Cela fait des années que je n'ai pas mis les pieds à la synagogue, parce que mon aspect efféminé m'a rendu suspect aux yeux des pratiquants. ça m'a fait mal. Seulement, je n'aime pas non plus les juifs libéraux. Ils sont censés être plus ouverts d'esprit, mais de ce que j'en ai vu, je ne les trouve pas plus bienveillants que les autres. Du coup, je me sens coincé entre mon désir de pratiquer une religion qui me parle, et celle d'être heureux en ménage.

Quand je suis rentré cette nuit, j'ai réalisé une évidence depuis 18 ans : je me sens bien avec mon homme, mon mari. Je me sens en sécurité avec lui. Je n'ai pas envie d'aller chercher ailleurs un bonheur que j'ai déjà chez moi. Je me suis couché, il a ouvert un oeil instinctivement, m'a souri. Je me suis pelotonné tout contre lui, lui ai pris la main. Nous nous sommes endormis ainsi, entrelacés. Peut-être qu'aux yeux des juifs religieux nous sommes un couple interdit et innommable, mais à mes yeux il est un trésor. J'ai besoin de l'amour de Dieu mais aussi de celui de matthew. J'espère juste que Dieu ne me voit pas comme une abomination.

 

 

21 août 2021

Vieux con ?


Ce matin, j'ai engueulé des jeunes qui traînaient dans la rue en face chez moi. J'étais dans le jardinet, je voulais faire mon sport mais leurs ricanements m'ont énervé. Donc par-dessus la grille, je leur ai fait la morale : "vous ne pouvez pas la mettre en veilleuse ? Il est 5 heures du matin ! Cessez de hurler, c'est la moindre des civilités !" Je m'attendais à des insultes. Ben non, un gars s'est excusé tout de suite : "excusez nous monsieur... on est jeunes, on profite...on a un peu bu...s'il y a le moindre problème, appelez la police." Cela m'a un peu destabilisé. Du coup je me suis calmé, je leur ai dit que ce n'était pas mon but, que je leur demandais simplement de parler moins fort et j'ai insisté sur le "merci" (un peuf forcé, c'est vrai).

Voilà pour l'anecdote. Le souci, c'est que je me suis senti mal après.Terriblement vieux con. Pourquoi ? Parce qu'à leur âge j'étais comme eux. Je leur ai dit "moi aussi j'ai eu une jeunesse, je ne hurlais pas comme ça". C'était un demi-mensonge. Quand je prenais de la cocaine, j'étais tout sauf discret. Il m'arrivait aussi de picoler dehors. Il n'y a pas si longtemps d'ailleurs, je levais souvent le coude...A ce moment-là, j'ai eu l'impression d'être comme ceux qui me faisaient chier constamment par le passé, et je sais à quel point ce mépris peut être destructeur...

Ma fille me traite de rabat-joie. Mon homme me dit que je tiens des propos homophobes. Alors, la question que je me pose est celle-ci : pourquoi suis-je devenu si intolérant ?
J'ai toujours eu un caractère intransigeant, c'est à la fois ma force et ma faiblesse. Cela me rend déterminé, mais borné également.
J'ai le sentiment d'être frustré depuis cette crise de covid. Est-ce qu'on est tous dans le même bateau ? Ou est-ce qu'il y a des meilleurs et des pestiférés ?
J'essaye d'être quelqu'un de bien, parce que dans le fond je ne me sens pas quelqu'un de bien. Alors, je me raccroche à des valeurs morales conservatrices. J'en ai marre qu'on ne me prenne pas au sérieux, marre qu'on me juge sans apprendre à me connaître. J'ai tout le temps tous les défauts du monde : je suis dur, je suis capricieux, je suis immature, je suis autoritaire, cinglé...On me rend responsable de la déprime des autres, on m'accuse du ton que j'emploie.

Ma fille dit avec certitude que je fais ma crise de la quarantaine. A-t-elle raison ? Est-ce que j'ai envie de devenir ce genre d'homme ? Pas vraiment, non. Je suis nettement moins patient qu'avant. Je fais des insomnies régulièrement, aussi, ce qui n'arrange pas mon tempérament,me rend aigri. Aigri, c'est le terme qui me convient le mieux. Vieux con de droite.

Parfois, il m'arrive de faire le même cauchemar : je rêve que je me suicide, que je me coupe les veines du poignet. Je me réveille à chaque fois en sursaut, avec une douleur au coeur et une envie de pleurer. Parce que, c'est souvent un sentiment que je ressens à l'état conscient. S'il n'y avait pas mon mari pour être le pilier de mon existence, je ne sais pas je resterais en vie. J'ai quelquefois des pensées très tristes. Je me dis que si j'avais une maladie mortelle, je ne me soignerais pas. Je n'en ai pas envie, j'ai assez souffert. Je laisserai dieu faire son oeuvre.


humeur : triste

16 juin 2021

mon blog a 1 an

 

annif_blog

Cela fait un an que je tiens mon blog. Qu'est-ce que je pense de cette expérience ? Je suis mitigé. D'un côté, cela me plaît. J'aime écrire des notes sur divers sujets, tant sur la danse que les bouquins ou les saints chrétiens. J'aime l'idée de transmettre des messages aux autres. Mais d'un autre côté, j'ai parfois l'impression d'écrire un peu dans le vide. Je remercie sincèrement phany pour ses commentaires réguliers qui me font plaisir, mais pour les autres il n'y a pas de retour alors que je commente souvent leurs blogs. Pourquoi ne vient-on pas ici ? Je ne suis pas à la recherche effrenée de statistiques ou de commentaires, je ne veux pas avoir "mon heure de gloire", je souhaiterais simplement un échange humain. Je  ne peux pas m'empêcher d'avoir en tête ce qu'on disait des blogs au tout début.  On disait que c'était un moyen d'etre soi-même. J'avais 19 ans, j'aimais cet anonymat qui donnait du sens à ce qu'on écrivait. Car on ne faisait pas qu'écrire des notes lambas, on livrait une partie de soi, des pans de vie, des souvenirs, des réflexions intimes. On donnait de soi-même dans son blog, c'était un échange avec autrui. Certains parlaient de leur ennui un quotidien, ce qu'ils cachaient à leur entourage. Le virtuel faisait sens au réel. Mais aujourd'hui ? 

26 mai 2021

vintage

J'ai passé ces dernières semaines à vivre normalement. Ce qui veut dire, dans mon langage, "sans internet".


Je me suis rendu compte que, quand je suis sur le web, le temps passe à une vitesse éclair. Et je n'aime pas ça du tout. Certains jours durant le confinement, alors que je m'ennuyais, il m'est arrivé de surfer sur internet toute la journée. Pour des conneries : laisser un commentaire par ci, regarder mes emails par là, poster un message sur un forum par ici, voir les commentaires sur mon instagram ...En fin de journée, j'avais à chaque fois la même sensation : celle de n'avoir rien fait de ma journée.Ce n'est pas comme quand j'écris une note sur mon blog. Quand je poste une note sur les saints chrétiens , je fais des recherches historiques. Quand je poste un avis littéraire, je prends le temps d'analyser ce que j'ai lu. J'ai la sensation de construire quelque chose, même si c'est bref. Pareil quand j'écoute des cours de torah sur internet : un cours de 25 minutes, un 2e cours, puis un 3e. Une heure et demie de concentration où j'ai appris de nouvelles choses. Mais les réseaux sociaux, les forums... je ne peux plus.


Je connais des geeks qui sont incapables de vivre sans internet. Montre connectée, télé connectée, lampe connectée, frigo connecté, radio connectée, brosse à dents connectée, vélo fixe connecté, voiture connectée, sex toy connecté, four connecté, iphone sous l'oreiller la nuit, jeux vidéos en ligne, matter les influenceurs de mode ou de musique sur youtube...Quand je dis que je ne suis pas geek, on me regarde avec des yeux écarquillés comme si j'étais un alien. La mentalité du "tout , tout de suite" est très répandue mais très toxique. On veut voir, TOUT DE SUITE, qui se connecte sur facebbok ou twitter.On veut voir, TOUT DE SUITE, qui laisse des commentaires pour pouvoir y répondre TOUT DE SUITE. On veut répondre TOUT DE SUITE aux appels et textos.


Pour moi internet est un outil de communication, point barre. Plus le temps passe, plus je deviens vintage. Re-deviens, plutôt, car je n'ai jamais aimé l'hypermodernité. Je me suis forcé, pour sembler cool et ouvert d'esprit, à intégrer le web dans ma vie quotidienne mais la vérité, c'est que j'ai l'impression d'être l'esclave des autres. Etre toujours dispo pour les autres, très peu pour moi. Je me sers d'internet ponctuellement, pour le travail, pour des choses administratives ok. Mais dans la vie privée, mon mari et moi y allons peu. Juste regarder de temps en temps les mails mais c'est tout. Pas de netflix, pas de twich.


Ces dernières semaines, j'ai lu. J'ai crée des photos d'art. J'ai repris le spectacle. J'ai écrit mon roman. J'ai fait du sport. J'ai cuisiné. J'ai dormi. J'ai discuté avec mon homme et ma fille. On a habitué aurore à éteindre son iphone la nuit, pour lui éviter des soucis de sommeil. Bon en fait, elle n'a pas le choix : on le lui confisque. Mais au moins, elle ne devient pas myope en étant accro aux écrans. Avec internet, il y a des limites à ne pas dépasser. C'est utile jusqu'à un certain point.


J'ai besoin que ma vie ne soit pas un ramassis de virtuel.Besoin d'avoir ma vie en main, quoi.


Sur ce, ma miss conneries (mon chat) s'est trouvée une nouvelle occupation : croquer mes livres. Elle renifle les pages, joue avec et ...craaac, elle les mord (je l'ai prise en flagrant déli ce matin ) ! Je me retrouve donc avec trois trous de crocs dans la couverture du roman que je lis en ce moment.

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10 mai 2021

oeuvres complètes de musset

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On m'a offert un très beau cadeau : la collection des oeuvres complètes d'alfred de musset datant de 1867. Je ne m'y attendais pas du tout. C'est mon chéri a pris l'initiative d'acheter cet ensemble littéraire pour me remercier des efforts que j'ai faits ces derniers temps. Il ne pouvait pas me faire plus plaisir. Non seulement parce qu'alfred de musset est mon auteur favori, mais surtout parce que ce cadeau montre qu'il m'aime comme je suis.


J'ai découvert musset à l'adolescence. J'avais 17 ans quand j'ai lu "la confession d'un enfant du siècle". Un livre qui m'a changé en profondeur. J'avais souligné des phrases. Il a été très important pour moi. C'est ce livre qui m'a fait connaître et aimer les romantiques. Hélas je l'ai perdu pendant mon déménagement au canada. ça m'a beaucoup chagriné.


Entre les livres anciens et moi, c'est toute une histoire qui a débuté à l'âge de 15 ans. Pendant que les autres de mon âge étaient fanas des jeux vidéos, moi je collectionnais les livres anciens. J'en ai un bon nombre maintenant, du 17e au début du 20e siècle, des grands formats comme des minis, de très bonne qualité comme de moins bonne.


La plupart des librairies anciennes sur paris ciblent une clientèle très aisée. Avant ,j'utilisais le fric de mes parents mais maintenant...

J'ai été collectionneur de mes 15 à 19 ans. Puis j'ai arrêté. Je trouvais seulement quelques bouquins anciens au hasard des brocantes. J'ai repris ma collection l'année dernière. Chez boulinier (qui a fermé à saint michel après le 1e confinement...), j'ai trouvé quelques livres du 19e et 20e siècles à des prix dérisoires (3 euros), ce qui m'a redonné envie de me plonger dans cet univers. On m'a proposé d'aller chez Picard et fils, mais ce sont des prétentieux là-bas qui vendent leurs bouquins une vraie fortune. Et il n'y a pas forcément ce que j'aime. Certains collectionnent les livres anciens simplement parce qu'ils font une jolie déco murale. Or moi, je les lis. J'aime leur odeur, leur texture, leur couverture, leur(s) histoire(s).


J'ai nettoyé ces dix petits volumes (un colis sur-emballé pesant 2 kilos 4 ) avec de l'huile, pour nourrir et protéger le cuir de la couverture. Les pages sont dorées sur le dessus. Un vrai bijou dont il faut prendre soin.


Les livres anciens vivent chez moi et je vis avec eux. Pour moi, ce n'est pas un accessoire mais un lieu de vie, de rêve. Et cela, mon homme l'a compris. M'avoir offert les oeuvres complètes de musset (jusqu'aux oeuvres posthumes et les critiques littéraires !) , c'est faire preuve d'une grande finesse d'esprit. Il me connaît très bien et m'accepte comme je suis. Il ne me réduit pas à mon apparence, il aime ce que j'ai dans le coeur et la tête. J'ai dit à mon mari et ma fille (qui elle aussi a été complice du cadeau pour me remercier d'être son père) que je les aimais très fort,que j'étais fier qu'ils soient ma famille.


En ce moment, on est vraiment heureux ensemble.

 

4 mai 2021

dominé-dominant

Mon moral va mieux.

J'ai été dans un état lamentable, mais ce fut malgré tout l'occasion d'aller mieux. Bien mieux. Et cela, grâce à mon homme.Quand je lui ai avoué l'agression que j'avais subie ily a 4 ans, j'ai bien vu qu'il a été vexé, en colère, blessé de mon silence. Mais il a été ensuite aux petits soins envers moi. Puis surtout, surtout, notre relation a formidablement évolué depuis.

 

On a toujours eu une relation dominé/dominant, et ce depuis le début. Mais comme il est d'un caractère jaloux, il avait parfois la main un peu... leste, disons, quand il apprenait que j'avais des amants. Cela est arrivé deux-trois fois, maxi. J'ai toujours pensé que je l'avais mérité, j'avais tendance à faire n'importe quoi. Puis il a regretté ses gestes-là et n'a plus recommencé. Les années ont filé, nous sommes partis vivre au canada, nous nous sommes mariés, nous avons élevé notre fille, j'ai fait ma carrière de danseur, lui a changé de boulot (il était galeriste puis est devenu psy pour enfants).

Mon aveu récent a changé ce rapport dominé-dominant. Il a pris conscience de la force, de l'abnégation dont j'avais fait preuve durant1547 quatre années afin de paraitre heureux et normal. J'avais honte de ce qui s'est passé, je ne voulais pas lui imposer ce poids. Je ne voulais plus y songer, préférant continuer à vivre malgré des cauchemars. Il a pris conscience de ce que son autorité naturelle a tendance à me faire un peu peur, d'où ma manie de cacher mes soucis.

Matthew est la seule personne aux yeux de qui je suis quelqu'un de bien, un homme de valeur. Tout le monde voit en moi un gars perdu, fragile alors que lui voit mes forces.

Aujourd'hui, notre relation prend une tournure plus égalitaire. Cela me trouble un peu car je n'ai jamais eu droit à un lien égalitaire. Ma mère qui me frappait et m'insultait au moindre prétexte, les règles de la danse classique auxquelles je devais me soumettre sans rechigner sous peine d'etre viré de l'école, mes amants violents qui se croyaient tout permis. J'ai toujours eu, aux yeux des autres, un profil d'agressé, trop "féminin". Mais pour mon mari, je suis autre chose : je suis un être humain, avec sa valeur, ses valeurs.


Quand il m'a dit que j'étais le coeur de sa vie, j'ai pleuré... mais de joie intense,cette fois-ci. Cette nuit-là quand je l'ai senti se blottir contre mon torse, alors qu'on était allongés surle lit, j'ai senti mon coeur battre d'extrase. D'habitude, c'est moi qui me pelotonne entre ses bras, pour faire de lui un rempart entre le monde extérieur et moi. Là, matt perd un peu de sa superbe machiste, autoritaire, pour me montrer un visage plus doux. Déjà qu'il me plaisait énormément avant ce moment, mais alors là .. !


Mon moral se porte mieux, néanmoins je reste figé sur ma décision de ne plus fréquenter les hommes binaires, hétéros ou gays. Je ne peux plus du tout supporter leur arrongance, leur mépris, leur intolérance, la justification de leur vices, leur rigidité , leur méchanceté. Ils m'ont trop fait de mal. Il y a un moment où le corps crie "stop !". Quand on est à saturation, on ne peut plus faire semblant. Le seul homme que je tolère dans ma vie, c'est mon mari. Au moins, lui ne me réduit pas à un corps. Il a d'ailleurs été très touché du livre que j'ai publié (il a lu le manuscrit), il le trouve vrai, humain. Puis ça lui a rappelé des souvenirs.Ce roman (qui est désormais disponible à la vente) relate le contexte dans lequel a débuté notre histoire d'amour. Il est la flamme de ma vie. Je l'aime tant.

Sur ce, j'ai fini d'étudier en vidéo le texte "alé chour". Cela m'a fait du bien d'entendre des propos qui me conviennent, j'en ai assez de faire semblant de me sentir bien dans cette société matérialiste.

19 avril 2021

papa rabat-joie

Rabat-joie. Vieille école.


C'est ce que me reproche ma fille depuis quelque temps. La connaissant, je sais ce que ce n'est pas méchant, mais j'ai préféré la remettre à sa place. Elle a un bon fond, mais a un peu trop tendance à me voir comme le "papa copain". 
Elle considère mon mari comme son père. Après tout, c'est lui qui l'a adoptée. Et il est plus âgé que moi de dix ans. Moi, j'aime aurore comme ma propre fille, tout autant que mon fils lorenzo, mais elle prend avec moi une liberté de ton qu'elle n'a pas avec matthew.

Je lui ai toujours permise d'être plus franche avec moi, j'ai toujours été moins sévère avec elle. Mais depuis qu'elle se forme comme future jeune femme, je suis un peu mal à l'aise parfois. Tant qu'elle était enfant, on lui enseignait certaines choses, on la cadrait. Maintenant, elle a son propre jugement, on ne peut plus l'éduquer de la même façon qu'à l'âge de 10 ans. Je n'ai jamais utilisé l'autoritarisme comme forme éducative , toutefois je ne veux pas être le "papa copain" trop permissif parce que sinon aurore va devenir capricieuse.

Ce qui me pose problème, c'est qu'elle voit bien comment je suis avec mon homme. Elle a compris que j'étais non binaire, que je n'avais pas hyper confiance en moi, que je suis soumis à mon homme. C'est lui qui décide dans notre foyer. Il n'est pas violent, mais a une autorité naturelle qui fait que je m'écrase assez facilement. Et aurore a un peu tendance à en profiter en venant me voir pour obtenir ce que mon homme lui refuse.ça a marché, remarque.

Mais depuis plusieurs mois, depuis la crise du covid en fait, je me replie sur moi meme, je rentre dans ma coquille. J'ai des périodes de phobie sociale plutot pénibles qui ont changé mon caractère par rapport à l'an passé. Je préfère rester dans mon coin, lire, écrire, étudier un texte. C'est ma "vraie" personnalité qui ressort, celle que je n'ai jamais aimée, celle que je me suis évertué à tuer pendant des années tant j'en ai honte.

Pourquoi j'ai si honte d'etre sérieux ? Parce que , quand j'étais à l'école, je me suis fait agresser à cause de ce sérieux. Pendant un an au collège, puis pendant un an au lycée, j'étais le bouc émissaire de la classe. Ce harcèlement m'a marqué profondément. Puis il y a eu une "amie" qui m'était chère et qui m'a largué comme une merde à 18 ans à cause de ce sérieux. Bref, j'ai perdu beaucoup à cause de ce coté intello. Voilà pourquoi j'ai tout fait pour devenir une autre personne, quitte à etre caricaturale dans mon homosexualité. Seul mon homme a vu au-delà de mes apparences trompeuses. Il aime la personne sérieuse que je suis, mais moi je ne m'aime pas.

Papa rabat-joie, c'est clair.

 

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11 avril 2021

fragilités

Eh bien nous y voilà, aurore a eu 17 ans. On lui a offert des livres.
Bien que confinés, on lui a donnée l'autorisation ce jour-là de voir son petit ami. C'est un gars normal, qui semble équilibré. Ils sont tous deux férus d'écologie. 
La seule chose que j'ai toujours souhaité pour aurore, c'est qu'elle ne me ressemble pas psychologiquement. Qu'elle mène une vie saine. Elle en prend le bon chemin. 
Avec ses cheveux bleu et rose, elle nous fait marrer :-)

Mon homme a été voir le médecin : il a un souci d hypertension. Il est le seul à se démener depuis des mois à travailler pour nous éviter un gouffre financier, cela l'a stressé. Du coup je me suis inscrit à pole emploi. ça ne m'enchante pas du tout mais on a besoin momentanément d'une allocation, on n'a pas envie de ne plus pouvoir payer notre loyer.
Je n'achète plus rien depuis des mois, hormis des courses alimentaires.

J'ai l impression que le covid sonne le glas de ma carrière.
A presque 40 ans, on est jugé trop vieux pour rester danseur, on doit se reconvertir ou en chorégraphe ou en prof de danse. Avec les écoles fermées, je ne risque pas d'enseigner et chorégraphe est compromis. En tant que danseur pro, je peux continuer le spectacle, mais c'est à nos risques et périls. Je ne dirige pas (par choix) une grosse troupe, mais deux danseurs ont attrapé le covid, ainsi qu'un musicien. Cela plombe le reste. Pourquoi répéter en salle si le spectacle ne peut pas etre représenté à cause du couvre-feu ? Vais-je quand meme me produire dans des théâtres privés ? Est-ce que je vais de nouveau louer une salle alors que le spectacle est terminé et qu'il vaut mieux répeter directement sur scène ?

Autant de questions qui m'angoissent et me fragilisent.

Je m'occupe de mon cher et tendre mari pour qu'il ne se stresse pas inutilement. Petit dejeuner au lit, bisous dans le cou, douceur sexuelle, massages relaxants, tisanes bienfaisantes. 

Depuis quelque temps, j'ai des reminiscences de mon enfance. Des instants simples, positifs. Très brefs, toujours les mêmes. Je me revois en train de lire quand j'avais 12 ou 13 ans. A cette époque, lire était pour moi un refuge, un abri qui me permettait d'occulter la réalité néfaste qui m'entourait. Je me revois à 17 ans quand je m'essayais à la peinture. C'était pour moi un moment où je me sentais libre d'etre créatif, d'etre moi meme. Je me sentais en paix avec moi. Je me voyais un avenir. J'avais le sourire quand je peignais.

J'en ai parlé avec mon homme. Comme il est psy pour enfants, il a l habitude de reconnaitre les traumatismes quand ils ressurgissent. C'est apparemment mon "enfant intérieur" qui refait surface pour faire la paix avec moi. C'est une obsession, ces souvenirs reviennent en boucle dans ma tete et sous forme d'émotions. ça ne dure pas plus de quelques secondes, mais c'est très prenant. Selon mon merveilleux chéri, c'est mon désir de retrouver mon identité réelle qui se manifeste. Je pense qu'il a tout à fait raison. J'ai perdu mon Moi en chemin il y a bien longtemps.

Quitte à etre confiné et fragilisé, autant retrouver mon identité profonde, loin des apparences. Du coup j'étudie le texte d'éthique juive "alé chour" du rav wolbe, un livre qui aborde la connaissance de soi.

9 avril 2021

divorce des parents

Ce matin, en écoutant l'émission de radio 'en quête de sens" sur radio notre-dame sur les divorces, j'ai entendu parler du film "la guerre des rose". Sorti en 1990, il a un côté kitsh mais en même temps il permet de prendre à la dérision un sujet particulièrement houleux dans mon existence : le divorce de mes parents. J'ai vécu toute mon adolescence dans leur haine, leur indifférence, leurs insultes, leur fausseté, leur violence. Ils me mêlaient à leurs problèmes. Encore aujourd'hui, je ressens beaucoup de colère à leur encontre parce qu'ils n'ont pas su me protéger, pas su m'éloigner de leur violence. J'ai emmagasiné leur haine en la retournant contre moi. Il m'a fallu plusieurs séances de psychanalyse et de nombreuses discussions avec mon homme pour m'en rendre compte. Voilà pourquoi j'ai toujours voulu construire mon couple de façon harmonieuse, mais en m'éloignant parfois. Le fait d'avoir vécu en couple libre était pour moi révélateur de ma peur de l'engagement à cause de ce que m'ont fait subir mes parents. Mais paradoxalement, je suis prêt à tout pour mon chéri. Il est tout pour moi. Ses désirs sont les miens, je m'efface devant lui.Cela énerve mon frère, mais c'est ainsi, je fonctionne de cette manière avec mon mari et n'en changerai pas parce que c'est pour moi essentiel qu'il se sente bien avec moi, que je lui plaise, de m'occuper de lui. Il m'a toujours protégé des autres et de moi meme, désormais je veux tout lui donner de moi.

 

1 avril 2021

le requiem du danseur : les dessous de mon livre

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Mon roman va sortir officiellement au public début mai, mais il est dès à présent en pré-commande. 


Je suis très fier de la couverture. Plus qu'une couverture graphique, c'est un avatar. Il dit beaucoup du roman. 
J'ai mis mon livre dans la catégorie "érotique" mais c'est avant tout une histoire humaine. 
C'est l'histoire de camille, un jeune homme perdu entre sa toxicomanie et ses désirs de volupté. Camille, c'est moi quand j'avais 20 ans. 

Je suis fier d'avoir publié un roman érotique. C'est une revanche. Ma mère, qui était clairement puritaine, me traitait de pervers parce que j'osais me donner du plaisir à 12 ans. Pour elle, c'était le vice incarné.  Ma mère, dont les gifles se transformaient trop en coups de poing me faisant éclater la lèvre inférieure.

Avec ce livre, j'essaye de parler des drames que j'ai connus : le viol, l' homophobie, la maltraitance, la transidentité qui en a découlé, la dépendance à la cocaine et au sexe. 
J'ai écrit ce roman pendant le 2e confinement, très vite, les mots sortaient spontanément. J'ai réussi à mettre en scène des souvenirs douloureux.

Le prologue n'a pas été inventé. C'est un moment vécu. Notre fille avait 13 ans, elle se faisait influencer par des potes homophobes, quand on habitait montréal. J'ai écrit ce livre pour elle, pour qu'elle ne me juge pas sur ma non-binéarité. Mais aussi pour mettre en garde bien des jeunes contre la drogue. Se droguer semble un jeu, mais les conséquences en sont extrêmement destructrices. J'en suis un survivant.

J'aime me représenter sous l'aspect d'un ange-danseur sado-maso. Les ailes font référence à mon tatouage dans le dos mais aussi à "l'envol noir" que créait en moi la cocaine. Les ficelles noires forment à la fois de la lingerie féminine sexy (bas avec jarretelles , slip et corset en cuir) et des fils de marionnette. Le personnage de camille est balancé d'un extrême à l'autre, comme un pantin. Puis la lumière rouge du feu qui détruit, purifie et illumine (qui fait aussi référence à une scène SM à la toute fin du livre).

Ecrire ce livre a été pour moi une délivrance. 
Ce n'est que la 1e partie.

L'équipe graphique a fait du bon boulot. Remarque, pour 150 euros, ça vaut mieux. En envoyant  le contrat, j'avais donné toutes mes indications graphiques. Une couverture personnelle qui en dit sur long sur moi, quand j'y pense.

Au-delà de la romance gay érotique, c'est avant tout une histoire humaine et une histoire d'amour. L'histoire de ma rencontre avec mon homme, celle qui a sauvé ma vie.

Camille est un jeune homme en quête d'identité et de sensations fortes, il s'aventure dans les ténèbres de la dépendance au sexe.

Romance mettant en scène un apprenti danseur et étudiant en philosophie, j'ai dénoncé l'hypersexualisation des gays.

C'est un ouvrage sur l'homophobie, qui aborde des sujets tabous tels que la drogue, les agressions, le suicide, les problèmes identitaires et met en lumière les valeurs humaines. J'ai tenté de militer pour dire que les gays ne sont pas à  chosifier, nous ne sommes pas des corps sans identité, sans visage, sans humanité.

Pour commander, c'est ici :

http://www.echo-editions.fr/librairie/livre?id=152&t=le-requiem-du-danseur

 

30 mars 2021

Poèmes lgbt

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J'ai lu le numéro 1 (le seul publié en fait) de bichefauve, un webzine féministe et lgbt. C'est un recueil de poèmes, pour l'essentiel. Je n'ai pas beaucoup aimé. J'ai trouvé les poésies insipides, voire sales, sans efforts littéraires.
Quelques textes ont pourtant retenu mon attention, un de chris bellabas sur la transidentité et un autre féministe intitulé "le pacte des innombrables". Mais celui que je préfère est celui d'un jeune (bastien godard) qui transcrit bien la honte de la non binéarité, un poème dans lequel hélas je me suis pas mal reconnu.

Sortirs
Des robes flanelles noires
Motif floral géométrique
Flottant sur mollet poilus
Parce que je vous emmerde
Et c'est ça qu'est bien
C'est ça qui redresse ma tête.
Je me projette
J'ai toujours rêvé d'avoir ce déhanché ravageur
Comme dans les films où tout explose sur le passage
Et que le regard des hommes n'est que fourmis.
Ça m'excite [...]
Ce n'est que le fard jaune
Et le sourire pétillant
Que j'oserai ouvrir cette bouche
Par honte toujours fermée
Une larme sur le blush
Le mascara étoilant mes cils qui coule
Parce que c'est si beau
D'être si éclatant
C'est tout ce que je vois
Sur mon portable
Sur les réseaux un petit homme qui n'est pas moi si heureux d'être si belle
Et dans le miroir, j'ai d'autres larmes qui suivent
Je bande si tristement ma robe se soulève
Ça m'excite et me terrorise.
Dehors
Depuis ce premier jour où
Lâchés mes cheveux longs je me suis senti belle
Pour l'unique fois de ma vie
Et dans mon lit, la nuit
Je roule dans mes draps en pauses sensuelles,
Seul.e.

28 mars 2021

pessa'h

Autour de moi, on ne comprend pas ce qui me pousse à pratiquer la religion juive, surtout des fêtes comme pessa'h ou kippour qui sont longues, compliquées et fatigantes.

Cela fait dix ans que je renoue progressivement avec mes origines juives. Ma mère en a toujours eu honte, du coup elle m'a fait grandir dans l'athéisme. Or être athée ne me convenait pas du tout, ça me filait d'énormes angoisses existentielles. Je me suis calmé quand j'ai rencontré la communauté loubavitch.
Cela s'est fait "par hasard",pendant une rando à la montagne d'argent. J'ai vu un couple de juifs 'habad devant les chalets de l'accueil, je croyais qu'il s'agissait de hamish. J'ai engagé la conversation. Sans savoir pourquoi, ils m'attiraient. Ils me donnaient l impression de sortir d'un autre temps.

Malgré mon apparence excentrique et egocentrique, je suis un timide. Je suis mal à l'aise en société. Le monde extérieur me perturbe. J'ai toujours préféré la compagnie des livres à celle des gens. Au moins, ils ne me jugent pas. Puis surtout, avec eux s'établit un vrai dialogue, je me nourris de leurs mots, mon intimité évolue grâce à eux. 

Si j'ai fait des études en philosophie en m'inscrivant à la sorbonne, c'est parce que je voulais aller au-delà des apparences, de la mienne surtout. Je cherchais à me cultiver, non pour en mettre plein la vue aux autres mais pour rehausser le peu d estime que j avais pour moi. Les autres m'ont toujours vu comme une salope, disons le clairement. Parce que j'étais beau. Parce que j'étais mannequin. Parce que j'étais en quête d'amour au travers une sexualité débordante. Je voulais mettre de l'humanité dans ma vie, hélas le retour en a été désastreux. Tout ce que les gens voyaient de moi, c'est que je me droguais, que je baisais, que j'étais canon. C'est tout. Seul mon homme a vu l'autre moi qui se cachait derrière cette apparence sulfureuse. Mais après l'avoir rencontré, après notre mariage au canada, après l'adoption d'aurore, après ma carrière de danseur, je voulais plus. J'attendais davantage.

Les juifs loubavitch sont mal jugés par tout le monde. Parfois à tort, parfois à raison. C'est un groupuscule fier de ses traditions qui bascule parfois dans l extrêmisme. La plupart des autres juifs plus libéraux les détestent. Moi, je les aime. Ils incarnent un idéal de vie auquel je ne pourrais jamais atteindre vu mon homosexualité. Non que je regrette d'etre gay, mais je regrette beaucoup le passé que j'ai eu. Même s'il était fascinant à bien des égards, j'en garde des souvenirs tumultueux très douloureux, très proches du suicide et de la dépression nerveuse. Je suis mal à l'aise avec beaucoup de lgbt. Cela surprend quand je l'avoue, mais faudrait il encore une fois que je me mente ? Que je dise à tout le monde"yes, je suis fier d'etre homosexuel ?" Bah non. J'ai aimé une femme. Deux en fait. La mère de mon fils, monica, qui vit en italie à florence,et mon ancienne meilleure amie dont je suis tombé amoureux et qui m'a largué comme une merde. J'avais 18 ans. Je n'ai jamais réussi à m'en remettre totalement. Elle a été ma muse pour plusieurs de mes poèmes tristes.

On m'a toujours forcé à paraitre ce que je ne suis pas. J'ai toujours voulu etre ce que je ne parais pas, pour me cacher. Rencontrer les hassidim 'hadab fut une libération, une explosion de mes obstacles intérieurs. Les rencontres humaines ne sont pas hasardeuses, elles ont un sens. Et je n'ai jamais pu me défaire de l'amour que je ressens pour les loubavitch. Je comprends les libéraux avec ma tête mais les 'habad avec mon coeur. 

Feter pessa'h est long, compliqué. Le rite dure une bonne heure et demi. Il faut manger accoudé en signe de liberté, il faut recouvrir ou découvrir les matsot à ce moment là, boire les 4 coupes de vin cul sec en continuant à lire la haggadah.. Mais ce n'est pas un repas comme un autre, il est là pour nous rappeler l amertume des juifs en exil. Et la sortie de l esclavage intérieur. On a tous besoin de sortir de ses propres barrières psychologiques qui nous empêchent d etre nous-mêmes. Hier soir, nous avons fait le premier repas. Avec mon homme, avec ma fille. Nous avons eu droit à un joyeux "c'est dégueulasse" lol d aurore quand elle a mangé l oignon au vinaigre. Ah bah oui, pas délicieux hein ! On a tous fait la grimace. Mais j'ai vu aussi la fierté dans le regard de mon mari, et cela me donne une force incroyable. Mon homme a le don de me donner une force de vie que je n aurais jamais eue seul. C'est lui qui m'a poussé à renouer avec mes origines juives. Je me suis converti au christianisme à 22 ans pour adopter la meme religion que mon homme, mais moi, Moi, je suis juif. Que cela plaise ou non aux autres.

25 mars 2021

Besoins

Le confinement ne me rend pas malheureux, bien au contraire. J'aime voir mon homme quotidiennement, lui apporter le petit-déjeuner au  lit, lui glisser un bisous dans le cou quand il travaille sur ordinateur, lui octroyer une pause câlin... J'ai besoin de lui, de sa présence physique et morale. Il est mon pilier. 

Le confinement me permet de me retrouver, de retourner à ma source. J'ai besoin de solitude. Ma phobie sociale s'est accentuée depuis le mois de novembre, voir ne serait-ce que la silhouette ou l'ombre de gens au-dehors me met les nerfs à vif. Impossible de réfréner la peur qui s'ensuit. Je sais d'où ça vient : de mes traumatismes. Tant que je vivais à montréal, mes angoisses se sont estompées, mais depuis que je suis sur paris, elles refont surface comme un marécage puant. J'ai un besoin vital de m'isoler du monde. Je suis bien chez moi, d'autant que c'est calme.

Beaucoup de choses découlent de ce besoin de solitude. 
Je lis pour ne pas songer à mes angoisses, pour m'évader, changer de vie momentanément, voire de percevoir chez des auteurs des ressentis qui sont proches des miens.
Je retourne à la pratique de la religion juive. Je fais le HITAT quotidien: houmach, tehilim, tefila (étude de la bible, lecture des psaumes, prière). J'ajoute des cours de 'hassidout. ça me repose les nerfs, m'offre l'occasion de me concentrer sur autre chose que la consommation matérialiste.

L ultraconsommation me donne des boutons. Je ne peux plus. Les centres commerciaux et Cie me font vomir, me nouent l'estomac. Je suis comme sartre, j'ai la nausée :-)
J'ai la chance de ne pas avoir attrapé le covid, ni mon amoureux ni ma fille (par contre mon fils en italie, si, arf), j'en profite pour rééquilibrer tant que c'est possible mon système nerveux qui a été mis à l'épreuve trop de fois ces dernières années sans que je m'en rende vraiment compte. J'étais hyperconnecté, carriériste, hyperconsommateur, nymphomane, noceur. Quelque chose en moi s'est cruellement fatigué, brisé même. Je me suis brisé à vouloir devenir autre que moi. Du coup, j'ai besoin de revenir à plus de simplicité. Je cuisine, aussi. Ce matin, j'ai fait une quiche.

La sortie de mon roman est prévue pour le mois de mai. Patience...

12 mars 2021

disphorie

J'ai rarement des soucis de disphorie de genre , mais quand ça m'arrive c'est très puissant. Et en ce moment, je suis en plein dedans. Je n'aime pas être comme ça, parce que j'ignore combien de temps cet état va durer. J'ignore même comment ça arrive. ça m'arrive un jour, voilà tout. Je me sens un peu prisonnier de ma non-binéarité.

Ma disphorie a commencé à se manifester quand j'avais 19 ans. Depuis, les choses ont beaucoup évolué. Ce n'est pas quelque chose que j''assume, parce que c'est très troublant. Cela me provoque un dédoublement de personnalité. Moi qui d'ordinaire adore faire l'amour avec mon homme, quand je suis dans cette période je me renferme complètement sur moi et refuse qu'il me touche. Je lui dis que ça n'a rien à voir avec lui (et c'est vrai), j'ai simplement une hypersensibilité épidermique qui me rend le moindre toucher insupportable. Allez savoir pourquoi... 

Parfois je me dis que je devrais à nouveau voir un psy pour comprendre mon évolution de ce côté-là. ça me perturbe dans ma vie quotidienne, amoureuse, sociale. Seule ma vie professionnelle est préservée parce que la danse me fait utiliser ma sensibilité féminine exacerbée.

Pourtant, ces dernières années, j'avais cessé d'être hypersensible. C'est revenu progressivement depuis janvier, depuis le coup bas que m'a fait mon "amie" trans et qui a provoqué un état de choc chez moi. Ce qui s'est passé m'a vraiment chamboulé,en profondeur. ça a ravivé d'anciennes blessures psychologiques et émotionnelles qui ne me laissent plus tranquille. Dans ces moments là, je me sens mal, sur le fil du rasoir, au bord du gouffre. L'impression que je n'intéresse personne, que je ne sers à rien. La seule chose qui me retient de faire le saut de l'ange, c'est de me rappeler le vécu très amoureux que j'ai avec mon homme et que j'ai une fille à la maison.

Je parle peu de ma non-binéarité. Qu'y a t il à en dire, de toute façon ? Qu'intérieurement je me sens femme, sans trop réussir à expliquer pourquoi ? Qu'à l'exception de mon homme, je ne suis entouré que de gens transphobes pour qui cet état est une forme d'hérésie? ça fait mal d'entendre ces propos. Parfois j'ai l'impression qu'on me prend pour un animal de foire, sauvage et docile en même temps.

 

10 mars 2021

Texte de dig sagerman

Un texte très profond sur la liberté humaine. A la fois poétique, philosophique et existentialiste. Une merveille.

 

Notre besoin de consolation est impossible à rassasier | Stig Dagerman

Je suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux, car un homme qui risque de craindre que sa vie soit une errance absurde vers une mort certaine ne peut être heureux.

https://chabrieres.pagesperso-orange.fr

 

 

6 mars 2021

Notre fille nous rend pudiques

Ma fille a un petit ami. Arf. Ce n'est pas que je fais la gueule...mais presque. Elle a l'âge d'avoir une amourette, bien entendu, mais j'ai tellement la trouille qu'elle tombe sur un salopard que j'ai retardé le plus longtemps possible le moment fatidique où elle ne serait plus "notre bébé".


Je veux voir ce gars. Aurore me reproche mon coté "old school". Bah... je suis comme ça, c'est mon origine rital qui fait ça. Déjà ma mère qui me reprochait de ressembler à mon grand-père (que j'adorais mais c'était le macho sicilien), mais alors si ma fille me le reproche aussi ... ça me déprime encore plus.


Mon moral n'est pas au beau fixe en ce moment à cause du chomage forcé. Je lis, fais du stepper le matin pour perdre les 2 kilos que j'ai pris à force de picoler du pinard et des pizzas au lit depuis janvier !


Mon homme gère mieux la situation que moi. Comme toujours, remarque. Il est le super matthew tandis que je suis le minable alexandre... Je noircis le tableau mais c'est ce que je ressens. J'adore mon mari mais parfois je ressens la préférence de ma fille pour lui et ça me fout le moral à zéro. Comme si j'étais resté le vilain petit canard que j'étais à l'adolescence. Moi le cygne noir obsédé par l'érotisme.


Bon bref, je vais voir comment est le petit ami de ma fille. Et s'il ne me plait pas...attention !! J'ai trop souffert des salauds, je refuse que ma fille souffre à cause d'amourettes . Cela dit, elle sait se défendre en cas de soucis, elle a fait du judo pendant 7 ans. Mais quand même, je surveille. Les coups ne sont pas que physiques, ils sont aussi (et surtout) émotionnels.
Du coup, le fait de voir notre fille grandie nous rend, mon homme et moi, plus pudiques sexuellement. On trouve la situation un peu gênante quand elle est là. Elle n'est plus une enfant, on ne peut plus trouver des prétextes pour expliquer des bruits incongrus ! 🤣

20 février 2021

contacts humains

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Je ne sais pas ce qu'à mon homme, mais notre "remariage" lui fait l'effet de la maca ! En ce moment, je dors assez mal, alors quand je me réveille à minuit et que je n'arrive à me rendormir qu'à 4 heures parce que monsieur veut me monter et me labourer le cul...évidemment ça me réveille complètement ! 4 fois en une heure à 47 ans,  c'est pas mal 😉


J'ai revu mon amie trans. Ah que c'est compliqué avec elle...Une sorte de je t'aime moi non plus. Le plus étonnant, c'est que quand on se voit, on s'entend très bien. On rigole, on discute sans problème. Mais dès qu'on est sur internet, c'est clash sur clash. Probablement parce qu'on attend trop de réactions spontanées sur internet alors que ce n'est qu'une machine avec ses limites de machine. On ne peut pas vivre avec la même intensité qu'en vrai.


C'est quelqu'un qui pleure facilement et comme moi je suis une peste invétérée quand je m'y mets...forcément il y a des prises de tête. Enfin bon, on a pas mal marché dehors dans un parc puis je l'ai invitée chez moi. Je savais qu'on serait seuls vu que ma fille était avec ses amies. Humainement parlant, c'est parfois très difficile de garder le masque. Comme je suis d'une nature tactile de par mon origine italienne, je ne peux pas m'empêcher de toucher. Après avoir engouffré à nous deux, deux mega pizzas (norvégienne au saumon fumé et orientale au chorizo), on s'est affalés sur les coussins et on s'est fait un gros câlin tout mignon, on se prenait les mains et on se mettait la tête sur l'épaule, bisous sur la bouche. Moi qui fait la morale à ma fille au sujet du covid et du masque : "surtout, ce n'est pas le moment d'avoir un petit copain !". Je ne me sens pas malin, du coup...


Avec elle, c'est une amitié-amour. Mais j'ai décidé que je ne voulais plus de sexe en dehors de mon mari, ça pose trop de soucis inutiles. Je lui ai offert une rose orange pour me faire pardonner mes saloperies. Du coup j'ai réactivé mon twitter.

10 février 2021

Mon activité du moment

En ce moment, mon activité favorite consiste à manger au lit, lire au lit, tout en regardant par la fenêtre la neige tomber .

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6 février 2021

fatigue

Parfois, j'ai l'impression d'être complètement décalé par rapport aux gens. Déphasé. Dépassé, aussi. ça a toujours été plus ou moins le cas, car mon monde est celui de l'art, pas de la réalité que je trouve emmerdante au possible. Comme je m'ennuis facilement, je mets de la fantaisie dans mon quotidien. Je ne suis pas paranoiaque, je sais que tout le monde ne m'en veut pas lol, mais j'ai quand même l'impression d'être en déclagae perpétuel en société et ça me dérange. C'est TOUT qui me fait sentir décalé : ma façon de me fringuer, de parler, de raconter les choses, mes activités quotidiennes. Comme si j'étais un vilain petit canard qu'on regarde de travers. C'est peut-être moi qui vois les choses de travers à cause de la fatigue en ce moment, mais voilà c'est une sensation très gênante. Comme si je n'avais pas ma place. A montréal, j'ai rarement eu cette impression de  rejet. Ici à paris, c'est tous les jours quand je sors, dès que je suis en contact avec quelqu'un.


La seule explication qui me parait plausible, c'est que je n'ai pas la mentalité de consommation. Quand je parle à quelqu'un, que ce soit en vrai ou sur internet, je suis spontané. Parfois superficiel, parfois rieur, parfois je me plains. J'ai une humanité qui ressort. J'ai beau avoir un smartphone pour mon boulot (la vidéo est essentielle pour créer un spectacle et voir les choses à remanier ensuite), je ne passe mon temps le nez dessus, je ne télécharge pas une tonne d'applis. Mon monde, mes valeurs, c'est lire, croire en dieu, c'est faire du sport, c'est être serviable envers les personnes âgées, c'est discuter ouvertement, c'est m'occuper de mes mari/fille/chaton. J'ai une façon de vivre qui, il y a environ 10 -15ans était proche d'hyperconnecté mais maintenant c'est l'inverse, je suis revenu à des loisirs qui me sont personnels (écriture, lecture, peinture, photo...). Et j'ai l'impression qu'on me rejette à cause de ça. C'est totalement con, mais être humain aujourd'hui ne me semble plus être une priorité au quotidien pour les gens. J'ai une humanité qui fait que je m'attache vite et j'ai la sensation constante que ça dérange les autres, genre "mec on veut pas de toi dans notre vie, garde tes distances".

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