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psychologie
10 juin 2023

je suis alcoolique

Depuis que ma carrière de danseur a pris fin à cause de mes douleurs au genou et au bassin, je vais mal. Sur le conseil de mon homme, je suis une psychothérapie. Mais je passe le plus clair de mon temps à à mennuyer... et à boire. Tout est prétexte pour ouvrir une bouteille de vin. La gourmandise, l'anxiété, la déception...

Moi qui ai toujours su m'occuper, en lisant, en écrivant, en faisant du sport ...je n'arrive plus à rien.

Le pire, c'est que l'alcoolisme a toujours été ma hantise, car mon propre père était jadis alcoolique. Le plus dur, c'est de briser les chaînes de certaines tares familiales pour ne pas tomber dans les mêmes travers. Il est vrai que j'ai toujours eu le profil des personnes qui fuient la réalité en développant des addictions, mais j'ai toujours plus ou moins réussi à faire front. Tandis que maintenant, je n'arrive plus à voir la réalité en face. J'esquive. Je détourne. On ne voit plus de combats à mener.

Le plus dur, c'est d'admettre sa défaite. Dire : "oui, c'est vrai, j'ai un problème avec l'alcool." Au fond de soi, bien entendu, on le sait mais se l'entendre dire à voix haute constitue la première étape d'une guérison intérieure. C'est tout un ensemble de sentiments très négatifs qu'il faut sortir de soi, pas seulement l'envie de boire. Je ne pense pas être vraiment dépendant de l'alcool, mais je suis sur une pente raide...Et je ne veux pas gaspiller ce que j'ai mis tant d'années à construire.

L'alcool me rendait joyeux, au début. Maintenant, ça me rend flippé ; ça augmente mes angoisses, mon  chagrin. Au début, je prenais un verre juste pour me détendre ; maintenant,je finis systématiquement la bouteille de 75 cl, je bois à jeûn en pleine nuit parfois... Sauf que ce n'est pas du tout sans conséquences sur le cerveau. J'ai du mal à me concentrer, je m'énerve très facilement, je réponds à côté, je ne comprends pas toujours ce qu'on me dit, j'ai des trous de mémoire...Donc là, je dis stop. C'est difficile, parce que l'alcool rend vélléitaire, on n'a plus beaucoup de volonté, on prend l'habitude de se laisser aller. Quand je ne bois pas, je retrouve mon sourire et mon énergie, mais aussi un sentiment dérangeant de vide. Un vide que j'ai l'illusion de combler en picolant.

C'est évidemment le sentiment de honte qui revient le plus souvent le lendemain, quand j'ai la terrible migraine de la gueule de bois accompagnée de nausées. Le pire, c'est qu'on essaye d'en parler autour de soi comme d'une évidence marrante dans le but de dédramatiser cette culpabilité, mais ça ne fait qu'empirer son ressenti négatif quand les autres ne réagissent pas avec autant de légèreté qu'on le voudrait. Double honte...

L'alcool n'est vraiment pas la meilleure des solutions au quotidien pour combler un vide intérieur, un sentiment de solitude, un mal-être, une impression d'inutilité. C'est déroutant de se voir changer ainsi, devenir une sorte de loque. On gâche tout, tout en croyant passer une bonne journée en étant totalement ivre. On s'égare encore et encore. Mais malgré cette prise de conscience, il n'y a là qu'une simple première étape pour désamorcer cette chute qui peut s'avérer fatale.

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9 juin 2023

S'il avait raison ?

J'ai passé ma journée à pleurer. Dès 6 heures, surprise de taille : un email d'adieu bien énervé d'un blogueur avec qui j'ai échangé quelques messages pendant une semaine. Tout ça parce qu'il a pris une de mes reflexions sur une critique littéraire pour une vengeance personnelle. Ah bon. J'ai tout d'abord été stupéfait, puis écoeuré, extrêmement triste et en colère.
Pendant deux ans et demi, j'ai commenté ses notes. Je les adorais. Je lui en ai parlé, je ne cache pas ce que je ressens. Ni ce que je fais, d'ailleurs. En ce moment, je bois beaucoup de vin, c'est vrai. Par gourmandise, mais aussi pour oublier le mal-être dû à ma fin de carrière de danseur. Au début, tout allait bien, il semblait content d'échanger des mails avec moi. "Pourquoi n'aurais-je pas répondu à vos messages ? Vous êtes d'un pessimisme crispant". Il a reconnu ma sensiblité exacerbée. Il avait même acheté deux de mes livres. Puis j'ai eu le malheur de répondre alors que j'étais aviné. Mes messages étaient, selon lui, totalement hors de propos. Ensuite, tout est parti en vrille. Parce que j'ai eu le malheur de lui faire lire un post que j'avais jadis écrit sur sa personne. Un post où je le remerciais, dans lequel je disais être content de l'avoir rencontré. Cela ne lui a pas plu du tout, il a estimé que je le jugeais méchamment. Puis il décidé de couper tout lien avec moi et mon blog, prétextant ma prétendue intolérance envers lui. J'avoue avoir parfois un ton péremptoire. Je ne suis pas ouvert d'esprit sur tous les sujets. Ce matin, j'ai éclaté en sanglots quand j'ai lu son email. La veille, il me dit qu'il me trouve sympathique et une heure après vlan je m'en prends plein la gueule. J'ai beaucoup culpabilisé. J'ai eu vraiment honte de ma personne, de mes propos, de mes notes ici. Après de nombreuses crises de larmes non alcoolisées, après moult excuses passées sous silence définitif, j'ai pris du recul et je me suis rendu compte que son attitude envers moi était cruelle.
Toute ma vie, j'ai subi ce genre de comportements de la part des autres : on me fait croire qu'on m'apprécie, et d'un coup on me tourne le dos pour me poignarder. Je me sens profondément trahi. J'avais confiance en cet homme que je respectais. Je ne comprends pas ce qui lui a pris de me cracher soudain à la gueule comme un cafard. Parce que pour lui, je n'ai été qu'un énergumène, un cafard, un pestiféré. Il me l'a dit clairement : "nous n'avons rien en commun, pas même de quoi partager virtuellement".
Comment garder la tête haute, comment garder une quelconque fierté quand on vous lynche ainsi ? Il m'a viré d'instagram, de babelio, a sûrement bloqué mes mails et ne reviendra jamais ici. Il m'a même ordonné de ne plus aller sur son blog. Quand j'en ai parlé à mon mari, il m'a dit : "tant pis pour lui, laisse le tomber toi aussi". Oui. Mais c'est quand même très douloureux de sentir sa confiance ainsi bafouée, piétinée par une personne qu'on a estimée pendant plus de deux ans et qui se relève cruelle. Ce blogueur savait pertinemment combien son message d'adieu allait me blesser. J'ai eu tort de lui parler à coeur ouvert, de lui parler de mes traumatismes et de mon sentiment de solitude. Je ne sais pas ce qui a déclenché sa haine. Avec le recul, je reste partagé : je me dis que c'est en partie de ma faute, que je n'aurais pas dû lui faire remarquer que son amitié virtuelle ne correspondait à ce que j'attendais. Peut-être cela l'a-t-il blessé dans son amour-propre. J'ouvre trop ma gueule. Qu'est-ce qui pousse quelqu'un a apprécier l'autre, puis tout à coup à changer radicalement d'attitude en le boycottant de son cercles d'amis ? Là encore, je continue de culpabiliser malgré ma colère. Pourquoi ai-je aspiré à tant d'attentions de sa part ? Pourquoi lui ai-je fait remarquer ma déception ? Il en était désolé.
Putain, mais j'aimais ce gars. Et j'ai tout fait foirer. Comme un con. Je n'ai jamais su m'y prendre avec les autres. Jamais su comment leur parler. Il m'avait dit : "vous pouvez parler de vous, si vous en avez besoin, cela me permettra de mieux vous connaître". Une semaine plus tard, c'est : "pour qui vous prenez-vous pour juger les autres ?" La vérité, c'est que je me sens minable. Parce que cet homme a en partie raison. Je voulais tellement son amitié que j'en ai récolté sa haine, son mépris. Pardon. Suis-je si intolérant que j'y parais ? Il m'a accusé d'avoir des jugements à la va-vite. Est-ce que je suis aussi con que je le semble ? Apparemment, oui. Je n'ai vraiment pas l'impression de valoir grand-chose comme être humain. Je me sens si confus que mes propos en sont incohérents. Et s'ils avaient raison, tous ces gens qui me méprisent ? J'aimerais recommencer cette semaine, ne pas boire de vin, être moins centré sur moi, être plus intéressant, et surtout ne pas avoir écrit cette note littéraire où j'ai émis un jugement erronné sur les juifs. J'ai tout perdu : son amitié virtuelle, ma fierté, mon envie de continuer d'écrire. Malgré ma colère, malgré mes jugements hâtifs : pardon.
Je ne suis qu'alexchore, un pseudo virtuel, une coquille vide tout juste bonne à se soûler la tronche, se faire vomir et se scarifier le bras.

30 mars 2023

parents toxiques

A plusieurs reprises, j'ai songé à porter plainte contre mes parents. Evidemment, j'ai du mal à me lancer car cette décision est irrévocable. Mon motif ? Le harcèlement moral. 
Mes parents sont ce qu'on appelle dans le jargon psychologique des "parents toxiques" ou manipulateurs. J'ai décidé d'entamer une psychothérapie sur le conseil de mon mari, car le problème de fond de mes troubles comportementaux et identitaires, c'est le rapport avec mes parents. J'ai toujours su au fond de moi qu'ils sont malveillants, jaloux, méchants et fourbes. Il m'ont isolé du reste de la famille depuis très jeune, ils me culpabilisent encore à l'heure actuelle. Ils me soutiennent qu'ils n'ont jamais dit ci, qu'ils n'ont jamais fait ça...Ils détournent mes propos pour les retourner contre moi. Je me suis aperçu de cette attitude malsaine dès l'âge de 15 ans. Mes parents sont de vrais salopards qui me font culpabiliser pour tout, qui inventent sur moi des choses entièrement fausses. Reconnaître que ses parents sont des saletés de manipulateurs, c'est difficile, parce qu'on a le cerveau retourné comme dans une secte. Ils ne font que me rabaisser, me ridiculiser pour un oui pour un non. C'est à cause d'eux que je me sens si mal dans ma peau. 
Ils estiment que c'est moi qui ai tout pourri.


Quand je dis que je ne peux plus les supporter, le mot est faible. La rupture familiale est inévitable, et nécessaire.
On ne peut pas avoir de rapports normaux avec de tels parents, tout est malsain, culpabilisant, humiliant, infantilisant, incohérent. Je ne sais pas si je vais réellement porter plainte contre eux, mais dans mon coeur c'est fini. Je ne les aime pas depuis mon enfance, et ils n'aiment que leur nombril. Je veux avancer, je ne veux pas revenir encore une fois en arrière vers de tels cinglés. J'ai compris récemment qu'ils ont réussi leur but : me rendre dépendant d'eux affectivement. Ils ont tissé une toile d'araignée pour me rendre dépendant, mieux me bouffer la personnalité et me faire revenir à chaque vers eux en rampant comme un ver de terre blessé.


Ce qui m'a fait me décider, c'est la réaction malfaisante de ma mère quand je lui ai parlée de mon envie d'adopter un enfant. Elle m'a sorti des saloperies immondes, du genre : "faudrait être fou pour te donner la permission d'adopter un gosse" et "on ne s'en occupera certainement pas, de ton gosse !". Je les hais. Je ne veux plus qu'ils approchent ma famille, ils sont dangereux, complètement fous. Si je reste en contact avec eux, je sais qu'ils vont reproduire avec mon enfant la maltraitance morale et physique qu'ils ont eue à mon encontre. Ils vont l'insulter, le rabaisser continuellement.

Voici des critères "objectifs" pour reconnaître la toxicité de ses parents, et confirmer une mauvaise intuition qu'on a trop vite tendance à refouler à cause de la culpabilité honteuse qu'on nous fourre dans la tête.

  1. Sans en avoir l’air ou, au contraire, de manière flagrante, il met en doute vos compétences ;
  2. Il attaque ou critique, parfois de manière insidieuse, absolument tout ce que vous faites (votre physique, votre conjoint, l’éducation de vos enfants, vos choix professionnels, vos amis, votre façon de conduire ou de cuisiner et évidemment votre autre parent) ;
  3. Il divise pour mieux régner ;
  4. Il tente de vous isoler, de faire le vide autour de vous, en critiquant votre entourage. Personne ne trouve grâce à ses yeux, d’autant plus s’il sent une menace pour sa toute-puissance ;
  5. Il fuit et n’assume pas ses responsabilités mais fait comme s’il en avait beaucoup et comme s’il était tout le temps débordé ;
  6. Il prétend être mieux que tout le monde, connaître tout sur tout et avoir la solution à tout problème ;
  7. Il projette ses propres comportements sur vous. S’il vous reproche ou vous accuse injustement de quelque chose, il y a de fortes chances pour que ce ne soit en fait que le reflet de lui-même et qu’il soit lui-même auteur de ce comportement ;
  8. Il vous amadoue en vous offrant des cadeaux ou en vous faisant des promesses qu’il ne tiendra évidemment pas ;
  9. Il prétend avoir plein d’amis mais, en réalité, il est très seul ;
  10. Lorsqu’il rencontre une nouvelle personne, il a tendance à aller très vite dans la relation ;
  11. Il a un double visage. Sociable et drôle en société, il est taciturne et virulent en privé ;
  12. Il est omniprésent dans les conversations. Même s’il n’est pas là, on parle de lui ;
  13. Vous êtes la prunelle de ses yeux et dans ses bons papiers tant que vous faites ce qu’il dit et ce qu’il veut et tant que vous servez ses intérêts. Mais attention à vous si vous utilisez votre libre arbitre ;
  14. Il prétend qu’il prend tout en charge, gère tout, vous fait croire qu’il est indispensable. Mais il ne le fait pas forcément. Et s’il le fait, ce n’est que pour mieux vous contrôler ;
  15. Il essaye d’avoir l’emprise sur vous, de vous rendre redevable en vous rendant des services, en étant omniprésent, surtout dans les moments de faiblesse ;
  16. Vous vous sentez souvent mal après un moment avec lui, en baisse d’énergie. Il est comme un vampire ;
  17. La culpabilisation et le chantage affectif sont ses armes favorites ;
  18. Il vous séduit en vous disant exactement ce que vous voulez entendre ;
  19. Il retourne toutes les situations à son avantage en rejetant la responsabilité sur les autres ;
  20. Il y a une grande incohérence entre ses paroles et ses actes ;
  21. Il a une incroyable capacité à mentir, à réinventer la réalité ;
  22. Il retombe toujours sur ses pattes ;
  23. Vous avez peur de le décevoir et recherchez sa reconnaissance et son amour par tous les moyens. Il n’y a pas grand chose que vous fassiez qui soit suffisamment bien pour lui ;
  24. Votre confiance et votre estime de vous sont détruites ou diminuées ;
  25. Il prétend être le seul à vouloir votre bien et à savoir ce dont vous avez besoin ;
  26. Il a un discours ambivalent. Tantôt, il vous chérit. Tantôt, il vous détruit. Vous ne savez jamais quoi penser, ni sur quel pied danser ;
  27. Enfant, vous avez pris le rôle du parent et fait des choses réservées aux adultes (ménage, courses, prise en charge des frères et sœurs, soin d’un parent…) ;
  28. Vous avez dû le protéger plusieurs fois, dans des circonstances diverses, face à d’autres personnes, à ses amis, à la justice, à la police et face à lui-même ;
  29. Tout ce que vous dites est retenu contre vous. Le moindre moment de faiblesse est utilisé contre vous par la suite ;
  30. Il vous épie, entre en contact avec vous constamment pour n’importe quelle raison et sans se demander si c’est le bon moment pour vous. Il est intrusif ;
  31. Il prétend que tout ce qu’il fait, même les choses qui vous détruisent, il les fait pour votre bien ;
  32. Il prêche le faux pour avoir le vrai ;
  33. Il est violent physiquement et/ou psychologiquement ;
  34. Si vous réussissez, il s’en attire le mérite et vante l’efficacité de ses grands principes d’éducation. Si, au contraire, vous échouez, il dira « J’ai fait ce que j’ai pu, mais il/elle est trop sous l’influence de sa mère ou de son père ! » pour rejeter la responsabilité sur le parent sain ;
  35. Il ne se remet JAMAIS en question. L’enfer, c’est les autres. Il n’est jamais responsable de ses actes et de leurs conséquences.
13 mars 2023

expo de miriam kahn

Notre fille nous a parlés d'une expo où elle a été dernièrement avec son copain : celle de miriam kahn, au palais de tokyo. C'est une artiste âgée, suisse, militante, écologiste et féministe.Aurore en a entendu parler dans le cadre de ses études d'art.

Kahn est une artiste très engagée contre le nucléaire mais également contre la guerre en ukraine qui sévit actuellement. Elle n'est pas du tout connue du grand public et c'est bien dommage. Cette expo fait apparemment scandale. On y voit beaucoup de dessins punaisés au mur ainsi que portraits, des tableaux représentant des silhouettes assez floues dont les visages sont effacés. Etrange, dérangeant et pas conventionnel : tout pour me plaire ! Ses oeuvres sont à voir comme "résistance individuelle et dissidence dénonçant l’humiliation et la violence" des conflits contemporains depuis 30 ans (guerre des balkans, printemps arabes). Par contre, ce n'est pas du tout pour les âmes sensibles.

Elle y dénonce la pédophilie :

Miriam Cahn et l'invraisemblable polémique qui s'abat sur son expo à Paris - Le Temps

Et aussi le viol : 

Miriam Cahn | artnet

Le féminisme en colère :

Art Absolument - Les expositions : L'âme primitive

La solitude des migrants :

https://www.artshebdomedias.com/wp-content/uploads/2019/02/Miriam-Cahn.jpg

 

La tristesse, l'anonymat, le dénuement des victimes de guerres :

Miriam Cahn | Passerelle, centre d'art contemporain d ...   ▷ Miriam Cahn | Achat d'Œuvres et Biographie - Artsper

https://www.arts-in-the-city.com/wp-content/uploads/2023/02/exposition-miriam-cahn-palais-de-tokyo-2023-5-1024x768.jpg?post=207150&role=slide

Heureusement que certains artistes ont assez de couilles pour dénoncer les "dommages collatéraux" des guerres !

13 mars 2023

manu, mon sauveur

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Hier en fin d'aprem, manu est venu nous voir. Il venait prendre de mes nouvelles, parce qu'il sait qu'en ce moment c'est la big déprime à cause de mon genou qui s'est pété encore une fois, du coup je ne peux pas monter le spectacle que j'avais en tête. Et surtout, surtout, je me fais royalement chier depuis cette inactivité forcée depuis plusieurs semaines. Je peux marcher, mais avec précautions. Heureusement qu'on habite au rez-de-chaussée.
Manu est le seul vrai ami que j'ai jamais eu. Il est le seul à ne jamais avoir été pourri par la jalousie envers moi. Au contraire, il est gentil, serviable, compatissant (ce dont j'ai vraiment besoin en ce moment).Lui parler me fait toujours beaucoup de bien. Il me redonne confiance en moi. Hier, il m'a proposé de faire un remplacement comme prof de danse dans son école. C'est prévu pour dans un mois, je pourrai de nouveau effectuer des mouvements.Il va en parler au directeur, j'espère que ce sera oui.
Pour l'apéro, j'ai proposé des croustillants de camembert et un moelleux au choco (faits maison !) avec du vin blanc.Mon moral va nettement mieux. Manu 'mon sauveur de nerfs' ! 🥰

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3 mars 2023

expo à sainte-anne

Depuis le covid, je n'ai plus aucun plaisir à sortir. Je n'ai aucune envie de reprendre ma vie sociale telle qu'elle était auparavant, autrement dit active. Finis les restos, les cinés, les spectacles, la piscine... Seuls les musées m'ont manqué pendant les confinements. Pendant cette crise du covid, quelque chose s'est brisé en moi et ne se répare pas. Comme si j'avais atteint un point de non-retour. Certains disent que je plonge dans la dépression nerveuse : peut-être. Envie de rien, envie de ne voir personne. La seule expo qui, en ce moment, m'interpelle et me donne envie de sortir, c'est celle qui se tient au musée de l'hôpital psychiatrique sainte anne. C'est corinne deville qui est mise à l'honneur. Ce n'est pas du tout une artiste connue, c'est surtout une malade psychiatrique qui s'est servie de la peinture comme exutoire de son psychisme. Certains disent que son style se rapproche de l'art naif ou de la l'art populaire. Ce qui m'attire dans cette expo, c'est qu'elle n'est pas conventionnelle. Les artistes ont parfois des tendances psychiatriques, comme c'est le cas aussi pour gérard garouste. Mais les tableaux de corinne deville semblent plus joyeux, peut-être un peu moins torturés.


En ce moment, je ne me sens pas bien. Je ne vais pas bien, je le sais. J'ai des réactions qui ne vont pas. Mon inactivité forcée m'oblige à faire face à une part d'ombre de moi-même qui m'effraie depuis longtemps et, paradoxalement, à laquelle je reste attaché. Le seul autre endroit où j'ai envie de me rendre, c'est au cimetière. Père lachaise ou un autre, j'aime déambuler dans les allées, au calme. J'ai besoin de ce calme, de cette solitude pour apaiser les tourments de mes nerfs.
Il y a longtemps, à 19 ans, j'avais été aux urgences de l'hôpital sainte anne. Cette fois-ci, pas pour une expo. J'avais accompagné mon amant de l'époque, qui était devenu fou à cause de la drogue dure (speed, ecta, coke). Il s'était crevé un oeil avec un couteau. Il voyait des aliens au château de vincennes. Il était persuadé avoir été en Enfer avec des démons. Il était vraiment atteint, peu après il a été interné, en camisole de force, pour schizophrénie. Pendant son entretien avec le médecin, j'étais sorti fumer une cigarette. Je m'étais promené dans des allées habituellement interdites aux touristes. L'hôpital a accueilli des noms célèbres comme Maupassant. Moi, j'étais dans le coin des anonymes. J'ai clairement senti la folie imprégnée dans les bâtiments, c'était flippant. 

11 idées de Gérard garouste | gérard garouste, peintre, artiste
Gérard Garouste

3 mars 2023

mon témoignage sur la dépression nerveuse

J'ai envoyé ce témoignage à un site, mais je n'ai reçu aucune réponse. J'en conclus qu'il est inopérant. Comme je ne veux pas qu'il se perde, je le publie ici. C'est important de mettre des mots sur un état émotionnel latent aussi négatif.

"Je suis né en 1982, j'ai 40 ans à l'heure où j'écris ce témoignage. Je lutte contre la dépression nerveuse depuis l'âge de 15 ans.

Je n'ai jamais été soigné par des médecins. Peut-être à cause de la peur de me retrouver interné en psychiatrie, ou de découvrir une maladie encore plus grave comme la schizophrénie.
Tout a débuté avec un souci familial. J'avais 15 ans, mes parents ont voulu divorcer. Je m'en suis mêlé pour essayer d'arranger les choses, mais ça a tout empiré. Mes parents s'en sont pris à moi, verbalement et physiquement. Je me souviens encore de la phrase de ma mère : "toi et ton gosse, vous dégagez !" J'étais fatigué de vivre dans cette ambiance. A l'école, les élèves ont profité de cette faiblesse pour me harceler, m'insulter, me rabaisser encore plus. Je suis homosexuel, et j'ai encaissé l'homophobie des élèves sans leur rétorquer quoi que ce soit. J'avais les nerfs trop épuisés pour me défendre.
C'est grâce à la danse que j'ai retrouvé la forme. Mais toutes les années qui ont suivi ont été sous le signe de "phases" dépressives.
Je me suis drogué, pour oublier mon homosexualité. Je me suis drogué, pour oublier ma tristesse. Je n'en pouvais plus des idées noires qui revenaient en boucle dans ma tête et mon coeur. C'étaient comme des fantômes, des démons qui me hantaient inlassablement.
Mais la drogue n'a fait qu'empirer mon état dépressif.
A 18 ans, on m'a violé.
La dépression nerveuse s'est transformée en désir de suicide. Je me scarifiais le bras avec des ciseaux.
Puis j'ai rencontré un homme formidable, qui m'a aidé à me sortir de ces ténèbres. Ces dernières années, tout allait bien mieux, j'ai réussi à gravir les échelons du bonheur peu à peu par le fait d'être aimé et d'aimer en retour. Et puis... il y a eu le covid.
Je l'ai attrapé. Pas au point de me trouver à l'hôpital, mais je me suis senti mal pendant quelques jours. Après, je me suis retrouvé au chômage pendant quelque temps. Les phobies sont apparues progressivement, allant de la petite angoisse à la grosse crise de panique à l'idée de sortir dans la rue. Voir des gens, des silhouettes me rendait malade. J'ai développé une phobie sociale. Impossible de faire des courses normalement ; impossible de regarder le visage des passants sans ressentir l'envie de hurler de terreur.
La dépression nerveuse faisait son grand retour.
Alors, pour contrer mes propres sentiments handicapants, j'ai écrit des livres pendant les confinements, pour me permettre de prendre du recul vis à vis de moi et avancer.
Depuis, j'alterne entre réactions bipolaires, tristes et soudainement euphoriques, joyeuses et tout à coup agressives, hostiles. 
Parfois, je me dis : "est-ce que les gens qui me traitent de parano ont raison ?". Est-ce que je suis fou ? Est-ce que je ressemble à ma mère qui, elle aussi, a ces graves troubles de l'humeur ?
Je ne veux pas prendre d'antidépresseur, parce que je ne veux pas développer de dépendance à ce médicament. Je voudrais juste retrouver un peu de paix, d'équilibre dans ma tête, que la détresse me laisse tranquille.
Bien souvent, quand je pleure, mon unique repos est de m'imaginer me couper les veines. Je ne le fais pas, parce que j'ai la chance d'être amoureux et aimé en retour. La seule chose qui me donne un peu d'espoir, c'est l'Amour.
alexandre"
3 mars 2023

griffure démoniaque ?

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Cette nuit, je me suis réveillé avec (encore) une griffure sur le corps. Sur la main droite. Il y a clairement trois longues griffures d'une dizaine de centimètres et une quatrième plus petite. Cela fait des années qu'il m'arrive ce truc très étrange. Parfois, je me réveille avec des griffures sur le corps, ça m'est déjà arrivé sur le dos, sur les cuisses et sur les bras. Je n'ai pas la moindre idée de ce que c'est ni de ce qui se passe ces nuits-là.  J'ai, bien évidemment, tenté de rationaliser. J'ai même tenté de me griffer avec les ongles pour voir si l'effet était similaire : eh bien non pas du tout, avec mes ongles je n'arrive qu'à faire des traces rouges qui s'effacent rapidement. Alors que là...ça fait comme des griffes de chat. Sauf que mes minettes ne dorment pas avec moi la nuit, donc impossible que ce soit elles. J'ai remarqué que ça m'arrive à chaque fois que je veux me tourner vers la religion, vers dieu, vers le bien. Et... d'après ce que j'ai lu sur les exorcismes ...certains démons s'attaquent à coups de griffes la nuit sur les personnes très croyantes pour faire vaciller leur foi. Je ne veux pas me laisser submerger par la superstition, mais quand même, je me pose de grosses questions, parce que c'est impossible que je me fasse moi-même ce genre de marques corporelles. J'ai bien pensé à vérifier le matelas pour voir s'il n'y avait pas d'accrocs, mais non rien non plus de ce côté-là. Et puis il y a certaines sensations que j'ai, depuis longtemps...Les anges existent, les démons aussi, c'est une réalité. ça me fait un peu peur, quand même. Seul un prêtre exorciste pourrait m'éclairer sur cette situation.

2 mars 2023

ange gardien

J'ai toujours été attiré par l'angéologie. Je pense que notre personnalité est extrêmement influencée par nos anges gardiens. Et pour cause, en me renseignant je me suis rendu compte que mon ange physique, nanael, correspond en très grande partie à mon caractère, mes réactions.

J'ai trois anges gardiens : ariel, nanael et poyel.
Ariel me donne comme qualité : "Je ressens et perçois avec mon coeur."
Nanael me donne comme qualité : "Pose des questions à la Vie et elle te répondra en retour."
Pyel me donne comme qualité : "Donner c'est recevoir."

Qualités

Des qualités à développer en faisant le mantra avec cet Ange.

  • Communication spirituelle
  • Aspire à la méditation
  • Connaissance des sciences abstraites et de la philosophie
  • S’intéresse à la vie spirituelle et à l’enseignement
  • Fasciné par la contemplation des Mondes Supérieurs
  • Mysticisme
  • Aime la solitude et les états méditatifs
  • Facilite la communication avec le Divin

Distorsions

Des faiblesses qu'on peut transformer grâce à cet Ange.

  • Communication spirituelle négative, extrémisme spirituel, essaie de persuader et d’imposer ses croyances aux autres
  • Non-respect du rythme d’évolution d’autrui
  • Veut convaincre et sauver tout le monde
  • Difficulté à méditer
  • Personne abstraite, tendance à fuir la réalité concrète, comportement autistique
  • Rejette la connaissance et la communication spirituelles
  • Ignorance
  • Se trompe souvent
  • Apprend difficilement
  • Peut entrer dans les Ordres par peur d’affronter la vie
  • Difficulté à réaliser ses objectifs et à communiquer
  • Peur face aux tâches quotidiennes
  • Sentiment d’échec
  • Enseigne la spiritualité sans avoir acquis la Connaissance
  • Recherche de pouvoir spirituel
  • Humeur mélancolique, isolement
  • Célibat égoïste
  • Difficulté à vivre en couple

L'ange gardien qui nous est attribué dès notre naissance veille sur nous, est le seul vrai ami sincère qu'on puisse avoir tout au long de sa vie.Je reprends à mon propre compte le descriptif d'une médaille que j'ai achetée. 
"Cette médaille de l'Ange gardien reprend une présentation classique de l'Ange protecteur qui lève la main droite vers le Ciel comme s'il voulait montrer à son protéger le but de la vie. La main gauche sur l'épaule symbolise son rôle protecteur. Porter au cou cette médaille vous aidera à penser plus souvent à votre Ange protecteur afin qu'il devienne vraiment votre ami.
Nous devons rendre grâce à Dieu de nous avoir donner un Ange gardien pour nous conduire et nous préserver des dangers visibles et invisibles. Le rapport avec notre Ange gardien ne se limite pas à ce rôle tutélaire et à quelques remerciements de notre part ; mais nous sommes invités à vivre avec lui une véritable amitié. Cela peut paraître étrange compte tenu de la différence entre l'Ange gardien et nous. On parle parfois de grandes amitiés. Ce sont celles où il y a beaucoup d'échanges entre les amis, où il se passe beaucoup de grandes choses non seulement pour les amis eux-mêmes, mais aussi pour d'autres. C'est à cette catégorie qu'appartient sûrement dans le plan de Dieu, l'amitié entre Ange et homme. Il y'a là beaucoup à échanger, beaucoup à donner et beaucoup à recevoir, et il y va de la grande affaire du Royaume de Dieu. Cependant ce qui est particulier c'est l'intériorité et la profondeur de l'amitié elle-même. Nous avons l'exemple de saint Padre Pio qui avait une grande familiarité avec son Ange gardien, il l'envoyait en mission. Comme l'Ange est là pour nous aider dans nos actions, au lieu de dire "je fais ceci", "je fais cela", il faudrait plutôt dire "nous faisons ceci", "nous faisons cela". Cette manière de parler nous aidera à vivre davantage en présence de notre Ange gardien, et à mieux suivre ses conseils. Car si nous disons "nous", il faut connaître sa manière de nous conseiller et suivre ces avis. L'aide de notre Ange gardien ne se limite pas à ce qui ressort de l'ordre moral ou de la conscience. Il s'intéresse à tout ce que nous accomplissons, à notre travail. Dans les difficultés matérielles ou temporelles, prenons l'habitude de lui demander l'aide de notre Ange gardien, de lui parler afin de favoriser et de développer cette amitié qui restera au Ciel."

 

25 février 2023

punk, moi ? Bouh !

 

En surfant sur des sites gothiques, je suis tombé sur ces piercings de langue en forme de virus :

La première fois que j'en ai vus, c'était il y a 20 ans. Aujourd'hui, c'est banalisé, mais à l'époque c'était franchement provocateur ! C'était une pote de fac lesbienne qui adorait provoquer son petit monde. Physiquement, elle avait tout de la lesbienne masculine. Elle parlait ouvertement de cul. Tout le temps. A chaque fois que je la voyais, hop ! elle nous relatait ses frasques avec sa dernière nana en date ! Du genre : "c'est pratique le piercing à la langue pour lécher des chattes, mais on croit que j'ai le sida ..." Elle soûlait les autres, moi elle me faisait marrer ! Un jour, je l'ai prise à part et je lui ai dit : "dis-moi, tu fais quoi à tes nanas ?" Là, elle a été gênée, elle n'a pas su quoi me dire à part "ben... c'est personnel".

Je pense à cette anecdote parce qu'elle révélatrice de ma propre personnalité que beaucoup de gens ne comprennent pas. Je provoque, mais dans le fond je suis pudique.

J'ai un caractère mi-ange mi démon. Un jour, je revendique la pudeur avec un chapelet et un air de saint ; peu après, je fais un plaidoyer pour l'impudeur la plus totale, avec un look de vampire.

Les gens ne m'aiment pas. Non, je n'ai pas le syndrome de persécution, je le sais simplement depuis longtemps. Il faut dire que j'en joue souvent , aussi. Je ne me suis jamais réellement senti à ma place nulle part. J'ai rencontré des personnes ouvertes d'esprit qui m'ont dit : "bah, un jour on t'acceptera comme tu es". Or la vérité, c'est que NON on ne m'accepte pas, j'en fais les frais encore aujourd'hui.

Parfois, dans des moments de lassitude ou de détresse, je tente de me plier aux exigences des autres, comme si les autres avaient forcément raison de me mépriser. Mais à d'autres moments, la colère prend le dessus et mon message corporel est le suivant : "je-vous-em-merde-euh". Eh oui. Il y a des gens qui s'imaginent que je suis quelqu'un de très gentil. Ok, j'ai un côté gentil, serviable, sérieux. Mais j'ai aussi un autre côté cynique, agressif, colérique et hargneux , extrême gauche, je m'en foutiste.

J'ai essayé de concilier ces deux aspects antinomiques de ma personnalité mais rien n'y fait. Jamais. Si je tente de rééquilibrer mes deux facettes, il y a forcément un moment où l'une prend le dessus sur l'autre. C'est, je pense, une forme de shizophrénie. Cela a commencé à l'âge de 15 ans, suite au tramastisme familial et scolaire. Des parents qui, non contents de s'engueuler entre eux, s'en prenaient à moi verbalement et physiquement ; des élèves à l'école qui m'excluaient totalement, et me harcelaient jusqu'à ce que j'éclate en sanglots et quitte précipitamment la classe. 

Même si cela remonte à 25 ans, je garde ancré en moi ce moment. Quand j'y songe, je ne peux jamais en rire, ou en sourire. Ce fut une période charnière de mon existence, elle m'a complètement changé. Aujourd'hui encore, je m'en sers quand j'écris mes romans. Elle est à la base de beaucoup de mes réactions.

Ma fille, qui a 18 ans (bientôt 19 !) se dit punk depuis ses 12 ans. Elle adore marylin manson, les chaussures compensées, les legging avec têtes de mort, le maquillage excentrique et les couleurs capillaires bleu-rose-vert-mauve. Mais être punk, ce n'est pas qu'un look. C'est tout un état d'esprit, une attitude. Aujourd'hui, on trouve une tonne de gamins punks ou gothiques qui s'affichent sur instagram par provocation. Mais la vraie provocation punk, la mentalité punk originelle consiste à rejeter la mode, le neuf, le bourgeois. Il ne suffit pas de traîner dans la rue avec un sweet à capuches et un jogging pour se dire vrai rebelle. Pour les punks, c'est pareil : être punk, ou être gothique, c'est une détresse. Les vrais punks aiment la nuit, pas pour y foutre le bordel en hurlant mais pour se sentir libérés des chaînes.

Bien des gens me trouvaient très beau, jadis. Le genre éphèbe qui se laisse faire, façon "Monsieur vénus". Mais ce que les gens ignorent, ou refusent de voir peut-être, c'est que je suis punk depuis très longtemps. C'est la colère, la peur et le désespoir qui m'ont rendu punk. Si, à 12 ans, je déchirais moi-même mes jeans avec un couteau, ce n'était pas pour me donner un genre, mais pour afficher ouvertement ma colère. Si je montais à l'arrière d'une mobylette, sans aucune attache, pendant que le conducteur roulait vite, c'était pour me sentir libéré de ces entraves qui m'étouffaient totalement. C'étaient les années 90, une période de perdition et de liberté. Aujourd'hui, je suis encore punk dans ma manière d'être. J'ai toujours été trop franc, trop direct au goût des autres. Récemment encore, on m'a encore fait chier avec ça. Evidemment, c'était moi le vilain petit canard qui est forcément en tort, le pauvre gars qui n'a rien dans le crâne hein !! 

J'ignore si les gens sont inconséquents ou vicieux, mais accuser quelqu'un à tort est dévastateur sur sa personnalité. 

Je me souviens d'une photographe qui, dans les années 80, s'était fait remarquer par une image provoc pour l'époque : on la voyait assise près de la cuvette ouverte des chiottes ,jambes devant elle, l'air paumé. Cette femme avait été violée par son père à 16 ans, et cela avait profondément altéré sa vision de femme et d'artiste. Elle ne voulait pas être belle ; au contraire, elle montrait la laideur, la saleté, parce qu'elle se sentait sale à l'intérieur d'elle-même. C'est typiquement le véritable état d'esprit punk : montrer ce qui dérange.

Parfois, j'aimerais réagir comme mes arrivistes de parents, bourgeois, faux et contents d'eux mêmes. Mais moi, je ne peux pas faire semblant. Je crache à la gueule de ceux qui n'ont aucun respect pour moi, et tant pis si je passe (encore !) pour le vilain petit canard con comme son cul, indésirable partout. Je leur dis MERDE. Même si ça me condamne à la solitude forcée.

En danse classique, on m'a toujours appris à garder le sourire, à être docile, à toujours paraître beau. J'ai choqué tout ce petit monde élitiste quand, à 21 ans, je me suis fait des piercings au sourcil, au nez et à la joue. On me disait : "mais tu te défigures à vie !!!" Ben ouais, peut-être, mais j'en avais assez de ces simagrées, cette fausseté au sujet de mon apparence.

Oui, je provoque, de la même manière que cette fille à la langue percée évoquée plus haut. Avant, je faisais peur. Aujourd'hui, à 40 ans, on trouve ça naze, on me dit : "arrête de réagir comme un gamin de 20 ans ! "Sauf que je ne m'amuse pas être immature, je suis juste moi avec le caractère bien trempé que je me paye. Quand j'essaye de mettre des formes sur mes propos, ça finit toujours par m'énerver et ça part en vrille peu après parce que je ne peux pas m'empêcher d'être direct. 

C'est bizarre parce que, j'ai en effet un côté sérieux, simple ; un autre riche de son homosexualité, effeminé voire trans, pudique ; encore un autre clairement impudique, désagréable et qui s'en tape complètement. Dans le fond, est-ce que j'ai vraiment envie de réunir ces trois facettes de ma personnalité ? Je ne sais pas. Peut-être pas. Parce que ces trois aspects de moi, c'est moi justement. Et je n'ai aucune envie de ressembler aux voisins pour plaire sur les réseaux sociaux (ou ailleurs).

 

On m'avait dit que la terre se porterait bien sans moi,
Que mes lassitudes ne regardaient que moi.

On m'avait dit que j'étais fou,
Qu'un homme ne s'habille pas en femme, un point c'est tout.

On m'avait dit que je ne serai jamais aimé,
Que trop extrêmes étaient mes désirs de volupté.

J'avais le verbe haut, arrogant
Comme un lendemain ombrageux et violent ;
J'avais abandonné mon château de cartes puéril,
Si frêle dans sa sensualité de pacotille.

On m'avait dit que j'avais tort de caresser,
Que les autres avaient raison de me mépriser.

Si douces étaient mes rêveries délirantes,
Un refuge qui abritait des pensées palpitantes.
Si terrible était mon reflet qui ne renvoyait pas mon image,
Mais celle d'un mirage.

On m'avait dit que le viol d'homme n'existait pas,
Que mes cris étaient des ricanements, des faux-pas.

On m'avait dit que parce que j'avais des couilles,
Je ne devais pas dire "ouille".

On m'avait dit de garder le silence
Sur ce coeur qui jamais ne se panse.

Des blessures devenues sacrifiées
Par les scarifications de mon corps mortifié.

Je me suis dit :
"Que je sois puni

De ces fautes que je porte en moi."
J'ai endossé le rôle de celui qui ne sait pas.

On m'avait dit que j'étais vicieux,
Que mes sanglots n'atteindraient jamais les cieux.

On m'avait dit que ma bouche était trop souillée
De ces jets d'argent , goulûment aspirés.

On m'avait dit qu'à quarante ans, je n'irai pas jusque-là ;
Que mon âme n'avait plus sa place ici-bas,
Que mes lèvres ne déversaient plus de délices
Mais des voiles de chagrin au goût amer de pisse ;
Que je devais trouver mon héroine :
Je l'ai trouvée dans la cocaine.

On m'avait dit que je ne valais rien,
Qu'effacés bientôt seraient mes lendemains.

J'ai eu tort de les croire,
Aujourd'hui, je ne suis plus ce cygne noir.

(extrait du livre "la destinée du cygne noir")

 

Candellana Bougies, main faisant un doigt d'honneur : Amazon.fr: Cuisine et  Maison

22 février 2023

la santé de mes livres

Ce n'est pas facile du tout de se faire connaître comme auteur. Je me rends compte que, si on ne fait pas partie de grosses maisons d' édition comme gallimard, hachette, albin michel, on vend très difficilement. Chez edilivre, il n'y a aucune visibilité pour les auteurs. Trop de publications par jour, ça finit par noyer les livres parus. Chez echo editions, plus élitiste, au moins les livres sont plus visibles par les internautes. Dernièrement, l' émission "des livres en bonnes voix" a présenté mon recueil de poésies "l'anachorète", sur lyondemain.

Vous découvrirez également de belles pépites littéraires ! Poésie, science-fiction, roman d’aventure…
avec les auteurs Serge Lapisse (L’annonce d’un printemps) , Alex N. ( L’anachorète) , Christopher
Johan (l’Univers n’oublie rien), Emilie Courts (Parallaxe) , Michèle Marie-Lapanouse (Le secret des
commodes), Patrice Cochet-Balmet (les chroniques de Zemla).

Quant aux autres, ils sont présents sur des lieux que j'estime prestigieux : le centre national de la danse, le centre supérieur d'art dramatique, les centre LGBT de paris et lyon, la bibliothèque de l'Odéon. Il faut vraiment se démener pour faire connaître ses bouquins aux librairies. J'ai même essayé de convaincre des librairies quebecquoises, mais sans succès, on me répond que "la consignation n'est pas au point"ou que les rayons sont déjà pleins à craquer. 

C'est certain qu'il y a beaucoup, beaucoup, de livres publiés chaque mois, on est obligé de faire le tri dans ses rayons. Surtout que les maisons d'edition en ligne fleurissent, sans toutefois être prises bien au sérieux. Parfois, je passe une heure devant mon ordi à contacter ....100 librairies !!

Ce que ça me fait d'avoir mes livres dans des bibliothèques, sans compter le prix littéraire reçu en novembre ? Je suis fier. Même si parfois j'ai quand même l'impression de ne pas être pris au sérieux en tant qu'écrivain ; ni en tant que personne, d'ailleurs. Désormais je boycotte les gens de ma vie, j'en ai vraiment assez qu'on s'adresse à moi avec arrogance et intolérance comme si j'étais un pestiféré. Au moins, j'ai laissé une trace plus durable avec mes bouquins.

21 février 2023

indifférence

Depuis un certain temps, je ressens une profonde indifférence à l'égard des autres. Ce n'est pas une dépression nerveuse, simplement... je m'en fous.

C'est tout un foutoir de sentiments tous plus complexes les uns que les autres et en même temps terriblement simples.
Je me sens mal en france. C'est un pays où je ne n'aurais jamais dû remettre les pieds. C'est la mort, pour moi. Quand je vivais au québec, j'avais retrouvé de la joie de vivre ; ici, ce n'est que de la détresse. Pour l'oublier, pour m'oublier, je vais voir ailleurs. Mentalement et physiquement. Je lis beaucoup, pour zapper la réalité médiocre qui s'accroche à mes rétines comme des sangsues ; physiquement, je baise. Eh oui, pour moi l'oubli va de paire avec le sexe effrené. Pas la tendresse charnelle, mais le cul, la baise. Juste qu'on me prenne vite, fort, pour que je puisse oublier. J'aime mon mari de toutes mes forces, mais je ne peux plus faire semblant. J'aime notre mariage, mais il m'impose des conditions à l'égard desquelles je ne me sens pas à la hauteur. Je ne me suis jamais senti à la hauteur.


Et puis il y a mes parents qui m'insupportent au plus haut point. Ces fachos refoulés qui se font passer pour ce qu'ils ne sont pas. Leur fourberie, leurs vannes, leurs méchanceté, leur fausseté, leur indifférence, leurs silences quand je suis là...c'est trop dur. J'ai toujours su au fond de moi que je ne les ai jamais aimés et qu'ils ne m'ont jamais aimé. Quand ils prétendent tenir à moi, ça sonne étrangement très faux. ça pue la comédie. C'est une douleur sur laquelle je n'arrive pas à mettre de nom ; j'arrive tout juste à coller d'autres souffrances, comme la scarification, afin d'oublier cette intimité bafouée. Je me fous bien que mes cicatrices au bras gauche se voient. Je l'ai dit à manu, quand on couche ensemble. Je n'ai plus la force de les cacher à mon mari, que ça attriste beaucoup parce qu'il se sent responsable de ma détresse. Ce n'est pas de sa faute, rien n'est de sa faute. Il vaut cent fois mieux que moi. Mais moi... ce pays...Je n'ai d'affinités réelles avec personne... tout ce qui intéresse les gens (sorties, manifs, ciné, restos, spectacles, bouquins...) me laisse totalement indifférent, froid, de marbre... Je me suis entièrement désociabilisé, isolé. Je n'ai même pas envie que ça change. Je n'attends aucune main tendue vers moi, je ne coule pas, je flotte. Je flotte sur la vague de l'indifférence la plus totale.

 

 

10 février 2023

style goth

Je me suis trouvé de superbes fringues gothiques pendant les soldes. J'avoue, c'est mon péché mignon !

Pleaser MEGA602/B/PUChemise homme PUNK RAVE 'Octopus'Gilet brocarde sans manches PUNK RAVEVeste aristocrate homme noire et orVeste gothique bordeaux homme DEVIL FASHIONChemise vampire DEVIL FASHION 'aleister'Pantalon steampunk PUNK RAVE

Depuis quelque temps, je me remets aux fringues gothiques. Le problème, c'est qu'elles sont souvent associées au satanisme. Mais elles sont si élégantes, que j'en raffole ! Il existe plusieurs genres de gothique. Très souvent, on voit des vêtements trash punk, pas terribles, assez street.  Moi, j'y préfère nettement le style victorien, inspiré du 18e et 19e siècles. Je m'habille dans le genre "vampire" , avec chemise à jabot,  pantalon à la beeetle juice et veste brocarde queue à pie. Ah oui, quand on est goth il ne faut pas avoir peur du regard des autres.

Pendant plusieurs années, j'ai voulu être "normal". Comme monsieur tout le monde. ça ne collait carrément pas à mon état d'esprit. J'ai une personnalité mi ange mi démon, je peux tout aussi bien prier dans une église avec des chaussures compensées et des boucles d'oreilles en croix noires de cimetière. Je ne comprends pas toujours ma logique, peut-être n'y a t-il pas grande cohérence finalement, mais je ne peux plus faire semblant d'être comme monsieur tout le monde. J'aime ce qui est chic and choc, provoc et élégant, sombre et lumineux. Etre gothique, ça se cultive, ça se nourrit par des lectures, des attitudes, des habits. On peut tout à fait être goth à 40 ans, ce style n'est pas réservé aux ados. Baudelaire était un avant-gardiste gothique, on s'en inspire. Pareil pour william blake. C'est un état d'âme, un corps éthéré.

Poison tree by William Blake | William blake poems, Creepy poems, Famous poetry lines

10 février 2023

je hais les vieilles

Je sais que j'ai l'air con en disant ça, mais voilà ça fait déjà un bout de temps que j'ai ce ressenti. Je n'aime pas avoir ce sentiment-là, car à l'origine j'aime beaucoup aider les personnes âgées. Oui mais voilà, c'est justement ce qui coince : je ne les vois plus comme des personnes âgées.

Quand j'avais 15 ans, j'avais fait du bénévolat, dans le cadre de mon école, pendant un an dans une maison de retraite. On m'avait mis avec une vieille dame qui avait toute sa tête, elle était gentille. J'étais d'ailleurs "son" bénévole préféré.

Je me souviens aussi, quand j'avais 8 ou 9 ans, je rentrais à pied chez moi le midi de l'école primaire, et sur le trajet une vieille femme glisse sur de la boue et s'étale à côté de moi. Comme à l'époque j'étais petit et gringalet, je n'arrivais pas à la relever. Ella a tenté pendant plusieurs minutes de se relever seule, sans succès. Au final, une voisine est venue. Elle m'a dit : "aide-moi à relever ta grand-mère". Quand je lui ai dit que ce n'était pas ma grand-mère, elle en a été très étonnée et ravie, car j'étais resté auprès de la femme âgée pendant tout ce temps. La personne âgée m'a vivement et sincèrement remercié.


J'ai toujours été sensible à l'altruisme, j'aime aider les autres. Mais aujourd'hui, quand j'ai affaire à ces vieilles hyperactives, agressives, qui s'habillent comme des ados, accros aux réseaux sociaux, toujours pendues au téléphone, toujours pressées, influenceuses de mode sur internet, obsédées par la taille 36...j'avoue qu'elles me rebutent complètement. Même si je trouve ça super que les vieux d'aujourd'hui soient plus dynamiques qu'autrefois, avant les personnes âgées étaient une sorte de refuge mental pour moi. Quand je me sentais mal, en cas de harcèlement ou d'agression, je me tournais mentalement vers ces femmes âgées qui incarnaient à mes yeux la gentillesse, la bienveillance, la philosophie de vie. Quand je voyais dans la rue des vieilles dames en jupe longue, je me sentais de suite rassuré. Aujourd'hui, plus d'une fois je me suis fait avoir : de dos je crois qu'il s'agit d'une jeune mais alors quand je vois la tronche ridée...

Dernièrement, je n'ai pas pu m'empêcher d'en envoyer chier une. Une vieille d'environ 60 ans, avec une frange rose bonbon, très arrogante, hautaine, méprisante, comme si elle était une reine.


C'est le jeunisme qui pousse les vieilles à devenir ainsi, mais je les trouve à la fois ridicules et dangereuses. Je ne me sens pas du tout en sécurité avec elles. Je n'ai aucune envie de faire du bénévolat pour elles. Je prefère aider des personnes isolées, comme une voisine pour qui je fais régulièrement des courses. Pour moi, une personne âgée doit rester "âgée", c'est la faiblesse de cette période de vie qui me donne envie de les secourir.

15 décembre 2022

monstrueux


La veille de mon anniversaire, j'ai fait un cauchemar atroce. Vraiment horrible. Je ne sais pas si j'ai attrapé froid ou si c'était une réaction nerveuse, mais j'ai fait une assez forte fièvre. J'avais très chaud, il m'était impossible de dormir. Mais j'étais plongé dans une sorte d'état semi-éveillé, semi-somnolent, et je me sentais tiré vers ces images affreuses, ça ressemblait à un délire version Bosh, mon mari n'arrivait pas à me réveiller... C'était pire qu'un film d'horreur. Je crois que c'est le cauchemar le plus trash de toute ma vie. Tout commençait avec mon père qui me disait : "je t'ai entendu pleurer, cette nuit". Alors, je me mettais à hurler de façon hystérique et entrais dans une pièce labyrinthique où je croisais des gens très bizarres, plutôt monstrueux, démoniaques. Le pire moment a été vers la fin, quand je voyais un homme nu hurler de douleur, à qui on arrachait à coup de pioches la moelle épinière... le sang giclait partout... Une nana me disait qu'un film avait été réalisé sur ce fait réel, ça s'appelait "correnzyme"... Un autre film dans le même genre horrifique se basait sur un homme à qui on avait arraché la mâchoire... Ah et aussi, je couchais avec deux gars africains, deux cuistots que j'avais rencontrés à la yechiva loubavitch que je fréquentais à montréal...Ils étaient sympas avec moi, dans ce cauchemar, je ne sais pas pourquoi ...


Vraiment, je me suis pas senti au top de ma forme quand je me suis réveillé...Je me suis dit : "il ne faut pas que je l'oublie"; évidemment, j'en ai oublié une bonne partie... A la fin du cauchemar, quand je quittais cet endroit infernal, je retrouvais mon père et je comprenais combien je me sentais coupable. "Coupable", c'était le mot clef pour comprendre le message de ce cauchemar.

30 novembre 2022

40 ans

 Le rabbi de loubavitch a dit que fêter son anniversaire était l'occasion de faire le bilan de sa vie, pour voir si on était sur le bon chemin. Pour lui, c'est une introspection, une prise de conscience. J'adhère à cet état d'esprit. Hélas, c'est aux antipodes de ce qu'on a l'habitude de faire pendant un "annif" : voir des potes, picoler, s'amuser, recevoir des tas de cadeaux. Moi, j'ai toujours vécu mes anniversaires comme des drames. Des parents qui n'avaient rien à me dire, des cadeaux impersonnels, des amis qui ne venaient pas. Je me sentais un peu comme le personnage de science fiction lex luthor, très seul, personne ne venait à ses anniversaires, un père qui ne lui manifestait aucun amour. Ces dernières années, mon mari m'a fêté dignement mes anniversaires, qui étaient très sympathiques. Mieux que sympas, c'étaient des moments personnels, ce que je n'avais jamais connu dans ma jeunesse.

Cette année, je vais avoir 40 ans. Un tournant dans une vie, semble-il. La jeunesse est derrière moi, ce n'est pas encore le moment de la veillesse : on appelle cela la maturité. Qu'ai-je à en dire ? Que je ne souhaite pas fêter mon anniversaire, cette fois-ci. J'ai comme l'envie irraisonnée de me fuir, me cacher, me terrer dans mon coin, n'être vu de personne. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, mais récemment je me suis à nouveau scarifié le bras. Je n'ai pas de douleur particulière, pas comme avant où mon bras était vraiment ankylosé, handicapé pendant une journée. Malgré mes tentatives pour cacher la plaie, mon mari s'en est aperçu. Je l'ai rarement vu pleurer, mais là il l'a fait. ça m'a bouleversé. Je me suis excusé, lui ai promis de ne plus recommencer. Pendant une heure, il m'a passé un savon, il m'a dit : "et après ce sera quoi ? Une tentative de suicide ?" Il s'était mis dans la tête qu'il n'avait pas réussi à me rendre heureux, alors qu'il est la seule et unique personne à me rendre heureux. Seulement parfois, je me dis que je n'arrive pas en profondeur à me sentir bien.

Quand je n'ai pas de soucis particuliers, une part de moi-même reste dans la noirceur. Je me suis scarifié sans raison apparente, j'avais juste bu du vin. Cela faisait vingt ans que je ne l'avais plus fait. Il y a de multiples raisons plus ou moins conscientes qui peuvent me pousser à cet acte, je ne saurais reconnaître laquelle. Peut-être une forme de lassitude, ou la peur de l'avenir, ou encore la haine de moi. Le dégoût. Je l'ignore.

Mon mari s'est tant inquiété pour moi que le lendemain il s'est mis en télétravail pour rester près de moi. Je ne cherche pas à me défendre de cet acte, j'ai eu tort de le faire, mais le pire c'est que je l'ai commis sans ressentir de chagrin violent. Comme si c'était normal de me donner ces coups de ciseaux. Quand je le fais, c'est exactement comme quand je me faisais vomir, le même dégoût de moi-même, le même tourment intérieur qui ne s'extirpe de moi que par quelque chose qui sort (du sang, du vomi).Mon mari aimerait que je suive une psychothérapie pendant un temps, un de ses collègues est prêt à me recevoir. Il pense que je devrais parler de mes parents, de cette rupture familiale avec eux qui me mine, de leurs propos qui traînent encore dans ma tête, comme des fantômes errants. De toutes ces 40 ans d'existence, je peux dire j'ai du mal à vivre. D'ailleurs, j'étais certain de mourir bien avant, du sida ou du suicide. Me scarifier est peut-être une façon d'exprimer une culpabilité enracinée en moi depuis très longtemps. J'ai commencé à me couper le bras à 18 ans, après le viol. Consciemment, je ne savais pas pourquoi je le faisais, je ressentais juste du mépris envers moi. Ce n'est que bien des années plus tard que j'ai enfin admis la raison qui me poussait à me faire mal. Cela ne finira-t-il donc jamais ? Est-ce un cercle vicieux ?

Je n'ai aucune envie qu'on me souhaite hypocritement un "bon anniversaire" qui va me laisser de marbre. L'âge n'est peut-être qu'un numéro, mais j'ai dans les yeux bien plus que 40 ans. J'ai perdu cet éclat dans le regard. Des souvenirs trop lourds à porter. Envie d'oublier. Me taire.

29 novembre 2022

aider leava

Hier soir, j'ai participé à une soirée "privée" sur zoom où le rav ron chaya exprimait sa necessité d'être aidé financièrement pour aider sa yechiva Leava, à jérusalem. Cela fait 30 ans qu'il aide les juifs : il leur apprend les lois du judaisme mais propose aussi des services de bonté gratuits pour ceux qui n'ont pas d'argent. C'est un homme simple qui sait s'attirer la sympathie du public, il n'a rien d'un "gourou". Nous avons regardé  une vidéo en avant-première, montrant tout le parcours de ce rabbin, ses efforts, mais aussi ce que ressentent les élèves de l'école. A l'origine, on était censé être contacté sur un groupe whatsapp spécifique, mais je prefère envoyer des mails ou en parler ici. Il y avait énormément de gens, du monde entier. Beaucoup de réactions sur le tchat public.
Suivre des cours sur son site leava permet de changer la vie de bien des personnes. J'en fais partie. Je sais combien ces cours en ligne permettent de se sentir plus en harmonie avec soi quand on se sent mal dans cette société. J'invite donc les personnes intéressées à donner un peu d'argent, selon leurs moyens, en carte ou en chèque, c'est important à mes yeux de soutenir une yechiva en difficulté, de la même manière que c'est important aussi de donner de la charité à noel.

 

Soutenez la diffusion de la Torah avec le Rav Ron Chaya - l'appel urgent du Rav

Le Rav Ron Chaya a besoin de chacun d'entre-nous Saurons-nous nous mobiliser pour la Torah et le Kirouv ? Il vous lance un appel aujourd'hui ? Lien sécurisé pour vous associer au rav Ron chaya : https://myleava.fr/dedicaces/ ✅ Cliquez sur le lien être en contact confidentiel WhatsApp avec le Rav Ron Chaya Pensez à préciser votre prénom et votre nom : https://wa.me/+972537082212?
Voici la vidéo que j'ai vue en visio :

 

27 novembre 2022

la charité de noel

Parfois, quand je parle autour de moi de la charité durant l'avent, j'ai l'impression de prêcher pour des convaincus. Je suis vraiment choqué quand j'entends parler de tous ceux qui revendent leurs cadeaux sur internet le 26 décembre, des commerçants qui tirent la gueule aux clients en ne souhaitant pas de bonnes fêtes de fin d'année, des jeunes qui traînent dans la rue le 25, des gens qui râlent parce qu'ils sont "obligés" d'acheter des cadeaux au dernier moment, des familles qui préfèrent regarder leurs iphones au lieu de se parler, des personnes âgées/malades/pauvres isolées ce jour-là ...

Certains disent que noel est une fumisterie parce qu'on sait aujourd'hui, preuve archéologique à l'appui, que jesus-christ serait né plutôt vers pâques en jordanie... Rien à voir, donc, avec le chérubin blondinet mis au monde par une Vierge. Ce jour a été inventé par l'Eglise pour contrer les croyances paiennes qui sévissaient après la mort de yehouda (vrai prénom de jésus). Même si le noel qu'on connaît tous n'a pas l'exactitude historique espérée, il n'empêche que cela reste un jour de bienveillance, de pardon, de charité.

Pendant l'avent, on voit beaucoup d'associations caritatives qui quémandent de l'argent. Pour ma part, c'est la période de l'année durant laquelle je tente d'améliorer mes traits de caractère. Oui, je donne un peu d'argent à des associations qui me semblent utiles. Récemment, j'ai participé à une vente organisée par la paroisse où je suis bénévole depuis quelques mois. J'avais pas mal de fringues à vendre, alors je les ai proposées symboliquement à un euro. Ensuite, j'ai reversé la somme totale à la paroisse. Non seulement je me dis que ça aide des personnes dans le besoin qui n'ont pas d'argent pour s'offrir des vêtements, et en plus je suis en phase avec l'idée de bienfaisance de Noel.

Noel, cela représente surtout les valeurs morales chrétiennes qui s'effondrent les unes après les autres dans un monde qui ne jure que par la consommation. Ne serait-ce qu' avoir le sourire , parler avec gentillesse aux autres, rendre service... c'est diffuser une attitude bienveillante dont on a franchement besoin. Tout ne se résume pas à la course au fric.

22 novembre 2022

chabbat thérapeutique

Quand je dis que je fais le chabbat, évidemment j'ai droit à la sempiternelle remarque "on te fait un lavage de cerveau". Eh bien non, les juifs pratiquants ne me lavent pas le cerveau (avec de l'eau de javel ou du savon noir ?), je ne fais pas partie d'une secte. Fêter chabbat est simplement un choix personnel.

Ce qui dérange les autres autour de moi, c'est que je ne veuille plus sortir le samedi. ça déroute, ça semble très bizarre. Ce qui me semble bizarre, à moi, c'est d'être dans l'incapacité de faire le chabbat parce que "c'est trop dur de se reposer". On nous demande de respecter certains interdits, dont celui de ne pas travailler, ne pas cuisiner, ne pas acheter... A fortiori ne pas aller sur internet, couper son téléphone, ne pas regarder la télévision, ne pas fumer, ne pas faire de sport... c'est cela qui dérange les autres : ne pas pouvoir faire ce qu'on veut. Mais au-delà du caractère religieux, chabbat est avant tout un jour de repos. De VRAI repos, celui qui permet de ne pas devenir dépendant de la consommation ou au stress. On voit énormément de gens qui deviennent accros au boulot, à l'achat, assommés ensuite par des burn out qui durent des années. Fêter chabbat est une thérapie. J'ai entendu beaucoup, beaucoup, de juifs dire qu'il leur était impossible de faire le chabbat parce qu'il leur était impossible d'éteindre leur iphone une journée dans la semaine ! Du coup, ils se sentent forcés de faire chabbat, ils picolent comme des trous et s'engueulent entre eux, ce qui est très, mais alors très loin de la paix qui est demandée à chabbat. Ce jour-là est un jour de repos physique et psychologique.

Personnellement, c'est de fêter chabbat qui m'a sorti du burn out que j'ai fait il y a plusieurs mois. Couper les ponts une journée dans la semaine avec la technologie, retrouver le plaisir de discuter, de méditer, de lire, de dormir, de manger dans le calme et à table...eh ben purée ce que ça fait du bien à l'organisme !! Avant, on avait le dimanche où on pouvait se reposer. Les gens allaient à l'église, c'était le jour du Seigneur pour voir sa famille, bien manger, se promener, prier, ne pas travailler. Aujourd'hui on bosse le dimanche, on va au centre commercial, on passe son temps sur internet,on se remet (mal) de sa gueule de bois... Les psys disent bien qu'on ne sait plus se reposer, on vit dans notre bulle, on est incapable d'avoir les pieds sur terre, voilà pourquoi on craque comme des gosses en surtension qui ne savent pas lâcher du lest quand c'est nécessaire.

Autrement dit, je trouve que le chabbat est le moyen le plus sain pour rester en bonne forme physiquement et mentalement. C'est de la foutaise de dire que c'est "difficile" de faire chabbat, c'est au contraire un régal de se reposer, de s'abandonner au repos autrement qu'en étant l'esclave de la consommation.

6 novembre 2022

prix du roman érotique gay 2022

 

le-requiem-du-danseur

Lorsqu'on m'a annoncé, mi octobre, que j'avais reçu le prix du roman gay 2022 , dans la catégorie érotique, pour mon livre "le requiem du danseur", j'en ai été très étonné. Quand j'ai envoyé, à la dernière minute fin août, mon ouvrage, je voulais juste être lu par le jury. Evidemment, j'ai ressenti une grande fierté suite à cette bonne nouvelle, c'est super de recevoir un prix national pour mon tout premier ouvrage. Et pourtant, je ne suis pas venu le 5 novembre au centre lgbt de beaubourg pour recevoir ce prix. D'une part, parce que ça tombait un samedi et que je suis indiponible ces jours-là vu que je fête chabbat ; d'autre part, je ne recherche plus les honneurs ; enfin, si j'avais fait mon discours de remerciement en présentiel, j'aurais certainement pleuré comme un bébé, incapable de me retenir. Pendant les trois jours qui ont suivi l'annonce de ce prix, j'ai pleuré, pleuré chez moi. De soulagement. C'est un infini soulagement d'avoir reçu le prix du roman gay, parce que ça veut dire que mon roman a eu l'echo tant espéré.

Ce roman, je l'ai écrit très vite, pendant le premier confinement. Il n'est pas parfait. Mais je l'ai écrit avec tout mon être, mes souvenirs, mes émotions. J'avais la sensation que je DEVAIS l'écrire. Pour les derniers chapitres, j'ai écrit pendant sept heures d'affilée, cela m'a épuisé nerveusement mais rendu heureux. Je voulais que ce livre soit entendu, compris, et dans l'idéal aimé. Mon objectif semble avoir été atteint. Parler du viol d'homme dans la communauté gay était risqué, mais si le jury a aimé mon roman, cela prouve que la communauté est aujourd'hui plus ouverte sur ce drame qu'il y a 20 ans. Il y a 20 ans, on me riait au nez quand j'en parlais, on me disait que la sexualité entre hommes était "naturellement" plus féroce, plus violente. On me disait que, parce que je me droguais, je cherchais forcément les ennuis. Or, si je me droguais, c'était justement pour oublier ces abus. Celui qui m'a sorti de cet engrenage en me donnant toute sa douceur, c'est mon mari. Ce roman est pour lui rendre honneur, d'une certaine façon.

Avec ce livre, D.Ieu m'a accordé la guérison. J'ai écrit ce récit parce que personne ne voulait écouter mon alerte, mon message. On me jugeait trop égocentrique, trop nombriliste, alors qu'en réalité j'avais très mal. Ce qu'il y a de pire dans le viol, c'est l'indifférence des autres, quand personne ne vous prend au sérieux quand vous dites que vous avez été violé. C'est pire que tout, ça vous entraîne sur le chemin du suicide. Je me dis que, si mon livre a reçu ce prix, c'est qu'aujourd'hui la jeune génération est probablement plus prête à parler de ce problème qui est resté un tabou pendant trop lontemps.
Je me dis, enfin, que je n'ai pas souffert toutes ces années pour rien. Qu'il y avait une bonne raison pour que je revienne sur paris en plein covid, que j'affronte mes démons intérieurs. Toutes ces douleurs qui me donnaient envie de mourir, elles ont enfin eu un écho auprès d'un public. Peut-être que certaines personnes n'aimeront pas mon roman, possible, mais depuis que j'ai reçu ce prix je me sens plus en paix avec moi-même, moins en colère, parce que ce livre est la preuve que, malgré tout, on peut survivre au drame du viol. Ce que j'aimerais par-dessus tout, c'est que "le requiem du danseur" aide d'autres personnes à faire le deuil de ce corps qui leur a été volé.

Cela me rappelle une phrase d'asia argento, au tout début du mouvement metoo, elle venait de dénoncer weinstein et se faisait insulter de pute par les médias italiens, par les gens dans la rue, sur twitter ; un jour, elle a publié une vidéo sur instagram (aujourd'hui supprimée) où elle disait, en pleurant, que "tout le monde a besoin de reconnaissance". Ce prix, c'est la reconnaissance à laquelle j'aspirais tant. Asia argento a parlé, dans son film autobiographique "scarlet diva", de cette agression. Elle a été si sincère dans la réalisation des scènes, du scénario, que son message a touché beaucoup de jeunes qui l'interpellent encore aujourd'hui dans la rue, en lui disant que son film les a guéris. C'est ce qui s'est passé pour moi. Alors, j'espère de tout coeur que mon ouvrage aura le même effet : donner un vrai message d'espoir à tous ceux qui, comme moi, ont vu leur honneur piétiné, bafoué, humilié, volé.

Voici mon discours de remerciement, que l'organisateur du concours a accepté de lire en mon absence:

"Mesdames, Messieurs,
C'est avec un immense honneur que je reçois ce prix pour mon ouvrage "le requiem du danseur". J'ai voulu, à travers cette histoire parallèle de drogue et de transidentité, aborder le sujet douloureux ,et ô combien actuel, du viol. Personne n'est à l'abri de l'agression sexuelle, ce qui engendre des dégâts psychologiques considérables et une grande difficulté pour reconstruire sa personnalité. Grâce à ce livre, j'ai souhaité à la fois mettre en garde les jeunes contre la toxicomanie et l'hypersexualisation des gays au sein de la communauté. J'espère de tout coeur que cet ouvrage sera d'utilité publique et permettra à la jeune génération d'aller au-delà des peurs sur la transidentité en suscitant une réflexion sur leur rapport au corps. Ecrire un roman érotique va, selon moi, de pair avec un engagement contre l'homophobie, le viol et la toxicomanie. Merci du fond du coeur, Alex N."

J'aurais pu me faire représenter par mon mari ou par la maison d'edition, mais j'ai préféré utiliser mes propres mots car il faut avoir les pieds sur terre quand on reçoit un prix pour son travail artistique. J'en avais reçu un, il y a 8 ans, pour un rôle de danseur, cela m'avait farci la tête de rêves de gloriole. Maintenant, je suis plus mature, je garde la tête sur les épaules car, même si les ventes du livre vont exploser du fait qu'Hachette va envoyer mon ouvrage un peu partout en france, la réalité c'est que je ne suis pour le monde éditorial qu'une énième vache à lait. Je n'ai aucune envie de me prendre en selfie avec mon prix pour le poster sur instagram, je prefère y voir simplement un tremplin pour améliorer encore ma façon d'écrire et être à la hauteur de mes héros littéraires classiques dont je suis si friand.

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