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ma vie et moi
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psychologie
25 octobre 2022

où en suis-je ?

Depuis quelque temps, mon mari me dit souvent de ne plus avoir honte de moi. Pendant la crise du covid, j'ai pris conscience que j'avais du mal à accepter mon homosexualité. Pendant des années, j'ai été provocateur. Pour un peu, je me serais mis  à poil à la gay pride. On m'a toujours poussé à être impudique en public. Le souci, c'est qu'à l'origine j'ai une personnalité pudique, timide et sérieuse. Au fil de mon adolescence, j'ai développé une double personnalité mi ange mi démon. Un côté gentil, obéissant, discret et un autre qui est son exact opposé. Bien des gens ont dit de moi que j'avais un comportement schizophrène. En fait, j'ai surtout crée un masque pour me protéger de l'homophobie en "vomissant" mon corps, d'une certaine manière. J'ai joué au gars superficiel, impudent, au point que ça m'a collé à la peau et est clairement devenu une seconde nature.

Pendant les confinements, le port du masque m'a empêché de jouer ce rôle. Je ne pouvais plus sourire en public pour camoufler mon malaise, ma timidité. Voilà pourquoi j'ai été aussi mal en point pendant tout ce temps : j'ai été obligé de faire face à moi-même. Et ça a été dur, très dur de regarder en face ce qu'on est, ce qu'on n'est pas devenu. Alors, une idée a pointé le bout de son nez : et si je pratiquais plus assidûment le judaisme ? Mon mari m'a toujours poussé à renouer avec mes origines juives, mais j'ai été lâche, comme dans beaucoup de domaines, j'ai préféré fuir plutôt que de m'engager sur cette voie. Et puis, récemment, j'ai réalisé que j'en avais assez de vivre dans la honte. Toute ma vie, j'ai vécu dans la honte de ce que je suis, mon homosexualité, ma transidentité, mon ancienne toxicomanie, les agressions que j'ai subies. Tout le monde me disait que je n'avais pas le profil pour être un mari, encore moins un père, ce qui m'a fait perdre ma confiance en moi, en l'avenir. Récemment, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai contacté un rabbin isréalien pour lui demander si je pouvais aller étudier la Torah dans un kollel ( centre d'études juives pour les hommes mariés uniquement), malgré mon homosexualité. Je ne lui ai rien caché, ni que j'étais marié avec un homme non juif, ni que j'avais été "recalé" par des loubavitch il y a quelque temps, ni mon sentiment de honte, ni mon impudeur en public. Il m'a répondu gentiment et fermement : "Je pense que vous avez tout à fait raison.
Je connais plusieurs homosexuels orthodoxes, mais à ce que je sache en tout cas, eux n’ont pas eu de relation avec des hommes… mais ce n'est pas parce qu'ils ont cette tendance qu’ils doivent quitter la Torah.
Et même si donc vous continuez à faire à ce genre de péchés, ce n'est pas une raison pour ne rien faire.Je ne connais pas de Collel à Paris (je suis à Jérusalem), mais de toute façon ce n'est pas bien d'annoncer sur les toits que vous êtes homosexuel ; c'est une question qui vous concerne vous tout seul"

J'ai besoin d'être cadré par un rabbin. Je n'ai pas été éduqué par mes parents, ils se foutaient de moi, ils me disaient : "bah fais ce que tu veux, on s'en fiche". J'ai fait ce que j'ai voulu, cela ne m'a pas réussi du tout, j'ai sombré dans les ténèbres.

J'en ai vraiment assez d'entendre dire que les juifs religieux sont des sortes de monstres sectaires qui empêchent les autres de s'épanouir. Ils ont une logique différente de l'occident, voilà tout. Le judaisme développe l'idée d'une soumission à la religion, en ne cherchant pas à se différencier de son voisin pour ne pas l'humilier. Evidemment, c'est entièrement contraire aux moeurs occidentales qui poussent à la convoitise, l'apparence, le sexe effrené, la consommation, la compétition, l'orgueil. J'ai donc demandé au rav ron chaya de m'éclairer sur la façon dont je peux devenir plus pudique. Il m'a d'ailleurs dit qu'il m'aurait accepté très volontiers dans sa yéchiva à jérusalem. Je vais tenter de suivre ses conseils : ne pas parler de ce qui est sexuel (aie aie aie, moi qui parle souvent de cul), ne pas montrer sa chair en public et en privé (oups, j'ai une tendance nudiste au lit), ne pas dévoiler son corps trop longtemps dans la salle de bains ( ouille, ouille, moi qui adore me pavaner en me faisant des soins esthétiques). Je veux vraiment tenter de redevenir le gars simple et pudique que j'étais avant, ce côté -là n'a pas complètement disparu sous la couche de vernis (bah oui, je suis bigenre, hein) de provocation qui fut ma vie pendant si longtemps.

Je pense aussi que l'homosexualité n'est pas une raison pour abandonner l'étude du judaisme, j'aime fêter chabbat, j'aime la morale juive, j'ai aussi l'impression que je joue un rôle quand je suis dans la société non-juive, comme si je n'étais plus à ma place depuis quelque temps. Il y a des choses que je ne supporte plus du tout : les centres commerciaux, les réseaux sociaux, les bars, le shopping, le cinéma, les restos...C'est du vide. Je ne peux plus, j'ai besoin de tourner une page. Je ne sais pas si je vais y arriver, encore moins tenir ma résolution, mais je veux tenter le coup. Pour retrouver l'honneur qui m'a été enlevé à cause de cette impudeur forcée.

 

Concernant la tsniout chez les hommes...

Chalom Rav, Concernant la tsniout chez les homme, comment être en temps normale? Et en tant de prière ? Etude? J'ai vu que les hommes pouvaient s'habiller de la manière ou ils ont pas honte devant quelqu'un de pas respectable . Dans un de vos cours vous dite il faut cacher la clavicule ( [...]

https://myleava.fr

 


 Je joins un message reçu de l'association dvar torah, qui m'interpelle tout particulièrement suite à cette note :

"Il faut en effet savoir perdre lorsque l’on peut encore, à la grâce du Ciel, se redresser pour rebondir, au lieu de s’effondrer et abandonner."

Est-ce bien de dire : « Regretter, reconnaître et déclarer sans s’engager à ne plus recommencer serait finalement un encouragement à persister dans la faute » ? Doit-on le comprendre réellement ainsi ?

La Teshouva est un cheminement. Elle ne se réalise quasiment jamais complètement du jour au lendemain, mais plutôt par étapes. Prendre une décision de respecter une Mitzva est important et décisif. En s’engageant, de nouvelles énergies vont naître et, en définitive, HASHEM donnera l’envie, la force, puis la volonté d’accomplir encore une autre Mitzva. Celle-ci, à son tour, donnera l’envie, la force, puis la volonté d’accomplir encore une autre Mitzva, et ainsi de suite. Jusqu’à ce qu’on en vienne à se parfaire dans ce chemin de Teshouva. 

Il n’y a donc absolument pas lieu de désespérer et de se dire que c’est trop difficile de changer. D’autant qu’il y a des situations compliquées qui peuvent exiger bien des efforts et aussi du temps pour être résolues.

On se souvient de l’histoire d’un homme jeune qui avait suivi un séminaire de sensibilisation au judaïsme et qui, à la fin, a décidé de prendre sur lui d’accomplir une Mitzva. Il s’en ouvrit auprès du conférencier qui l’avait le plus impressionné. Celui-ci était perplexe et avait besoin à son tour d’être guidé par un grand en Torah. Il s’adressa à Rav Steinmann zatsal qui lui dit de s’engager à respecter la Mitzva de Kasherouth. Qu’il décide de manger strictement Kasher. Cela exige un engagement certain, qui implique la prise de dispositions claires. Mais si l’on est prêt à s’investir pour réaliser quelque chose de grand, il ne faut surtout pas hésiter. 

Or il s’avère, et c’est la raison pour laquelle de Rav Steinmann zatsal a indiqué d’accomplir cette Mitzva plutôt que toute autre, qu’en mangeant Kasher, tant pour la préparation des repas, la séparation des vaisselles pour le lait et pour la viande que des aliments permis, le cœur se libère. A contrario, manger « Treff » (non Kasher) « Metamtem Eth HaLev » = bouche le cœur, le rend imperméable, littéralement bouché à la compréhension de la Torah et empêche tout accès à notre patrimoine. De sorte que si le cœur est libéré, l’accès à la Torah est ouvert et la compréhension de ce qui est attendu de nous est accessible et fluide. Il est alors possible d’avancer à grands pas vers l’accomplissement de nouvelles Mitzvoth, une Teshouva mieux ancrée et plus complète, qui ne peut que nous rapprocher de notre Créateur. 

Alors c’est vrai que si l’on s’engage à ne plus fauter sans disposer des moyens de compréhension, mais aussi des forces et de la volonté pour y parvenir, on se trouve en porte à faux. Le moyen de s’en sortir et d’être cohérent est de s’engager à accomplir une Mitzva qui, comme on l’a vu, donnera l’envie, mais aussi des forces et la volonté d’en réaliser une autre, puis une autre, jusqu’à une Teshouva harmonieuse et digne de ce nom. Qu’on se rappelle de jamais se décourager, mai au contraire de n’offrir aucune prise à tout ce qui veut nous détourner et entamer notre détermination à progresser. Nous pouvons aussi demander, voire implorer, l’aide de HASHEM pour y parvenir. Nous ne pouvons que souhaiter Behatsla’ha Rabba ! Que chacun réussisse !

Rav Arié Benzaken m’a fait remarquer que ce qui précède ne concerne que « Ben Adam LaMakom », la relation entre l’homme et le Créateur, mais pas la relation « Ben Adam La’Havero », la relation entre l’homme et son prochain. Cela paraissait évident, mais mérite néanmoins d’être précisé.

Il est clair que si l’on commet le moindre tort ou préjudice à autrui, on a l’obligation de le réparer ou de le compenser pour obtenir son pardon. Il s’agit ici d’une relation très différente de celle qui lie l’homme à HASHEM Qui peut tout pardonner, notamment à Yom Kippour, voire à Shemini Atsérèth et, selon les ‘Hassidim, jusqu’à ‘Hanouka. Notons tout de même que « Ben Adam La’Havéro » dépend aussi de « Ben Adam LaMakom » puisque c’est une Mitzva de la Torah « VeAhavta LeRéakha Kamokha » d’aimer son prochain comme soi-même (Levitique 19,18).

 

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26 août 2022

désir d'amitié

Etant donné que mon mari et ma fille sont partis trois semaines à montréal, j'en ai profité pour renouer des liens perdus de vue depuis longtemps. Tout d'abord, mon fils et sa mère, venus de florence pendant le grand week-end du 15 aout. Cela m'a fait un bien fou de les revoir, mon fils est un beau gosse maintenant, hehe, il ravit le coeur des filles à ce que je vois ! Quant à monica, je la trouve toujours aussi canon. Même si elle a grossi après ses deux grossesses, elle a un charme qui m'enveloppe toujours un peu plus chaque fois que je la vois. Elle a clairement ce je-ne-sais-quoi de dolce vita propre à certaines italiennes. C'est sa façon de rire, de me regarder, de bouger les cheveux, de se déhancher... Et, évidemment, à chaque fois que je la revois je tombe dans ses bras. Ou elle tombe dans les miens, je ne sais pas. Mon fils est habitué à cette situation, il a compris depuis longtemps que sa mère, malgré son mariage avec un homme d'affaires, est toujours amoureuse de moi et que je suis encore amoureux d'elle. D'ailleurs, on ne sait même pas si sa petite soeur anna donna est de moi ou de ce type qu'elle a épousé. Avec monica, j'ai toujours eu un lien d'amitié ambigue. On couche ensemble même si on n'est pas un couple.Mais c'est plus que passer un bon moment ensemble, elle m'a vraiment attrapé dans ses filets. Elle est la seule et unique femme que j'aurais, peut-être, aimé épouser.


Ensuite, toujours dans l'ordre de l'amitié ambigue, il y a eu manu. Manu, c'était mon meilleur ami quand j'étais jeune. Nous avions 8 ans quand nous nous sommes rencontrés à l'école de danse. J'en suis devenu fou amoureux dès mes 13 ans, mais ce n'était pas vraiment réciproque. Nous sommes sortis ensemble pendant 3 mois quand j'avais 15 ans, puis il a arrêté car il n'était pas prêt pour assumer son homosexualité. Nous sommes donc restés amis, et j'ai eu mon premier gros chagrin d'amour. Ensuite, nous avons pris de la drogue, c'est lui qui me refilait de la cocaine. Je n'ai jamais compris pourquoi il prenait de la drogue, il n'avait pas une famille pourrie comme moi qui le harcelait, il ne subissait pas de violences homophobes. Parfois, je ne le voyais pas pendant plusieurs semaines, il disparaissait. Puis je suis parti vivre au québec et je n'ai plus eu de nouvelles de lui.

C'est l'an passé, pendant la représentation de mon spectacle en province, que je l'ai revu. Il est venu me voir pour me féliciter du spectacle, sans savoir que c'était moi le directeur artistique-danseur puisque j'utilise un nom d'artiste, je me désaltérais quand il est venu me parler. ça été un choc de nous reconnaître. Il m'a donné son adresse, mon mari et moi sommes venus, ça s'est bien passé, puis on s'est téléphonés de temps à autre cette année. Mais j'ai réalisé qu'il m'avait terriblement manqué quand je vivais au canada, alors je suis allé seul chez lui, dans sa maison de banlieue parisienne. Il l'a achetée il y a plusieurs années, avant que son conjoint ne décède d'un accident de la route. C'est un havre de paix, clos de mur, le jardin est agréable, c'est calme, il n'y a aucun vis-à-vis avec les voisins. Pendant une semaine, je suis allé chez lui, comme nous le faisions avant. J'ai fait des allers-retours en moto, je partais en fin d'aprem après le boulot, je passais la nuit chez lui, le matin j'allais à l'entrainement du spectacle, puis rebelote. Nous avons beaucoup discuté, beaucoup fait l'amour, beaucoup ri. Avec moi, l'amitié avec un homme est toujours ambigue, ça se finit généralement au lit. Mais avec manu, c'est assez différent, parce que je ne veux plus d'amants qui me sont inconnus. J'ai passé ma vie à baiser des inconnus, je ne les supporte plus, ils ont fini par me dégoûter du sexe. Avec manu, c'est bien, c'est agréable. Il est normal, il est doux avec moi. Après, on s'endort tranquillement, dans les bras l'un de l'autre ( sauf quand il me réveille avec sa manie de me caresser les cheveux et ça me décoiffe !!).

Manu sait tout de moi, il a été là quand je me suis pété le genou à 13 ans et que je n'ai pas pu continuer à l'opéra de paris, il savait pourquoi parfois j'avais un oeil au beurre noir, il savait que j'étais le bouc émissaire à l'école, il savait ce qui se passait avec ma mère qui m'insultait sans cesse, il connaissait mon besoin vital d'oublier ma vie au travers la drogue, il savait que je n'aimais pas être mannequin tandis que tout le monde autour de moi faisait une fixation là-dessus en me faisant passer pour un éphèbe, il connaissait ma passion dévorante pour la lecture, il connaissait ma colère, ma honte. Par contre, je n'ai jamais réussi à lui parler des viols que j'ai endurés. Pendant la semaine où on s'est vus, je lui en ai parlé. Evidemment, des larmes ont coulé. Je n'arrive pas à en parler en détails à voix haute sans avoir envie de vomir, je me contente du minimum. Il m'a juste regardé avec un air triste, il a mis une main amicale sur mon bras et m'a fait un bisou sur les lèvres en me disant qu'il était désolé que cela me soit arrivé. C'est étrange mais... jamais personne (excepté mon mari) ne m'a dit ça. C'est pourtant une phrase toute simple, mais même mes propres parents n'ont jamais eu ce genre de gentillesse, de compassion à mon égard quand je leur ai parlés de ces agressions sexuelles.


ça m'a été un vrai soulagement de lui raconter certaines choses, de faire l'amour avec lui. De le retrouver enfin après toutes ces années d'absence. Surtout le dimanche, assis entre ses jambes sur le canapé devant scoobidoo, son bras autour de mon cou, ma tête sur son épaule, exactement comme quand nous avions 14 ans.

24 août 2022

placebo

J'aime ce groupe de rock culte depuis très longtemps. Je l'ai découvert en meme temps qu'asia argento, l'actrice italienne qui a eu tant d'importance pour moi avec son film "scarlet diva". J'avais 18-19 ans. On se foutait un peu de moi quand je disais que j'étais fan de brian molko, on me disait que je réagissais seulement avec mes hormones étant donné que ce chanteur est bi.

En vérité, j'adorais ce groupe à cause d'une interview que ses membres avaient donnée à la télé, à l'occasion de leur premier album. Brian molko avait dit , en parlant de l'origine de la formation du groupe: "c'était la musique ou la mort". Cette phrase a résonné en moi de manière si forte, si profonde et si inattendue, que je n'ai jamais pu oublier ce goupe. Pour moi, c'est bien plus qu'un attrait pour leur musique, j'aime les personnalités qui se dégagent des chansons, des paroles, des mélodies. Je vibre énormément à la musique, c'est pour moi une sorte d'identité parallèle.

La musique ou la mort : c'est toute une période de ma vie qui peut se résumer ainsi. Ecouter de la musique ou me tuer. J'ai choisi la musique pour hiberner ce mal-être lancinant. Leur musique fut pour moi un placebo sur des douleurs trop dures à supporter. Je fermais les yeux et oubliais.

 

 

8 août 2022

Guillaume

Je rêve régulièrement de ce gars. Pourtant, cela fait bien longtemps que nous avons perdu le contact. Dans mes rêves, il est comme dans mes souvenirs, il n'a pas veilli.
Nous nous sommes connus à la sorbonne. Il avait un côté gentleman, toujours bien habillé, il parlait posément, était très intéressant, il lisait énormémement. Il nous arrivait de nous asseoir sur les marches du "perron" de la cour pavée, et de discuter pendant deux heures d'affilée. On fumait clope sur clope, on riait beaucoup. Puis on filait dans un bar continuer notre discussion. Je le trouvais adorable. J'avais bien deviné que je lui plaisais, il y avait souvent de l'excitation dans son regard quand je le fixais dans les yeux. Je ne le provoquais pas, nous étions amis. Et comme de son côté il n'a pas osé me faire d'avance ou faire le moindre geste , par galanterie je suppose, on en est restés là. Puis un jour, il a commencé à merder.


Il m'avait invité à un spectacle de soral. Comme un con, j'ignorais qui c'était, j'avais accepté l'invitation. Mais je me suis dessisté quand j'ai su que soral était un type d'extrême droite qui utilisait le théâtre comme propagande. Guillaume avait été élevé par sa grand-mère, ses parents étaient trop égoistes pour l'aimer. Son père était kabyle, mais guillaume semblait renier son origine orientale, il voulait "être plus français que les français". Il prenait de la drogue, beaucoup. Du speed, de la coke, de l'héroine, du lsd, de l'ecta...Il a failli être viré du logement étudiant tant il foutait le bordel. Il ne savait même pas cuisiner un oeuf au plat. Il est complètement parti dans ses délires, il avait des attitudes maniaques, il ne supportait pas de déplacer une bouteille d'eau à tel endroit par exemple. Il a été hospitalisé, il pensait avoir un cancer.Comme il n'avait pas de mutuelle étudiante, il a dû payer 3000 euros. Il devenait aussi créationniste.


Un jour, on s'était donnés rendez-vous, mais comme à l'époque j'étais du genre vélléitaire, je posais souvent des lapins. Je ne suis pas venu au rdv avec guillaume, il a complètement psychoté, il a été voir les flics en disant que j'avais été kidnappé. Une autre fois, j'ai reçu de lui un email aberrant où il me disait qu'il s'était enfui d'un hôpital psychiatrique, qu'il voulait venir me voir pour jouer au tennis avec moi.
Guillaume, c'est le genre de gars qui a mal fini à cause de la drogue dure. Il est devenu un "légume". Mes amis de fac étaient tous ainsi. On se droguait beaucoup. Je ne fréquentais que des parias.


Si je rêve souvent de lui, c'est probablement parce qu'il me manque. Il était le seul à prendre de me nouvelles. On avait été ensemble à un concert de marylin manson. Il me plaisait bien. C'était un homosexuel refoulé, qui n'assumait pas ses attirances sexuelles ni ses origines ethniques. En plus, il était antisémite, il a fini par devenir néo-nazi. Le jour où j'ai appris qu'il mattait des vidéos sur internet représentant des juifs squelettiques dans les camps de concentration pour "le plaisir", j'ai manqué de perdre connaissance. Heureusement qu'il y avait eu un pilier derrière moi, sinon j'aurais défailli. En rentrant chez moi, j'ai pleuré.


Souvent, ma soeur m'a dit et repété que mes "amis" de l'époque n'étaient que des paumés. C'était vrai. Des paumés, et malgré tout des gens vrais. Des gens avec qui je pouvais discuter, éclater de rire. Mais ils ont descendu la pente raide vers l'enfer. Tandis que moi j'ai survécu à la drogue dure. Je suis parti vivre au québec pour fuir cette zone de paris, mais au fil des ans je me suis rendu compte que je n'arrive pas me voir comme quelqu'un de bien. D'ailleurs, les gens "bien" ne m'aiment pas, je ne suis jamais assez intéressant ni assez cultivé, ni assez poli, ni assez sérieux ni assez pertinent ni assez respectueux pour eux . J'ai essayé de modifier mon comportement, devenir un mec bien, responsable et tout le tralala. Mais une part de moi est toujours restée paria, zonard. Je n'étais pas comme ça quand j'étais enfant, j'étais sérieux, gentil, serviable, obéissant. Mais maintenant j'ai docteur jekyll et mister hyde en moi. Un côté qui picole, qui aimerait reprendre de la coke s'il en trouvait, et en même temps un côté qui voudrait rentrer dans les rangs pour être respecté.


Je crois dans le fond que ces parias me manquent cruellement. Je me sentais libre avec eux, ils ne me jugeaient pas, parce qu'ils savaient quelle peine ça faisait d'être sans cesse montrés du doigt par les autres.
ça veut dire quoi être quelqu'un de bien, normal ? Je me vois toujours comme le vilain petit canard, celui qui ne sera jamais qu'un type boiteux et souffreteux. Comme cet étudiant qui s'est enfoncé une pique dans le pied au cimetière du père lachaise, la nuit, parce qu'il marchait pieds nus sur le sol complètement défoncé au lsd. Comme ce type qui marchait la nuit dans les rues de paris, rencontrant des prostitués qui l'abordaient, défoncé tous les jours au canabis, les dents jaunes pourries. Comme guillaume. Est-ce la psychiatrie qui m'attend ?

 

 

3 août 2022

mes romans gays

J'ai décidé de proposer mon roman "le requiem du danseur" au prix du roman gay 2022. Non que j'espére détenir ce prix littéraire, mais c'est le meilleur moyen d'être lu. Je vais envoyer ce même ouvrage ,ainsi que "la destinée du cygne noir", à la bibliothèque du centre LGBT de paris. Je me suis rendu compte que beaucoup de bibliothèques et librairies généralistes sont frileuses quant à avoir des romans gays dans leurs rayons. Est-ce justifié ou de la discrimination ? Pour ma part, j'ai voulu publier des romans qui abordent l'homophobie et ne ciblent pas exclusivement un public gay. Il y a des scènes de sexe, oui, mais mon but n'a jamais été d'être vulgaire. Comme je ne veux plus mettre les pieds à la gay pride qui, à mes yeux, est devenue un lupanar géant, je préfére militer à ma manière, c'est à dire en écrivant. J'espère que mes deux romans sauront trouver des lecteurs ouverts. Je sais qu'il y a déjà eu des ventes, mais mon objectif n'a jamais été de publier des "livres vendeurs", au contraire je mise plutôt sur une certaine sensibilité, voire un humanisme, pour tenter, dans une moindre mesure, de faire avancer les mentalités au sujet de l'homosexualité. D'ailleurs, j'ai écrit en pensant être lu par des jeunes. Mon rêve, c'est d'être lu, tout simplement. Lu, compris, entendu, aimé si possible. Et, dans l'idéal, devenir un roman de référence sur le thème de la transidentité et du viol d'homme. Comme on ne m'écoute pas quand je parle de cela, j'ai décidé de témoigner en écrivant.
C'est un honneur que mes ouvrages se retrouvent à Beaubourg.

destinée du cygne noir alexandre nolet sur www.edilivre.com

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26 juillet 2022

Visage de l'agressé (suite)

 

J'ai eu l'enquêteur au téléphone, il m'a informé du processus de plainte pour viol. Déjà que j'étais très tiède, maintenant je suis carrément froid. Apprendre que l'on me fera une expertise psychiatrique me rebute complètement. C'est dingue, on se fait violer et c'est la victime à qui on fait une analyse psychiatrique pour "voir s'il y a des dégâts dans la tête". Euh...moi qui suis devenu phobique social, non binaire et bipolaire  à cause de ça, on va m'accuser de paranoia et ça va se retourner contre moi, non merci ! J'en suis derechef au point de départ, je vais tout garder pour moi comme un secret empoisonné. C'est triste de se sentir acculé contre un mur quand on est victime de viol, on ne vous écoute que pour vous juger. Oui, les policiers sont formés pour faire face à ce genre de situations, mais il n'empêche que je me sens d'emblée sur le qui-vive. Evidemment que ça a  des conséquences psychiatriques quand on se fait violer plusieurs fois dans sa vie, on vit dans la peur. C'est la victime qu'on expertise mentalement, et pas l'agresseur...Lui a droit à un avocat, il faut qu'il y ait des "preuves", et moi on me fouine la tête pour voir si je n'invente rien et n'accuse pas à tort. Je suis écoeuré.

Je vais trinquer à la police française, tiens ! Tchin tchin !

SOURIS GIFS ANIMES - Page 25 | Gif animé, Gifs, Souris

19 juillet 2022

ma famille

J'ai coupé les ponts avec mes parents. C'est probablement la meilleure décision que je pouvais prendre. La famille a toujours été un fardeau pour moi. A 14 ans, j'ai coupé les liens avec ma famille paternelle qui ne m'aimait pas. Mes parents ont pris la relève pour continuer ce mépris. Pendant longtemps, j'ai culpabilisé. Ce n'est qu'en partant vivre à montréal à 22 ans que j'ai pris de la distance et ai réalisé combien ils ne m'étaient pas chers du tout. Quand je suis parti, ils ont transformé ma chambre en bureau, en jetant par la même occasion mes livres. Le message était clair : "ne reviens pas, tu n'es pas le bienvenu". Ils ne sont même pas venus à mon mariage avec matthew. A défaut de pouvoir faire autrement, nous nous sommes revus quelques fois depuis que je suis de nouveau parisien, mais même s'il n'y a pas eu de grosses engueulades, il y a eu à chaque fois des prises de bec. On ne s'entend sur rien. Ils n'aiment rien chez moi, ni où j'habite, ni l'éducation que je donne à ma fille, ni ma façon de parler, ni mes fringues...


J'ai réalisé que le problème n'est pas seulement que je ne les supporte plus, mais qu'ils créent en moi une sorte de tremblement de terre intérieur. Ils ne savent pas faire autre chose que me rabaisser, m'humilier avec leurs sales réflexions, du coup quand je rentre chez moi je me sens complètement cassé, comme si le pilier sur lequel je m'appuyais vacillait. C'est tout mon être qui se sent brisé, mon courage, mes idées, mes projets. Mes parents n'ont jamais été des parents pour moi, mais des ados.

Beaucoup de gens m'ont jugé sur le fait que je me suis drogué, en me traitant d'irresponsable fini, mais la réalité était que je voulais oublier tout ce que les irresponsables me faisaient subir, qu'il s'agisse des violeurs ou de ces parents immatures et paresseux qui réagissent comme des gosses de 14 ans, toujours à insulter, mépriser, se croire mieux que tout le monde, ne s'intéresser à rien, ne parler que de leur nombril. J'ai perdu trop d'années à supporter leurs violences. C'est terminé. Je ne veux plus d'eux ni dans ma vie ni dans ma tête. Je veux être libre. Je suis contre le respect aveugle des parents, je pense qu'être parent est un titre qui se mérite. Avant, je ne voulais pas d'enfant car j'avais très peur de recommencer malgré moi ,avec eux, la chaîne violente et méprisante dont j'ai moi-même victime. Mes enfants, je les aime. Mon fils biologique, lorenzo, et ma fille adoptive, aurore. Ils sont très importants pour moi, mais pas non plus le point central de ma vie. Je pense qu'il ne faut pas s'attacher de trop à ses enfants, parce qu'ils prennent leur envol mentalement et physiquement. Mon seul pilier, c'est mon mari. Et je ne laisserai personne le démolir.

 

lorenzoMon fils m'a envoyé cette photo par webcam le mois dernier. Dix-huit ans déjà. Normalement, il va venir sur paris prochainement. J'ai hâte de le revoir,ça fait trois ans que je ne l'ai pas vu hors écran depuis le covid, je n'en peux plus d'attendre. On me dit souvent qu'il me ressemble beaucoup physiquement : même nez, même bouche, mêmes sourcils, mêmes oreilles, la même fossette au menton. Par contre, il a les yeux et les cheveux aussi foncés sur sa mère, ma bella monica. Et il n'est pas longiligne comme moi. Pour moi, ma famille se résume à mes enfants, mon mari, monica et mon frère. Plus d'une fois, on m'a accusé de n'avoir aucun esprit de famille : c'est faux. Quand je sais que je suis aimé et que j'aime aussi, je prends très facilement dans mes bras, je m'intéresse à la vie des miens, j'embrasse, je ris, je conseille, je discute longtemps, j'aime faire des activités avec eux (jardiner, promenades, cuisiner ...). La famille, c'est très important pour moi, depuis toujours. Je me sens béni d'avoir pu retrouver mes origines italiennes grâce à monica qui m'a donné mon très cher lorenzo. Dire que j'avais voulu qu'elle avorte, mon dieu, comme j'aurais eu tort de ne pas le connaître... Il ne semble pas attiré par la drogue. Il a une copine. Pareil pour aurore qui est en couple depuis plus d'un an, je suis heureux pour elle.La seule chose que je demande, c'est que mes enfants soient stables psychologiquement. Ils feront leurs erreurs, comprendront leurs leçons, je me mets en retrait mais je suis là s'ils ont besoin d'aide. Contrairement à mes propres parents, je ne laisserai jamais tomber mes enfants en ne me préoccupant que de ma gueule.

17 juillet 2022

Le visage de l'agressé

J'ai fait une pré-plainte en ligne pour signaler une agression sexuelle il y a trois ans. Je n'en ai jamais parlé à quiconque. C'était avec le producteur qui finançait mon spectacle.

Quand j'ai vu la possibilité de faire ce signalement sur internet, j'ai vraiment cru que ce serait une bonne idée, que je serai enfin libéré de ce fardeau. Qu'enfin, je pourrai porter plainte contre lui, et symboliquement contre tous les autres abus sexuels dont j'ai été la victime. Mais je crois que j'en suis incapable. Que j'en serai probablement toujours incapable. Je suis certainement d'une lâcheté crasse, mais absolument personne ne connaît mes pensées profondes en tant que personne agressée. Personne ne voit ces yeux où j'y ai lu de l'amusement quand j'ai dit que j'avais été abusé sexuellement, ces yeux qui me hantent et me hanteront toujours. Ce sont ces yeux-là qui m'empêchent de dormir.Ceux-là même qui m'ont encore réveillé à 2 heures de matin, après juste une heure de vague sommeil. Ces yeux où j'y lis de l'amusement parce qu'on imagine, avec un léger haussement de sourcils entendu, un gars en train de se faire sodomiser au lieu de se faire violer. Parce que ça fait sourire.


Personne ne sait combien mes sourires, mon énergie dissimulent en fait une grande détresse, des envies de disparaître pour de bon pour ne plus être harcelé par ces souvenirs.Combien je regrette à chaque fois que je m'en ouvre, que j'en parle. Combien je me sens sali à chaque fois que j'en parle. Comme un poison qui suppure. Parce que les autres ne comprennent pas ce que j'ai vécu, ce que j'ai enduré, pourquoi je suis si énervé parfois. Ils s'en foutent. Leurs mots sont si superficiels, en regard de la peur qui s'est insinuée en moi depuis tant d'années, de cette nausée qui me noue le ventre quand j'aborde le sujet.


Porter plainte n'est pas sans conséquences. Il ne suffit pas de se libérer d'un poids en allant au commissariat, il faut ensuite se replonger dans son histoire et aller au procès pour faire condamner aux Assises l'agresseur. Ce n'est pas l'envie qui m'en manque de le foutre en taule pour le mal qu'il m'a fait, pour que justice soit faite, mais je suis incapable de me dire que l'agresseur risque de me hair encore plus et s'en prendre ensuite à moi. Parce que persone ne me dit que j'ai été courageux d'encaisser tout ça, d'y survivre. Comment je fais, parfois, pour continuer à sourire, à rire, à me regarder dans une glace qui me renvoie ce visage d'agressé ? Grâce au déni. C'est lui, mon kit de survie qui me fait oublier ces yeux horribles qui s'amusent de ce qui m'est arrivé. Les yeux ne mentent pas, la bouche si. On peut prétendre me plaindre, dire que je suis une victime, les yeux s'amusent toujours à me représenter en train de me faire sodomier et pas violer. Parce que les deux se confondent dans la tête des hypocrites.


Le policier (ou la policière) que j'ai eu en ligne n'a pas eu un mot de déplacé. Il a été très correct. C'est lui qui m'a proposé de déposer une plainte, mais il pense en termes judiciaires alors que moi je pense en termes humains. Quand il a voulu me donner une liste d'associations d'aide aux victimes, j'ai refusé. Parce qu'une fois j'ai téléphoné à une de ces associations de prétendue aide, et on m'a traité sournoisement de menteur. On s'est permis de juger mon vécu et de le chiffonner comme un vulgaire mensonge.


A quoi bon aller à ce rendez-vous avec l'enquêteur ?


Cet entretien en ligne a peut-être été pire que tout, dans la mesure où je me suis pris en pleine gueule une réalité que je ne voulais pas admettre. J'ai fait un signalement pour dénoncer une tentative de viol. Mais quand j'ai raconté ce qui s'est passé ce jour-là, le policier a été très clair sur un point : "monsieur, le comportement de cet homme n'était pas normal, il s'agit d'un viol, c'est un crime." Un viol. Pas une tentative de viol comme j'ai voulu y croire. Le déni a fait son oeuvre de camouflage. Par survie, je pense. Mais savoir que juridiquement c'est du lourd, c'est du procès aux Assises pour que le violeur réponde de ses actes, me fait très peur. Une plainte n'est pas anonyme, on m'a dit souvent que des tas de victimes de viol qui ont dénoncé leurs agresseurs se sont après fait agresser par vengeance.
En plus, il est trop tard pour que je porte plainte contre celui qui m'a violé quand j'avais 18 ans : il y a prescription au-delà de 20 ans, il faudrait que je contacte le procureur de la république pour qu'il fasse une enquête. Galère...


Je suis peut-être lâche, sûrement, mais je tiens à préserver ma vie. Je ne tiens pas à me replonger dans cette histoire, dans toutes ces histoires d'abus sexuels, qui m'ont miné le moral pendant tant d'années. Je ne sais pas comment j'ai fait pour y survivre. Cette société patriarcale nous fait croire que ,quand on subit un viol, c'est plutôt en réalité quelqu'un qui nous plaît, qu'on lui envoie inconsciemment des messages sexuels. Il y a sans cesse la peur d'avoir honte, d'être montré du doigt comme menteur. On n'est pas défendu en tant que victime. On nous pousse à ne pas admettre cette réalité du viol en se disant que ce n'était pas une agression. Mais le corps, lui, sait, quand un attouchement prolongé devient un viol.

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16 juillet 2022

Soldes de non binaire

Cela fait plusieurs mois que je n'ai pas abordé ma non binéarité. Qu'en dire, aujourd'hui ? Cette sitation n'évolue ni dans un sens ou un autre, disons que j'ai des phases, des périodes pendant lesquelles je me sens homme et d'autres femme. J'ai acquis la conviction que ça ne partira jamais de moi, faut que je fasse avec. J'essaye de ne plus me rendre malade avec ce ressenti bigenre si étrange. Je m'étais même acheté des instruments bouddhistes pour équilibrer l'aspect masculin et l'aspect féminin de mon moi. En tout cas, pendant plusieurs mois je me suis senti homme. Du moins, je refoulais mes phases femme. Le problème, c'est que quand je refoule cet état de schizophrénie, ça ressort d'un coup, sans crier gare. C'est ce qui s'est passé avec les soldes. Rien de grave, mais c'est à ce genre de détails qu'on voit que je suis bigenre.

Depuis la crise du covid, j'ai la manie de changer de déco chez nous. Je redécore... tout. Même les wc lol. J'ai trouvé un siège de wc en velours qui permet de ne pas avoir mal dans le bassin quand on s'y assied. Eh oui, on n'y pense pas toujours mais moi qui ai des douleurs fréquentes dans le bas du dos, je peux dire que mes fesses apprécient la douceur du velours ... Sans parler du tapis épais et doux spécial "contour wc" pour poser avec soulagement ses pieds nus...J'ai aussi trouvé des robes de chaises. D'habitude, je vois ou des coussins moches de chaises, ou des housses qui camouflent seulement le dos. Or là, j'ai trouvé des housses longues bordeaux qui donnent un renouveau aux chaises un peu abîmées en les couvrant entièrement . Je rajoute un coussin, et hop, que du moelleux !En plus ça donne un style baroque que j'adore.


Je me suis aussi trouvé des équipements sportifs, en bénéficiant d'énormes promotions, 70 et 80 pour cent. Ce sont des petites choses en apparence anodines, mais qui en fait renforcent la musculature. Avec l'entraînement de danse ressortent mes anciennes douleurs au genou, aux chevilles et au bassin. J'ai donc opté pour un renforcement musculaire à base de gym. J'ai acheté un ballon de pilates de 75 cm de diamètre, qui me permet de retrouver ma souplesse. Je m'assieds dessus, roule de façon à ce que mon dos colle complètement au ballon tout en gardant les pieds au sol, ce qui assouplit les chevilles. Je reste ainsi 3 ou 4 secondes, les bras étendus sur le côté et me relève en croisant les bras. Ensuite, je me mets debout, roule en avant de manière à ce que mon ventre colle complètement sur le ballon, mes pieds sont déroulés, je reste une seconde maxi et reprends ma position debout très vite en gardant les jambes droites. C'est un formidable exercice d'équilibre et de concentration. ça paraît facile, mais une fois j'ai entendu un bruit, j'ai été déconcentré une seconde et ça a suffi pour que je glisse du balllon et tombe sur les genoux.Je me suis aussi trouvé un step. Je fais des mouvements basiques, mais c'est excellent pour là encore assouplir les chevilles. D'ailleurs, les danseurs se servent du step pour apprendre certains pas de danse comme le twist, le charleston ou les pas de liaison en danse classique. A tout ça, j'ai ajouté une petite haie qui me permet de faire rapidement les pas de côté, en me déhanchant sans me faire mal.


Pendant les soldes, j'ai eu également un gros, très gros, coup de coeur pour des pantalons faits par une créatrice, dans son atelier en alsace. L'un est effet cachemire avec motif fleuri, l'autre en tissu punto di roma, vert, très confortable et original. Vraiment, je ne supporte plus du tout de m'habiller comme tout le monde.


Bref, bref, voilà, avec toute cette gym, cette déco et ce tissu, bah je me sens pas toujours homme, hein ! Remarque, c'est l'avantage quand on est homosexuel , on peut se permettre d'avoir des activités et coups de coeur féminins, on trouve ça normal, "pour un pédé" !

13 juillet 2022

gérard depardieu est un monstre

Résultat de recherche d'images pour "monstre depardieu"J'ai toujours aimé gérard depardieu, je trouve son jeu d'acteur exceptionnel, il incarne à fond ses personnages. J'ai commencé à apprécier l'homme il y a quelques années. Il y a environ 8 ou 10 ans, j'étais venu en france voir mon frère. Comme je me lève à l'heure américaine, c'est à dire vers 5 heures, je regardais la télé. Et j'ai découvert une émission de cuisine que j'ai adorée. C'était avec gérard depardieu. Il disait qu'il avait déjà mangé de la baleine. Je l'ai trouvé loin d'être con. Je me souviens encore de sa phrase : "le soir, je me couche fatigué, parce que j'ai fait plein de choses dans ma journée". C'est tout à fait l'état d'esprit de ce livre.


"Monstre" est un recueil de pensées, un livre de coups de gueule. J'ai énormément apprécié le franc-parler de gérard. Il ne cherche pas à plaire, mais seulement à rester lui-même. Puis surtout, il a une sagesse de vie incroyable. Tout tourne autour du désir, du fait d'être vivant. D'une certaine manière, cela m'a fait un peu penser à une conception bouddhiste de l'existence. Seul le présent compte.


Il y parle de ces monstres magnifiques, de ces poètes qu'on ne trouve plus aujourd'hui. Il y dénonce la fausseté des relations humaines actuelles. Tout y passe, des hommes politiques à l'art en passant par internet, le vide des jeunes, le cinéma italien et son amour de la vie. Vraiment, je suis heureux d'avoir lu ce livre. C'est typiquement le genre d'ouvrage qui me fait évoluer, je ne ressors pas indemne de cette lecture. Il y a eu un écho entre ses pensées et les miennes. Comme lui, je suis un assoiffé d'humanité, dans toutes ses démesures.


Gérard depardieu, c'est avant tout un coeur de poète, une vision libre d'artiste, un monstre sacré (non pas du cinéma mais de la Vie). Un râleur qui a le sens critique aiguisé et surtout un coeur immense. J'ai adoré. Je recommande d'ailleurs ce livre à ceux qui désirent prendre du recul par rapport à notre société et changer de point de vue, prendre de la hauteur, grandir, réapprendre à aimer. Un ouvrage magnifiquement écrit.

20 mai 2022

apéritif

Hier en fin d'après-midi, nous avons reçu chez nous un ami de mon mari (qui est un de ses collègues psys), vu qu'il ne pouvait pas passer ce week-end. Comme j'ai fait assez chier mon homme avec ma phobie sociale pendant la crise du covid, j'ai fait des efforts pour accueillir notre hôte. J'ai donc cuisiné des mini-pizzas. Ce n'est pas compliqué à faire, pas long, et surtout j'adore petrir la pâte, la faire rouler dans ma paume. Je trouve ça sensuel.


Bertrand est quelqu'un de gentil. On le connaît de longue date, il est venu deux fois nous voir à montréal. C'est lui qui nous a aidés à trouver cet appartement sur la commune de montmartre près de la butte, qu'on adore. C'est lui encore qui m'avait "prêté" son jardin il y a deux ans, quand j'avais besoin de répeter des chorés et que les salles de danse étaient fermées. Et c'est lui encore qui nous prête pendant les quelques jours fériés de l'ascension sa maison de vacances en auvergne. Il paraît qu'on peut faire du trek sur pas mal de sentiers. Vu qu'on adore les randonnées, bertrand nous a proposés spontanément de venir passer quelques jours. Mon mari lui a dit que j'étais en plein burn-out, c'est vraiment genil de sa part. Il nous a donc passés ses clefs hier, il a confiance en nous.


Mon burn-out s'améliore progressivement. Il y a deux semaines, j'ai perdu connaissance pendant l'entraînement, plusieurs fois. Après une prise de sang dans la journée, on m'a diagnostiqué une anémie, qui a révélé un surmenage. Je ne suis pas étonné, j'étais trop à cran depuis février. Du coup, ça a été repos forcé pendant dix jours, je ne peux pas me permettre plus avec le spectacle en cours, d'autant que nous aurons la salle de danse entièrement pour notre troupe d'ici quinze jours. Je reprends des forces avec des vitamines géniales découvertes dans le laboratoire pharmaceutique yves ponroy : c'est naturel et franchement efficace ! J'ai aussi utilisé du safran pendant 20 jours, ça m'a retiré rapidement mes idées noires et mes envies subites de pleurer.


ça va nous faire du bien, cette petite pause, vu que je ne pourrai pas me permettre de prendre des vacances cet été à cause des répétitions.
En tout cas, mes petites pizzas ont eu du succès, bretrand a pris la dernière ( il y en avait 7 ! ).

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18 mai 2022

rêver d'ours

Cette nuit, j'ai fait un rêve étrange, quelques minutes avant de me réveiller. J'ai rêvé d'ours. Ils étaient quatre. Il y avait le chef de meute, les trois autres étaient alignés avec leurs petits. Je savais que le chef choisissait les petits qu'il voulait garder dans sa nouvelle troupe, ou non. Le critère ? La beauté. Pour les deux premiers ours, le petit était accepté, les parents poussaient un rugissement de joie. Mais pour le dernier... le petit était refusé. Alors, le chef de meute lui donnait un atroce coup de griffe au visage, l'un des parents ours plongeait le petit dans l'eau pour le sauver. Le chef s'acharnait à le tuer, les pattes dans l'eau. C'était assez cruel et violent.

Quand je me suis réveillé, j'étais perplexe. Plusieurs personnes amerindiennes m'ont déjà dit que j'avais une "âme spéciale", de même qu'un rabbin m'a dit la même chose l'an passé. Je "capte" des trucs, exactement comme les chamans. Je rêve souvent d'animaux. La magie des animaux est puissante, surtout dans les cultures dites "premières".J'ai consulté mon guide chamanique, et j'ai vu que l'ours représente à la fois la maternité et l'instrospection. J'aurais donc besoin de silence pour me ressourcer et retrouver ma force intérieure. Mais pourquoi avoir fait ce rêve violent ? Pourquoi tuer l'ourson ? C'est comme si je devais tuer mes forces passées pour les renouveler ? Ou est-ce plus en lien avec mes pensées ? Hier, je discutais avec mon homme de l'importance de la beauté physique dans notre société, et on en a conclu que les gens moches développaient plus de problèmes psychologiques à force de se sentir exclus de cette société obsédée par l'apparence. 

15 mai 2022

sex toy lapin

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En ce moment, mon homme me trouve particulièrement sexy. Pourtant, je ne fais pas grand-chose de plus qu'à l'ordinaire. Je pense que c'est surtout dû à un fabuleux aphrodisiaque qu'il prend depuis quelques semaines : du bois bandé. Ah oui, ça ne s'invente pas lol ! Ce "bois bandé" est utilisé depuis des siècles par les peuples d'amazonie pour stimuler le désir.
Depuis l'année dernière, mon cher et tendre mari a peur que je le quitte un jour pour prendre un amant plus jeune. Or, malgré tous mes défauts, je tiens mes promesses. J'ai fait un serment de fidélité l'an passé, à la saint-valentin, et je m'y tiens. Ce n'est pas très tès facile pour moi dans la mesure où je suis nymphomane depuis longtemps, mais après tout, je peux bien me passer de plans à trois... Ok, c'est excitant, mais de toute façon j'ai toujours préféré le corps, les mains et la bouche de mon homme. Parce qu'il y a de l'amour avec lui, contrairement aux amants chauds lapin que j'ai eus.
Dernièrement, je me suis acheté un vibromasseur. Je l'ai trouvé, non sur un site porno mais dans un catalogue... pour personnes âgées !! Ce qui m'a incité à l'acheter, c'est la façon très saine dont il a été présenté." Le sexe est aussi une manière de prendre soin de sa santé", j'ai adoré le slongan. J'ai pris le plus perfectionné avec 7 programmes plaisir, évidemment lol. ça pimente nos relations. En solo, c'est pas mal non plus.
J'en ai parlé à ma belle-mère, qui a été sexologue. Je n'ai absolument aucune gêne à lui parler de sexualité, c'est d'ailleurs grâce à elle que j'ai accepté mon homosexualité, grâce à elle que je ne me suis plus senti pute ni sale. Elle a fait énormément pour moi.Elle a un véritable don pour cerner les problèmes. Pour moi, elle est comme ma mère adoptive et une amie très chère. Elle me manque tellement, depuis que nous avons quitté le canada...Quoiqu'il en soit, via skype, on parle de sexualité ouvertement et sainement. Parfois, j'ai comme une aura de magie rouge qui

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attire tous les regards. Elle a été la seule à me croire, à ne pas me traiter de vaniteux ni de narcissique quand je lui en ai parlée. "Le sexe est une magie puissante" m'a-t-elle dit un jour, et elle a amplement raison. En tout cas, en ce moment, c'est mon homme qui en profite grandement. Il adore toucher ma peau, mes fesses n'en parlons même pas, mes lèvres. Il trouve que je dégage beaucoup de chaleur. Pourtant, d'habitude,c'est lui qui est un vrai radiateur. Il me trouve terriblement sensuel dans tous mes gestes. Ah mais je ne vais pas le contredire, j'ai envie de ses caresses !!

 

 

 

 

25 avril 2022

les "fringues"

 DSC_0013 (2)La seule chose que mes parents m'ont apprise, c'est que les vêtements que l'on porte révèlent beaucoup de notre personnalité. Ils étaient tous deux stylistes. Ils voyageaient beaucoup pour leurs créations et leurs présentations. Notre vie a changé du tout au tout quand ils ont été embauchés par un grand couturier parisien. Avant, nous vivions en banlieue parisienne, dans une résidence pas top. Ils faisaient leur couture dans l'appartement, je m'amusais à jouer leur modèle vu qu'ils ne possédaient pas de mannequin en bois. Puis un jour, ce fut le loto. Bingo, pleins aux as du jour au lendemain, nous avons emménagé dans un superbe appartement avec vue sur les champs élysées. C'était un appartement de fonction, payé par le patron milliardaire. Ma soeur était ravie de jouer à la princesse dans ce nouveau monde, moi je m'ennuyais, j'étais quasiment tout le temps seul. Mes parents avaient leur propre atelier de couture, je ne servais plus à rien. Mais de cette époque, j'ai gardé un goût prononcé pour l'élégance vestimentaire, voire un certain dandysme. J'en vois parfois à paris, des jeunes hommes au style suranné avec gilet de costume, canne avec bec en argent, moustache pointue. Je les ai vus surtout dans le quartier latin.

Comme je ne m'entends pas du tout avec mes parents, j'ai boycotté pendant des années le "style galant", préférant le "style pd punk". Or depuis peu, je suis revenu à ce dandysme. J'ai toujours été un amoureux des beaux tissus, soie, popeline, satin, flanelle , velours ...C'est presque érotique, pour moi.Comme une passion charnelle entre le tissu et moi, une sorte de baiser.


Il suffit de regarder autour de soi dans la rue pour voir que très peu de gens ont encore du goût vestimentaire. Certains parisiens s'y attachent encore, oui, mais ailleurs ? En banlieue, c'est parka, jogging, jean, basket, sweat à capuche,legging. Beurk. Cette façon déplorable de s'habiller raconte beaucoup de l'absence de personnalité de tous ceux et celles qui les portent comme des clones. Je suis allergique à ce "street style", mon homme aussi. Mon mari a toujours aimé le genre rétro, veste en tweed, veste en cuir, pantalon en jersey, chemise en lin...Cela lui vient probablement de ce qu'il a été galeriste, l'art étant le coeur de sa personnalité. En ce qui me concerne, je peux dire que mon changement vestimentaire raconte mon changement intérieur. La crise du covid m'a fait beaucoup changer, j'ai l'impression ou d'être devenu quelqu'un d'autre ou alors d'être redevenu moi-même. Je suis binaire depuis plusieurs mois, de manière assez stable. En fait, je me force à ne pas céder à mon côté non-binaire quand il arrive. C'est une sorte de schizophrénie que je ne supporte plus. Je me force à rester homme. Et ma façon de m'habiller reflète cet état d'esprit. Mon côté homme aime les vêtements du passé, ce dandysme qui me distingue des autres. J'ai horreur du mot "fringue". La fringue, ça va pour ceux qui ne se respectent pas. Mais quand on se respecte, on s'habille de manière à garder son honneur.


Je ne me "fringue" pas pour rester cool et à la mode, mais pour rester moi-même. Qu'est- ce que cela veut dire de moi ? Mon choix de porter des habits au style passéiste dit que je rejette clairement la modernité. Plus précisément, la fausse modernité, c'est-à-dire les smartphone/iphones, le fastfood, les objets connectés, l'exhibitionnisme. Ce qui m'a poussé dans cette direction, c'est de voir combien les gens sont des clones, tous ils baissent la tête sur leurs écrans toute la journée. Moi , ça me fait peur de voir des gens comme ça. Des gens tellement obnubilés par internet qu'ils ne captent plus rien autour d'eux à part le wifi, des gens qui symboliquement préfèrent baisser la tête plutôt que de la relever avec fierté, des gosses qui ne font plus rien de leurs journées (même pas aller faire un tour en forêt avec leurs grands-parents) sauf traîner sur internet comme ils traînent dans la rue par désoeuvrement. Si c'est ça être "moderne", je préfère retourner vers le passé.

23 avril 2022

Le vin et moi

Hier, c'était ma fête. Pour l'occasion, mon homme a préparé un succulent repas agrémenté d'un excellent vin. Entre le vin et moi,c'est toute une histoire de gourmandise. Je ne supporte pas les personnes qui disent : "ah il est bon ton pinard !". Pinard. Arf, un mot que je déteste.Pourquoi ? Parce que pour moi le vin est un nectar qui rend un repas plus suave, plus sensuel.C'est aussi un formidable remède qui réchauffe le coeur dans les moments d'angoisse. C'est un somnifère naturel, également. De nombreuses fois, le vin rouge m'a tenu compagnie dans les périodes de détresse. A défaut de pouvoir mettre des mots sur mes émotions négatives, à défaut de réellement cerner le souci qui me chagrine tant, boire du vin m'aide à tenir bon. Sauf quand je bois la bouteille en une heure et que je vomis. Je n'aime pas ça du tout car ça fait alcoolique et qu'en plus j gaspille du bon vin. J'ai bénéficié de privilèges l'an passé, j'ai acheté plusieurs fois une caisse de 6 et j'en ai eu 6 gratuites plus les frais de transport gratuits (16 euros quand même). Ce sont des vins limités, on ne les trouve pas au supermarché. Ce sont presque des oeuvres d'art. J'ai beaucoup de respect pour ces artisans qui donnent au vin ses lettres de noblesse. Beaucoup ont pour nom "château de ...". Le vin, c'est une boisson noble, une boisson qui a un sens dans les religions juive et chrétienne.


J'ai mes préférences : j'aime énormément le vin rouge car, même s'il est amer en bouche, je le digère mieux que le blanc et le rosé. Je ne suis pas les "règles de la gastronomie", tel vin avec tel poisson ou telle volaille. En fait, je bois du vin rouge avec tout, fromage, viande, gâteau, poisson...Je trouve qu'il donne meilleur goût à tout. En général je prends du vin fort, à 14 degrés, pour me sentir allègre rapidement. Avec le vin que j'ai trouvé (viniphile, lalande moreau, labastide), je n'ai pas mal à la tête, contrairement aux "pinards" du supermarché. C'est le plus souvent du bordeaux, même si j'ai beaucoup aimé le tarn qui a un goût moins acide.

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18 avril 2022

résurrection de soi

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Ce matin, j'ai fait une découverte florale intéressante : une monnaie du pape. Cette plante est un cadeau du ciel, au sens propre et figuré, car je ne l'ai pas mise en terre. C'est une graine qui a poussé. Elle porte bien son nom en ce jour de pâques ! Pour nous qui sommes chrétiens, pâques est loin de se résumer aux poules en chocolat. Durant une semaine, c'est "l'octave de pâques", c'est à dire qu'on fête tous les jours pâques jusqu'à dimanche. La résurrection porte un message de paix universelle et d'indulgence. Hier, j'ai beaucoup aimé la messe célébrée par le pape françois au vatican. Je me suis senti revigoré par sa bénédiction. Fêter pâques, c'est l'occasion de revenir à l'essentiel, de faire un retour sur soi pour modifier son comportement envers autrui. En cette période très trouble où l'extrême droite gagne de plus en plus de terrain, il est bon de se questionner sur l'absence d'altérité qui fait notre société actuelle. Les gens ne se regardent plus dans les yeux, ne se saluent plus. Les liens humains sont hypocrites et superficiels, inexistants ou haineux. Il ne faut pas vivre contre les autres mais avec les autres. Or pour cela, il faut cesser d'être intolérant, chercher le dialogue. C'est cela, la démocratie, qui hélas est en voie de disparition. Pâques, c'est relire notre société et ses travers, ses dérives, ses extrêmismes, pour mieux se remettre sur le chemin de la droiture. Dire que jesus christ a quitté le tombeau, c'est combattre ses propres monstres anxiogènes pour retrouver l'oxygène de l'Altérité et de l"Humanité.

 

Musique de schubert, oratorio de 1820 "lazare et sa résurrection"

7 avril 2022

sans amis

L'amitié a toujours été une chose difficile pour moi. C'est un des drames de ma vie, un qui ne se referme pas.

Quand j'étais enfant, j'avais une "meilleure amie". On avait très peu d'écart en âge et, comme nos mères étaient amies, on se disait naturellement frère et soeur. Mais elle habitait dans le sud de la france, moi à paris, on se voyait peu. On s'écrivait des lettres. Puis, à l'adolescence, elles ont commencé à s'espacer parce que nos personnalités avaient changé. Elle avait sa troupe de potes dans son lycée, tandis que moi je me faisais agresser dans le mien. Je pense qu'elle avait honte de moi. La dernière fois que je l'ai vue, je venais d'atteindre mes 18 ans .Elle est passée en coup de vent, elle était avec son mec, qui l'attendait dans la voiture. Elle m'a dit : "surtout ne fais pas comme moi". Elle est partie, sans un au revoir, comme si on n'avait jamais été amis. Intuitivement, j'ai su que je ne la reverrais jamais. Je lui ai écrit un long poème et l'ai glissé dans un tiroir de sa chambre. Je n'ai jamais su si elle l'a lu. Je lui disais adieu. C'est à ce moment -là que ma personnalité a nettement changé. Elle me manquait tellement que j'ai fait une sorte de transfert de personnalité : j'ai développé des attirances que cette fille avait et que je n'avais pas auparavant. J'ai commencé à boire de l'alcool, comme elle, à avoir des tas d'amants, comme elle, à fumer du canabis, comme elle, à avoir de mauvaises fréquentations, comme elle. Elle ne faisait plus partie de ma vie, et pourtant son ombre me possédait complètement. Quelques mois plus tard, je me suis fait violer. C'était l'été. Une fête entre copains. Un gars me fixait sur la terrasse, j'étais ivre. J'étais assis sur une chaise, il n'y avait que nous. Il s'est approché de moi sans un mot, a sorti sa bite et m'a dit de le sucer. Je n'en avais pas envie, j'avais surtout envie de dégueuler. Il m'a pris par les cheveux, m'a forcé à le faire. Il s'est retiré, m'a levé de la chaise, m'a poussé dans un coin de la terrasse, a baissé mon pantalon, m'a plaqué contre le mur et m'a pénétré en me faisant mal. Il m'a plaqué la main contre la bouche pour que je ne crie pas. J'étais tellement bourré que je me rendais à moitié compte de ce qui se passait, j'avais un voile dans les yeux, une pauvre vélléité de rébellion. Ensuite, j'ai vomi. Le reste, je ne m'en souviens plus. Ce dont je me souviens parfaitement, c'est de l'immense, l'intense et effroyable sentiment de solitude, d'isolement et de froid, qui fut le mien durant les semaines qui ont suivi. Je n'avais personne à qui en parler. Personne. J'ai fui ce froid glacial intérieur grâce à la drogue qui me réchauffait.


J'avais un ami gay, à l'époque. Manu. On s'est connus à l'école de danse. Curieusement, je n'ai jamais réussi à lui parler de ce viol, ni des autres. Il me filait de la cocaine. On s'est perdus de vue quand je suis parti au canada.
L'appelation "sans amis" me colle à la peau depuis l'adolescence. Aujourd'hui aussi, j'ai l'impression d'etre encore ce pauvre type que les autres n'aiment pas. D'ailleurs, ce n'est pas une impression : les gens ne m'aiment pas. Peut-etre parce que je suis trop direct, je ne sais pas. Avant mes 15 ans, je réussissais quand meme à voir quelques amis, mais après mes 15 ans, il y a eu une rupture dans ma vie. J'étais exténué par les engueulades violentes et malsaines entre mes parents. Mon père était alcoolique, un jour il m'a pris à la gorge et m'a soulevé de terre avec une haine viscérale dans la voix. J'ai découvert la haine, les insultes, la violence à ce moment. A l'école, on se moquait de moi parce que j'avais de gros cernes sous les yeux, que j'avais du mal à parler et que j'avais des trous de mémoire. Je suis devenu le bouc émissaire des élèves. Ensuite, pour me venger de leur mépris, je me suis forcé à devenir un pédé éfféminé pour me foutre de leur gueule, mais cela n'a fait qu'intensifier leur haine contre moi.
Si je raconte ça, c'est parce que depuis quelque temps je fais une dépression nerveuse à cause de ce sentiment de solitude qui refait surface. Meme si j'ai la chance d'avoir un mari protecteur et aimant, ainsi qu'une fille adorable, j'ai l'impression d'etre redevenu l'adolescent mal dans sa peau que j'étais. L'enfant seul. Cette enfance solitaire, j'en ai parlée dans mon roman "la destinée du cygne noir", les souvenirs ont ressurgi comme autant de bulles de savon. Je me suis souvenu de la violence de ma mère, des agressions au collège. De cette colère qui a débuté à ce moment de ma vie. Du premier pédophile avec qui j'ai eu des rapports sexuels tellement je me sentais seul. C'est comme ça que j'ai commencé à coucher avec n'importe qui : pour ne pas me sentir seul. Le sexe était un palliatif au mal-être. Comme je n'arrivais pas à me faire des amis, je donnais mon corps à qui en voulait, en espérant du respect et de l'affection en retour. Ce que je n'ai jamais eu.


J'ai eu beaucoup d'amants, mais extrêmement peu d'amis dans ma vie. Le seul vrai ami que j'ai, c'est mon mari. Mais, par moments, j'ai l'impression d'etre un poids pour lui. Alors j'ai cherché à me faire d'autres amis, via internet. ça n'a pas marché. ça se finit toujours comme avec ma "meilleure amie", c'est à dire dans l'indifférence, le silence, le rejet. Comme si je n'avais jamais existé pour quiconque. Souvent, on me trouve superficiel, formidablement égocentrique et désagréable. En vérité, je ne le suis pas plus que ça, mais je cache ma souffrance, mon hypersensibilité derrière un masque de légèreté, d'égo surdimentionné. Un faux moi qui cache le vrai moi pour ne pas souffrir. Mais la souffrace reste quand meme là, comme un prédateur tapi dans un coin sombre. Je n'arrive pas à me faire de vrais amis sur le long terme. Je ne veux pas de relations de potes, mais de vrais amis avec qui partager, échanger, réfléchir, douter, aimer, se disputer puis se réconcilier. Mais il y a des gens qui ne sont pas faits pour êtres aimés, qui ne sont pas faits pour avoir de véritables amis sur qui compter. Comme moi. J'ai l'impression de mendier des amitiés qui ne viendront jamais. Mais j'aurais tellement aimé retrouver un ami avec qui pouvoir parler de ces douleurs qui me hantent encore 20 ans après. Un ami, un seul.

5 avril 2022

marre du web

Mon mari est resté avec moi aujourd'hui. Hier soir, j'ai eu la tête en feu, une poussée de fièvre. Ce matin, j'avais des vertiges sans arrêt. Comme il est protecteur envers moi, il a préféré ne pas aller travailler plutot que de me laisser dans cet état. Il soupçonne une anémie, vu que je mange peu depuis quelque temps. En vérité, j'ai surtout été en état de choc, hier. Tout ça à cause d'un blogueur.


Pendant plus d'un an, j'ai lu et commenté avec beaucoup de plaisir ses notes. J'ai été plus que ravi de découvrir enfin un gay qui ne paraissait pas malsain. J'aimais ses reflexions. Ses posts m'ont été une sorte de délivrance, elles m'ont permis de dire mes pensées et mon ressenti. J'ai raconté des choses très personnelles dans mes commentaires. Je pensais que l'on aurait pu être amis, surtout qu'il m'avait demandé si jamais un compte facebook et m'avait dit qu'on aurait pu se rencontrer en vrai. J'ai cru qu'il voulait faire ma connaissance. Et puis, la semaine dernière, j'ai donné un avis assez sec sur un livre féministe qu'il avait lu. Quand il a écrit "la pseudo libération de la femme",j'ai bondi. Oui, j'ai été désagréable, parce que je trouvais cela très grave et très misogyne de parler de "pseudo libération" alors que les femmes se battent pour leur dignité. 6 jours plus tard, il en avait encore après moi. Il supprimait mes commentaires, c'était une façon de me bloquer, de me considérer comme un indésirable. Evidemment, il m'a accusé d'être égocentrique, de tout ramener à mon histoire personnelle. Quand je donne un avis sur un livre, je parle à chaque fois de mon vécu, oui, parce que pour moi un livre a forcément un écho dans notre intimité, nos sentiments, nos pensées. Pour moi, lire un livre ne reste pas extérieur à nous, c'est un acte personnel qui nous transperce afin de nous faire évoluer. Pour moi, vécu du lecteur et récit de l'auteur de font qu'un. Ce blogueur ne l'a pas compris, il a préféré me mépriser.


Hier, je me suis senti extremement blessé par son propos et son attitude d'indifférence. Cela m'a beaucoup humilié. Du coup, j'ai réalisé que je ne supporte plus du tout les internautes. A chaque fois que je crois rencontrer quelqu'un de gentil sur le web, on trahit ma confiance. Je ne suis pas parfait, j'ai mauvais caractère, je suis coléreux, mais je n'oublie jamais les humiliations, j'ai ma fierté. Me dire que le monde tourne et tournera sans moi est méchant. Selon lui, j'ai comme sali ses notes avec mon linge sale, avec mon ego traumatisé. Je me prends pour le centre du monde. Son mec aussi m'avait fait une sorte d'embrouille l'an passé, parce qu'il n'avait pas apprécié la franchise de mon commentaire. Vraiment, je me passe de ce genre d'embrouilles inutiles. Je me passe d'internet à vrai dire, j'ai besoin de revenir à une vie loin de cette connerie.

29 mars 2022

nous étions seulement des enfants

Nous étions seulement des enfants, Rachel Jedinak | Livre de PocheJ'ai lu ce livre en une journée. Pas compliqué, vu qu'il fait 135 pages. Pourtant, ce court récit est un témoignage fort qui, parfois, m'a mis les larmes aux yeux.
Ce sont les souvenirs de l'auteure, aujourd'hui âgée d'environ 80 ans, de la première rafle du vel d'hiv en 1942, à ménilmontant dans le 20e arrondissement de paris. Elle y relate ses souvenirs, raconte l'antisémitisme avec ses yeux de l'époque, son regard d'enfant. Cette femme milite aujourd'hui pour la mémoire de la shoah. Elle pose des plaques commémoratives dans les écoles, va témoigner auprès des jeunes générations. Ce récit devrait être lu par tous les adolescents afin qu'ils n'oublient pas , car le négationnisme fait de gros dégâts dans la tête des jeunes depuis quelque temps, surtout via internet.


Je me souviens d'une survivante qui était venue témoigner dans ma classe, j'étais en seconde. La plupart des élèves avaient écouté attentivement, seuls trois cons avaient decrété que la shoah était "un détail de l'histoire" sans importance.
J'entends dire parfois qu'il faut arrêter de remuer le passé, qu'il faut laisser les crimes de la shoah au placard car c'est trop de souffrances. Mais il faut aussi ne pas oublier ce qui s'est passé, tant pour les juifs que les résistants. Bien des fois, je me suis dit : "et si ça se reproduisait, comment est-ce que les gens réagiraient aujourd'hui, eux qui préférènt trainer sur le web toute la journée au lieu de parler avec leurs enfants ?" Car ce qui ressort du récit de rachel, c'est la force qu'elle a eue grâce à l'amour de sa famille. D'ailleurs, quand elle raconte pudiquement comment sa mère lui a dit de partir pour qu'elle reste en vie, j'ai eu les larmes aux yeux.


Ce livre fait remonter une partie de mon histoire. Je suis juif du côté maternel et non-juif du côté paternel. Ma mère a toujours été profondément athée, bien qu'élevée dans la religion chrétienne (qu'elle a reniée). Elle fait partie des séfarades d'italie, maranes. Mes grands-parents étaient résistants. Mes grands-parents paternels, eux, étaient hélas collabos. Je me suis toujours senti profondément écartelé entre ces deux extrêmes familiaux, comme si mon héritage génétique était brouillé, confus. Bien des fois, je me suis demandé si ma judéité se voyait sur ma tête. Je me suis souvent posé cette question pour tenter de comprendre, voire justifier, la haine sans raison que beaucoup de gens m'ont porté. Comme si j'avais en moi quelque chose qui dérangeait. Quelque chose dont je ne suis pas responsable. D'ailleurs, je n'ai appris ma judéité qu'à l'âge de 19 ans. C'est à ce moment que j'ai compris pourquoi ma mère me détestait tant : je lui rappelais, tant physiquement que mentalement, sa propre judéité qu'elle rejette. Ce n'est que quand j'ai rencontré la communauté loubavitch à montréal que j'ai commencé à me sentir juif. Pour moi, être juif consiste à pratiquer la religion juive, pas juste à manger du chnitsel (repas achkénaze) et de la dafina (repas séfarade). Quand j'allais à chabbat à la synagogue, souvent des hommes m'adressaient la parole comme s'ils me connaissaient, j'en étais étonné. Un jour j'en ai appris la raison : je ressemblais comme deux gouttes d'eau à un jeune homme 'habad. Je l'ai rencontré par hasard, on a stoppé net et on s'est regardés. On se ressemblait presque comme des jumeaux, ça nous a fait très bizarre. C'est à ce moment-là que j'ai pris conscience de mon aspect juif, ce qui auparavant n'avait eu aucune importance pour moi.


Bref, tout ça pour dire que ce récit est un témoignage fort, vital, pudique et sans misérabilisme, qui devrait être lu par les jeunes afin de lutter contre l'ignorance qui est le plat favori des tyrans.


"Dans chaque existence, il y a un souvenir noué. Une souffrance intense, que le temps a essayé de consoler, d'attendrir et puis de masquer. (...) C'est ce qu'on fait quand on souffre trop. On mue, on se transforme. On abandonne un moi au passé pour en façonner un autre. On renaît pour survivre".


"Comment allaient réagir les autres ? Mes camarades de classe ? Et les gens dans la rue, allaient-ils me regarder autrement ? Je redoutais qu'on ne me voie plus comme rachel, la petite fille qui parle aussi bien que les grands, ou comme rachel, la petite fille qui rougit quand on lui donne des bonbons. Allais-je simplement devenir rachel la juive ? Je garde de ce jour une terrible sensation de honte. Pas d'être juive, mais de devoir l'être avant toutes choses que j'étais, et d'en être différente des autres."

29 mars 2022

iphone de merde

Déjà que je n'aimais pas beaucoup l'iphone mais alors là ...!Hier, un mec a photographié avec son iphone ma chatte ainsi que l'intérieur de l'appartement. Je l'ai sérieusement engueulé. Il m'a répondu connement par un "je fais ce que je veux", mais non avec moi il ne fait pas ce qu'il veut. Je l'ai menacé de porter plainte contre lui et ai appelé les flics pour obtenir une patrouille dans le quartier. Ce type pouvait être un cambrioleur. Cet incident réveille ma haine de l'iphone. Il y a 10 ans, un gars m'a harcelé sur internet. J'ignore qui il était, il faisait peut-être partie du personnel du spectacle "giselle" auquel je participais en tant que danseur. Il a fait une fixation sur moi, il a mis une vidéo sur dailymotion où on me voyait en train de danser mais aussi chez moi quand je jardinais, par exemple. Il m'avait suivi jusqu'à chez moi,cecinglé.Quand j'ai vu la vidéo sur internet , j'ai porté plainte. Au commissariat, on m'a appris que beaucoup de  gars filmaient les ébats sexuels avec leur partenaire, pour ensuite les harceler sur internet. Les iphones ne servent qu'aux délinquants, ceux qui se croient tout permis. Ils filment et photographient les gens à leur insu, en violant leur vie privée. J'en ai parlé à ma fille, je voulais qu'elle comprenne la gravité ce qu'implique l'iphone dans la vie de tous les jours. En plus, ce n'est pas écolo, les millards d'iphones dans le monde augmentent considérablement l'effet de serre dans l'atmopshère. Ce n'est pas parce que l'iphone est ma mode qu'il n'est pas dangereux. Du coup, je suis tant écoeuré de ce truc que j'ai repris un téléphone portable basique, sans internet. ça fait du bien.

iphone 

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